Les ruines d’une ancienne caserne découvertes à Rome


Une belle découverte qui va intégrer une station de métro. Pour un visiteur, cet arrêt voudrait sûrement le détour
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Les ruines d’une ancienne caserne découvertes à Rome

 

Le sol des pièces est recouvert de mosaïques.

Le sol des pièces est recouvert de mosaïques.   PHOTO : AP/ALESSANDRA TARANTINO

Les travaux d’excavation pour construire une nouvelle ligne de métro en plein cœur de Rome ont permis de mettre au jour une caserne militaire datant du IIe siècle, une découverte qualifiée d’« exceptionnelle » par les archéologues.

RADIO-CANADA AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE, BBC ET LES ÉCHOS

Le complexe de 39 chambres aurait servi à loger des centaines de soldats de la garde prétorienne de l’empereur Hadrien, qui a régné de 117 à 138.

Certaines des chambres ont encore leurs sols pavés de mosaïques noires et blanches, aux motifs géométriques. Sur certains murs, on peut voir des restes de fresques.

Les archéologues ont aussi retrouvé les squelettes de 13 adultes, des objets en bronze et des pièces de monnaie. La découverte a été effectuée entre novembre et décembre 2015, mais son ampleur n’a été connue que récemment et elle vient tout juste d’être dévoilée au public.

Les vestiges se trouvent à 9 mètres sous le niveau de la rue et couvrent 900 mètres carrés. Le site archéologique sera intégré à la nouvelle station de métro Amba Aradam-Ipponio, qui doit ouvrir dans environ 5 ans, près de la porta Metronia, non loin du Colisée et de la basilique Saint-Jean-de-Latran.

C’est une découverte unique, car il s’agit d’une caserne qui, avec quatre autres, faisait partie d’un complexe militaire couvrant tout le quartier. L’archéologue Rossella Rea

Le site est dans un excellent état de conservation, selon l’archéologue Rossella Rea.

« Dans l’Antiquité, ce quartier était le Champ de Mars où, durant les mois de février et de mars, se célébraient des cérémonies et des fêtes en l’honneur de Mars, le dieu de la Guerre », précise Mme Rea.

C’est dans ce quartier que s’entraînait la cavalerie personnelle de l’empereur, les equites singulares augusti, l’un des corps d’élite de la garde prétorienne. Chaque chambre logeait six soldats, explique Rossella Rea. Elles étaient « plutôt petites, de 4 mètres sur 4 ».

Ossements découverts par les archéologues sur le site de la caserne

Ossements découverts par les archéologues sur le site de la caserne   PHOTO : AP/ALESSANDRA TARANTINO

Un seul couloir de plus de 100 mètres desservant les chambres a été mis à jour, mais « il devait probablement y en avoir au moins trois autres, et sur deux étages », précise l’archéologue romaine.

La caserne aurait été abandonnée au IIIe siècle au moment de la construction du mur d’Aurélien, l’enceinte fortifiée protégeant la Rome antique.

Une « station-musée »

« Nous préserverons le site au maximum dans le cadre de la future station, de telle manière que, en allant prendre le métro, le voyageur puisse surplomber l’ensemble et profiter de la vue », explique l’ingénieur Andrea Sciotti, responsable du chantier.

Un couloir de plus de 100 mètres desservait les 39 chambres.

Un couloir de plus de 100 mètres desservait les 39 chambres.   PHOTO : AP/ALESSANDRA TARANTINO

« Pour nos ouvriers, tomber sur des restes archéologiques, c’est quelque chose d’assez banal, surtout quand on s’approche du centre historique, souligne M. Sciotti. Mais cette fois-là, l’effet a été différent, l’émotion est venue petit à petit, même s’il est vrai que nous, ingénieurs, sommes moins émus que les archéologues ».

La construction de la ligne de métro C, comportant 30 stations, a commencé en 2007, avec un budget de 4,4 milliards de dollars. Le projet a connu d’importants dépassements de coûts et des retards. Des dizaines de changements ont dû être apportés au tracé, notamment en raison de découvertes archéologiques – plutôt fréquentes au centre de Rome. Le projet a aussi souffert des scandales de corruption et de batailles juridiques entre entrepreneurs et autorités.

Les travaux de la ligne C du métro romain ont conduit à la découverte de ruines d’une ancienne caserne militaire datant du 2ème siècle.

PHOTO : ALESSANDRA TARANTINO

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