Plus de cargos risque d’accroître les espèces nuisibles, selon une étude


Au Canada, il coûte des milliards de dollars pour les dommages causés par 16 espèces envahissantes dans nos eaux. Ces espèces nuisibles sont des passagers clandestins des cargos entre dans les ports du pays. Ils font des dommages en hydroélectricité, aux infrastructures des quais et des installations d’hydroélectricité sans parler des conséquences sur les animaux marins.
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Plus de cargos risque d’accroître les espèces nuisibles, selon une étude

 

Le transport maritime représente 80 % du commerce mondial... (PHOTO ROSLAN RAHMAN, AGENCE FRANCE-PRESSE)

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Le transport maritime représente 80 % du commerce mondial et va croître au cours des trois prochaines décennies, est-il rapporté.

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STÉPHANIE MARIN
La Presse canadienne

L’augmentation massive du nombre de cargos allant de port en port pourrait entraîner une forte croissance des espèces nuisibles, comme les moules zébrées qui s’accrochent aux navires comme de petits passagers clandestins, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université McGill.

L’impact risque bien d’être plus important que le changement climatique, disent-ils.

L’étude révèle aussi que ces espèces envahissantes transportées – accidentellement – par le commerce maritime international vont coûter des milliards à l’économie, indique Brian Leung, auteur en chef de l’étude et professeur agrégé au Département de biologie et à l’École d’environnement de McGill.

C’est le cas, car ces espèces détruisent les aquacultures et causent des dommages aux infrastructures, telles que les quais et les installations de production d’hydroélectricité.

On parle ici de moules zébrées, mais aussi de crabes verts, de l’ascidie jaune, un petit animal aquatique qui sévit notamment aux Îles-de-la-Madeleine et à Terre-Neuve.

« Il a eu un effet majeur sur les aquacultures de la côte est », constate le professeur.

Le transport maritime représente 80 % du commerce mondial et va croître au cours des trois prochaines décennies, est-il rapporté dans cette étude.

Les modèles de prédiction du commerce et des conséquences des invasions biologiques, réalisés dans le cadre de l’étude, montrent que le réseau maritime mondial qui est en train de se construire pourrait accroître de trois à vingt fois le risque d’invasion marine mondiale d’ici 2050, a calculé le professeur Leung avec son équipe.

Mais, quels que soient le scénario et les projections, il y aura une hausse du transport maritime et des invasions d’espèces déplacées par cargo.

Dans certains cas, les espèces envahissantes sont transportées dans les eaux de ballast des navires, qui servent à les stabiliser. D’autres s’attachent à la coque des bateaux et arrivent ainsi dans de nouveaux pays.

Ces espèces envahissantes ne causent pas toutes du tort à l’environnement et à l’économie.

« Mais quelques-unes d’entre elles causent d’énormes dommages », précise M. Leung, qui dit qu’un exemple frappant en Amérique du Nord est celui des moules zébrées.

L’ascidie jaune, qui a l’air d’une larve translucide, n’est pas en reste. Présents par milliards, ils « engloutissent » les huîtres et les moules cultivées pour l’alimentation humaine et lui font compétition pour la nourriture.

« Ils envahissent n’importe quoi ».

C’est le cas aussi des crabes verts qui se battent pour la nourriture contre les crabes canadiens et les homards, ce qui a un impact sur l’industrie. Les puces aquatiques se rendent jusque dans les lacs d’eau douce et détruisent le plancton qui nourrit les poissons.

« L’on croit que les espèces envahissantes sont la cause principale de la perte de biodiversité ».

Des efforts internationaux sont toutefois faits pour limiter les invasions.

Par exemple, la récente Convention sur la gestion des eaux de ballast est entrée en vigueur en 2017. Elle prévoit l’échange des eaux loin des terres.

« Bien qu’il soit encore trop tôt pour juger de l’efficacité de la Convention à l’échelle mondiale, nos travaux semblent indiquer qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction », souligne M. Leung.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Sustainability.

Au Canada, les dommages entraînés par les espèces aquatiques envahissantes sont estimés à 5,5 milliards par année pour seulement 16 espèces envahissantes, rapporte Clear Seas, un centre de recherche indépendant.

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Le Saviez-vous ► Quand les maisons de poupées n’étaient pas réservées aux petites filles


Un article fort intéressant sur les maisons de poupées du 17e siècles, qui sont bien loin des maisons que l’on offre a nos enfants ..  Ces maisons n’étaient pas vraiment des jouets mais des oeuvres d’art destinées certes aux loisirs des femmes adultes riches mais aussi d’éducation axée sur la religion protestante.
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Quand les maisons de poupées n’étaient pas réservées aux petites filles

 

Quand les maisons de poupées n'étaient pas réservées aux petites filles

© AFP Photo/Gemeentemuseum/Schwartze Pensive

Les poupées et leurs maisons, monopole des petites filles? Ce n’était pas l’avis des riches Hollandaises et Allemandes au 17e et au 18e siècles, dont les maisons de poupées, véritables oeuvres d’art miniatures valant des fortunes, sont exposées à La Haye.

«Il s’agissait surtout d’un hobby pour dames: il y avait beaucoup d’argent à dépenser, du temps à occuper et c’était une activité sociale aussi», explique à l’AFP Jet Pijzel-Dommisse, le conservateur de l’exposition XXSmall, présentée au musée municipal de La Haye jusqu’au 25 mars.

La mode des maisons de poupées pour dames est née à Nuremberg en Allemagne au début du 17e siècle et s’est propagée surtout outre-Rhin et aux Pays-Bas voisins qui, durant le «siècle d’or», connaissent une prospérité exceptionnelle, grâce notamment au commerce maritime.

Conçues comme des maisons en coupe pouvant atteindre jusqu’à deux mètres de haut et de large, regorgeant de véritables trésors, elles coûtaient parfois aussi cher qu’une vraie maison.

L’épouse d’un riche marchand de soie d’Amsterdam, Petronella Oortman, aurait ainsi dépensé pour sa maison de poupées plus de 20 000 florins de l’époque, «soit le prix d’une grande maison le long d’un canal à Amsterdam», souligne Mme Pijzel-Dommisse.

Les murs de la maison de poupées de Sara Rothé, mariée à un riche marchand d’Amstel, dans la banlieue d’Amsterdam, exposée à La Haye, sont couverts de tableaux miniatures, de quelques centimètres carrés, peints par de véritables artistes.

Rôle social et éducatif

Dans la salle à manger, la table est dressée avec des couverts et des plats en argent massif, le buffet déborde de faïences, la bibliothèque de livres minuscules.

Un peu plus loin, dans une maison voisine, une servante s’active en cuisine pendant que le maître de maison se repose au salon, bercé par le tic-tac régulier d’une horloge.

«À l’époque, tout était produit par de véritables artisans et artistes qui faisaient aussi les choses « en grand »», explique le conservateur.

Au-delà du passe-temps agréable permettant de dépenser l’argent superflu et du symbole d’un certain statut social, les maisons de poupées jouaient un véritable rôle social et éducatif.

La république des Provinces-Unies, connue pour sa liberté religieuse, abritait notamment de nombreux calvinistes. Selon Mme Pijzel-Domisse, la religion protestante a influencé le rôle éducatif des maisons de poupées.

«La vie à la maison était beaucoup plus importante dans les pays protestants que dans les pays catholiques, où l’église était au centre. Il était donc plus important dans les pays protestants de montrer comment une bonne maison était tenue», raconte-t-elle.

Amis et voisins venaient admirer les maisons, souvent accompagnés de leurs enfants qui voyaient ainsi comment les foyers devaient être gérés, ajoute-t-elle.

Après la révolution industrielle, les maisons de poupées et leurs accessoires se sont peu à peu standardisés.

«C’est vrai qu’avant, l’échelle n’était pas toujours parfaite mais personnellement, j’aime beaucoup, cela donne beaucoup de charme aux maisons», assure Mme Pijzel-Dormisse.

Les maisons de poupées continuent de fasciner. Plus de 86 000 visiteurs ont admiré celles exposées à La Haye depuis novembre.

«C’est tellement beau et tellement petit», s’enthousiasme Eva Mits, une Néerlandaise de 78 ans. «On apprend tellement sur la vie d’autrefois, comment fonctionnaient les maisons, à quoi ressemblaient les costumes et la vie des femmes», continue-t-elle tout en s’extasiant devant une chaise en bois sculpté, haute d’à peine deux centimètres.

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