L’univers fascinant de l’astronomie chinoise


Quand nous entendons parler de nébuleuses, comètes, étoiles, c’est souvent par des scientifiques de la NASA ou par l’agence spatiale européenne. Il y a aussi dans l’histoire spatiale des manuscrits dans certaines civilisations. La Chine est un bel exemple à savoir en astronomie. Grâce à leurs observations qu’ils ont notées sur des manuscrits au cours des millénaires. Aujourd’hui, il est remarquable de voir autant de précisions sur les supernovae, la nébuleuse du Crabe. Ils ont même noté les 29 passages depuis l’an -240 à nos jours la comète de Halley, ainsi qu’-200 av J.C, ils savaient que le Soleil avait des taches.
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L’univers fascinant de l’astronomie chinoise avec Jean-Marc Bonnet-Bidaud


Floriane Boyer

Rédactrice

L’astrophysicien Jean-Marc Bonnet-Bidaud nous emmène à la découverte des trésors longtemps ignorés de l’astronomie chinoise, riche de plusieurs millénaires, marquée par une rigueur scientifique avant-gardiste et des observations minutieuses des évènements astronomiques les plus remarquables. Encore aujourd’hui, ces données profitent à notre compréhension de l’univers..

Pour Jean-Marc Bonnet-Bidaud, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), tout a commencé avec la fin cataclysmique des étoiles : les supernovae. De ces spectaculaires explosions d’astres mourants ne subsiste qu’une nébuleuse de gaz, appelée rémanent, formant un cocon en expansion autour d’un noyau très dense. Mais au départ, les supernovae figurent parmi les phénomènes les plus violents et lumineux de l’univers, tant et si bien que depuis la Terre, elles peuvent paraître telles de nouvelles étoiles brillant durant des mois, voire des années. Ce sont les mystérieuses « étoiles invitées », décrites depuis déjà plus de 3.000 ans par les astronomes chinois. 

Grâce à un partenariat entre le CEA et la Chine, Jean-Marc Bonnet-Bidaud s’est rendu dans un laboratoire de Pékin pendant un an, à la fin des années 1980. Cette première immersion dans la culture de l’Empire du milieu aura le goût d’une révélation, avec la découverte de la richesse vertigineuse de l’héritage chinois en matière d’astronomie, encore trop largement dédaignée de nos jours.

Jean-Marc Bonnet-Bidaud est astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), également historien des sciences et vulgarisateur scientifique à ses heures. © Jean-Marc Bonnet-Bidaud

Jean-Marc Bonnet-Bidaud est astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), également historien des sciences et vulgarisateur scientifique à ses heures. © Jean-Marc Bonnet-Bidaud

De cette expérience naîtra l’ouvrage 4.000 ans d’astronomie chinoise : les officiers célestes (2017), retraçant l’histoire de cette discipline commencée vingt siècles avant notre ère, jalonnée par des découvertes capitales, faites souvent avec beaucoup d’avance par rapport à la civilisation européenne. Jean-Marc Bonnet-Bidaud revient pour nous sur sa passionnante exploration de l’astronomie chinoise.

La nébuleuse du Crabe : première plongée dans l’astronomie chinoise

Mon travail a été d’essayer de retrouver les restes d’explosions d’étoiles. Quand j’ai commencé, il y a une trentaine d’années, on en connaissait à peu près cent. Maintenant, on en compte des milliers. Quelques-unes ont explosé durant les 2.000 dernières années. Donc à certaines époques, elles ont été observées par les civilisations humaines.

Une civilisation sans pareil dans le monde

Une des plus importantes nébuleuses qui a été décelée était la nébuleuse du Crabe. Or, le texte le plus précis décrivant cette explosion était un manuscrit chinois de 1054. La première surprise pour moi était que des gens l’avaient vue dans le ciel et l’avaient noté, cela suffisamment précisément pour que je puisse m’en servir presque mille ans après. Ils donnaient la date, la durée(deux ans) et la luminosité (aussi brillant que Vénus). Cela nous permet de reconstituer aujourd’hui ce qui s’est passé, la température du gaz, le temps pris pour refroidir, la quantité de matière éjectée, la puissance de l’explosion.

L'explosion d'une étoile massive (supernova), apparaissant telle une nouvelle étoile (étoile invitée ou guest star, en anglais) dans le ciel le 4 juillet 1054, a été consignée dans les archives d'astronomie chinoises (passages indiqués par les traits rouges). © DP

L’explosion d’une étoile massive (supernova), apparaissant telle une nouvelle étoile (étoile invitée ou guest star, en anglais) dans le ciel le 4 juillet 1054, a été consignée dans les archives d’astronomie chinoises (passages indiqués par les traits rouges). © DP

Une de mes découvertes fut qu’il ne s’agissait pas d’une observation isolée, d’une coïncidence. Non seulement les astronomes chinois ont observé le ciel, mais cela en continuité pendant 2.000 ans (début de la dynastie des Han à maintenant) et ils ont tout noté, de manière très scientifique. C’est une civilisation sans pareil dans le monde. Aucun autre pays n’a des écrits pendant aussi longtemps. Les civilisations astronomiques n’ont duré que quelques centaines d’années (sauf peut-être la civilisation égyptienne mais il reste malheureusement peu de traces). 

Reconstitution de la supernova observée en 1054 par des astronomes chinois qui donna naissance à la somptueuse nébuleuse du Crabe telle que nous la voyons aujourd’hui, avec en son centre, le pulsar restant de l’explosion de l’étoile. © bonnetbidaud.tv

Supernovae, comètes, taches solaires : trois grandes découvertes

J’ai voulu sélectionner pour l’ouvrage les objets qui ont encore une importance aujourd’hui dans la science moderne, où les données chinoises peuvent encore être utilisées. Parmi ces objets, il y a bien sûr les supernovae. Après avoir catalogué tout ce qu’ont dit les chinois [sur les étoiles invitées], nous pouvons pointer nos satellites [dans la direction indiquée] et dans de multiples cas nous avons pu retrouver les restes de l’explosion. À l’aide de ces nébuleuses, on a compris toute la vie des étoiles et leur importance pour la composition de l’univers. Encore tout dernièrement, on a redécouvert des nébuleuses correspondant à des textes chinois.

Ensuite, les astronomes chinois notaient tout sur les comètes (trajectoire, forme, etc.). On a retrouvé dans les chroniques les 29 passages [sans exception] de la comète de Halley depuis l’an -240 à nos jours. On s’est alors rendu compte que son orbite n’est pas régulière et qu’il n’est pas toujours simple de reconstituer la trajectoire des comètes.

Catalogue des comètes daté du IIème siècle av. J.-C. (dynastie des Han), décrivant la diversité des formes du noyau et des queues. © DP

Catalogue des comètes daté du IIème siècle av. J.-C. (dynastie des Han), décrivant la diversité des formes du noyau et des queues. © DP

Les astronomes chinois ont aussi été les premiers à remarquer que le Soleil avait des taches (dès -200 av. J.-C.). Grâce à leurs archives, nous avons vu pu confirmer que les cycles de l’activité solaire sur onze ans existaient déjà depuis 2.000 ans. En Europe, on ne pouvait remonter que 400 ans en arrière [observations de Galilée et d’autres astronomes].

Une contribution passée sous silence en Occident

Le problème, c’est que nous sommes restés imperméables à tout cela en Europe. C’est une erreur idéologique, historique et scientifique. Il faut qu’on fasse l’effort de s’informer et de restituer le fait qu’ailleurs dans le monde des choses scientifiques importantes ont été réalisées.

On gagnerait à élargir notre point de vue

Je m’aperçois qu’il y a un mode de pensée oriental très différent du mode occidental. Nous sommes satisfaits de notre méthode, qu’on peut qualifier d’analytique et de théorique, consistant à démonter toute la machine pour regarder comment chaque pièce fonctionne. Mais à la fin, les choses sont tellement séparées les unes des autres qu’on ne comprend plus leur relation et le fonctionnement global. En Orient, ils ont une méthode analogique et empirique : en observant un objet et en le comparant à d’autres, ils cherchent à comprendre le fonctionnement interne de la machine sans avoir à faire l’inventaire de ce qui est à l’intérieur.

Le saviez-vous ?

En tant que « fils du ciel », l’empereur chinois devait connaître tout ce qui se passait dans le ciel. Un intérêt particulier était porté aux phénomènes inhabituels ou transitoires, d’où l’observation minutieuse des « étoiles invitées », alors qu’en Europe, la « sphère céleste » a longtemps était considérée comme un ouvrage divin immuable. 


Quelle place pour la Chine sur la scène spatiale internationale ?

À l’heure actuelle, la science moderne se heurte à des murs. On a l’impression qu’on gagnerait à élargir notre point de vue. Il y a forcément beaucoup de choses à apprendre d’une autre culture, surtout la culture chinoise qui est globale et multimillénaire. 

Je pense que les Chinois ont déjà fait des choses intéressantes. Ils ont envoyé le premier Chinois dans l’espace [Yang Liwei en 2003], ils ont fait une station spatiale orbitale [Tiangong 1 en 2011], ils ont déposé un rover sur la Lune [Chang’e 3 en 2013], puis sur la face cachée [Chang’e 4 en 2019]. Et ils vont ramener des échantillons lunaires [Chang’e 5, lancement prévu fin 2019], ils vont marcher sur la Lune [ambition dès 2030]… Pour l’instant, ils font de la science importée de l’extérieur et ils le font très bien. À terme, je souhaite, qu’ils apportent leur pierre à l’édifice en nous disant :

« Mais nous, on ne se pose pas les mêmes questions que vous ».

Si on est intelligent, on a tout intérêt à collaborer avec la Chine, car elle nous servira de locomotive.

Jean-Marc Bonnet-Bidaud a étudié la plus ancienne carte céleste qui nous soit parvenue, produite en Chine entre 649 et 684 ap. J.-C. Appelée carte céleste de Dunhuang, elle a été tracée « de façon scientifique, avec une projection simple », mais cela fait des astronomes chinois de vrais précurseurs en matière de cartes d'étoiles. Elle contient quelque 1.300 étoiles. Cette carte apparaît sur la couverture de l'ouvrage 4.000 ans d'astronomie chinoise. © DP

Jean-Marc Bonnet-Bidaud a étudié la plus ancienne carte céleste qui nous soit parvenue, produite en Chine entre 649 et 684 ap. J.-C. Appelée carte céleste de Dunhuang, elle a été tracée « de façon scientifique, avec une projection simple », mais cela fait des astronomes chinois de vrais précurseurs en matière de cartes d’étoiles. Elle contient quelque 1.300 étoiles. Cette carte apparaît sur la couverture de l’ouvrage 4.000 ans d’astronomie chinoise. © DP

Les Chinois sont-ils conscients de leur richesse ?

Non, pas tout à fait. Ils ont un peu oublié leur culture, comme nous oublions la nôtre. Moi, petit Européen qui n’y connaissait pas grand-chose, je me suis demandé comment allaient réagir les Chinois [par rapport à l’ouvrage]. Mais – et j’en suis très honoré – ils ont apprécié ma présentation synthétique. À leur demande, le livre va être traduit et je serai en Chine au mois de septembre pour former des étudiants à une approche moderne de l’histoire des sciences. Ils se rendent déjà compte qu’il est important de raccorder toutes leurs découvertes actuelles à leur culture ancienne profonde et si particulière en astronomie.

Un satellite franco-chinois, une nouvelle astrophysique de laboratoire et autres projets

La médiation scientifique m’a amené à réfléchir à d’autres domaines, comme la cosmologie. Je prépare un livre avec Thomas Lepelletier, où je tente d’expliquer pourquoi on est incapable de produire un modèle [de l’univers] qui marche.

Être au démarrage de quelque chose qui va révolutionner l’astrophysique est assez excitant

Je prépare aussi un autre ouvrage sur les grandes découvertes chinoises, hors de l’astronomie, ayant irrigué la civilisation européenne (par exemple, l’étrier, la poudre à canon ou encore la boussole). Je travaille également sur un satellite gamma franco-chinois nommé SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) pour regarder les explosions d’étoiles.

Le satellite Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor (SVOM) va étudier les sursauts gamma émis notamment lors des explosions d'étoiles massives. Il sera lancé fin 2021 ou début 2022. © Cnes, CNSA

Le satellite Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor (SVOM) va étudier les sursauts gamma émis notamment lors des explosions d’étoiles massives. Il sera lancé fin 2021 ou début 2022. © Cnes, CNSA

Nous sommes aussi en train de monter un projet très prometteur sur une astrophysique en laboratoire. On s’est aperçu qu’on pouvait produire avec les lasers les plus puissants des conditions équivalentes à celles autour des étoiles. Comme on a vu émerger l’astrophysique des simulations numériques, dans le futur on verra apparaître de véritables expériences astrophysiques, comme faire des étoiles en laboratoire ! Être au démarrage de quelque chose qui va révolutionner l’astrophysique est assez excitant.

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ʻOumuamua : l’objet interstellaire est-il un vaisseau extraterrestre ?


2 astrophysiciens viennent d’ouvrir un débat sur ʻOumuamua. On a d’abord parlé d’astéroïde, puis reclassé comme comète et pourtant ʻOumuamua ne se comporte nullement comme une comète. Alors qu’elle est sa nature ? Ceux qui ont vu Star Trek IV  » le retour sur Terre » l’objet qui ressemble étrangement a ʻOumueamua voulait communiquer avec les baleines, n’ayant pas de réponse, la Terre serait détruite. Enfin … Quoi qu’il en soit, les chercheurs n’ont pas affirmer que c’est un vaisseaux extraterrestre, juste que c’est quelque chose d’insolite
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ʻOumuamua : l’objet interstellaire est-il un vaisseau extraterrestre ?

 

Xavier Demeersman
Journaliste

 

‘Oumuamua, dont le nom hawaïen signifie « messager venu de loin et arrivé le premier » , n’a pas fini de faire parler de lui. D’abord pris pour une comète venue d’une autre étoile, puis pour un astéroïde, l’hypothèse de la comète est de nouveau privilégiée. Cependant, l’objet interstellaire n’a pas le comportement d’une comète venant de dégazer. Dans ce cas, si ce n’est ni un astéroïde, ni une comète, qu’est-ce que c’est ? ‘Oumuamua est-il le messager d’une autre étoile ?

Quelques semaines après la découverte de ‘Oumuamua, une première salve d’observations suggérait que le premier objet interstellaire jamais détecté dans notre Système solaire était un astéroïde de forme inhabituelle, plus long que large, un peu comme un cigare (une image qui revient souvent). Un objet cylindrique venu d’une autre étoile ? Mais, ne serait-ce pas Rama, le vaisseau spatial décrit dans le roman de science-fiction Rendez-vous avec Rama, d’Arthur C. Clarke (voir article plus bas). Pour tenter de le savoir, des chercheurs ont donc mis 1I/2017 U1 « sur écoute », à l’affut d’éventuelles émissions radio qui proviendraient de l’intérieur… Mais cela n’a rien donné, l’objet est demeuré silencieux.

Alors, exit l’hypothèse d’un vaisseau (ou d’une sonde) venu d’ailleurs ? Non, une nouvelle étude déposée sur arXiv, relance le débat quant à la vraie nature de ‘Oumuamua. S’agit-il d’un objet naturel expulsé d’un autre système planétaire ou d’un artefact envoyé par une civilisation extraterrestre pour découvrir s’il y a de la vie ailleurs dans la galaxie ?

L’énigme de l’excès d’accélération de ‘Oumuamma

 

Dans leur article, les deux astrophysiciens du Harvard Center for Astrophysics, Shmuel Bialy et Abraham Loeb, n’affirment pas que ‘Oumuamua est un vaisseau spatial mais ils posent la question. Tous deux restent très intrigués par « l’excès d’accélération » de l’objet observé lors de sa traversée de notre Système solaire. Mais avant de continuer, un rapide rappel des faits s’impose : 1I/2017 U1 est passé au plus près de notre étoile, le 9 septembre (à 0,25 UA, soit un quart de la distance Terre-Soleil). Le 14 octobre, il était au plus près de la Terre (0,15 UA)… Et ce n’est que cinq jours plus tard, le 19 octobre, que Robert Weryk et son équipe l’ont découvert sur les relevés du télescope Pan-STARRS-1, installé sur le volcan Haleakalā, à Hawaii. Quelle émotion ce fut pour l’équipe de mettre la main sur le premier objet de ce type ; en effet, les astronomes attendaient ce moment depuis des décennies... Et voici qu’enfin, sous leurs yeux, venant de la direction de la Lyre, quelque chose qui ressemble à une comète ou un astéroïde venu d’ailleurs fait son apparition.

Revenons à cette accélération. Pourquoi se comporte-t-il ainsi, faisant fi surtout des interactions gravitationnelles avec le Soleil et les planètes, contrairement à ce que s’attendaient à observer les astronomes. Dans une étude publiée au début de l’été 2018, les chercheurs concluaient que, finalement, l’énigmatique ‘Oumuamua serait une comète et non un astéroïde. Mais une comète atypique car les recherches n’ont révélé aucune trace d’une queue cométaire (c’est d’ailleurs pour cette raison qu’après sa découverte, il fut postulé que c’est un astéroïde). Pourtant, selon eux, la seule explication possible à son augmentation de vitesse est un faible dégazage. Ce serait une comète sans glace (ou presque). Bref, un objet qui n’est pas sans rappeler Phaéton ou encore 9969 Braille, ni comète, ni astéroïde, ou les deux. Fin de l’histoire ?

« Si ‘Oumuamua était en fait une comète, pourquoi alors n’a-t-il pas eu tendance à dégazer quand il était au plus près de notre soleil ? » interrogent Shmuel Bialy et Abraham Loeb qui ne veulent pas en rester là. « ‘Oumuamua ne montre aucun signe d’activité cométaire, pas de queue de comète, ni aucune émission de gaz ou ligne d’absorption. Et si le dégazage était responsable de l’accélération, alors les couples associés auraient entraîné une évolution rapide de la rotation de ‘Oumuamua », pointent-ils.

Or, rien de semblable n’a été observé. C’est pourquoi ils préconisent de rouvrir le dossier.

L’astrobiologiste Karen J. Meech nous parle du cas passionnant d’‘Oumuamua, premier astéroïde interstellaire découvert. © TED, YouTube

‘Oumuamua est-il un objet naturel ou artificiel ?

Creusant la question, les deux chercheurs n’excluent pas la possibilité que ‘Oumuamua serait une voile solaire. Selon leurs modélisations, l’objet interstellaire aurait bénéficié d’un effet de « voile solaire ». 

« Nous expliquons l’excès d’accélération de ‘Oumuamua loin du soleil comme étant le résultat de la force que la lumière du soleil exerce sur sa surface. Pour que cette force puisse expliquer l’excès d’accélération mesuré, l’objet doit être extrêmement fin, de l’ordre d’une fraction de millimètre, et de plusieurs dizaines de mètres en surface. Cela rend l’objet léger pour sa surface et lui permet d’agir comme une voile légère » écrivent-ils en n’oubliant pas de préciser ensuite que cette forme pourrait être d’origine naturelle ou artificielle.

Cette question n’est pas encore tranchée. Un objet aussi fin pourrait-il survivre à un long périple dans la galaxie ? Les auteurs estiment que oui : il pourrait résister à un voyage de quelque 16.000 années-lumière sans vraiment être endommagé par des collisions avec les gaz ou les poussières rencontrés sur son chemin.

Alors, qui est vraiment ‘Oumuamua ? L’enquête continue. Pour les chercheurs, quand bien même l’objet interstellaire ne serait pas un vaisseau extraterrestre qui explore les étoiles et leurs planètes dans une partie de la galaxie, l’humanité devrait s’intéresser à la recherche de débris ou épaves de sondes extraterrestres. Après tout, de telles missions pourraient exister et d’ailleurs, plusieurs terriens songent à en envoyer, à commencer par notre plus proche voisine, Proxima b. Justement, en plus de présider la chair d’astronomie à Harvard, Abraham Loeb est le président du Conseil consultatif du projet de voile solaire de Breakthrough Starshot.

Un article qui fait polémique

En résumé, il ne serait pas impossible que le mystérieux ‘Oumuamua soit un vaisseau extraterrestre souligne l’étude. La discussion est ouverte. En tout cas, les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux et parfois trop enflammées, mais attention : il n’est nullement affirmé par les auteurs que l’objet interstellaire est un vaisseau sous pavillon extraterrestre.

Enfin, beaucoup de chercheurs tempèrent, comme Seth Shostak, de Seti, qui a déclaré à NBC qu’« on ne devrait pas accepter aveuglément cette hypothèse habile quand il y a également une explication banale pour ‘Oumuamua, à savoir que c’est une comète ou un astéroïde lointain ».

Découvrir d’autres astéroïdes ou comètes interstellaires devraient nous éclairer. Combien d »Oumuamua y a-t-il dans la Galaxie ?

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Deux astrophysiciens de Harvard relancent le débat sur la nature de 1I/2017 U1 ‘Oumuamua.
  • Selon leurs modélisations, l’accélération observée de l’objet interstellaire lors de sa traversée du Système solaire pourrait être liée à une voile solaire.
  • L’étude suscite beaucoup de réactions et d’interrogations.

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La NASA envisage des missions vers une comète et une lune de Saturne


On va commencer à entendre parler de Caesar et de Dragonfly issus de la NASA. Caeasar va étudier la comète Churyumov-Gerasimenko et Dragonfly, c’est un drone qui va scruter différents sites de Titan. Peut-être, les scientifiques trouveront des réponses sur la formation de la Terre, océan et la vie qui en a émergé. Cela est prévu vers 2020
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La NASA envisage des missions vers une comète et une lune de Saturne

 

Les scientifiques pensent que Titan pourrait contenir un... (PHOTO AP)

Les scientifiques pensent que Titan pourrait contenir un océan d’eau sous une épaisse croûte de glace et que la vie pourrait y exister.

PHOTO AP

Agence France-Presse
Washington

La NASA a annoncé mercredi avoir retenu deux concepts d’exploration robotique du système solaire parmi douze soumis par différentes équipes scientifiques: l’un porte sur l’exploration d’une comète et l’autre sur l’envoi d’une sonde vers Titan, la plus grosse lune de Saturne.

Mais l’agence spatiale américaine devra, à l’issue d’études plus poussées, choisir entre l’un ou l’autre de ces deux finalistes en 2019 pour développer une mission d’exploration qui sera lancée au milieu des années 2020.

«Ces deux projets d’exploration cherchent à répondre à plusieurs des plus grandes questions dans notre système solaire», a précisé Thomas Zurbuchen, responsable des programmes scientifiques à la NASA.

La première de ces deux missions, baptisée «Caesar» (Comet Astrobiology Exploration SAmple Return), vise à collecter des échantillons du noyau de la comète Churyumov-Gerasimenko pour les rapporter sur la Terre.

Ils pourraient révéler comment l’origine de la formation de notre planète, des océans et de la vie terrestre.

Les comètes sont constituées de matériaux provenant d’anciennes étoiles et de nuages interstellaires qui remontent à la naissance du système solaire, il y a cinq milliards d’années.

De ce fait, ce sont des témoins précieux du passé.

Quant à la seconde mission, «Dragonfly», il s’agit d’une forme de drone capable d’explorer l’habitabilité de dizaines de sites sur Titan, lune dotée d’une épaisse atmosphère, de lacs et de rivières de méthane liquide à sa surface.

Les scientifiques pensent que Titan pourrait contenir un océan d’eau sous une épaisse croûte de glace et que la vie pourrait y exister.

La mission retenue sera la quatrième sélectionnée par la NASA dans le cadre de son programme «New Frontiers», doté d’un budget de quelque 850 millions de dollars.

Ces prédécesseurs sont la mission New Horizon, qui a survolé Pluton en 2015, Juno, sonde en orbite autour de Jupiter, et OSIRIS-REx, vaisseau qui doit prélever des échantillons sur l’astéroïde Bennu en 2023 pour les ramener sur Terre.

Les autres projets du programme «New Frontiers» portent sur l’étude de Saturne, de Vénus ou d’astéroïdes autour de Jupiter.

Deux de ces projets viennent également d’être retenus par la NASA pour faire d’objet d’un plus grand développement technologique: les sondes «Enceladus Life Finder» et «Venus In situ Composition Investigations» ou Vici.

La première est conçue pour capter des indices d’une activité biologique dans le geyser géant qui jaillit d’Encelade.

Quant à Vici, ce serait le premier vaisseau robotique de la NASA à explorer Vénus en trois décennies. Venus Express de l’Agence spatiale européenne (ESA) est le dernier vaisseau à avoir étudié de près cette planète, entre 2006 et 2014, avant de se retrouver à cours de carburant.

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Des fossiles de 3,5 milliards d’années, plus vieille trace de vie terrestre


Difficile de dire quand la vie est apparue avec certitude sur la terre. On aurait trouvé des vieux micro-organismes quand la terre n’avait presque que pas ou pas du tout de l’oxygène. Alors, il serait plus que probable que des micro-organismes existent ailleurs dans l’espace
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Des fossiles de 3,5 milliards d’années, plus vieille trace de vie terrestre

 

Les chercheurs des universités de Californie et du... (Photo AP)

Les chercheurs des universités de Californie et du Wisconsin ont identifié, grâce à une nouvelle technologie de spectrométrie de masse, les signatures chimiques de onze spécimens microbiens qui appartiennent à cinq espèces dont certaines étaient similaires à celles existant aujourd’hui.

Agence France-Presse

 

Des fossiles vieux de près de 3,5 milliards d’années découverts en Australie sont l’empreinte des plus anciens micro-organismes connus ayant vécu sur Terre, ont confirmé des scientifiques selon qui la vie est probablement apparue encore beaucoup plus tôt.

Pour ces chercheurs, les travaux publiés lundi dans la dernière édition des Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), laisse aussi penser que la vie pourrait être fréquente dans l’Univers, tout au moins sous forme de micro-organismes.

Les chercheurs des universités de Californie et du Wisconsin ont identifié, grâce à une nouvelle technologie de spectrométrie de masse, les signatures chimiques de onze spécimens microbiens qui appartiennent à cinq espèces dont certaines étaient similaires à celles existant aujourd’hui.

«C’est le premier lieu le plus ancien sur la planète où nous avons à la fois l’empreinte morphologique et chimique de la vie», explique John Valley, professeur de géochimie et de pétrologie à l’université du Wisconsin, le principal co-auteur de cette étude.

«Nous avons aussi découvert qu’il existait plusieurs types de métabolismes et différentes espèces avec des fonctions biologiques différentes: certaines produisaient du méthane, d’autres en consommaient ou utilisaient l’énergie solaire pour la photosynthèse», précise-t-il à l’AFP.

Le méthane devait former une partie importante de l’atmosphère de la toute jeune Terre fréquemment bombardée par des comètes, où l’oxygène était rare ou absent.

Certaines de ces bactéries, aujourd’hui éteintes, appartenaient aux archées, un groupe de micro-organismes unicellulaires procaryotes, des êtres vivants unicellulaires sans noyau.

D’autres étaient similaires aux espèces microbiennes encore trouvées aujourd’hui.

Cette étude laisse ainsi penser que certains des micro-organismes, décrits pour la première fois en 1993 dans la revue Science en fonction de leur morphologie cylindrique et filamenteuse, pourraient avoir vécu à un moment où il n’y avait pas encore d’oxygène sur la Terre.

«Pas l’aube de la vie»

L'un des filaments carbonés observés dans une lame mince de la roche de l'Apex Chert. S'agit-il bien d'un microfossile ? © J. William Schopf, UCLA

L’un des filaments carbonés observés dans une lame mince de la roche de l’Apex Chert. S’agit-il bien d’un microfossile ? © J. William Schopf, UCLA

«Ces organismes –de 0,01 millimètre de largeur– formaient une communauté de micro-organismes très bien développés qui ne constituaient probablement pas l’aube de la vie», é

Le fait que différents types de microbes étaient déjà présents il y a 3,5 milliards d’années «nous indique que la vie a dû commencer bien plus tôt sur la Terre, sans que personne ne sache quand, et confirme aussi qu’il n’est pas très difficile pour une forme de vie primitive d’évoluer vers des micro-organismes plus avancés», pointe William Schopf, professeur de paléobiologie à l’université de Californie, autre principal co-auteur de ces travaux.

Pour lui, cette étude, avec d’autres, indique que la vie pourrait être fréquente dans le cosmos.

Des études publiées en 2001 par l’équipe du professeur Valley suggéraient que l’existence d’océans d’eau liquide pourrait remonter à 4,3 milliards d’années, plus de 800 millions d’années avant les fossiles décrits dans ces derniers travaux et tout juste 250 millions d’année après la formation de la Terre.

«Nous ne disposons d’aucune preuve directe que la vie existait il y a 4,3 milliards d’années mais cela aurait très bien pu être le cas… et c’est quelque chose que nous voulons tous savoir», relève le professeur Valley.

Des études publiées en septembre dans la revue britannique Nature ont fait part de la découverte d’indices potentiels de vie remontant à 3,95 milliards d’années, les plus anciens à ce jour mais qui restent à être confirmés.

Ces fossiles ont été trouvés dans des grains de graphite, une forme de carbone. Ils étaient piégés dans d’anciennes roches sédimentaires au Canada.

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Presque un an après la fin de la mission, l’ultime image de la sonde Rosetta


On croyait avoir tout eu de la sonde Rosetta avant son ultime saut sur la comète Tchouri. Les scientifiques ont trouvé dans les données de Rosetta une dernière image de la comète
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Presque un an après la fin de la mission, l’ultime image de la sonde Rosetta

 

Rosetta

La toute dernière image de la comète Tchouri prise par la sonde Rosetta juste avant son atterrissage, signant la fin de sa mission, le 30 septembre 2016

CRÉDIT : ESA

Par Erwan Lecomte et Sarah Sermondadaz

Surprise inattendue : quasiment un an après la fin de sa mission, les données envoyées par la sonde Rosetta ont permis de reconstituer une ultime image avant son crash à la surface de la comète Tchouri.

ROSETTA. C’est une surprise inattendue : quasiment un an jour pour jour après la fin de sa mission, le vendredi 30 septembre 2016 à 13h19, Rosetta livre une ultime image, issue des dernières données transmises par le télémètre à la Terre avant le crash de fin. Car la sonde avait déjà transmis l’an dernier une image saisie depuis à peine 51 mètres de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko – dite « Tchouri »… mais n’avait visiblement pas dit son dernier mot !

Le dernier testament de Rosetta

« Bien après l’image finale, nous avons retrouvé des données de télémétrie transmises par Rosetta sur nos ordinateurs, explique Holger Sierks, du Max Planck Institute, à travers un communiqué.

Et nous avons réalisé que ces données nous permettaient d’obtenir une nouvelle image ! » 

En fait, ces données correspondaient à un fragment de photo, qui n’a pas été reconnu comme une image par le système de traitement automatisé des données. C’est pourquoi les ingénieurs du Max Planck Institute ont dû la reconstituer manuellement.

Localisation de l’ultime prise de vue délivrée par Rosetta sur Tchouri

La mission de Rosetta a duré 12 années, qui l’ont emmenée à quelque 8 milliards de kilomètres de la planète Terre. Partie pour larguer le petit atterrisseur Philae sur la comète Tchouri, la sonde a elle-même fini son périple en s’écrasant sur l’astre… puis en coupant toute communication avec la Terre.

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De la vie sur Terre il y a 3,95 milliards d’années ?


Si on la Terre s’est formées il y a plus de 4 milliards d’années, et que la vie aurait apparue 1 milliard d’années après, on pourrait considérer que cela n’a pas pris trop de temps. Il semblerait qu’aurait trouver une vie rudimentaire il y a 3,95 milliards d’années au Labrador au Canada et encore a deux autres endroits encore plus vieux, toujours au Canada. Cependant, des scientifiques doutent des résultats. Pourra-t-on avoir une certitude un jour ou l’autre ?
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De la vie sur Terre il y a 3,95 milliards d’années ?

 

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Une forme rudimentaire de vie pourrait avoir été déjà présente sur Terre il y a 3,95 milliards d’années.

Une forme rudimentaire de vie pourrait avoir été déjà présente sur Terre il y a 3,95 milliards d’années, alors que la Terre subissait d’intenses bombardements de comètes et d’astéroïdes, affirment des chercheurs dans une étude publiée mercredi dans Nature.

« Nous avons trouvé la plus ancienne preuve de vie sur Terre » au Canada « dans des roches sédimentaires du Labrador datant de 3,95 milliards d’années », a déclaré à l’AFP Tsuyoshi Komiya de l’Université de Tokyo, l’un des auteurs de l’étude.

A cette époque, la Terre, qui s’est formée il y a 4,567 milliards d’années, était bombardée par les comètes,  relève-t-il.

Depuis un an, les annonces sur la date de l’apparition de la vie sur Terre se succèdent dans Nature et elles font l’objet de vifs débats entre scientifiques.

En septembre 2016, une équipe de chercheurs a annoncé dans la revue britannique avoir découvert au Groenland des stromatolites (des structures calcaires formées par des colonies microbiennes) vieux de 3,7 milliards d’années.

Puis en mars 2017, des scientifiques ont indiqué, toujours dans Nature, avoir découvert des micro-organismes fossiles qui auraient entre 3,77 et 4,29 milliards d’années. Ils ont été repérés dans la Ceinture de Nuvvuagittuq au Canada.

Cette fois-ci, les chercheurs japonais ont travaillé dans la zone de Saglek Block, dans le nord du Labrador, dont les roches ont environ 3,95 milliards d’années.

Ils ont étudié la composition isotopique de grains de graphite (carbone) pour savoir s’il était d’origine organique ou non.

Les isotopes sont des atomes qui possèdent le même nombre de protons mais qui différent par leur nombre de neutrons.

Le carbone possède plusieurs isotopes naturels (dont le fameux carbone 14, radioactif, utilisé pour les datations mais que l’on ne trouve pas dans les roches anciennes).

Pour leurs travaux, les chercheurs se sont intéressés au rapport carbone 13 (6 protons, 7 neutrons) sur carbone 12 (6 protons, 6 neutrons), deux isotopes stables.

« Les organismes, pour se développer, préfèrent les isotopes légers, en l’occurrence le carbone 12, plutôt que le carbone 13 plus lourd », explique Tsuyoshi Komiya.

Son équipe a découvert que les grains de graphite étaient nettement enrichis en carbone 12.

Tsuyoshi Komiya en déduit que « la signature » de ce graphite est « biogène », c’est-à-dire qu’il provient d’organismes vivants.

Mais Sylvain Bernard, géochimiste au Muséum national d’histoire naturelle (France), se montre très circonspect sur ces conclusions.

« Il n’y a pas que le vivant qui ait cette signature isotopique ». Elle peut venir de réactions de minéraux entre eux ou de fluides entre eux, souligne-t-il.

« Les arguments avancés par ces chercheurs sont loin d’être suffisants pour déterminer de façon non ambiguë la +biogénécité+ de ces graphites. Ils utilisent des arguments qui sont peut-être nécessaires mais ne sont pas suffisants », poursuit Sylvain Bernard.

« Pour le moment, on ne sait toujours pas quand ni comment la vie est apparue sur Terre », dit-il. « Mais on progresse », grâce à des techniques de pointe, note-t-il.

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Une comète aurait frappé la Terre il y a 13.000 ans, indique une stèle retrouvé


En Turquie, les archéologues ont trouvé des dessins sur un site datant environs de 14 mille ans. Interpréter ces dessins n’est que des hypothèses, mais un d’elles pourrait être plausible, il serait peut-être question de l’histoire d’une comète qui aurait fracassé la terre. Ce qui rend plus forte cette hypothèse, c’est qu’elle coïnciderait peut-être à la disparition d’espèces telle que les mammouths
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Une comète aurait frappé la Terre il y a 13.000 ans, indique une stèle retrouvé

 

 

Par Jean-Luc Goudet, Futura

 

En Turquie, dans un site archéologique très ancien, plus vieux que l’agriculture, des roches sculptées et assemblées défient les archéologues depuis un demi-siècle. Deux chercheurs ajoutent une touche de merveilleux à ces mystères : des dessins représenteraient le ciel, avec des constellations, mais aussi une chute de comète. À cette époque, en effet, l’hémisphère nord subissait un grop coup de froid, peut-être dû à un impact. Mais l’hypothèse est très spéculative et les arguments un peu faibles…

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Sur le site de Göbekli Tepe, en Turquie, des stèles gravées, datées d’environ 13.000 ans, portent des représentations géométriques et d’animaux.
  • Deux chercheurs, après une analyse statistique, estiment que ces formes se rapprochent de constellations connues.
  • Certains dessins, selon eux, représenteraient un évènement céleste brutal, d’autant que ces gravures sont effectivement contemporaines d’un possible impact de comète (mais non prouvé).

Sept mille ans avant les premières pyramides, des Hommes ont sculpté des pierres énormes pour en faire des colonnes ou des totems, judicieusement disposés, gravées de signes symboliques et de représentations d’animaux. Nous sommes à la fin du Mésolithique, dans une région située aujourd’hui au sud-est de la Turquie, et les humains de l’époque n’ont pas encore domestiqué le chien ni mis au point l’agriculture. Homo sapiens est alors surtout un chasseur-cueilleur.

Quelques millénaires plus tard, vers 8.000 avant J.C., d’autres Hommes ont soigneusement, et inexplicablement, enterré le site sous une butte de terre de 300 m de large sur 15 m de hauteur. Depuis les années 1960, devenu site archéologique, l’endroit a été baptisé Göbekli Tepe, une expression turque qui peut être traduite par « colline avec un nombril », ou « colline ventrue ». C’est en effet ce que peut évoquer cette butte avec ses constructions dégagées par une excavation grossièrement circulaire.

Un détail de la colonne 8. En bas (b), le renard est interprété comme une constellation. En a et c, les courbes en croissant représenteraient la comète en train de tomber. L’analyse se fonde sur une série de dessins, comparés, statistiquement, aux formes des constellations. © Martin Sweatman, Dimitrios Tsikritsis, Mediterranean, Archaeology and Archaeometry

Un détail de la colonne 8. En bas (b), le renard est interprété comme une constellation. En a et c, les courbes en croissant représenteraient la comète en train de tomber. L’analyse se fonde sur une série de dessins, comparés, statistiquement, aux formes des constellations. © Martin Sweatman, Dimitrios Tsikritsis, Mediterranean, Archaeology and Archaeometry

Que signifient ces gravures vieilles de 13.000 ans ?

La nature de ces ouvrages, alors qu’aucune cité ni société sédentaire ne semblaient établies aux alentours, reste toujours inconnue. Martin Sweatman et Dimitrios Tsikritsis, de l’université d’Édimbourg, viennent de publier une interprétation toute nouvelle des gravures, en partant d’une hypothèse originale : elles représenteraient des constellations. Leur point de départ, expliquent-ils dans la revue Mediterranean Archaeology and Archaeometry, est un bas-relief dessinant un scorpion sur l’une des colonnes, un motif souvent associé à une constellation. Les auteurs conviennent que cet animal peut aussi symboliser bien d’autres choses mais ils ont poursuivi leur idée par une analyse statistique pour voir si les autres dessins, de cette même colonne et d’autres, pouvaient représenter des astérismes, en reproduisant le ciel de l’époque dans cette région. Ils citent Michael Rappenglück, de l’université de Munich, qui a proposé la même interprétation pour les dessins de la grotte de Lascaux. Ils ne citent pas, cependant, Chantal Jègues-Wolkiewiez, qui a fait de même.

Selon eux, les formes géométriques de plusieurs gravures des colonnes 43, datées de 10.950 ans avant J.C. (+/- 250 ans d’après l’article), 2, 18 et 38 pourraient correspondre à celles de constellations. On peut s’étonner de ce que les auteurs, dans leur démonstration, s’appuient sur les constellations que nous connaissons aujourd’hui, alors que ces interprétations sont arbitraires. Elles nous viennent effectivement de loin, bien avant les Grecs, et on en retrouve les traces en Mésopotamie. Peut-on pour autant les faire remonter à -13.000 ans, sans altération de leur forme ?

Le saviez-vous ?

Ce n’est pas la première fois qu’un impact est suspecté à l’époque historique. Marie-Agnès Courty, géologue, spécialiste de l’analyse des sols de sites archéologiques, avait apporté de solides arguments qui indiquent un évènement de ce genre survenu il y a seulement 4.000 ans.

Comme elle l’avait expliqué à Futura, une couche stratigraphique très particulière, qu’elle appelle « couche 4000 BP » et composée de matériaux qui ont été portés à environ 1.500 °C, a été retrouvée autour de la Méditerranée et jusqu’en Irlande. Des restes d’organismes planctoniques qui s’y trouvent appartiennent à des espèces caractéristiques de l’Antarctique.

Une couche semblable, bien plus épaisse, est retrouvée au sud de l’océan Indien, ce qui plaide pour un impacteur dans cette région. Cependant, l’absence d’iridium et de traces de cratères empêchent une démonstration indubitable.

Une comète, en effet, est peut-être tombée à cette époque

Les auteurs vont plus loin et interprètent des dessins en forme de serpent ou de boucle de ceinture gravés sur la colonne 18 comme la représentation d’une comète traversant l’atmosphère et impactant la Planète. Leur argument principal est que sa datation (environ -13.000 ans, donc) correspond au Dryas récent, un refroidissement brutal de plus d’un millénaire, et terminé tout aussi brusquement. Et, justement, l’hypothèse d’un impact cométaire est toujours en lice pour expliquer cet évènement, qui a provoqué la disparition d’espèce, peut-être des mammouths.

http://www.futura-sciences.com

Comètes, anneaux, débris spatiaux: quelques nouvelles de l’espace


Des nouvelles de l’espace, car oui, l’espace va encore nous apprendre des choses, des réponses, mais aussi beaucoup plus de questions
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Comètes, anneaux, débris spatiaux: quelques nouvelles de l’espace

 

Une équipe internationale d'astrophysiciens a détecté pour la... (Phjoto fournie par l'Institut d'astrophysique des Canaries)

Une équipe internationale d’astrophysiciens a détecté pour la première fois les restes d’une exoplanète probablement détruite par la gravité de son étoile.

PHJOTO FOURNIE PAR L’INSTITUT D’ASTROPHYSIQUE DES CANARIES

 

MATHIEU PERREAULT
La Presse

Les dangers liés aux comètes, les anneaux et lunes de Saturne, une solution au problème des débris spatiaux en orbite. L’exploration de l’espace se poursuit à un rythme effréné.

Voici quelques nouveautés dans le domaine de l’astrophysique.

Un parachute spatial

La NASA a envoyé sur la station spatiale un parachute remplaçant les fusées de manoeuvre pour la sortie d’orbite, afin de le tester. Le défi est de diriger le parachute malgré la faible pression atmosphérique en orbite. Exo Brake, qui servirait pour des nanosatellites, a été testé en haute atmosphère depuis 2012 avec des ballons et des fusées, et une fois en 2013 à partir de la station spatiale, un essai qui avait mis au jour des problèmes avec le système de guidage.

Destruction de planète

Une équipe internationale d’astrophysiciens a détecté pour la première fois les restes d’une exoplanète probablement détruite par la gravité de son étoile. HIP68468 est un astre autour duquel tournent au moins une « super-Terre » très rapprochée, dont l’orbite est de trois jours, et une géante gazeuse plus éloignée. Les traces de l’exoplanète phagocytée par « l’étoile de la mort », probablement une super-Terre encore plus rapprochée, incluent une concentration anormale de lithium, élément qui normalement ne devrait plus être présent dans HIP68468 vu son âge de six milliards d’années. L’étoile de la mort est située à 300 années-lumière de la Terre.

Un harpon en orbite

L’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) testera cet hiver, depuis la station spatiale, une nouvelle technologie anti-débris spatiaux. Kite enverra un harpon au bout d’un fil se fixer à un gros débris spatial ou à un satellite en fin de vie. Kite enverra un courant dans le fil, ce qui le fera interagir avec le plasma électromagnétique entourant la Terre et propulsera ainsi Kite et sa cible vers le plancher des vaches. Plus de 500 000 débris sont surveillés par la NASA, dont 21 000 qui font plus de 10 cm, qui ont peut-être été responsables de la perte du satellite scientifique nippon Hitomi en mars dernier. La JAXA veut faire en 2020 un deuxième test de Kite avec un fil de 10 km – celui qui vient d’arriver en orbite ne fait que 700 m.

Lune et anneaux

Mimma, l’une des 62 lunes de Saturne, est si proche de ses anneaux qu’elle les déforme avec sa gravité. Cette annonce de la NASA, à la mi-décembre, découle de la dernière phase de la mission de la sonde Cassini, lancée en 1997. Cassini s’est approchée cet automne des anneaux de Saturne et une photographie qu’elle a prise de Mimma, la plus proche de la planète, laissait à tort croire qu’elle allait foncer sur les anneaux. Cassini va plonger dans Saturne en septembre prochain. À partir d’avril, elle va passer entre les anneaux et la planète, autour de laquelle elle est en orbite depuis 2004.

Tempête de sable martienne

Des astrophysiciens américains sont en passe d’identifier les régions de Mars les plus touchées par les tempêtes de sable. Cet automne, ils révélaient qu’elles étaient plus fréquentes à l’été et à l’automne et que les hémisphères septentrional et austral de la planète rouge sont touchés par des types différents de tempêtes. Ces tempêtes ne posent pas de risque pour l’intégrité physique des missions robotisées ou humaines, contrairement à ce que suggérait le film The Martian, sorti en 2015, mais comme elles limitent l’apport en énergie solaire, elles peuvent les mettre en péril.

Attention, comètes

Au dernier congrès de l’Union géophysique américaine, un chercheur de la NASA a sonné l’alarme sur les périls que font courir les comètes à la Terre. Joseph Nuth, chercheur du centre de recherche Goddard de la NASA, a consacré une conférence de presse à la difficulté de prédire quand une comète frapperait notre planète, à cause de la vitesse deux à trois fois plus grande que celle des astéroïdes et de leurs orbites très excentriques – certaines comètes mettent des dizaines de milliers d’années à faire le tour du Soleil et sont donc inconnues des scientifiques. De plus, les comètes sont de taille supérieure. En 2014, une comète détectée seulement en 2013 a frôlé Mars. M. Nuth propose de construire un impacteur capable de dévier une comète et de le stocker en cas d’urgence.

Sources: NASA, JAXA, Agence spatiale européenne, Institut d’astrophysique des Canaries

http://www.lapresse.ca/

Un nouveau lifting pour la Lune tous les 81 000 ans


La Lune n’est pas aussi bien protéger que la Terre des impacts des astéroïdes et comètes et bien malgré elle ses cratères augmentent, changeant ainsi son aspect
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Un nouveau lifting pour la Lune tous les 81 000 ans

 

Bombardée par les comètes, les astéroïdes et leurs nombreux fragments, la surface de la Lune s’offre bien malgré elle un nouveau lifting tous les 81 000 ans, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

Elle révèle que le nombre de nouveaux cratères dus à ces impacts fréquents est plus important qu’on ne le pensait jusqu’alors.

En observant des images de la Nasa, les scientifiques ont aussi détecté des milliers de subtiles altérations à la surface de notre satellite.

« Ils les ont interprétés comme autant de cicatrices d’impacts secondaires qui ont retourné les poussières de surface sur plusieurs centimètres, sans former vraiment un cratère », souligne Andrew Mitchinson, dans un commentaire publié dans Nature.

Selon les chercheurs, les deux premiers centimètres de la couche de poussières (régolithe) à la surface de la Lune sont ainsi complètement retournés en environ 81 000 ans. Soit 100 fois plus vite qu’on ne le pensait.

La Lune continue à être marquée de cratères car son atmosphère, extrêmement ténue, n’empêche pas les petites météorites d’atteindre le sol.

La Terre, elle, est protégée par son atmosphère consistante qui parvient à arrêter de nombreux débris.

Menée par l’ingénieur Emerson Speyerer de l’Université d’Etat d’Arizona, l’équipe de scientifiques a utilisé les données de la sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), pour étudier la formation de nouveaux cratères lunaires.

Ils ont comparé des images de la surface prises à des moments différents par la sonde lancée en 2009. Avec ces images « avant » et « après » de nombreuses zones de la Lune, ils ont recensé 222 nouveaux cratères.

Ils en ont déduit qu’environ 180 cratères d’au moins 10 mètres de diamètre se formaient chaque année sur la Lune. Soit un tiers de plus que ne le prévoyaient les modèles jusqu’à présent.

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Les scientifiques disent adieu à Philae, endormi sur Tchouri


Il est plus que probablement maintenant, que Philae ne reste silencieuse à jamais. Rosetta ira le rejoindre à l’automne pour sceller leur complicité durant cette magnifique aventure pour l’exploration de la comète Tchouri. Même si cela n’a pas été tout à fait comme les scientifiques auraient espéré, je pense que ce fut quelque chose d’extraordinaire que toutes personnes de près ou de loin au projet ont pu réaliser
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Les scientifiques disent adieu à Philae, endormi sur Tchouri

 

Un dessin d'artiste du robot Philae sur la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko

Un dessin d’artiste du robot Philae sur la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko Photo :  ESA

Les scientifiques européens ont renoncé à rétablir le contact avec le robot spatial Philae, qui, après avoir atterri sur une comète conformément à sa mission fin 2014, est tombé en panne parce que ses batteries solaires sont restées dans l’ombre.

Le Centre aérospatial allemand (DLR) a annoncé vendredi que les panneaux solaires de Philae devaient désormais être couverts de poussière et que la température était trop froide pour que l’atterrisseur fonctionne à nouveau.

« Malheureusement, la probabilité que Philae rétablisse le contact avec notre équipe au centre de contrôle du DLR est pratiquement nulle. Nous n’enverrons plus d’ordres », a déclaré le responsable du projet Philae au DLR, Stephan Ulamec, dans un communiqué. « Il serait très surprenant que nous recevions un signal maintenant. »

En mission sur Tchouri

Après avoir atterri en novembre 2014 sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (Tchouri) et effectué quelques précieuses expériences, Philae s’est endormi très vite, car ses batteries ne pouvaient être rechargées.

Philae s’est brièvement réveillé en juin 2015 alors que la comète s’approchait du soleil, ce qui avait donné espoir qu’il puisse accomplir quelques expériences supplémentaires. Mais, depuis le 9 juillet, Philae n’a plus repris contact avec son lanceur, la sonde spatiale Rosetta, qui est en orbite autour de Tchouri.

Image de la surface de la comète « Tchouri » alors que le robot Philae effectuait son approche et se trouvait à 40 mètres du sol.

Image de la surface de la comète « Tchouri » alors que le robot Philae effectuait son approche et se trouvait à 40 mètres du sol. Photo :  ESA/Rosetta/Philae/ROLIS/DLR

Outre la poussière qui doit recouvrir les panneaux solaires de Philae, les températures la nuit sont susceptibles de tomber sous les moins 180 degrés Celsius, maintenant que la comète Tchouri s’éloigne du soleil. Philae n’a pas été conçu pour supporter des températures si froides.

Les scientifiques espèrent encore quelques informations en provenance du robot lorsque Rosetta prendra quelques photos pendant ses passages proches de Tchouri, avant d’atterrir elle-même sur la comète une fois sa mission terminée en septembre 2016.

Puis, dans six ans environ, Philae et Rosetta s’approcheront de la Terre à nouveau quand 67P/Tchourioumov-Guérassimenko retournera en orbite autour du soleil.

Rosetta est une mission de l’Agence spatiale européenne (ASE) en association avec la NASA. Philae a été fourni par un consortium dirigé par le DLR.

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