Nous avons souvent connaissance que des chiens détectent des cancers spécifiques. Mais leur odorat fait beaucoup plus que détecté tel type de cancer, les chiens peuvent sentir n’importe quel cancer. Les chiens ont vraiment du potentiel qui pourrait être vraiment utile dans le domaine de la santé autant pour dépister le cancer, mais aussi avec les patients
Nuage
La truffe du chien, avenir du dépistage du cancer ?

Le berger malinois fait partie des races les plus utilisées comme chien renifleur. ©ARDEA/MARY EVANS/SIPA
Par Hugo Jalinière
De nouvelles données viennent confirmer le potentiel clinique remarquable des capacités olfactives des chiens renifleurs dans la détection des cancers.
CANCER. Cela peut surprendre, mais la cancérologie s’intéresse de plus en plus à la truffe du chien. En effet, les capacités olfactives du meilleur ami de l’homme seraient très efficaces pour la détection de nombreux cancers. Le dernier exemple en date a été présenté le 6 mars 2015 à l’occasion du Congrès annuel de la Société américaine d’endocrinologie. Frankie, un chien renifleur dressé a été en mesure de détecter le cancer de la thyroïde avec une précision de près de 90% selon les chercheurs. Mieux, le chien a été en mesure de faire la différence entre les personnes atteintes de nodules bénins et celles touchées par un cancer.
Pister dans l’urine les marqueurs du cancer

Le chercheur Arny Ferrando récompense Frankie, l’un des chiens renifleurs dressés à la détection de cancer dans les urines (©University of Arkansas Medical Sciences).
Les chercheurs de la faculté de médecine de l’Arkansas ont recruté 34 participants pour leur étude : 15 atteintes d’un cancer de la thyroïde et 19 présentant des tumeurs bénignes. Des échantillons d’urines de chacune de ces personnes ont été reniflés par Frankie qui a livré le « bon diagnostic » pour 30 des 34 participants. Soit une fiabilité diagnostique de 88,02% ! Une petite prouesse quand on sait qu’il est parfois difficile de distinguer ces nodules bénins de tumeurs cancéreuses. Une délicatesse diagnostique au cœur de la décision de procéder à une thyroïdectomie ou non. En fait, grâce à ses fines capacités olfactives, un chien bien entraîné est en mesure de « pister » dans l’urine des composés organiques volatils marqueurs du cancer de la thyroïde.
Le dépistage du cancer de la thyroïde se fait grâce au dosage dans le sang des TSH (Thyroid Stimulating Hormones) qui régulent la production des hormones thyroïdiennes, une échographie du cou (pour déterminer la nature d’une éventuelle « boule »), une cytoponction (prélèvement des cellules du goître pour les analyser), et une scintigraphie thyroïdienne.
Ce n’est pas la première fois que les capacités olfactives du chien sont mises en avant pour leur efficacité à détecter des cancers.
En 2014, une étude de l’Instituto Clinico Humanitas de Milan avait montré que des chiens renifleurs s’étaient révélés plus efficaces à détecter les cancers de la prostate que le test PSA de référence.
Et en 2011, déjà, une expérience réalisée dans l’armée française avait montré qu’un berger malinois avait réussi à détecter 30 malades sur 33 d’après leurs échantillons d’urine.
Mais cette fois, les chercheurs américains sont allés plus loin :
« Ce que nous avons fait, personne ne l’avait fait avant, explique Arny Ferrando, premier auteur de l’étude.
En effet, non seulement leur expérience a porté sur le cancer de la thyroïde – jamais pris en compte dans ce type d’étude – mais surtout, les chercheurs ont demandé au chien de distinguer des nodules bénins de tumeurs cancéreuses. Les précédentes études avaient consisté pour les chiens à distinguer des personnes saines de personnes atteintes de cancer.
« Nous sommes passés à l’étape suivante en demandant au chien de nous dire si le cancer existait avant même que le système de diagnostic médical ne le fasse, ajoute encore le Dr Arny Ferrando. Nous avons voulu savoir : le docteur peut-il utiliser le chien pour aider au diagnostic. »
Jusqu’ici, les résultats conduisent les chercheurs à croire que la réponse est « oui » selon le communiqué de l’université.
« Nous avons examiné cela avec scepticisme, d’un point de vue scientifique, mais les données recueillies n’ont fait que valider le fait que les chiens présentent un potentiel clinique remarquable », conclut Arny Ferrando.
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