Le Saviez-Vous ► Il y a 150 ans, un Suisse découvrait l’ADN


L’acide désoxyribonucléique mieux connu sous le nom d’ADN à 150 ans. Ce ne fut pas son premier nom. Son découvreur Friedrich Miescher l’a nommé nucléine. Par la suite d’autre scientifiques on continuer à étudier l’ADN et ont découvert que l’ADN est héréditaire, puis ce fut le tour du code génétique. Aujourd’hui, l’ADN est une source d’information inimaginable qui sert dans différent domaine
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Il y a 150 ans, un Suisse découvrait l’ADN


Il y a 150 ans, le chercheur suisse Johann Friedrich Miescher (1844-1895) découvrait l’ADN. C’est notamment en analysant des cellules de saumons du Rhin que ce précurseur de la biologie moléculaire moderne a identifié la substance porteuse du code génétique.

La mise au jour de l’acide désoxyribonucléique (ADN), d’abord nommé « nucléine » par le chercheur, était révolutionnaire pour l’époque. Le chimiste Felix Hoppe-Seyler, qui avait dirigé les travaux de M. Miescher à Tübingen (D), n’y croyait pas lui-même. Le manuscrit de la découverte, rédigé en 1869, ne fut publié que deux ans plus tard, après une nouvelle vérification. 

Tout est parti d’un saumon

Né dans une famille de médecins, Friedrich Miescher a obtenu son diplôme de médecine à Bâle en 1868. Toute sa vie, il s’est concentré sur la composition chimique des œufs et du noyau de la cellule. Il s’est tout particulièrement intéressé à la maturation sexuelle des saumons du Rhin. Pour parvenir à ses fins, le chercheur a disséqué et analysé tout d’abord des leucocytes (globules blancs) dans du pus, puis des œufs de poule, et enfin des œufs et du sperme de saumon, dont le noyau est particulièrement riche en acides nucléiques.

À l’époque, on considérait que les protéines étaient le principal composant des cellules. C’est en analysant les différents types de protéines que Friedrich Miescher est tombé sur une substance inconnue acide et riche en phosphate, dont les propriétés chimiques ne correspondaient pas à celles des protéines. Comme on ne la trouvait que dans le noyau cellulaire, il l’a baptisée « nucléine ». Il a par la suite montré qu’elle est présente non seulement dans les leucocytes mais également dans d’autres cellules.

Moins connu que ses successeurs

En isolant l’ADN, Friedrich Miescher a établi les bases d’une révolution qui a mis du temps à déployer ses effets. Ce n’est qu’en 1944 que les Américains Oswald Avery, Maclyn McCarty et Colin MacLeod montrent que l’ADN – et non des protéines comme on le supposait jusque-là – est porteur de l’information héréditaire.

En 1953, James Watson et Francis Crick, en se basant sur des données de Rosalind Franklin et Maurice Wilkins, décrivent la structure en double hélice de l’ADN. Ce n’est que dans les décennies suivantes que les scientifiques développeront des méthodes pour déchiffrer les différents composants du « code » génétique. 

Bien que Miescher ait été à la base de cette évolution, il est beaucoup moins connu que Crick et Watson, par exemple. À Tübingen, un laboratoire porte toutefois son nom, et à Bâle, l’Institut Friedrich Miescher (FMI) également. Tous deux ont été créés environ un siècle après sa découverte.

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Les jumeaux identiques, un véritable casse-tête pour les autorités policières


On sait que l’ADN permet d’identifier des auteurs de crimes, sauf quand l’ADN pointe un jumeau qui a un jumeau identique, cela cause un problème pour savoir qui a fait quoi. Ils ont le même bagage identiques. Mais cela pourrait bientôt changer en faisant un balayage du code génétique avec les mutations qui peuvent être différentes, avec le séquençage de nouvelle génération. Le crime parfait, risque donc d’être un peu plus compliqué. Cependant, il y a encore du chemin à faire pour que cette technologie puisse être de routine pour les crimes commis par des jumeaux.
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Les jumeaux identiques, un véritable casse-tête pour les autorités policières

 

 

Des jumeaux criminels.

Des scientifiques européens ont développé une méthode pour distinguer les infimes différences dans le code génétique des jumeaux identiques. Photo: Getty Images / mammuth

Marie-France Bélanger

Quand des jumeaux identiques basculent dans la criminalité, le système judiciaire peut être pris au dépourvu. Dans un cas où toute la preuve repose sur un échantillon d’ADN, il est impossible de distinguer un individu de l’autre. Mais grâce aux progrès scientifiques, ils n’échapperont peut-être plus à la justice.

Imaginez la situation suivante : les policiers retrouvent des traces d’ADN sur une scène de crime. Il n’y a aucun témoin. En comparant l’échantillon recueilli avec les données de la banque d’ADN, les autorités identifient le suspect.

Mais, coup de théâtre! L’individu a un jumeau identique, avec qui il partage le même code génétique. C’est l’impasse. Au cours des dernières années, de tels cas sont survenus aux États-Unis et en France, notamment.

Les jumeaux identiques sont probablement l’un des pires cauchemars des policiers. Les techniques d’analyse standard de l’ADN ne permettent tout simplement pas de les distinguer.

« Quand un jumeau va être accusé, il va dire que c’est son frère. L’autre va venir dire que c’est son frère. Ils vont se lancer la balle. Le juge est coincé », explique Léo Lavergne, un spécialiste de la biologie judiciaire.

Aujourd’hui retraité, il a contribué à la mise en place, en 1989, du Laboratoire d’analyse d’ADN au ministère de la Sécurité publique.

On est devant le problème d’un clone. Léo Lavergne, spécialiste de la biologie judiciaire

Pratiquement identiques

Les jumeaux identiques sont issus d’un même ovule fécondé par un spermatozoïde.

« On ne peut pas être plus identique. Ils ont exactement à ce moment-là le même bagage génétique », explique le Dr Daniel Sinnett, généticien et directeur de la recherche au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.

Puis, lorsque l’ovule fécondé se divise en deux pour former deux individus, de petites mutations peuvent apparaître dans les cellules. L’ADN, le bagage génétique qui se trouve dans chaque cellule, peut être modifié lors de la division des cellules pour en créer de nouvelles.

À chaque division cellulaire, votre génome, votre livre de vie, est dupliqué. C’est comme si vous aviez une secrétaire qui réécrit le code. Lors de la réécriture, il y a une possibilité d’avoir des mutations.

Dr Daniel Sinnett, généticien

Pour utiliser une analogie, les jumeaux identiques seraient comme deux romans identiques, avec la même police de caractère, la même année de parution, la même histoire.

Tout est pareil à l’exception, peut-être, de quelques fautes de frappe. Et ce sont ces quelques fautes de frappe, sur quelque 3 milliards de lettres du code génétique, que les scientifiques tentent de trouver.

Percée scientifique?

Des scientifiques européens ont développé une méthode pour distinguer les infimes différences dans le code génétique des jumeaux identiques. Mais pour relever des dissimilitudes, il faut littéralement faire un balayage complet de tout le code génétique, alors qu’un test d’ADN standard utilise un échantillon beaucoup plus restreint.

Pour reprendre l’analogie du livre, il faut alors relire chacune des lettres qui le composent et non plus seulement certains paragraphes. C’est ce qu’on appelle le séquençage de nouvelle génération, un outil à la fine pointe de la technologie qui existe depuis quelques années.

Micheal Krawczak, professeur d’informatique médicale à l’Université de Kiel, en Allemagne, s’intéresse à l’ADN des jumeaux identiques depuis plusieurs années. Il a publié ses plus récents résultats dans la revue scientifique PLOS genetics en décembre dernier(Nouvelle fenêtre).

Le chercheur a développé un cadre mathématique pour bien mesurer les probabilités. En gros, plus il y a de mutations chez un individu, par rapport à son jumeau, plus l’identification tient la route.

« Avec deux mutations, les chances de se tromper sont d’une sur un million. Avec trois mutations, c’est une chance sur un milliard », dit-il.

Bien que le nombre de jumeaux identiques impliqués dans des crimes n’est pas si grand (une personne sur 250 en moyenne est un jumeau identique), le professeur croit tout de même que ses travaux pourraient permettre d’élucider certaines affaires.

Le reportage de Marie-France Bélanger a été présenté à l’émission Les années lumière, à ICI Radio-Canada Première.

Les limites

Cette technique a cependant des limites. Dans 20 % des cas, il n’y a pas de mutations qui distinguent les jumeaux identiques.

Par ailleurs, pour que ce soit accepté en Cour, il y a encore plusieurs étapes à franchir, selon Léo Lavergne, retraité du Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale du Québec.

« Si on arrive avec une preuve comme ça à la cour, il va falloir l’expliquer, montrer la documentation, montrer qu’on maîtrise la technologie, expliquer ça au juge, prévient-il. Il pourrait même refuser la preuve s’il estime que le procédé n’est pas assez fiable. Toutes ces étapes devront être répétées lors de plus d’un procès. »

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Comment la génétique influence la santé de mon chien ?


    La génétique chez les chiens peut jouer un rôle sur la santé, surtout pour les chiens de race. Alors que les croisements de races réduit de beaucoup les risques de maladies génétiques
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    Comment la génétique influence la santé de mon chien ?

    Comment la génétique influence la santé de mon chien ?

    Le choix d’un chien commence souvent par le choix de sa race. En effet, chaque race présente des traits de tempéraments spécifiques, et cela peut aider pour choisir un chien qui correspond à son mode de vie. Mais beaucoup de races sont concernées par des maladies issues de leur patrimoine génétique : cela concerne-t-il toutes les races ? Les chiens issus de croisements sont-ils concernés ?

    Depuis les années 90 et la découverte du code génétique, notre compréhension du vivant a fait un progrès considérable, de même que la connaissance médicale. Dans cet article, nous reviendrons sur ce qu’est une maladie génétique, et comment celles-ci peuvent affecter (ou non) votre animal.

    Qu’est-ce qu’une maladie génétique ?

    On désigne par maladie génétique une affection causée par une  anomalie génétique (comme une mutation) sur un ou plusieurs des chromosomes. La maladie peut se déclarer dès la naissance, mais aussi pendant la vie de l’animal. La maladie est dite héréditaire si elle est transmissible à la descendance.

    On trouve donc une grande variété de maladies génétiques, qui diffèrent en fonction du/des gène(s) touché(s) : malformation congénitale, retard de croissance, dégénérescence de certains tissus, etc… Certaines peuvent être mortelles, d’autres sont juste handicapantes. Toutes ne se déclarent pas à la naissance : par exemple, le Cavalier King Charles est une race où plus de 80% des individus développent une maladie cardiaque entre 8 et 12 ans.

    Pourquoi les chiens de races ont-ils plus de maladies d’origine génétique que les chiens croisées ?

    Depuis sa domestication, l’humain sélectionne les chiens dont il a besoin en fonction de leurs critères physiques et comportementaux. Suivant les races et les critères retenus dans le standard, la sélection peut être très rigoureuse : des maladies peuvent apparaître, retenues involontairement dans la génétique de la race.

    C’est le cas pour la coloration « chocolat » du labrador : les labradors chocolats sont plus susceptibles de développer des maladies de peau et d’oreilles, et ont une longévité légèrement inférieure à ceux noirs ou jaunes. Il s’agit d’un cas particulier, où la couleur est ici associée génétiquement à des conditions de santé ou même des maladies.

    Il existe même des races qui sont sélectionnées avec des critères morphologiques impliquant des maladies génétiques :

    • le port du bassin bas chez le Berger Allemand, exigé par son standard de sa race, seraient en cause dans les dysplasies fréquemment observées.

    • les chiens brachycéphales naissent avec un appareil respiratoire réduit et comprimé, dans un but esthétique (le faciès juvénile, c’est-à-dire la face plate, nous attire) : les bruits respiratoires (ronflements) qu’ils expriment toute leur vie sont dus à cet appareil respiratoire écrasé. Ils naissent également avec un squelette fragile au niveau de la colonne, et de gros risques de hernies ou fractures vertébrales.

    • certaines races naines comme le chihuahua ne peuvent plus se reproduire sans assistance humaine : la réduction de la taille n’est pas proportionnée au corps du chien, qui a réduit plus vite que la tête. Si bien que lors de la naissance, la tête des chiots ne peut plus passer le bassin de la mère : les naissances se font donc obligatoirement par césarienne.

      Comment la génétique influence la santé de mon chien ?

      Le standard de la race impose d’avoir un port de bassin bas : il y aurait un lien avec la dysplasie de la hanche fréquente chez les Bergers Allemands.

      Pourquoi les éleveurs n’éliminent pas ces tares génétiques ?

      Il est important de mentionner que le travail de l’éleveur de chiens de race est de maintenir le standard de la race sans sélectionner de maladies génétiques : ce n’est pas un travail facile, à mesure que la connaissance avance.

      Aujourd’hui, de nombreux outils sont à leur disposition pour les aider : des tests génétiques ou des examens de santé précoces permettent de dépister les animaux porteurs, et de les sortir de la reproduction.

      Par exemple, la fameuse mutation MDR1, fréquente chez les colleys (87% en France), et provoquant une intolérance médicamenteuse, est aujourd’hui identifiable par un test génétique abordable : cela permet aux éleveurs de privilégier les chiens non porteurs du gène à la reproduction.

      Cependant, tous les éleveurs ne réalisent pas ce travail consciencieusement : trafic d’animaux, impératifs économiques et coût des analyses, etc… il convient à chaque futur propriétaire de chien de choisir son élevage avec soin, en évitant ceux qui ne présenteraient pas un tel niveau de qualité. Un éleveur passionné par sa race doit la connaître, et il sera à même de vous expliquer les détails sur les maladies génétiques liées à sa race, en toute transparence.

      Comment la génétique influence la santé de mon chien ?

      Les chiens croisés ont-ils moins de maladies que les autres ?

      Le croisement entre deux races permet souvent d’éliminer les maladies génétiques qui étaient présentes chez les deux races, mais cela dépend énormément des croisements et de la maladie surveillée : il peut y avoir des exceptions.

      En effet, le croisement n’empêche pas une maladie génétique de se transmettre. Par contre, il réduit drastiquement la probabilité qu’elle s’exprime : on reconnait les chiens croisés avec moins de problèmes dégénératifs (maladie cardiaque, problème immunitaire,…) ou de naissance, et souvent une longévité supérieure.

      Dr Stéphane Tardif

      Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

      https://wamiz.com/chiens/

      Ces scientifiques ont fabriqué un scarabée à trois yeux


      Je ne suis pas certaine que cela est une bonne science, mais plutôt une science d’apprenti sorcier. Ils ont réussi a jouant avec le code génétique du scarabée que le corps se réorganise pour ce 3 ème oeil. Alors, jusqu’ou ils iront pour adapter chez l’être humain ou même d’autres animaux et insectes qu’est ce que cela donnera dans la génétique des descendants ?
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      Ces scientifiques ont fabriqué un scarabée à trois yeux

      Crédits : Eduardo Zattara/Indiana University

      Dans un article publié le 10 novembre sur le site de l’université de l’Indiana à Bloomington, des biologistes affiliés à l’établissement affirment avoir réussi à faire pousser un troisième œil fonctionnel chez un scarabée.

      Cette expérimentation pour le moins unique et terrifiante représente une avancée considérable dans « la création et l’implantation d’organes hors de leur contexte naturel », expliquent les chercheurs.

      À gauche, le scarabée normal. À droite, le scarabée génétiquement modifié — Crédits : Zattara et al./PNAS

      Pour donner au scarabée des faux-airs de Ten Shin Han en lui intégrant un troisième œil au milieu du front, les chercheurs ont manipulé le code génétique de l’insecte. Les premiers tests ont démontré que le fameux œil commençait à établir des connexions nerveuses, de la même manière qu’un œil naturel.

      « Cette étude expérimente de manière disruptive la fonction d’un gène majeur. En réponse à cette disruption, le reste de la tête se réorganise afin de produire un trait complexe dans un nouvel endroit : un œil au milieu du front », explique Armin Moczek, co-auteur de l’étude. Ces résultats concluants pourraient « ouvrir naturellement la porte à d’autres expérimentations génétiques ».

      Et la boîte de Pandore.

      Source : Université de l’Indiana à Bloomington

      http://www.ulyces.co/

      Cancer : quand de « vieux » médicaments deviennent un traitement d’avenir


      Le cancer, une maladie qu’on est pas prêt à trouver le traitement pour qu’il disparaisse à tout jamais, il a trop de visages à combattre. En attendant, les chercheurs cherchent des nouveaux traitements pour les enfants que la chimiothérapie et la radiothérapie n’ont pas fait effet. Sans être certain de la réussite proche, ils croient qu’une thérapie ciblée, des médicaments mieux ajusté sont encourageante
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      Cancer : quand de « vieux » médicaments deviennent un traitement d’avenir

       

      Des cellules cancéreuses

      Des cellules cancéreuses Photo : iStock

       

      Alors que la chimiothérapie et la radiothérapie permettent de guérir la majorité des cancers pédiatriques, bien peu d’options existent pour traiter ceux pour qui ces thérapies ont échoué. Au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal, chercheurs et médecins travaillent sans relâche pour que leurs patients puissent bénéficier de nouvelles méthodes à la fine pointe de la technologie. L’une d’elles est très prometteuse et commence à porter fruit.

      Un texte de Renaud Manuguerra-Gagné, Les années lumières

      À première vue, Laurent est un garçon de 12 ans comme les autres. Rien dans son énergie ne laisse présager qu’il est un survivant. Pourtant, il se bat depuis trois ans contre un cancer du foie très agressif, un cancer qui n’a commencé à régresser qu’après l’application d’une nouvelle forme de thérapie ciblée.

      « Laurent nous a toujours dit qu’il espérait que les médecins inventent une pilule pour le guérir, explique sa mère, Hélène Tessier. On n’est pas exactement rendu là, mais c’est très proche et ça a beaucoup aidé. »

      Laurent, 12 ans, et sa mère, Hélène Tessier

      Laurent, 12 ans, et sa mère, Hélène Tessier Photo : Radio-Canada/Renaud Manuguerra-Gagné?

      Bien qu’essentielles aux taux de survie actuels des patients, il arrive que la chimiothérapie et la radiothérapie ne viennent pas à bout de certains cancers. De plus, ces méthodes ne sont pas sans séquelles et peuvent entraîner des effets toxiques non négligeables. Depuis quelques années, les médecins tentent donc de mettre en place des traitements beaucoup plus précis et beaucoup moins pénibles que les thérapies conventionnelles.

      Selon le Dr Michel Duval, médecin-pédiatre et chef du département d’hémato-oncologie de l’hôpital Sainte-Justine, ce sont surtout les enfants qui ont le plus à gagner de ces nouvelles méthodes.

      Présentement, les patients pédiatriques chez qui la chimiothérapie et la radiothérapie n’ont pas fonctionné sont souvent atteints de cancers pour lesquels il est impossible de développer de nouveaux médicaments dans de grandes études pharmacologiques. Ces patients, trop peu nombreux, ne représentent qu’une petite fraction de l’ensemble des malades atteints du cancer. Par conséquent, beaucoup de médicaments sont d’abord développés pour les adultes.

      Pour corriger la situation, la communauté médicale se tourne vers deux nouvelles voies très prometteuses. La plus connue reste l’immunothérapie et utilise les cellules du système immunitaire pour combattre directement le cancer.

      Toutefois, une autre méthode suscite beaucoup d’intérêt. Il s’agit de l’oncogénomique, aussi appelée thérapie ciblée. L’objectif de cette technique est de trouver une faille dans le code génétique des cellules cancéreuses et de l’exploiter.

      Depuis deux ans, plusieurs familles dont les enfants ne répondent pas aux traitements traditionnels ont été approchées par l’équipe du Centre de cancérologie Charles-Bruneau de l’hôpital Sainte-Justine.

      La méthode étant encore expérimentale, les chances qu’elle guérisse ces malades restent faibles.

      « Nous sommes au début d’une nouvelle sorte de traitement, explique le Dr Duval. La chimiothérapie a mis plusieurs décennies de perfectionnement pour arriver au taux de réussite actuel. Il faudra le même temps pour la thérapie ciblée, mais les résultats que nous avons obtenus sont très encourageants! »

      Tout au long du processus, les médecins restent parfaitement transparents avec les familles en ce qui concerne les chances de réussite. Selon le docteur Henrique Bittencourt, médecin pédiatre impliqué dans ce projet, les proches acceptent de participer non seulement dans l’espoir d’une guérison, mais aussi à cause d’un grand esprit d’entraide entre les patients.

      En plus de n’entraîner aucun risque – dans le cas de Laurent, ce dernier n’a eu qu’à se soumettre à une biopsie –, cette méthode fournit de l’information qui sera utile pour le traitement d’autres malades.

      Le Dr Michel Duval, médecin-pédiatre au CHU Sainte-JustineLe Dr Michel Duval, médecin-pédiatre au CHU Sainte-Justine Photo : Radio-Canada/Renaud Manuguerra-Gagné?

      Talon d’Achille d’une tumeur

      Selon Daniel Sinnett, chercheur au Centre de cancérologie Charles-Bruneau de l’hôpital Sainte-Justine, préparer un traitement peut prendre entre neuf et dix semaines.

      Des chercheurs vont d’abord analyser le code génétique des cellules cancéreuses afin de comprendre les rouages qui font progresser la maladie.

      Des équipes de bio-informaticiens vont cartographier l’ADN tumoral et assembler une liste de mutations fonctionnelles. Ces dernières sont les mutations les plus importantes pour la progression du cancer. Il y en aurait entre cinq et dix par type de cellule cancéreuse.

      Une fois les cibles établies, les scientifiques vont parcourir la littérature médicale à la recherche de quelque chose qui, à première vue, peut sembler étonnant : un médicament déjà existant et capable de s’attaquer à ces mutations.

      Pour comprendre d’où provient un tel médicament, il faut savoir qu’il existe des millions de molécules thérapeutiques, chacune ayant la capacité de cibler un ou plusieurs mécanismes biologiques. Ces mécanismes peuvent être utiles à plusieurs cellules du corps, y compris les cellules cancéreuses.

      Si, par exemple, un médicament a été développé pour bloquer des molécules importantes pour la progression de la maladie d’Alzheimer, et que les cellules cancéreuses d’un patient utilisent justement cette même molécule pour fonctionner, les chercheurs pensent qu’il serait possible d’utiliser ce médicament pour attaquer les cellules cancéreuses.

      La version audio de ce reportage est disponible sur la page de l’émission Les années lumière sous le titre L’oncogénomique : Une nouvelle arme contre le cancer

      Un parcours difficile

      Bien que l’idée derrière la thérapie ciblée semble simple, fournir un tel médicament à un malade est un véritable parcours du combattant pour les médecins traitants.

      Selon Daniel Sinnett, plusieurs embûches peuvent interrompre ce processus : il est d’abord possible qu’il n’y ait aucun médicament capable de cibler la mutation, soit parce que rien de tel n’a été découvert, soit parce que le médicament n’est plus fabriqué par la compagnie en possédant les droits, et donc, n’existe plus.

      Si un tel médicament est disponible, il est aussi possible que sa posologie soit trop difficile à tolérer par un enfant, qui serait alors affecté par des effets secondaires dangereux. Le dernier problème d’accessibilité en est un de coût.

      Étant donné que cette méthode est expérimentale et qu’aucun résultat n’est garanti, il arrive que les assurances publiques ou privées refusent d’en prendre la charge. Dans certains cas, les coûts de la médication peuvent atteindre les dizaines de milliers de dollars par mois, ce qui la rend inaccessible aux familles laissées dans cette situation.

      Des résultats prometteurs

      Une fois qu’un médicament sécuritaire est entre les mains des médecins, le patient fait face à plusieurs situations possibles.

      « Dans certains cas difficiles à expliquer, il est possible que le médicament n’ait simplement aucun effet, explique le Dr Bittencourt. Il peut aussi avoir plusieurs résultats positifs. La tumeur peut se stabiliser, c’est-à- dire que le cancer arrête de progresser, mais sera toujours là. Il est aussi possible que l’on observe un recul temporaire de la maladie. Bien que les patients ne soient pas guéris, ce recul aide beaucoup à leur traitement et peut leur donner un moment de répit avant de reprendre des thérapies difficiles. »

      Jusqu’à maintenant, sur les quelques dizaines d’enfants participant au projet, seuls deux ont bénéficié directement de la procédure, dont Laurent. Après deux transplantations d’organes, son cancer a produit des métastases dans ses poumons et ne répondait plus à la chimiothérapie.

      Dès lors, sa famille s’est fait offrir la possibilité de lui faire suivre une thérapie ciblée expérimentale. Le médicament identifié a considérablement réduit la taille de ses tumeurs et permis de ralentir la progression de son cancer. Laurent est présentement suivi en radiothérapie pour les dernières phases de son traitement.

      « J’ai pu retrouver ma vie d’enfant, nous a-t-il confié. J’ai pu retourner à l’école, voir mes amis et retrouver mon énergie. »

      Le début d’une nouvelle ère

      Même si le taux de réussite actuel est faible, la méthode n’en est pas moins prometteuse. Plusieurs hôpitaux à travers le Canada, dont l’Hôpital de Montréal pour enfants, l’Hôpital SickKids à Toronto et plusieurs centres à travers la Colombie-Britannique, travaillent sur différents projets pour combiner leurs ressources et perfectionner la thérapie ciblée.

      Pour simplifier les tâches des équipes traitantes, ces derniers bâtissent actuellement une banque de données pour savoir quel médicament a été essayé pour quelle mutation et quel a été son effet.

      L’hôpital Sainte-Justine a justement reçu, au mois de mai dernier, un don de 22 millions de dollars de la Fondation Charles-Bruneau, dont une partie de ce montant ira au développement des thérapies ciblées.

      Selon Daniel Sinnett, « la thérapie ciblée va sûrement prendre son envol quand on va commencer à la jumeler avec des thérapies courantes ou avec l’immunothérapie, ce qui n’est pas fait en ce moment à cause des incertitudes entourant ces combinaisons ».

      Dans un projet, les chercheurs voudraient que l’on séquence le génome des tumeurs de tous les enfants malades dès l’apparition du cancer, pour immédiatement préparer un plan B si la chimiothérapie ne fonctionne pas.

      On ne trouvera pas de sitôt LE remède contre le cancer. Il s’agit d’un groupe de maladies extrêmement variées, et chaque tumeur est unique à un patient. L’essor de l’immunothérapie et de l’oncogénomique, combinées avec l’expertise des traitements actuels développée après des décennies d’efforts, permet d’espérer un jour guérir ces maladies avec des traitements sur mesure, un patient à la fois.

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      Le liseron, une fleur dont les graines pourraient être semées dans l’espace ?


      Va-t-on faire pousser des plantes dans l’espace, un jour ? Certaines plantes seraient de bonnes candidates, mais pas toutes. Car les graines doivent supporter des températures extrêmes et de forts rayons UV, mais aussi qu’elle puisse grandir sur un terrain propice
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      Le liseron, une fleur dont les graines pourraient être semées dans l’espace ?

       

      Plantes dans l'espace

      Ces liserons (et leurs cousines les « belles-de-jour ») sont connues par les botanistes pour l’étonnante longévité de leurs graines dans le sol… qui pourrait en faire les fleurs les plus susceptibles de voyager dans l’espace.

      ANDREW BUTKO

      Sarah Sermondadaz

      Journaliste

      Des graines de fleurs, parmi lesquelles liseron (Convolvulus arvensis), plant de tabac (Nicotiana tabacum) et arabette des dames (Arabidopsis thaliana), semblent pouvoir survivre à plusieurs mois de vide spatial. De quoi relancer le débat sur les origines de la vie.

      ASTROBIOLOGIE. L’image de graines de pissenlit s’envolant au vent en quête de nouveaux territoires à conquérir est bien connue. Mais pourraient-elles survivre jusque dans le vide spatial, soumises à des conditions de température extrêmes, bien loin de l’atmosphère terrestre qui protège des rayonnements ionisants agressifs? C’est l’hypothèse sérieusement étudiée par l’Institut national de recherche agronomique (INRA), consécutive à des expériences menées sur la Station spatiale internationale (ISS). L’enjeu : déterminer si après un séjour d’un à deux ans dans le vide spatial (et l’exposition aux radiations cosmiques qui va avec), des graines de fleurs étaient encore capable de pousser. Et pour trois espèces (le liseron des champs, le plant de tabac et l’arabette des dames)... la réponse est oui ! Le premier pourrait même survivre à un trajet Mars-Terre. Les résultats ont été publiés dans la revue Astrobiology.

      Espace : des conditions extrêmes

      L’étude s’appuie sur deux expériences précédentes réalisées entre 2007 et 2009 dans la Station spatiale internationale (ISS) sur le module spatial EXPOSE, dédié à l’astrobiologie. Elles portaient sur la résistance de graines de plant de tabac (Nicotiana tabacum) et d’arabettes (Arabidopsis thaliana) au vide spatial, qui ont alors montré une longévité prometteuse de 558 à 682 jours dans le vide spatial, hors de la station.

      « Sur l’expérience de l’ISS en 2009, diverses molécules organiques exposées aux radiations dans l’espace ont reçu des doses d’UV s’élevant jusqu’à 1030 MJ/m² » et 296 mGy pour les rayons gamma », écrivent-ils.

      Des rayonnements agressifs auxquels s’ajoutent des températures extrêmes : de -25 à 61°C le long de l’orbite basse de l’ISS. Malgré ce traitement de choc, une fois de retour sur Terre, 23% des échantillons ont été capables de germer et de donner lieu à une descendance ! Une vigueur qui s’explique par la redondance du code génétique entre les différents jeux de chromosomes, le tabac étant par exemple une espèce tétraploïde (à 4 exemplaires de chaque chromosomes), lorsque les cellules humaines sont diploïdes (chromosomes uniquement présents par paires).

      Précieux flavonoïdes

      La démarche de David Tepfer de l’INRA et de Sydney Leach de l’Observatoire de Paris : échafauder des hypothèses explicatives… mais aussi sélectionner de nouvelles plantes candidates au voyage sidéral. Pour survivre aux rayonnements spatiaux, ce sont les flavonoïdes (métabolites secondaires propres aux cellules des plantes, qui donnent notamment aux fleurs leur coloration) contenus dans la graine qui font la différence.

      « Ces composés sont essentiels pour la résistance aux rayons UV, même s’ils ne protègent pas entièrement des rayons spatiaux », affirment-ils.

      BOUCLIER. L’idée des chercheurs : les graines emportées dans l’espace en 2009 étant de petite taille, qu’en serait-il de la résistance aux UV de graines plus grosses – comme celles du liseron des champs -, abritant plus de réserves organiques… et donc plus de flavonoïdes ? Pour le savoir, ils ont comparé (au sol) l’effet des UV sur des grains de liseron, de tabac et d’arabette. Verdict ?

      « Le liseron a bien mieux résisté à des doses qui ont tué les deux autres fleurs dans l’espace, observent les auteurs, avant de conclure que ce type de plantes devait être intégré aux prochaines expérimentations spatiales. 

      Des graines à semer dans l’espace ?

      De quoi relancer en tout cas la thèse de la panspermie, théorie selon laquelle la vie serait apparue sur Terre par l’extérieur, depuis des corps rocheux comme des comètes… (une théorie aujourd’hui qui reste aujourd’hui hautement spéculative). Quant à savoir si à l’inverse les voyages spatiaux disséminent des agents biologiques venus de la Terre ailleurs dans l’Espace… La question se pose déjà, par exemple avec l’export de bactéries terriennes sur mars via Curiosity. Encore faut-il que les graines, spores ou autres bactéries y trouvent une terre d’accueil hospitalière pour y croître et prospérer. À défaut de déjà voyager dans l’espace, les graines de certaines fleurs de la famille du liseron sont en tout cas parfois consommées (une expérience dangereuse que nous vous dissuadons de réaliser chez vous) pour leurs propriétés… hallucinogènes, de par leur haute teneur en acide lysergique (LSA), molécule cousine du LSD. Un autre genre d’invitation au voyage.

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