L’ado blanc face au vieil Amérindien, le vrai visage du trumpisme


Vous avez sans doute vu, ce jeune blanc américain dévisageant sans bouger, le ricanant devant un vieil amérindien. Juste cette image est dérangeante. On apprend que cet amérindien est un vétéran qui a combattu au Viet Nam et qui a chaque année organise une cérémonie pour les vétérans amérindiens. Le jeune homme, provient d’une école privé catholique venue pour la Marche pour la vie. Et oui pour la vie, alors ces jeunes ont méprisé le vétéran qui combattu au nom des États-Unis. Eux, ils crient construisons le mur !!! Les années avancent et c’est toujours la même histoire. Rien ne change vraiment.
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L’ado blanc face au vieil Amérindien, le vrai visage du trumpisme

 

Ruth Graham— Traduit par Bérengère Viennot

C’est celui d’un adolescent blanc qui se moque d’un vieil Indien, sous les lazzis de ses camarades.

La vidéo d’un adolescent blanc en train de provoquer un vieux monsieur amérindien est devenue en un éclair l’une des images les plus viscéralement révoltantes d’une époque qui n’en manque pourtant pas.

Dans cette vidéo, réalisée pendant la Marche des peuples indigènes à Washington le vendredi 18 janvier, on voit un vieil Amérindien jouer du tambour en chantant tranquillement et derrière lui, dans la foule, un petit groupe d’activistes et de soutiens.

Planté à moins de cinquante centimètres de son visage, un ado blanc coiffé d’une casquette «Make America Great Again» (MAGA) le regarde droit dans les yeux, un ricanement aux lèvres. Un groupe d’ados bien plus nombreux –majoritairement des garçons, la plupart blancs, dont beaucoup portent des casquettes MAGA– accompagnent la confrontation muette d’exclamations de joie.

La rencontre a été immortalisée sous plusieurs angles et a largement circulé sur YouTube et sur les réseaux sociaux, provoquant une réaction de dégoût généralisée.

Venu à la Marche pour la vie

Le site Indian Country Today a expliqué le lendemain que le vieux monsieur s’appelait Nathan Phillips et que c’était un vétéran de la guerre du Vietnam qui organise chaque année une cérémonie en l’honneur des vétérans amérindiens au cimetière national d’Arlington.

Le jeune homme n’est pas encore identifié, mais il était venu à Washington avec un groupe du Covington Catholic High School, un lycée privé pour garçons du nord du Kentucky.

Ces jeunes s’étaient rendus à Washington pour participer à la Marche pour la vie, marche annuelle anti-avortement qui attire des dizaines de milliers de manifestantes et manifestants, notamment de nombreux groupes de jeunes membres d’églises ou d’écoles privées. L’idéal déclaré de ce mouvement est «un monde où la beauté et la dignité de chaque vie humaine sont valorisées et protégées».

Le diocèse de Covington et le lycée Covington Catholic High School ont publié une déclaration le samedi 19 janvier dans laquelle ils présentent leurs excuses à Nathan Phillips en particulier et aux peuples amérindiens en général, et où ils affirment qu’ils étudient les sanctions à envisager, qui pourraient aller jusqu’à l’exclusion.

Bêtise historique crasse

La rencontre entre l’adolescent et le vieux monsieur n’a pas eu d’issue violente. Ils n’ont apparemment même pas échangé un mot. Qu’est-ce qui explique, alors, que ce moment explosif mais contenu ait été interprété comme si fondamentalement dérangeant et se soit répandu comme une traînée de poudre?

Il y a la manifestation d’une bêtise historique crasse, incarnée par le fait de porter une casquette Make America Great Again tout en harcelant un vétéran, évidemment. Il y a le contraste physique entre le jeune voyou blanc et le vieil Indien, et entre la cruauté de l’ado et le calme de Nathan Phillips.

Et il y a la foule hurlante de gamins aux casquettes MAGA, qui entourent le conflit central et sautent au son du tambour avec un mélange d’étourderie et de mépris –dans une vidéo publiée sur Instagram, Nathan Phillips, en larmes, explique qu’il les a entendus chanter «Build that wall!» [«Construisez ce mur!»].

Il y a des caméras partout dans la foule. Les gamins savent qu’ils sont filmés –on en voit même certains le faire eux-mêmes–, mais soit leur allégresse confraternelle est trop orgiaque pour se laisser refroidir par leur instinct d’autoprotection, soit ils pensent que personne de leur entourage n’en aura rien à faire (et d’ailleurs: où sont les adultes?).

Le contexte est également un facteur crucial pour expliquer la viralité de la confrontation. L’événement s’est déroulé quelques jours après que le président Trump a évoqué par-dessus la jambe le massacre de Wounded Knee, en 1890, pour se moquer de la sénatrice Elizabeth Warren, qu’il affuble régulièrement du surnom raciste «Pocahontas». Plus largement, il se déroule à une époque où scander le nom du président est devenu un mode d’intimidation raciste.

Assurance et suffisance

Mais je pense que la vraie raison pour laquelle cette vidéo s’est diffusée à une telle échelle est plus simple: c’est à cause du visage de ce jeune garçon. C’est le visage de l’autosatisfaction et de la certitude, de l’audace cruelle. Ce visage reste presque complètement figé pendant que ses pairs beuglent de joie, impressionnés par sa bravade. Ce visage est à la fois une tête à claques et intouchable. De nombreux  observateurs l’ont vu tout de suite.

«L’une des raisons pour laquelle cette vidéo fait si mal aujourd’hui: à cause de ce sourire suffisant, figé, glaçant. Ce n’est pas un ado déchaîné. C’est la lueur familière du fanatique. Jamais dans l’histoire de ce pays ce regard n’a auguré autre chose que de mauvaises nouvelles.»

«Je suis prête à parier que d’ici cinquante ans, l’un des symboles de notre époque politique sera l’image de cet ado blanc MAGA suffisant en train de manquer de respect à un ancien, Amérindien et vétéran. C’est tellement parlant.»

«Honnêtement, je n’ai pas arrêté de penser à ce gamin MAGA de la journée, en partie parce que tant d’entre nous avons été les destinataires de l’expression qu’il adoptait: un “je t’emmerde” arrogant, intouchable et convaincu de son bon droit.»

On retrouve ce visage dans cette photo d’une bande de jeunes hommes blancs regroupés autour d’un homme noir seul lors d’un sit-in dans un restaurant de Virginie dans les années 1960, à l’époque de la lutte pour les droits civiques –et dans beaucoup d’autres images d’hommes blancs railleurs de cette époque.

Voir l'image sur Twitter

Ce visage, ce sont ces rangées de lycéens du Wisconsin qui font le salut nazi sur une photo de classe, en 2018. Ce visage, c’est Brett Kavanaugh, à l’époque lycéen dans une école catholique de garçons, «ivre et mort de rire», qui aurait physiquement contraint Christine Blasey Ford.

Toutes celles et ceux qui ont côtoyé des ados blancs populaires au lycée l’ont reconnu: ce regard plein d’assurance, ces yeux luisants de menace, ce sourire suffisant. C’est le visage d’un jeune homme qui n’est pas aussi malin qu’il le croit, mais qui est en revanche parfaitement conscient de sa puissance. C’est le visage qui ricane: «Quoi? Je ne fais rien, je suis juste debout devant toi» quand vous reculez, que vous criez ou que vous vous défendez.

C’est ce visage qui sait que quelle que soit votre réaction, c’est lui qui a gagné.

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Pourquoi y a-t-il un tapis rouge lors des cérémonies ?


Le tapis rouge qui était une marque de respect et de pouvoir lors des cérémonies ou réceptions a d’abord été réservé pour les dieux et déesses, ce n’est qu’avec le temps, que le tapis rouge s’est imposé pour les politiciens, les vedettes et autres
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Pourquoi y a-t-il un tapis rouge lors des cérémonies ?

 

tapis rouge cinéma festival

Crédits : Flickr / GabboT

 Qu’il s’agisse de figures politiques ou culturelles, les grandes personnalités de ce monde ont donc pour la plupart été amenées à arpenter le tapis rouge pour des occasions qui suscitent autant la curiosité que l’admiration. Mais d’où vient donc cette tradition de fouler le tapis rouge ?

Si l’usage du tapis rouge semble assez récent, il n’en est pourtant rien ! Dès la Grèce antique, des références à ce sol si reconnaissable sont répertoriées, notamment dans une pièce de théâtre écrite au Ve siècle avant J.-C. par Eschyle et intitulée Agamemnon. Durant l’intrigue, le héros est victime d’une ruse de sa femme Clytemnestre, qui désire le tuer pour se venger d’avoir tué leur fille, Iphigénie. Pour lui tendre un piège à son retour de la Guerre de Troie, elle dispose un tapis cramoisi au sol, feignant de lui réserver un accueil triomphal. D’abord hésitant à s’attribuer un honneur normalement réservé aux dieux, Agamemnon ose pourtant souiller de ses pas ce précieux symbole de pouvoir. Cet affront sera le dernier pour lui, puisqu’il sera tué par sa femme juste après.

Dans l’Antiquité, il est aussi courant d’en utiliser un de couleur mauve pour accueillir les personnes issues de l’aristocratie, et ainsi faire preuve de respect envers ceux des classes supérieures. Mais c’est véritablement la couleur rouge qui va s’imposer. Pourquoi ? Chez les aristocrates de la Renaissance – tout comme chez les Mayas et les Aztèques – un tapis coloré en rouge était synonyme de prospérité, notamment en raison du coût qu’impliquait la teinture du tissu, très chère à réaliser. Dès lors, cette couleur a été associée au prestige social, et plus généralement à l’opulence.

festival cannes

Crédits : PxHere

C’est beaucoup plus tard que le tapis rouge a été véritablement adopté, particulièrement par les Américains. En 1821, le président James Monroe effectue une visite officielle en Caroline du Sud, déplacement durant lequel il est accueilli avec les honneurs du “red carpet” : là encore, c’est un symbole de pouvoir autant qu’une marque de respect. À l’aube du XXe siècle, une grande compagnie ferroviaire américaine va également en utiliser pour orner les sols de ses trains, afin d’accueillir et de guider les passagers. Mais comment le tapis rouge est-il passé des locomotives aux soirées hollywoodiennes ?

Au fil des avant-premières et des cérémonies, le tapis rouge s’est imposé, notamment en 1922 à l’occasion de la première de Robin des bois, film d’Allan Dwan avec Douglas Fairbanks – véritable star de l’époque. Sid Grauman, propriétaire du cinéma qui accueille l’événement, a l’idée de mettre en place un tapis rouge pour ajouter au glamour de la soirée. Aussitôt, cette initiative est imitée lors de nombreuses autres manifestations similaires. C’est donc tout naturellement qu’en 1961, l’Académie des arts et des sciences du cinéma – celle-là même qui décerne les Oscars – l’adopte pour la prestigieuse cérémonie de remise des prix. Depuis ces années, le tapis rouge est donc devenu un incontournable des soirées glamour et des réceptions officielles.

Quand on voit la fascination qu’ils et elles peuvent susciter aujourd’hui, on peut affirmer que les stars de cinéma ont remplacé les dieux de l’Antiquité dans l’imaginaire collectif. Toutefois, seul le tapis rouge perdure.

Sources : LiveScienceMental Floss

https://lesavaistu.fr/

Ces géoglyphes vieux de 3000 ans représenteraient des constellations


Des géoglyphes au Pérou datés de 3 000 ans questionnent les archéologues. Après avoir étudié un site, ils émettent l’hypothèse que ces géoglyphes pourraient être la reproduction de constellations célestes.
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Ces géoglyphes vieux de 3000 ans représenteraient des constellations

 

Au centre, le fameux tumulus « Los Morteros »
Crédits : Las Salinas Archaeological Project

par  Malaurie Chokoualé

 

Une équipe d’archéologues a récemment cartographié une région unique au monde, à la recherche de réponses à propos d’un mystère vieux de plus 3 000 ans, selon les estimations scientifiques.

Dans la vallée de Chao au Pérou, des peuples ancestraux avaient créé cinq géoglyphes à partir de roches. Si leur datation reste compliquée à cause de l’absence d’artefacts sur le site, les chercheurs pensent avoir trouvé une piste quant à leur signification, rapporte Live Science en ce 12 juin. Selon eux, il pourrait s’agir de constellations célestes.

Tous les géoglyphes ont été construits avec des piles de petites roches angulaires qui forment des « marques circulaires de différentes tailles sur le terrain », explique Ana Cecilia Mauricio, professeure adjointe à l’université Pontificale Catholique du Pérou.

En outre, les cinq géoglyphes font partie d’un ensemble beaucoup plus grand appelé « Pampa de las Salinas ». En tout, ce nom regroupe une vingtaine de sites archéologiques, incluant des sentiers, des places, ainsi qu’un tumulus impressionnant, « Los Morteros » (également le site le plus ancien, car il daterait d’au moins 6 000 ans). Selon les chercheurs, auparavant, des portes de pierre menaient jusqu’aux géoglyphes. L’ensemble devait être utilisé pour des cérémonies ou des activités rituelles.

Crédits : Las Salinas Archaeological Project

Depuis la découverte des deux premiers géoglyphes dans les années 1970, la signification de ces dessins de la Pampa de las Salinas est restée floue et aucun archéologue n’avait encore pu réellement expliquer ce qu’il se passait sur ce site il y a tant d’années. Avec ces nouvelles observations, l’équipe émet une hypothèse : les dessins pourraient représenter les cieux et ses constellations astronomiques. En effet, un des géoglyphes déjà découvert en 1970 représente une constellation connue sous le nom de Croix du Sud

« Il est probable que les autres géoglyphes soient associés à des constellations, bien que nous n’ayons pas encore fait cette interprétation puisque nous n’avons toujours pas fini de travailler dessus », a déclaré Mauricio.

En effet, les recherches doivent se poursuivre pour tenter de définitivement percer le mystère de ces géoglyphes.

Source : Live Science

http://www.ulyces.co/

Au Japon, des funérailles pour les chiens robots hors d’usage


Que le Japon recycle des robots hors d’usage, c’est une très bonne chose, mais c’est avant que débute ce processus, les moines bouddhistes célèbrent selon la tradition les funérailles de ces chiens robots. Ils prient pour la transition des âmes, car selon eux, toutes choses même une machine à une conscience.
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Au Japon, des funérailles pour les chiens robots hors d’usage

 

AFP/GETTY IMAGES

Pendant que certains Chinois mangent les leurs, les Japonnais se recueillent pour dire au revoir à leurs versions robotisées…

  • Agence France Presse

Encens et sutra récité par un moine : les rituels de funérailles traditionnelles sont respectés, mais ce n’est pas à un être humain que l’on dit adieu ce jeudi dans un temple à l’est de Tokyo, c’est à une centaine de chiens robots.

Alignés devant le choeur du temple pluricentenaire de Kofukuji de la ville d’Isumi (préfecture de Chiba), les 114 robots sont de vieux modèles du célèbre chien AIBO lancé par Sony en 1999. Hors d’usage et sans possibilité de réparation, ils ont dû être mis au rebut par leurs propriétaires.

La fumée de l’encens emplit le temple pendant qu’un moine récite des sutras, priant pour une transition paisible des âmes des défunts.

Seule entorse à la tradition, un petit robot, bien « vivant » celui-là, explique ce qui attend les chiens après la cérémonie.

Les propriétaires ne sont pas présents, mais chacun a envoyé une lettre indiquant le nom de son ancien animal de compagnie et racontant des souvenirs partagés avec lui.

« Je me sens soulagé de savoir qu’il y aura une prière pour mon AIBO », dit ainsi l’une de ces lettres, tandis que dans une autre, un propriétaire a écrit : « J’ai pleuré lorsque j’ai pris la décision de lui dire adieu », ajoutant, « s’il-vous-plaît, aidez d’autres AIBOs ».

Car une fois les funérailles achevées, les chiens sont précautionneusement rangés dans du papier bulle et des cartons, direction les locaux d’A FUN, une société spécialisée dans la réparation de produits électroniques « vintage ».

Leurs parties encore fonctionnelles serviront de stock de pièces détachées pour redonner vie à d’autres robots cassés.

C’est A FUN qui organise ces funérailles collectives et plus de 800 modèles d’AIBO ont déjà eu droit à leur cérémonie.

Conscience

« Il y a beaucoup de personnes qui nous envoient leur robot parce que je pense que ça les apaise de faire don de leur corps plutôt que de le jeter comme une simple machine », explique Nobuyuki Norimatsu, son dirigeant.

Pour Bungen Oi, le moine du temple, ces cérémonies ne sont pas du tout absurdes.

« L’essence du bouddhisme habite toute chose. (…) Même les machines ont une conscience alors c’est pour cela qu’on pratique cette cérémonie », explique-t-il à l’AFP.

AIBO a été le premier robot domestique capable de développer une certaine personnalité. Sony a lancé la première génération en juin 1999 et le petit chien a connu un succès immédiat. Le premier lot de 3000 exemplaires s’est arraché en moins de 20 minutes, malgré un prix élevé de 250 000 yens (plus de 1800 euros) l’exemplaire.

Au fil des années, plus de 150 000 chiens ont été écoulés. Mais en 2006, confronté à des difficultés financières, Sony a cessé de fabriquer le robot AIBO. Le groupe a maintenu une « clinique » de réparation ouverte jusqu’en 2014, avant de la fermer elle aussi, laissant les maîtres de ces chiens sans secours en cas de problème.

À leur grand soulagement, d’anciens ingénieurs du groupe ont pris le relais en créant A FUN.

Si en janvier dernier Sony a dévoilé une nouvelle version de son célèbre robot chien, connecté et dopé cette fois à l’intelligence artificielle, il n’a pas relancé la réparation de son ancêtre du vingtième siècle

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Une constellation de vestiges Mayas inconnus repérés au Guatemala


Grâce a des technologies plus poussées, il est possible de voir tous les reliefs mêmes dans des forêts. Il a été utilisé au Guatemala et une découverte d’envergure a été mise à jour un cité maya comprenant pyramides, palais, lieux de culte, habitations, irrigations, terres cultivées
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Une constellation de vestiges Mayas inconnus repérés au Guatemala

 

Tikal Lidar

Restitution 3D du site de Tikal, où une pyramide inconnue a été révélée.

CRÉDITS: PACUNAM

Par Bernadette Arnaud

Des milliers de ruines mayas ont été détectées dans la jungle du Guatemala grâce à la technologie Lidar, révélant l’ampleur insoupçonnée des interconnexions entre cités.

La découverte est exceptionnelle. Des milliers de structures et bâtiments mayas inconnus, dissimulés sous la canopée depuis des siècles, viennent tout juste d’être repérés par les archéologues. Ces constructions d’envergure comprennent des pyramides, des palais, des centres cérémoniels, mais aussi des ouvrages moins spectaculaires comme des parcelles cultivées ou des habitations. Toutes sont situées dans la jungle du nord du Guatemala, et c’est grâce à l’utilisation du Lidar (Light Detection And Ranging), un système de télédétection aéroportée, qu’elles ont été repérées dans le cadre d’un consortium créé sous l’égide de la Fondation PACUNAM (Patrimonio Cultural y Natural Maya), un fonds de recherche guatémaltèque à but non lucratif créé en 2006. Un projet franco-guatémaltèque, Naachtun, dirigé par Philippe Nondedeo, fait d’ailleurs partie de ce consortium, et a lui-même bénéficié d’une couverture Lidar sur 140 km2

Ce système laser, couplé à un GPS de haute précision, permet en effet de détecter tous les détails au sol, y compris sous un épais couvert forestier. Il avait été notamment utilisé avec succès sur le site d’Angkor au Cambodge. L’ensemble des points enregistrés au cours du survol aérien est ensuite filtré à l’aide d’algorithmes puissants pour réaliser un modèle numérique du terrain via des restitutions photogrammétriques en 3D. Le Lidar permet ainsi une sorte de déforestation virtuelle digitale qui révèle tous les détails topographiques présents sur de vastes étendues.

Les relevés Lidar ont révélé que la cité maya d’El Palmar était 40 fois plus étendue qu’on ne le pensait. © PACUNAM

Cette cartographie numérique s’étend ici sur 2100 km2  découpés en neuf secteurs au nord du Péten, en particulier dans la « réserve de biosphère Maya », créée en 1990 pour protéger la plus grande superficie de forêts tropicales restantes en Amérique centrale. 

En rouge, les différentes zones archéologiques survolées par le LiDAR, au nord de la région du Péten (Guatemala): El Zotz, La Corona-Achiotal, Holmul, Naachtun, Uaxactun, Xultun-San Bartolo, Tikal, El Peru-Waka et El Tintal. © PACUNAM

« Le Lidar est une technologie de télédétection aéroportée relativement nouvelle qui permet une cartographie détaillée de la surface de la terre à une échelle très fine. Elle est de loin supérieure aux formes précédentes de cartographie par satellite ou par avion en ce sens que le Lidar peut pénétrer dans la végétation dense. Il est idéal pour les basses terres mayas, où la végétation de la jungle empêche la cartographie traditionnelle », a précisé Michael E. Smith, spécialiste d’archéologie mésoaméricaine à l’Université d’Arizona (Etats-Unis), joint par Sciences et Avenir.

 Les chercheurs ont ainsi découvert l’existence de plusieurs centres urbains, de systèmes d’irrigations sophistiqués et de réalisations telles que des chaussées surélevées pouvant être utilisées pendant la saison des pluies. Ils ont aussi pu pointer plus de 60 000 structures individuelles, qu’il s’agisse de maisons isolées, de réservoirs ou de fortifications. Une pyramide de 30m de haut -précédemment identifiée comme une colline-, a même été détectée à Tikal, pourtant l’une des villes les plus étudiées et visitées du monde maya!

Comparaison de deux relevés Lidar, à gauche, la région d’El Zotz sous couvert forestier, à droite, la restitution 3D révélant tous les détails du sol et les structures présentes sous la forêt. © PACUNAM / Garrison/ Proyecto Arqueologico El Zotz.

« Dans certains cas, les centres urbains connus se sont révélés 40 fois plus vastes que ne le montraient les cartes existantes, y compris plusieurs complexes monumentaux considérés auparavant comme des sites distincts », a expliqué Francisco-Estrada Belli, de l’université de Tulane, à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), impliqué dans l’étude où il dirige le projet Holmul*.

L’une des plus importantes informations livrées par ces travaux demeure l’interconnexion ignorée existant entre différentes cités mayas, dans cette région pourtant bien connue des archéologues pour sa richesse architecturale, en particulier à la période dite classique (250 à 900 après JC).

« La Réserve de biosphère Maya » est en effet célèbre pour abriter une forte concentration d’anciennes cités, dont Tikal, abandonnée au Xe siècle.

Deux autres vues 3D de Tikal, sans le couvert forestier, obtenues à partir des analyses des relevés Lidar. © PACUNAM

« N’oublions pas que sur chaque image obtenue, il y a un millénaire et demi d’occupation humaine concentrée ! », rappelle Dominique Michelet, directeur de recherche émérite au Laboratoire d’archéologie des Amériques (UMR 8096) au CNRS, impliqué dans le projet Naachtun.

Aussi, pour lui, pas question d’interprétations hâtives. 

« Passer de ces restitutions 3D à des extrapolations sur des chiffres d’occupation par les populations mayas, en évoquant des millions d’individus comme on a pu le lire, est tout simplement ahurissant », a poursuivi l’archéologue.

Ce que confirme, à sa manière, Michael E. Smith: « Le Lidar va certainement contribuer à révolutionner l’étude de la colonisation et de la démographie des Mayas. Mais nous n’en sommes qu’au stade préliminaire pour établir de jolies cartes 3D… Pas encore celui d’avoir des résultats solides sur les architectures, la démographie ou encore le fonctionnement de ces sociétés « .

Il faudra donc attendre des analyses plus fines pour obtenir des estimations sérieuses sur la population. Et ces étapes ne font que commencer pour les basses terres mayas, où tout le modèle d’occupation est désormais à revoir. 

Image de la couverture Lidar de la région de Naachtun (140 km2) indiquant, par un point rouge, chacune des 12 000 structures repérées. © Naachtun/PACUNAM

Le projet Naachtun

« Les résultats de l’exploitation de l’imagerie Lidar sur la région du Guatemala au coeur de nos activités ont été un véritable choc », avoue Philippe Nondeneo, directeur du projet franco-guatémaltèque Naachtun, nom d’un important centre maya situé dans la région du Péten et le bassin d’El Mirador, que le chercheur étudie depuis 2011 avec Dominique Michelet. 

Dans un texte à paraître, les deux chercheurs expliquent que les résultats livrés par la technologie Lidar ont étendu ce territoire d’investigation à 140 km2, soit 70 fois la zone d’étude abordée jusque-là. 12.000 structures de toutes périodes y ont été repérées! Soit une densité d’occupation supérieure à tout ce qu’ils pouvaient imaginer. Finalement, seules les zones marécageuses seraient exemptes de vestiges.

« Si l’on compare ces résultats à l’ensemble des sites mayas qui ont aussi fait l’objet de cette couverture Lidar, il ressort que Naachtun, par sa densité de structures, est désormais comparable à la grande Tikal ! ».

https://www.sciencesetavenir.fr

L’ayahuasca, boisson hallucinogène à la mode aux États-Unis et en psychiatrie


Les chercheurs sont très intéressés par une boisson hallucinogène qui pourrait aider dans le combat du sevrage de la drogue, aider les dépressif et ceux atteint du syndrome post-traumatique. Cependant, c’est un hallucinogène vraiment puissant qui pourrait aussi causer du tort à ceux qui ne sont pas bien encadrés
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L’ayahuasca, boisson hallucinogène à la mode aux États-Unis et en psychiatrie

Un indien Huni Kui prépare la boisson ayahuasca... (PHOTO Lunae Parracho, ARCHIVES REUTERS)

Un indien Huni Kui prépare la boisson ayahuasca à l’occasion d’un rituel de guérison dans le village de Novo Segredo, au Brésil, en mars 2014.

PHOTO LUNAE PARRACHO, ARCHIVES REUTERS

 

VÉRONIQUE DUPONT
Agence France-Presse
LOS ANGELES

Dominique était « cocaïnomane au dernier degré » et fumait deux paquets de cigarettes par jour lorsqu’elle a découvert l’ayahuasca, une boisson hallucinogène originaire d’Amazonie :

« J’ai tout arrêté du jour au lendemain, sans efforts ».

Cette Franco-américaine de Los Angeles fait partie des milliers d’adeptes de ce breuvage psychédélique qui fait fureur aux États-Unis et intéresse des chercheurs en psychiatrie, qui y voient un remède potentiel aux dépendances, à la dépression ou au syndrome post-traumatique.

Classée drogue dure par les autorités sanitaires, l’ayahuasca n’est toutefois pas sans risques. D’autant qu’elle est absorbée dans la clandestinité, ouvrant la porte aux dérives.

Cette décoction de liane Banisteriopsis caapi et de feuilles de chacruna, préparée et ingérée selon des rituels chamaniques, jouit depuis dix ans d’une popularité exponentielle. En particulier dans la Silicon Valley et à Hollywood où plusieurs vedettes – Sting, Paul Simon, Tori Amos, Lindsey Lohan – ont décrit leur expérience.

« On croit à tort que ce sont des hippies avec des plumes dans les cheveux qui en prennent, mais il y a des stylistes, des acteurs, des coiffeurs, des dirigeants d’entreprises, des avocats… », assure Jeff, organisateur de cérémonies.

Son prénom et ceux des consommateurs ont été changés pour préserver leur anonymat.

« À une époque marquée par le consumérisme et le divertissement, les gens cherchent des expériences spirituelles fortes », insiste-t-il.

100 cérémonies par nuit à New York

D’après Dennis McKenna, professeur au Centre de Spiritualité de l’Université du Minnesota, « chaque nuit environ 100 cérémonies se tiennent à New York, et ce doit aussi être vrai pour Los Angeles ou San Francisco ».

Mais il est difficile de le savoir précisément, en raison du caractère illicite de cette substance qui contient du DMT, un puissant psychotrope.

Aux États-Unis, seules deux églises d’origine brésilienne installées dans l’Ouest américain peuvent l’utiliser légalement, au nom de leur rituel.

Des critiques se moquent de l’engouement pour l’ayahuasca comme de la dernière tocade en date pour planer.

Les adeptes, eux, affirment n’en prendre qu’avec plusieurs mois d’intervalle.

Ils doivent d’abord suivre une « diète » stricte d’une semaine avant de participer à des cérémonies, qui ont souvent lieu en pleine nature, rythmées de séquences méditatives et de chants traditionnels.

Hirondelles violettes

L’ingestion d’ayahuasca génère des hallucinations euphoriques :

« J’ai eu la sensation de sortir de mon corps », raconte Dominique. « J’ai vu des hirondelles roses et violettes, des formes géométriques vertes », renchérit Leonard, un autre enthousiaste.

Mais d’autres visions sont beaucoup plus sombres, parfois terrifiantes. Elles s’accompagnent généralement de vomissements, c’est la « purge », « dans la jungle, c’est considéré comme un purificateur », affirme Jeff.

Si certains en ressortent inchangés, d’autres décrivent des transformations radicales.

« J’ai arrêté de fumer, commencé à méditer, à me reconnecter avec la nature, j’ai fait la paix avec mes parents », énumère Leonard.

Les effets curatifs potentiels intéressent de plus en plus de chercheurs, à l’instar de Jessica Nielson, du Centre des lésions cérébrales de l’Université de Californie San Francisco (UCSF).

Elle a commencé à étudier l’ayahuasca après un voyage au Pérou où elle a vu « deux personnes atteintes de syndrome post-traumatique qui ont semblé totalement guéries après » en avoir pris.

Elle essaie d’obtenir l’agrément de l’Autorité américaine du médicament (FDA) pour un essai clinique, mais le chemin est laborieux avec cette substance classée drogue dure, même si des psychotropes comme le MDMA ou le LSD font un retour en grâce en psychiatrie.

Pourtant, estime Charles Grob, professeur au département de psychiatrie du centre médical Harbor-UCLA à Los Angeles,

« la médecine occidentale a souvent des difficultés à traiter les dépendances aux drogues et à l’alcool, alors ça vaut la peine d’étudier » ces pistes.

Une substance qui peut être dangereuse

Si les recherches aux États-Unis sont freinées par le cadre juridique, elles se multiplient ailleurs, notamment au Brésil où l’ayahuasca est légal – il l’est aussi dans plusieurs autres pays d’Amérique latine comme le Mexique, le Pérou ou la Colombie – et en Espagne où il profite d’un flou juridique.

M. Grob cite notamment « une étude pilote au Brésil sur des gens qui souffrent de dépression chronique et ne réagissent pas bien aux antidépresseurs. Les résultats préliminaires sont positifs ».

L’ayahuasca peut néanmoins être dangereux, notamment pour les personnes prenant des antidépresseurs, souffrant de problèmes cardiaques ou psychotiques, pour les épileptiques ou les asthmatiques.

« Il faut évaluer les personnes, s’assurer qu’elles sont physiquement et mentalement à même de le supporter », explique Jeff, affirmant que « ce n’est pas dangereux » lorsque ces précautions sont prises.

« Une fois, quelqu’un a crié pendant plusieurs heures mais le lendemain il allait très bien », ajoute-t-il.

La popularité de cette plante, que certains achètent sur l’internet, attire aussi les charlatans, reconnaissent des experts comme Jeff et M. McKenna.

Et elle peut créer des drames. Au Pérou, où le tourisme de l’ayahuasca bat son plein, des agressions sexuelles ont été signalées et un Britannique a été poignardé par un Canadien après une cérémonie, car cette drogue suscite des transes euphoriques mais aussi parfois des phases dépressives et plus rarement, des crises de panique ou paranoïa.

Tout ce qui est suffisamment puissant pour être utile l’est aussi pour faire du mal. Ce qu’il faut, c’est davantage de recherche », conclut Mark Barad, un psychiatre de UCLA.

http://www.lapresse.ca/

11 photos de maquillage à travers le monde


L’être humain a toujours aimé changer d’apparence lors de cérémonies, de festivals, ou tout autres évènements spéciaux
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11 photos de maquillage à travers le monde

Un adolescent de la tribu Arboré dans la vallée de l’Omo en Éthiopie.

Un homme habillé pour le rituel du Theyyam à Thalassery, en Inde.

Une femme maquillée en squelette durant la cérémonie de Sing-Sing à Mont Hagen en Papouasie Nouvelle-Guinée.

Une fillette en maquillage Shiva au Kumbha Mela à Allahabad en Inde.

Deux jeunes hommes en maquillage et accessoires traditionnels durant le festival de Borobudur à l’île de Java, en Indonésie.

Un enfant portant une couronne de fleurs à Korcho en Éthiopie.

Une danseuse tribale des Îles Trobriand en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Un fan de football durant un match au stade de Kigali au Rwanda.

Un homme de la tribu Suri dans la vallée de l’Omo en Éthiopie

Une femme de la tribu des Kikuyus au Kenya.

Une homme avec une coiffe traditionnelle durant le festival Tapati à l’île de Pâques.

Crédits photos  :Eric Lafforgue/BarcroftMedia

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Des rituels ancestraux pour garder les jeunes Autochtones à l’école


Personnellement, je trouve que c’est une bonne chose de faire des écoles qui ressemblent aux étudiants, pour qu’ils puissent avoir un sentiment d’appartenance et les inciter a travailler pour leur éducation
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Des rituels ancestraux pour garder les jeunes Autochtones à l’école

 

Une école secondaire atikamekw de la Mauricie invite les élèves à se prendre en main dans une cérémonie d’assermentation où se mêlent chants traditionnels et fumée de sauge.

Un texte de Claude Brunet

D’année en année au Québec, environ 85 % des élèves autochtones quittent l’école secondaire sans diplôme ni qualification. Jusqu’à présent, le manque de ressources dans les communautés n’a pas permis d’offrir une éducation de qualité, selon les universitaires qui ont évalué les projets du Fonds pour la persévérance scolaire des jeunes autochtones.

D’autre part, les communautés autochtones gèrent leurs propres écoles, mais le mode d’apprentissage demeure généralement celui des Blancs. 

« Pendant trop longtemps, cela a été une école de Blancs avec des Atikamekw à l’intérieur », souligne Pascal Sasseville-Quoquochi, directeur de l’école secondaire Nikanik, à Wemotaci, au nord de La Tuque.

Depuis qu’il est directeur de cette école, il encourage les élèves à prendre leur vie en main. Il cite le chaman Charles Coocoo, un des pères spirituels de la nation atikamekw :

« C’est le temps de se lever et de marcher sur le chemin du bon cœur ».

Des élèves de 4e et 5e secondaire de l'école Nikanik, à Wemotaci

Des élèves de 4e et 5e secondaire de l’école Nikanik, à Wemotaci   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

Sauge, tambour et chants

Pour les inciter à le faire, le directeur de l’école Nikanik a organisé une cérémonie d’assermentation, empreinte de la tradition atikamekw.

Chaque élève prend l’engagement de faire tous les efforts nécessaires pour réussir. La réussite dépend d’eux; rien ne sert de blâmer les autres et le passé, dit Pascal Sasseville-Quoquochi.

« On ne peut pas être une victime et responsable en même temps. »

Le cimetière de Wemotaci

Le cimetière de Wemotaci   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

Pour l’assermentation, les élèves se sont rendus sur le site ancestral de la communauté, à proximité de l’école et du cimetière. Bien avant la création des réserves, les Atikamekw, des nomades, se retrouvaient l’été sur ce site pour se reposer et célébrer les mariages et autres événements importants.

Les Young Feather Singers

Les Young Feather Singers   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

Des élèves, membres du groupe Young Feather Singers, ont joué et chanté des airs traditionnels, réunis autour d’un grand tambour.

Le rituel de purification

Le rituel de purification   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

De nombreux gestes symboliques marquent la cérémonie. Au cours du rituel de purification, chaque élève est libéré de toute pensée négative par la fumée de la sauge.

Le rituel de purification

Le rituel de purification   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUENT

Ensuite, le jeune marche dans une allée bordée de branches de sapin qui symbolisent l’accueil.

Pascal Sasseville-Quoquochi avec une élève

Pascal Sasseville-Quoquochi avec une élève   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

À mi-chemin, le directeur de l’école prend la main de chaque élève et lui dit : « Merci, tu es bon. »

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PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

Puis vient l’assermentation dirigée par des aînées de la communauté, pendant laquelle les élèves s’engagent à venir à l’école tous les jours. L’absentéisme est un grave problème. Tous les élèves signent ce document.

Du castor rôti

Du castor rôti   PHOTO : RADIO-CANADA/CLAUDE BRUNET

Après l’assermentation, les participants ont mangé du castor, trappé par le directeur de l’école Nikanik.

Le mieux-être de la nation atikamekw passe par l’éducation. Pascal Sasseville-Quoquochi

Des projets d’entrepreneuriat

L’école Nikanik de Wemotaci fait face à des défis colossaux. Aux prises avec des troubles d’apprentissage, la moitié des 120 élèves est en adaptation scolaire. Depuis la première année du primaire, ils cumulent de nombreux échecs. Leur estime d’eux-mêmes est pratiquement nulle.

Pour les motiver et pour qu’ils retrouvent un minimum de fierté, l’école leur propose des projets d’entrepreneuriat. Par exemple, ce sont les élèves en adaptation scolaire qui ont cuisiné le buffet qui a été servi après l’assermentation.

Tous les projets d’entrepreneuriat éducatif sont rémunérés. Ensuite, les élèves choisissent ensemble comment ils vont dépenser cet argent; que ce soit une sortie en ville ou l’achat de vêtements.

Pendant trois ans, le Fonds pour la persévérance scolaire des jeunes autochtones (financé par le privé et le public) a soutenu des initiatives dans les communautés. Bien que le Fonds soit à sec depuis l’an dernier, des projets ont survécu. Le projet de jeunes entrepreneurs autochtones de Wemotaci est un de ceux-là.

http://ici.radio-canada.ca/

D’étonnantes armes cérémonielles découvertes à Oman


Des armes à l’Âge de pierre ont été retrouvées dans la Péninsule Arabique. La particularité de ses armes, elles ne sont pas fonctionnelles, probablement qu’elles étaient destinées à des divinités
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D’étonnantes armes cérémonielles découvertes à Oman

Deux carquois en cuivre et bronze datés de l'Age du Fer (900-600 av.JC) découverts sur le site de Mudhmar dans le sultanat d'Oman. CREDIT: Guillaume Gernez/Mission archéologique Française en Oman Central

Deux carquois en cuivre et bronze datés de l’Age du Fer (900-600 av.JC) découverts sur le site de Mudhmar dans le sultanat d’Oman. CREDIT: Guillaume Gernez/Mission archéologique Française en Oman Central

Par Bernadette Arnaud

Des armes cérémonielles en bronze vieilles de plus de 2500 ans ont été mises au jour pour la première fois dans la péninsule arabique.

ARABIE. Carquois, flèches, poignards, haches… Un exceptionnel ensemble d’armes en bronze datant de 900 à 600 avant notre ère (Age du Fer II) a été découvert pour la première fois dans le sultanat d’Oman, au sud de la péninsule arabique. Rarissimes, ces vestiges ont été retrouvés dispersés sur le sol d’un antique complexe architectural, par les chercheurs d’une mission archéologique française dirigée par Guillaume Gernez, du laboratoire ArScan du CNRS et de l’université Paris Ouest Nanterre, un spécialiste de l’armement en métal au Proche et Moyen Orient. Située dans la région d’Ad-Dakhiliyah, à la limite des oasis et du désert du Rub‘ al-Khali, la localité d’Adam, où ont été effectuées ces trouvailles, est longtemps restée en dehors des zones explorées par les scientifiques.

C’est pourtant là, au pied du massif montagneux du Jabal Mudhmar, qu’à l’intérieur d’un édifice étudié depuis 2011, les chercheurs ont eu la surprise de découvrir dans une pièce ces carquois en bronze, et leurs flèches… représentés en modèles réduits ! Leur étonnement ne s’est pas arrêté-là. arcs en bronze

En plus de cette panoplie d’armement, ont aussi été exhumés « cinq haches de combat, cinq poignards à pommeau en forme de croissant, une cinquantaine de pointes de flèches », ainsi que cinq arcs complets.

« De tels objets sont totalement inédits : aucun arc en métal n’était connu en Arabie ou au Moyen Orient jusqu’à présent », a expliqué Guillaume Gernez, dans un document du CNRS.

Arcs cérémoniels en bronze (70cm) datant de l’Age du Fer (900-600 av.JC) mis au jour dans le Sultanat d’Oman © Guillaume Gernez/Mission archéologique française en Oman Central 

 

Que peut signifier une telle découverte ?

Selon les archéologues de la mission soutenue par le ministère français des Affaires étrangères et celui omanais du patrimoine et de la culture, « le caractère non utilitaire de la plupart de ces armes pourraient indiquer qu’elles aient été conçues pour être offertes à des divinités guerrières ».

Ce que la présence d’éléments liés à des pratiques cultuelles (débris d’encensoirs, petits serpents* de bronze, etc), tendraient à suggérer. Mais cette découverte soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. De prochaines fouilles archéologiques sont prévues pour tenter de mieux appréhender les raisons pour lesquelles de telles armes en métal ont pu être fabriquées. 

*Dans d’autres parties de la péninsule arabique, des fouilles archéologiques réalisées dans des périodes comparables de l’âge du fer ont mis en évidence l’existence d’habitats fortifiés placés sous la protection d’un dieu incarné sous la forme d’un serpent. Les animaux étaient particulièrement présents dans les cultes préislamiques du panthéon sud-arabique.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Du sang maya au bout des flèches


Des pointes de flèche datant des Mayas qui possèdent encore du sang humain et animal. C’est flèches Maya font partie toute l’histoire de croyance, de sacrifice et autosacrifice de ces peuples
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Du sang maya au bout des flèches

 

Pointes de flèches Maya en obsidienne découvertes sur des sites archéologiques du Péten, au Guatemala. Au fond, la péninsule de Nixtun-Ch'ich. Copyright Nathan Meissner

Pointes de flèches Maya en obsidienne découvertes sur des sites archéologiques du Péten, au Guatemala. Au fond, la péninsule de Nixtun-Ch’ich. Copyright Nathan Meissner

Par Bernadette Arnaud

La découverte de traces de sang humain sur des pointes de flèche au Guatemala témoignerait de la tenue de cérémonies d’autosacrifices chez les anciens Mayas.

 

AUTOSACRIFICE. De très rares traces de sang humain sur deux pointes de flèches en obsidienne (verre volcanique)… voilà ce que des archéologues ont retrouvé parmi cent huit pointes de projectiles recueillis sur cinq sites* mayas de la région des lacs, dans le département du Péten, au nord du Guatemala. L’une d’entre elles aurait pu servir à la pratique du rituel sacré de l’autosacrifice (lire ci-dessous) selon Prudence Rice, professeur émérite, et Nathan Meissner du Centre de Recherche archéologiques de l’université Sud de l’Illinois (Etats-Unis), auteurs de ces travaux publiées dans leJournal of Archaeological Science.

Ces saignées volontaires étaient exécutées sur les doigts, les lobes de l’oreille, la langue…ou les organes génitaux. Elles furent pour les Mayas le sang le plus précieux offert aux dieux pendant près de 2000 ans ! Quant à la seconde pointe, elle été découverte à l’intérieur d’une habitation. L’étude de l’ensemble de flèches d’obsidienne datées de 1400 à 1697 ans de notre ère a également permis d’identifier des résidus de sang animal sur vingt-cinq d’entre elles via des analyses des protéines par immuno-électrophorèse. En particulier ceux de rongeurs, d’oiseaux, de lapins mais aussi de grands félins, animaux au fort pouvoir symbolique dans la religion maya.

Dans les anciennes sociétés mésoaméricaines, l’autosacrifice jouait un rôle religieux crucial.

Nulle part au monde cet acte de sacrifice de soi n’a pris des formes « aussi violentes, douloureuses et sanglantes, ni n’a été plus répandu et fréquent », écrivait en 2012, l’anthropologue français Claude François-Baudez, dans le livre** qu’il avait consacré à ce rituel peu étudié.

Photo : Autosacrifice de la reine K’ab’al, réalisé à l’aide d’une cordelette pleine d’épines lui traversant la langue. © Superstock / SIPA

Le sang recueilli dans des bols était ensuite brûlé dans de grands encensoirs d’où les fumées montaient vers les dieux mêlées à celles d’encens (copal). Ces cérémonies étaient pratiquées à l’aide de pointes d’obsidiennes, mais aussi de poinçons réalisés à partir d’aiguillons de raies, de dents de requin, de jade, d’os de félin ou de rapace… Des cordes étaient parfois passées à travers la langue ou les lobes d’oreilles. Ainsi, sur les célèbres linteaux du site de Yaxchilan, au Chiapas, dépeignant le spectaculaire autosacrifice des souverains, le spectateur peut contempler les saignées royales, dont celle de la Dame K’ab’al Xook (épouse du roi Bouclier Jaguar, 681-742) en train de se passer une cordelette d’épines à travers sa langue !

Des sacrifices très mutilants étaient aussi infligés par les prêtres et dignitaires aux prisonniers et ennemis capturés sur les champs de bataille, comme le montre la célèbre fresque polychrome du site de Bonampak

« Même si les Mésoaméricains n’étaient pas maso, écrit avec humour Claude-François Baudez, ils étaient de grands paranoïaques, toujours débiteurs d’une dette qui ne pouvait jamais s’éteindre ». L’autosacrifice a ainsi été la phase essentielle d’un cycle sans fin de dons et de contre-dons, mélange de sacrifice de soi, d’humiliations et de rédemptions car il fallait non seulement payer pour ses fautes, mais aussi contribuer à rembourser la dette de tout le genre humain ».

Les autosacrifices ont existé chez d’autres peuples d’Amérique, comme les Indiens des Plaines, plus au nord. 

* Les cinq sites mayas : Nixtun-Ch’ich’, Tayasal, Quexil, Ixlu, Zacpeten.

** « La douleur rédemptrice. L’autosacrifice précolombien », par Claude François-Baudez, éditions Riveneuve.

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