Les virus géants, inventeurs de leurs gènes?


Les virus géants sont partout sur notre planête autant sur terre que dans les mers. Ils peuvent Selon les formes, ils possèdent 1500 à 2000 gènes environ.
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Les virus géants, inventeurs de leurs gènes?

 

Les pandoravirus, l'une des quatre familles connue des... (Photo Jay Directo, archives Agence France-Presse)

Les pandoravirus, l’une des quatre familles connue des virus géants, sont aussi grands que certaines bactéries. En forme d’amphore, ils ont un génome complexe et ils possèdent 1500 à 2000 gènes environ.

PHOTO JAY DIRECTO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

 

Agence France-Presse
Paris

Décidément, les virus géants sont partout! Des chercheurs français ont annoncé avoir découvert trois nouveaux pandoravirus en différents endroits du globe, notamment au pied d’un chêne à Marseille.

Cela leur a permis de mener une analyse comparative des génomes des six pandoravirus désormais connus et d’avancer une hypothèse «révolutionnaire»: ces virus géants, visibles au microscope optique, «inventeraient leurs propres gènes».

Cette déduction audacieuse, publiée dans la revue Nature Communications, ne devrait pas manquer de faire débat, reconnaissent les deux microbiologistes Chantal Abergel et Jean-Michel Claverie.

Depuis plusieurs années, ce couple marié se livre à la chasse aux virus géants dont l’existence a été mise en évidence pour la première fois en 2003 avec la découverte de «Mimivirus».

Les deux chercheurs travaillent au laboratoire Information génomique et structurale (CNRS/Aix-Marseille Université) à Marseille.

Le binôme a découvert en 2013 la famille des pandoravirus, les plus grands virus connus.

«Nous ne cherchons que les virus capables d’infecter des amibes, leur cellule hôte, car c’est sans risque pour les humains», précise à l’AFP Chantal Abergel, directrice du laboratoire. «On travaille évidemment dans des conditions de sécurité maximum».

Les pandoravirus, l’une des quatre familles connue des virus géants, sont aussi grands que certaines bactéries. En forme d’amphore, ils ont un génome complexe et ils possèdent 1500 à 2000 gènes environ.

L’équipe décrit dans Nature Communications trois nouveaux membres de la famille, trouvés à Marseille, dans une mangrove près de l’aéroport de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) et près de Melbourne (Australie).

Celui de Marseille a été découvert au pied d’un chêne d’une résidence dans le 9earrondissement de la ville. Ce qui lui a valu le nom de Pandoravirus quercus (nom scientifique de cet arbre).

«Les virus géants sont vraiment partout sur la planète, notamment dans les océans, et ce sont réellement des acteurs de l’écologie», souligne Chantal Abergel.

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Insectes ravageurs: les prochaines invasions


Quand j’étais adolescente, papa voulait protéger ses épinettes noires de la tordeuse d’épinette, depuis quelques années, nous entendons parler de l’agrile du frêne, un insecte asiatique d’ou les coupes d’arbres de frêne, mais d’autres insectes ont été introduites et peuvent causer de grands dommages à une grande richesse du pays, les forêts.
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Insectes ravageurs: les prochaines invasions

 

L'agrile du frêne est vorace et impossible à... (PHOTO ALAIN DION, LA VOIX DE L'EST)

L’agrile du frêne est vorace et impossible à éradiquer (photo), mais d’autres menaces planent sur les arbres.

PHOTO ALAIN DION, LA VOIX DE L’EST

Charles Côté
La Presse

Les frênes qui dépérissent sous nos yeux au Québec sont victimes de la pire espèce exotique jamais introduite sur le continent, selon les experts.

En effet, l’agrile du frêne est vorace et impossible à éradiquer. Introduit par accident dans une palette de bois dans la région de Detroit en 2002, il a atteint le sud du Québec.

Mais d’autres menaces planent sur les arbres.

La Presse a interviewé Robert Lavallée, entomologiste au Service canadien des forêts, pour identifier ces insectes ravageurs dont on risque d’entendre parler dans les prochaines années.

Selon M. Lavallée, les espèces exotiques, «c’est un peu comme une boîte à surprise: on ne sait jamais quand elle peut nous exploser à la figure».

L’agrile du frêne est un bon exemple, dit-il. Il n’était pas un problème en Chine, mais en dix ans, il s’est répandu dans 24 provinces et territoires, du Québec jusqu’au Colorado, à l’ouest, en Géorgie, au sud, tuant des dizaines de millions d’arbres. «L’éradication est impossible et les frênes vont probablement tous y passer», affirme l’entomologiste.

Mais l’agrile n’est que le dernier d’une série d’insectes et de maladies exotiques qui ont infesté les forêts canadiennes.

«Il y en a eu plus de 80, dit-il. Quand on pense par exemple à la maladie hollandaise, elle a décimé les ormes, qui ont bien du mal à se rétablir.»

Érables et chênes menacés

Une espèce qui frappe à nos portes, le longicorne asiatique, fait frémir M. Lavallée. «Je ne souhaite surtout pas ça au Québec», dit-il

Découvert en 1996 à Brooklyn et apparu en Ontario en 2003, ce grand insecte s’attaque à toutes les principales espèces de feuillus, comme les érables et les chênes.

Au printemps 2013, le gouvernement fédéral avait annoncé son éradication en Ontario, dans les deux seuls lieux où on l’avait trouvé. Cependant, un nouveau foyer a été trouvé à Mississauga quelques mois plus tard.

Pour l’éradiquer, il faut abattre tous les feuillus dans un rayon de 400 mètres de l’arbre infecté.

«L’approche est toujours la même: abattage massif, dit M. Lavallée. Vous pouvez imaginer l’impact sur un quartier.»

L’expert a l’oeil sur une autre espèce qui présente une menace immédiate pour le Québec: la cochenille du hêtre.

Introduit au Canada vers 1880, par des des hêtres ornementaux importés d’Europe et plantés à Halifax, la cochenille est un petit insecte qui s’installe sur l’écorce du hêtre pour y enfoncer un tube lui permettant de se nourrir de sa sève.

Les blessures causées par les cochenilles servent d’entrées à deux types de champignons qui tuent l’arbre en quelques années.

M. Lavallée poursuit ses recherches pour trouver un agent pathogène naturel, comme un champignon, susceptible de tuer l’insecte.

«La maladie progresse lentement vers l’ouest du Québec et compromet sérieusement la croissance et la survie des hêtres», dit-il.

Une autre espèce qui est aux portes du Québec représente une menace réelle pour l’industrie forestière: le longicorne brun de l’épinette.

Lui aussi est apparu à Halifax et s’est répandu dans tout le sud de la Nouvelle-Écosse. M. Lavallée travaille à trouver des façons de lutter contre cet insecte, qui pourrait compliquer les exportations canadiennes de bois d’oeuvre.

«On étudie deux méthodes de lutte: avec des phéromones qui attirent les mâles et les empêcheraient de trouver les femelles et aussi des champignons, qui seraient pathogènes pour ces insectes et que les mâles inoculeraient aux femelles pendant la reproduction.»

Il reste l’espoir que les arbres eux-mêmes développent une résistance.

«Il y a environ un frêne sur 1000 qui résiste à l’agrile, et les chercheurs s’intéressent à cela aux États-Unis», dit M. Lavallée.

Changements climatiques

Cependant, les changements climatiques pourraient intensifier les attaques des ravageurs exotiques.

Par exemple, le puceron lanigère de la pruche, un insecte asiatique, fait des ravages juste au sud de la frontière.

La disparition des pruches, en particulier le long des ruisseaux de montagne, y a causé de «graves conséquences environnementales», selon le gouvernement fédéral canadien, qui souligne que cet insecte ne survit pas aux températures inférieures à -30oC.

«Il n’y a pas de réponse unique et simple, résume M. Lavallée. Les changements climatiques peuvent favoriser la remontée vers le nord de certaines espèces limitées par le froid hivernal. Par contre, des automnes plus doux et plus longs et des redoux hivernaux suivis d’un gel peuvent faire baisser la survie de certaines espèces.»

En plus des espèces exotiques, les ravageurs autochtones continuent d’inquiéter. La tordeuse du bourgeon de l’épinette, cette petite chenille d’un papillon de nuit, semble prospérer sur la Côte-Nord, ce qui est nouveau, explique Louis De Grandpré, chercheur en écologie forestière au Service canadien des forêts. Cela pourrait être relié au réchauffement climatique.

 «Les insectes, ce qui les limite, c’est la température, dit-il. Si l’été est trop frais, l’insecte ne peut pas compléter son cycle vital. Mais les foyers de défoliation sont beaucoup plus au nord que tout ce qu’on a vu par le passé. Depuis neuf ans, la population de tordeuse se maintient sur la Côte-Nord. Contrairement à ce que son nom indique, la tordeuse s’attaque d’abord au sapin baumier. Mais si l’insecte peut se maintenir dans la région où l’épinette noire est dominante, comme la Côte-Nord, il va avoir l’occasion de s’adapter et d’attaquer aussi l’épinette.»

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