Les «sheng nu», ces Chinoises celibataires «dont personne ne veut»


Être grand parent et perpétué la lignée est une chose mais obliger une personne a se marier en jouant la carte de la manipulation émotionnelle est un coup bas. Je pense ce qui me choque le plus c’est que les hommes chinois plus âgés n’ont pas ce même jugement quand ils sont célibataires Autant ils évoluent sur le plan technologique autant sur l’aspect humain il ont beaucoup de retard
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Les «sheng nu», ces Chinoises célibataires «dont personne ne veut»

 

Une femme prend son petit-déjeuner seule dans un restaurant pendant qu’un homme lave les vitres à l’extérieur de l’immeuble.

PHOTO PETER PARKS, AFP

Virginie Mangin
Agence France-Presse
Pékin

Cela fait presque un an que Xu, jolie Chinoise trentenaire, fréquente le «Jardin de la joie», un club de rencontre de célibataires à Pékin pour échapper à sa condition de «sheng nu», ces femmes, littéralement, «dont personne ne veut» et de plus en plus nombreuses.

«J’espère y trouver un mari», raconte-t-elle installée devant une table de majong où elle attend son rendez-vous de la soirée, un célibataire trié sur le volet par sa «coach», l’employée du club qui suit son dossier.

«Je cherche juste quelqu’un avec qui j’aie des affinités mais aussi qui soit dans une meilleure situation financière que moi», explique cette directrice de marketing, propriétaire de son logement et qui gagne très bien sa vie.

Xu, qui préfère ne donner ni son nom, ni son âge, est l’une des milliers de «sheng nu» qui viennent au club régulièrement dans l’espoir d’y trouver leur futur mari.

Les «sheng nu», ces centaines de milliers de femmes sans homme, surtout citadines, diplômées et indépendantes financièrement, sont devenues un véritable phénomène de société en Chine. Le terme à connotation très péjorative peut être traduit par «celles qui restent» ou «celles dont on ne veut plus».

Ouvert en 2003, le «Jardin de la joie» compte aujourd’hui deux emplacements à Pékin et plus d’une dizaine de milliers de membres. Une centaine de célibataires viennent s’y inscrire chaque semaine dans le but d’échapper au stigmate.

«Pour rien au monde je n’aimerais être appelée sheng nu», explique Summer, 26 ans, qui vient au club pour la première fois.

«Les hommes ne veulent pas d’une femme de 30 ans», un âge considérée comme déjà avancé pour le mariage en Chine. «C’est important pour eux qu’elle soit encore jolie».

Le terme – dont l’équivalent masculin n’existe pas – est apparu pour la première fois en 2007. Depuis le gouvernement l’a inscrit officiellement dans son lexique comme «toute femme célibataire de plus de 27 ans».

Un sondage très médiatisé publié en 2010 a entériné définitivement le nouveau phénomène sociologique. Organisé par la Fédération chinoise de la femme, le sondage révèlait qu’il y avait 180 millions d’hommes et femmes célibataires en Chine et que 92% des hommes interrogés estimaient qu’une femme devait se marier avant l’âge de 27 ans.

Depuis, livres et films sur le sujet fleurissent et les magazines féminins ne se lassent d’expliquer pourquoi tant de Chinoises restent sur le carreau dans un pays qui compte bien plus d’hommes que de femmes.

«L’apparition du phénomène a plusieurs origines. D’une part les jeunes aujourd’hui travaillent beaucoup et ont peu de lieux de rencontre en dehors de leur travail», explique Wu Di, sociologue, qui vend ses conseils 130 dollars la séance et vient de publier un livre sur le sujet.

«D’autre part, on dit traditionnellement en Chine qu’on doit « se contenter » d’être marié. Le mariage n’a jamais été synonyme de bonheur. Or, dans la nouvelle génération de femmes, beaucoup vivent très bien seules et ne voient pas l’intérêt d’abaisser leur niveau de vie pour se marier», ajoute la sociologue.

Pourtant la pression sur ces femmes est énorme. Conscient des déséquilibres démographiques liés à la politique de l’enfant unique, le gouvernement lance régulièrement des campagnes qui promeuvent un mariage jeune.

Il n’est pas rare de voir des femmes arrêter leur carrière à 30 ans et tout lâcher pour faire plaisir à leur entourage soucieux de voir leur seul enfant fonder une famille à son tour.

«La vraie raison pour laquelle je viens au club, c’est pour ne pas décevoir mes parents. J’aimerais les rendre heureux», raconte Xu.

D’ailleurs le slogan du «Jardin de la joie» joue sur cette corde filiale pour attirer ses membres. « Tu es célibataire ? Pense aux sentiments de papa/maman. Ne les inquiète plus», peut-on lire sur une pancarte à l’entrée.

Shelly a 34 ans. Ultra diplômée, cette consultante dans une entreprise de relations publiques, revient tout juste des États-Unis.

Depuis son retour, elle n’ose plus voir sa famille en province et fuit même ses amies proches qui ne cessent d’arranger pour elle des rendez-vous galants.

«J’ai de la pression de tous les côtés. Je sens bien que ma mère est déçue et triste lorsqu’elle voit les petits-enfants de ses copines», dit-elle.

Shelly s’apprête à retourner aux États-Unis pour faire une deuxième maîtrise. En partie pour échapper au regard de ses collègues, parents et amis.

«Je pense rentrer en Chine à 40 ans. J’espère qu’à ce moment je serai tellement âgée, tellement « incasable » qu’on me laissera tranquille», lance-t-elle.

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Taire le sexe des foetus pour sauver des filles au Canada


Qu’on soit pour ou contre l’avortement, il demeure qu’une telle pratique de la sélections des sexes lors d’une grossesses m’apparait personnellement inadmissible. C’est de diminuer l’impact positive d’une naissance féminin dans une famille
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Taire le sexe des foetus pour sauver des filles au Canada

Une femme passe une échographie.

Photo: Martin Tremblay, La Presse

Agence France-Presse
Montréal

Un important journal médical canadien a proposé lundi d’interdire de révéler le sexe de l’enfant à naître avant la 30e semaine de la grossesse afin d’éviter des avortements de foetus féminins, fréquents dans certains groupes d’immigrants asiatiques.

Certes, le foeticide en fonction du sexe de l’enfant «touche des millions d’individus en Inde et en Chine», alors qu’il est beaucoup plus rare en Amérique du Nord, mais «ce n’est pas une raison de l’ignorer», déclare dans un éditorial le rédacteur en chef par intérim du Journal de l’Association médicale canadienne (CMAJ), le Dr Rajendra Kale.

Il cite des recherches confirmant que ce genre de sélection existe au Canada dans les communautés d’origine indienne, chinoise, coréenne, vietnamienne et philippine.

«De nombreux couples qui ont deux filles et pas de fils se débarrassent sélectivement de foetus féminins jusqu’à ce qu’ils soient sûrs que leur troisième enfant est un garçon», écrit le médecin né à Mumbai.

Des études basées sur le recensement de 2000 aux États-Unis ont confirmé des ratios déséquilibrés en faveur des garçons dans les familles d’origine asiatique, ajoute-t-il.

Interrogé par l’AFP, il a estimé le nombre d’avortements au Canada motivés par le sexe féminin du foetus à «quelques centaines par an, ce qui fait des milliers avec les années qui passent».

L’interdiction de révéler le sexe du foetus avant la 30e semaine de grossesse «est un prix modeste à payer pour sauver des milliers de filles au Canada», souligne le médecin.

«Si le Canada est incapable de contrôler cette pratique répugnante, quel espoir peut-on avoir en Inde et en Chine?», a-t-il dit à l’AFP, insistant sur le fait que l’information sur le sexe du foetus est «médicalement sans importance».

Des organisations de femmes américaines et canadiennes, interrogées par l’AFP, ont réagi avec prudence, estimant qu’il fallait chercher d’autres moyens de combattre ce phénomène plutôt que de limiter de facto le droit à l’avortement, alors que des forces conservatrices dans les deux pays utilisent cette question précisément dans ce but.

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