Impression en 3D d’un cœur en silicone


On cherche à remplacer le manque de donneurs de coeur pour les transplantations cardiaque. Déjà le coeur artificiel Carmat a fait beaucoup de progrès. En Suisse, ils ont réussi presque à fabriquer un coeur avec l’imprimante 3D, mais il faut encore améliorer le prototype avant de penser à des essais cliniques
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Impression en 3D d’un cœur en silicone

 

 

coeur en silicone

Le cœur en silicone, imprimé en 3D, ressemble à l’organe humain et pompe le sang de la même manière.

ZURICH HEART

Sylvie Riou-Milliot

Spécialiste santé au magazine Sciences et Avenir

Des chercheurs suisses sont parvenus à concevoir un cœur en silicone à l’aide d’une imprimante 3D qui, pour l’instant, ne peut battre que durant trente minutes.

CARDIOLOGIE. C’est un cœur doux qui bat (presque) comme celui d’un être humain. Les chercheurs du laboratoire de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ ) viennent d’avoir recours à l’impression 3D pour imprimer un cœur 100 % en silicone.

Ce prototype comporte deux ventricules, gauche et droit, comme dans un véritable cœur humain. Mais les deux cavités ne sont pas, comme dans la réalité, séparées par une paroi, le septum. Les ingénieurs ont conçu une chambre supplémentaire qui joue le rôle de l’incontournable pompe, nécessaire à la propulsion du sang vers le restant du corps. Pour cela, un dispositif gonflable permet, selon la quantité d’air mise sous pression, de gonfler ou de dégonfler la chambre.

26 millions de personnes à travers le monde souffrent d’insuffisance cardiaque

Affichant un poids de 390 grammes et un volume de 679 cm3, des valeurs très proches des dimensions humaines, “il s’agit d’ un monobloc en silicone”, explique dans le communiqué de l’EPFZ  son développeur, NIcholas Cohrs, étudiant en doctorat qui a travaillé avec Anastasios Petrou.

 

Mais attention, pas d’emballement, ce modèle n’est absolument pas prêt pour une implantation chez l’humain. Car si la ressemblance anatomique avec un cœur humain est parfaite et s’il est trois fois plus léger que celui développé par la société de biotechnologie française Carmat, ce cœur siliconé a encore des progrès à faire. Il ne résiste en effet qu’à 3000 battements, soit à environ 30 minutes de fonctionnement !

Forte de cette première étape de faisabilité franchie avec succès, l’équipe zurichoise va donc devoir poursuivre ses travaux et tenter d’en améliorer nettement les performances. La course vers le cœur artificiel parfait sera rude, car ‘autres travaux sont en cours, le plus avancé dans les essais cliniques restant celui développé en France par Carmat.

 Aujourd’hui, 26 millions de personnes à travers le monde souffrent d’insuffisance cardiaque et les donneurs sont peu nombreux. 

https://www.sciencesetavenir.fr/

Le Saviez-Vous ► Quinze mythes sur le cœur


Peut-on vivre sans coeur? Doit-on tousser si une crise cardiaque survient ? Les maladies du coeur sont-ils des maladies des temps modernes ? Et bien d’autres questions qui sont souvent fausses ou une partie vraie
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Quinze mythes sur le cœur

Par Sarah Laîné – Le 14/08/2015

Il est indispensable à la vie et symbolise le sentiment le plus noble : Le Figaro passe à l’épreuve de la médecine 15 idées reçues autour du coeur.

1) Les maladies cardiaques épargnaient nos ancêtres

Une équipe internationale de scientifiques a examiné au scanner les corps de 137 momies couvrant près de quarante siècles. Les analyses publiées en 2013 ont permis de révéler que les hommes sont touchés par l’athérosclérose depuis au moins 4 000 ans. Un tiers des momies présentait en effet des artères obstruées par des dépôts de graisse. Responsable de l’infarctus ou de l’attaque cérébrale, l’athérosclérose ne serait donc pas uniquement une maladie de notre monde moderne. L’âge serait en fait le premier facteur de risque, même si la sédentarité, le tabac, le diabète, l’obésité ou encore la «malbouffe» favorisent la survenue de cette maladie. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré l’influence du mode de vie sur les maladies cardiaques.

2) On peut vivre sans cœur

En 2009, Jakub Halík, un Tchèque de 38 ans est décédé après avoir vécu six mois sans cœur: un record mondial. Victime d’une tumeur cardiaque très rare, les médecins avaient dû remplacer l’organe malade par un cœur artificiel constitué de deux pompes mécaniques. Plus récemment, le premier patient français transplanté avec un cœur artificiel autonome a vécu 75 jours. Le 5 novembre dernier, la société Carmat annonçait que le deuxième patient, opéré début septembre au CHU de Nantes, se «portait très bien».

3) Le cœur brisé est juste une figure littéraire

Crédit photo: Flickr/suez92

Crédit photo: Flickr/suez92

Un accident, la perte d’un être cher ou tout autre traumatisme psychologique important peut vous briser le cœur, au sens propre du terme. Le «syndrome des cœurs brisés», «faux infarctus de stress» ou encore «syndrome de tako-tsubo» est une réelle pathologie cardiaque, qui peut survenir après un choc émotionnel ou physique violent. Les symptômes cliniques miment ceux d’un infarctus. Certaines régions du muscle cardiaque ne se contractent plus normalement suite à une trop forte libération de catécholamines, les hormones du stress. Touchant principalement les femmes, cette maladie présente généralement une évolution favorable. La plupart des patients retrouvent un état de santé normal après trois à six mois de traitement.

4) Tousser permet d’échapper à une crise cardiaque

Depuis quelques années, une fausse information circule sur les réseaux sociaux: il serait possible d’échapper à une crise cardiaque en toussant vigoureusement lors de l’apparition des symptômes. La solution semble simple, mais elle n’est basée sur aucune étude scientifique. Bien au contraire, lors de la survenue d’un infarctus, se mettre à tousser violemment peut entraîner une dépense d’énergie défavorable. En cas de douleur thoracique persistante, souvent associée à une sensation de malaise, l’unique bon réflexe est donc d’appeler les urgences

5) Se laver les dents n’a rien à voir avec le cœur

Crédit photo: Flickr/Stan Olliff

Crédit photo: Flickr/Stan Olliff

Plusieurs études ont démontré les liens entre la santé bucco-dentaire et la santé cardiaque. En 2011, des travaux menés par des cardiologues taïwanais sur plus de 100 000 patients ont permis de montrer que se faire régulièrement détartrer les dents (au moins une fois par an) permet de réduire de 24 % le risque d’attaque cardiaque et de 13 % celui d’attaque cérébrale, comparé à des personnes qui n’ont jamais reçu de soins dentaires. En 2013, une nouvelle étude américaine a pour la première fois fourni une explication. Selon les chercheurs, les bactéries dentaires pourraient contribuer à la formation de plaques (athérome) sur la paroi des artères. Or l’athérosclérose est responsable de la grande majorité des cas d’accidents cardiovasculaires.

6) L’insuffisance cardiaque n’est pas mortelle

L’insuffisance cardiaque touche près d’un million de personnes en France. Elle est la troisième cause de décès par maladie cardio-vasculaire, derrière les accidents vasculaires cérébraux et les infarctus. Elle concerne en quasi-totalité les personnes âgées de plus de 65ans. En 2013, des chercheurs français ont publié une étude montrant que la mortalité par insuffisance cardiaque avait diminué de 30% entre 2000 et 2010, avec 23882 décès recensés en 2010. Des résultats très encourageants. Néanmoins, malgré une meilleure prise en charge, cette pathologie demeure toujours de mauvais pronostic et reste une cause fréquente d’hospitalisation chez les personnes âgées (200000 courts séjours en 2008).

7) On ne peut pas faire l’amour quand on est cardiaque

Le sexe et les maladies cardiaques font-ils bon ménage? Oui, selon les experts de l’American Heart Association. Selon leurs conclusions publiées en 2012, l’activité sexuelle est tout à fait permise en l’absence de symptômes et sous réserve de respecter certains délais en cas d’accidents cardio-vasculaires ou d’opération chirurgicale.

«Le risque absolu d’être victime d’un accident cardio-vasculaire pendant un rapport sexuel est minime», rassurent les cardiologues.

Ainsi, l’activité sexuelle est par exemple la cause de moins de 1% de tous les infarctus aigus. Néanmoins, les médecins encouragent un exercice physique régulier et la rééducation cardio-vasculaire pour faciliter la reprise d’une activité sexuelle.

8) Le cancer du cœur n’existe pas

Bien qu’extrêmement rares, les cancers du cœur existent bel et bien. De manière générale, les tumeurs se développent suite à la multiplication anarchique des cellules. Or les cellules musculaires du cœur sont incapables de se diviser (les divisions se font avant la naissance). Cette caractéristique particulière offre donc une certaine protection au cœur contre le cancer. Cependant, de rares tumeurs peuvent se développer sur l’enveloppe du cœur (péricarde) ou bien dans le tissu conjonctif au niveau des oreillettes, car ils ne sont pas constitués de cellules cardiaques. La plupart des cancers qui affectent le cœur sont en fait des métastases, des cellules tumorales provenant d’autres organes déjà affectés.

9) La grippe favorise l’infarctus

Crédit photo: Flickr/William Brawley

Crédit photo: Flickr/William Brawley

En 2013, une étude australienne a évalué à 45% la diminution du risque d’infarctus du myocarde chez les personnes de plus de 40 ans vaccinés contre la grippe saisonnière. Si l’augmentation des cas d’infarctus pendant la saison grippale est observée depuis plusieurs décennies, l’impact du virus de la grippe sur les accidents cardiaques n’a jamais été clairement établi. Les résultats australiens sont donc à prendre avec précaution. D’autres études de plus grande ampleur sont ainsi nécessaires pour mieux comprendre ce phénomène. Notons néanmoins que le virus grippal peut atteindre le cœur et provoquer une myocardite. Le muscle cardiaque peut alors se contracter de manière anormale ou se dilater et provoquer une insuffisance cardiaque.

10) Le mariage est bon pour le cœur

Selon une équipe de chercheurs américains, les personnes mariées ont moins de risque de développer des maladies cardiovasculaires que les célibataires, les veufs ou les divorcés. Femmes ou hommes, les personnes mariées ont 5% de risques en moins qu’un célibataire, toutes maladies cardio-vasculaires confondues. Les résultats étaient plus marqués pour les couples les plus jeunes. Faut-il pour autant vous précipiter à la mairie? Non, car un mauvais mariage peut être source de stress conjugal, qui serait plus délétère qu’un célibat serein.

11) L’animal dont le cœur bat le plus vite est le moineau

Dans le règne animal, la fréquence cardiaque est inversement corrélée à la taille. Ainsi, plus un animal est petit, plus son cœur bat vite et plus il respire vite, car ses besoins en oxygène sont plus importants. C’est ainsi que le cœur de la baleine grise bat neuf fois par minute! Tandis que la fréquence cardiaque du colibri peut aller jusqu’à 1 200 pulsations par minute, un record égalé par certaines espèces de musaraignes. Des données qui font de cet oiseau et de ce rongeur les animaux dont le cœur bat le plus vite. Celui du moineau, quant à lui, peut atteindre 600 battements par minute.

12) On doit aux anciens l’expression «apprendre par cœur»

Crédit photo: Flickr/CollegeDegrees360

Crédit photo: Flickr/CollegeDegrees360

Dans l’Antiquité, Aristote considérait le cœur comme étant le siège de l’intelligence et du bon sens. Ce n’est qu’au Moyen Âge que naît l’expression «souper ou dîner par cœur». Ce qui signifiait alors «se passer de manger», en faisant appel à son imagination, à sa mémoire face à son estomac vide. L’expression «connaître par cœur» apparaît quant à elle pour la première fois au XVIe siècle sous la plume de Rabelais qui fait référence au «savoir par cœur». Malgré la découverte de la réelle fonction cardiaque par le médecin William Harvey au XVIIe siècle, l’expression a perduré jusqu’à aujourd’hui.

13) Les crises cardiaques surviennent plutôt le matin

Selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Fribourg, en Suisse, la probabilité de mourir d’un arrêt cardiaque varie au cours d’une journée. Le rythme de notre cœur est en effet régulé par notre horloge interne. Si cette dernière se dérègle – ce qui arrive plus fréquemment avec l’âge -, cela peut perturber le rythme, voire même provoquer l’arrêt du cœur. Or ce type d’événement survient clairement plus souvent le matin au réveil et le soir, selon les cardiologues. Des médecins canadiens ont par ailleurs montré que le travail de nuit augmente le risque de crise cardiaque, les horaires nocturnes perturbant de fait l’horloge biologique.

14) On ne retrouve jamais toutes ses capacités après un infarctus

Chaque année, on compte près de 120 000 infarctus du myocarde en France. Ces arrêts cardiaques sont responsables de 18 000 décès annuels. Mais le pronostic s’est largement amélioré, si bien que la mortalité post-infarctus à 30 jours a diminué de 68 % au cours de ces quinze dernières années. Les victimes sont également mieux prises en charge après leur accident. Grâce à la réadaptation physique, les patients peuvent non seulement retrouver toutes leurs capacités, mais elles peuvent même les améliorer. La reprise d’une activité sportive doit se faire progressivement. Avec une alimentation plus équilibrée, la réadaptation physique permet ainsi de diminuer le risque de récidive de moitié.

15) Soulever des poids et des haltères favorise l’hypertension

Crédit photo: Flickr/Damien Bidaine

Crédit photo: Flickr/Damien Bidaine

Bien pratiquée, la musculation ou toute autre activité physique d’endurance diminue la tension chez les personnes hypertendues. Bien sûr, comme lors de toute pratique d’un exercice physique, la tension augmente lorsque l’on soulève des poids, mais cette activité ne peut être à l’origine d’une hypertension sur le long terme. En revanche, chez les patients hypertendus, ce type d’activité doit être encadré et modéré. Il est ainsi conseillé de ne pas soulever l’équivalent de plus de 50 % du poids maximal, de faire des mouvements complets (sans marquer d’arrêt) et de ne pas bloquer sa respiration. Enfin, il est préférable d’y associer une activité physique d’endurance (vélo, natation, course à pied, marche…).

http://sante.lefigaro.fr/

Mort du deuxième patient porteur d’un cœur artificiel


Des essais cliniques sur des prothèses cardiaques sur des malades gravement atteint qui sans cette innovation, ils ne pourraient vivre quasi normalement. Malgré la mort des deux premiers patients dont un n’a durer que 74 jours et l’autre à vécu 9 mois, je pense que les médecins sont sur la bonne voie et comme ont dit Paris ne s’est pas fait en un jour
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Mort du deuxième patient porteur d’un cœur artificiel

Carmat a reçu en septembre 2013 le feu vert des autorités françaises pour réaliser les premières implantations de son cœur artificiel en France. AFP/FRANCK FIFE

Il menait une « vie normale », avaient assuré les équipes médicales en janvier. Le deuxième patient porteur d’un cœur artificiel conçu par la société Carmat est mort le 2 mai, a annoncé l’entreprise lundi 4 mai.

Ce patient de 68 ans en insuffisance cardiaque terminale avait reçu la pompe cardiaque, imaginée par le professeur Alain Carpentier, au cours d’une intervention pratiquée au CHU de Nantes le 5 août 2014 par l’équipe du professeur Daniel Duveau, et avait quitté l’hôpital le 2 janvier.

Selon le professeur Carpentier, le patient était rentré chez lui, dès qu’il avait pu « disposer d’une autonomie complète », notamment « gérer lui-même » un « appareillage portable » de trois kilos comprenant les deux batteries d’approvisionnement en électricité du cœur artificiel et un boîtier de contrôle.

« Dispositif extrêmement innovant »

Il a été hospitalisé dans la soirée du 1er mai dans le même établissement à la suite d’une « insuffisance circulatoire », se traduisant vraisemblablement par un état de choc.

Le patient a d’abord été placé sous assistance cardio-respiratoire en unité de soins intensifs après que l’équipe médico-chirurgicale avait constaté une « dérive fonctionnelle de la prothèse », selon les termes du communiqué de la société Carmat.

 Cela laisse supposer que la prothèse qui fonctionnait jusque-là très bien depuis près de neuf mois, permettant à ce patient lourdement atteint de retourner chez lui et de reprendre des activités, a connu un problème ne permettant plus d’assurer correctement le rôle de pompe cardiaque.

L’équipe médico-chirurgicale a ensuite pris la décision de remplacer la prothèse et a procédé à l’implantation d’un nouveau cœur artificiel le 2 mai.

La circulation sanguine a été rétablie, mais « des complications polyviscérales post-opératoires [en clair une défaillance des organes vitaux] se sont installées », entraînant le décès du patient dans l’après-midi.

« Nous nous associons à la douleur des proches du patient et souhaitons rendre hommage à ce dernier qui a vécu près de neuf mois avec sa prothèse cardiaque en menant une vie quasi normale auprès des siens. Cet événement est à situer dans le contexte de la phase d’essai de faisabilité d’un dispositif extrêmement innovant pour les malades souffrant d’insuffisance cardiaque terminale. La société reste résolument confiante dans la capacité de la prothèse et renouvelle l’engagement total de ses équipes dans ce sens », a déclaré Marcello Conviti, directeur général de Carmat.

« Troisième patient implanté »

Le communiqué de Carmat précise que la société analyse actuellement les données de la prothèse « dans le respect du protocole de l’essai clinique, afin d’identifier les causes possibles du décès et d’assurer des conditions de sécurité maximale pour le troisième patient implanté ».

La pose de ces prothèses a eu lieu dans le cadre d’un essai clinique, autorisé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour cinq patients en insuffisance cardiaque terminale dont le pronostic vital était menacé.

Le premier patient ayant bénéficié d’une implantation de ce dispositif était Claude Dany, 76 ans. L’intervention avait eu lieu le 18 décembre 2013 à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris. Le patient était décédé 74 jours après la pose du cœur artificiel.

Pour la deuxième opération, les équipe médicales avaient « choisi un malade plus jeune, aux fonctions rénales et hépatiques encore peu atteintes, et avec une bonne fonction pulmonaire », avait indiqué le professeur Carpentier, précisant que des « ajustements » avaient été effectués sur le fonctionnement de la prothèse.

La société Carmat avait annoncé le 28 avril qu’un troisième cœur artificiel avait été implanté le 8 avril par l’équipe de l’hôpital Georges-Pompidou de Paris. 

http://www.lemonde.fr/

Cœur artificiel Carmat : "Je me suis senti revivre"


Des essais de coeur artificiel continue à être étudié chez des patients en Europe qui sont en phase terminale. Il semble que cela soit très prometteur pour l’avenir et ainsi permettre de sauver des vies sans avoir recours aux dons d’organe
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Cœur artificiel Carmat : « Je me suis senti revivre »

 

Un coeur artificiel Carmat photographié le 24 septembre 2009 à Vélizy. (c) Afp

Un coeur artificiel Carmat photographié le 24 septembre 2009 à Vélizy. (c) Afp

Dans un long entretien accordé au JDD, le deuxième patient à avoir bénéficié de la prothèse de cœur intégral développée par Carmat se confie sur son second souffle, et son activité physique presque retrouvée.

Le deuxième patient ayant reçu un coeur artificiel Carmat, implanté le 5 août 2014, s’est confié au Journal du dimanche, assurant notamment s’être « senti revivre » dès le jour de l’opération. Cet homme de 69 ans, qui préfère rester anonyme car il « ne (veut) pas être une bête curieuse », dit « avoir tout à fait récupéré ». Opéré le 5 août 2014 à Nantes, il est rentré chez lui le 2 janvier.

« Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. Je garde mon équilibre. Je ne suis pas dérangé. Je n’y pense même pas. Je fais comme autrefois », raconte le deuxième patient, un ancien commercial père de deux enfants et quatre fois grand-père. « En fait, pratiquement dès le jour où j’ai été opéré je me suis senti revivre. C’était assez formidable car j’ai senti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie », poursuit-il dans ce long entretien.

Ne pas oublier de charger les batteries »…

Le nouveau coeur, qui fonctionne avec des batteries d’approvisionnement, »on arrive à l’oublier facilement ». Toutefois, « il ne faut pas oublier de charger les batteries », précise le patient. « Pour cela je tiens un tableau dans lequel je note les heures et les changements, pour vérifier qu’elles tiennent comme il faut. Ce n’est pas compliqué » indique cet homme qui fait l’objet d’un suivi médical régulier avec un rendez-vous hebdomadaire à l’hôpital. « Quasiment depuis le début, je n’ai pas l’impression de porter quelque chose d’étranger. Ce cœur, c’est moi. Il est devenu moi », assure celui qui s’est fixé comme horizon « vingt ans après l’opération ». « Etre centenaire, s’il y a moyen, pourquoi pas ? »

LIREVIDEO. Comment fonctionne précisément le cœur Carmat ?

Le professeur Daniel Duveau, le chirurgien qui a réalisé l’opération au CHU de Nantes, a précisé sur BFMTV que le patient pratiquait même le vélo depuis son retour chez lui et non plus seulement le vélo d’appartement comme il le faisait à l’hôpital après l’intervention.

« Cela a été une grande surprise pour nous. Nous lui avions bien sûr prescrit de faire du vélo d’appartement pour sa rééducation », a confié le chirurgien à la chaîne de télévision. Il rapporte que lors d’une visite, le greffé a dit aux médecins, interloqués : « Vous dites ‘vélo d’appartement’ ? Non, je fais du vrai vélo ! Mais je fais attention dans les côtes. »

De nouvelles implantation à venir

Le président de Carmat, la société qui a conçu et développé le cœur artificiel implantable, Jean-Claude Cadudal avait confié en février son « besoin d’avoir plusieurs patients implantés » pour disposer de données valables sur le plan statistique mais n’a pas voulu révéler si d’autres interventions avaient été menées depuis les deux premières rendues publiques.

Le cœur Carmat est actuellement dans la première des deux phases d’essais cliniques prévues avant une homologation et commercialisation de l’appareil dans l’Union européenne.

Cette première phase prévoit l’implantation sur un total de quatre patients afin de « tester la sécurité de la prothèse » et évaluer la survie des malades.

Les personnes implantées sont toutes des malades du cœur en phase terminale de leur maladie.

La deuxième phase prévoit l’implantation du coeur artificiel sur « une vingtaine de patients » pour examiner en plus de la survie « des aspects plus qualitatifs d’efficacité », de « qualité de vie » et de « confort du patient », selon cette société française cotée à la bourse de Paris.

Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans, Claude Dany, mais ce dernier avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l’arrêt inopiné de la machine.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Décès du premier porteur d’un coeur artificiel autonome


Même si cet homme est mort, il a eu droit a un sursit et a pu faire avancer la science en santé cardiaque. Bien sûr, il y aura des ajustements autant par la façon de faire, que l’appareil lui-même, mais c’est un pas en avant. Juste espérer que le coût baissera dans les années à venir pour que ce ne sont pas juste les riches qui en profitent
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Décès du premier porteur d’un coeur artificiel autonome

 

Un employé de la compagnie Carmat travaille sur... (Photo FRANCK FIFE, Archives AFP)

Un employé de la compagnie Carmat travaille sur un coeur artificiel connecté à une machine simulant le système circulatoire du corps humain, en 2009.

PHOTO FRANCK FIFE, ARCHIVES AFP

LISABETH ZINGG
Agence France-Presse
PARIS

Le malade de 76 ans qui avait bénéficié de la première implantation d’un coeur artificiel autonome conçu par la société française Carmat est décédé dimanche à Paris, 75 jours après avoir reçu cette prothèse cardiaque porteuse de grands espoirs pour des patients ne pouvant bénéficier d’une greffe.

 

Le coeur artificiel bioprothétique Carmat

PHOTO FRANCK FIFE, AFP

«Soixante-quinze jours après l’implantation du premier coeur artificiel bioprothétique Carmat chez un homme de 76 ans souffrant d’une insuffisance cardiaque terminale, le malade est décédé le 2 mars 2014», a annoncé lundi l’Hôpital européen Georges-Pompidou.

L’établissement a rendu hommage à ce patient en fin de vie qui «pleinement conscient de l’enjeu, a, par sa confiance, son courage et sa volonté, apporté une contribution mémorable aux efforts engagés par les médecins pour lutter contre une maladie en pleine évolution».

Souffrant d’insuffisance cardiaque terminale, le patient dont l’identité n’a pas été rendue publique, avait été choisi pour recevoir le premier coeur artificiel autonome Carmat pour pallier la pénurie de coeurs à greffer mais aussi apporter une solution aux contre-indications à la transplantation.

Des coeurs artificiels sont implantés dans le monde depuis une dizaine d’années mais il s’agissait de machines temporaires, posés dans l’attente d’une greffe.

En outre, jusqu’à présent la mise en place de «coeurs artificiels» devaient être accompagnées de traitements anti-coagulation lourds, ce qui avait pour gros inconvénient d’accroître fortement les risques d’hémorragies. L’espoir avec Carmat est précisément de se passer de tels traitements.

L’intervention qui avait duré une dizaine d’heures avait été réalisée le 18 décembre dernier dans le service du Pr Jean-Noël Fabiani, sous la direction du Pr Alain Carpentier, concepteur du projet.

Prothèse high tech et coûteuse

Peu après l’intervention, le Pr Fabiani avait souligné le caractère innovant de la prothèse Carmat, « un coeur artificiel total, biologique et définitif», capable de remplacer totalement la pompe cardiaque.

Il soulignait également qu’il était «totalement biologique à l’intérieur», une caractéristique essentielle pour éviter que le sang – comme il le fait sur des surfaces étrangères, non biologiques – ne forment des caillots.

Aucune réaction n’a pu être immédiatement obtenue auprès de la société Carmat, cotée en bourse, qui avait annoncé dès le 20 décembre que plusieurs autres implantations auraient lieu prochainement à Paris et en province.

Cette première phase destinée à «tester la sécurité de la prothèse» et portant sur un total de quatre patients, devait être suivie par une deuxième phase, avec une vingtaine de patients, focalisée sur des «aspects qualitatifs d’efficacité» de la prothèse conçue pour durer «au moins cinq ans».

Mais tous les patients en insuffisance cardiaque ne pourront pas en bénéficier. Cet appareil de 900 grammes, plus lourd qu’un coeur humain (300 g), ne peut pour l’instant être implanté que chez des personnes corpulentes : il est compatible avec 70% des thorax des hommes et 25% de ceux des femmes.

Autre obstacle, le prix. Ce coeur high-tech coûte environ 160 000 euros (soit 244 300 $CAN), autant qu’une greffe et ses suites opératoires. Seuls les plus fortunés, sauf si la Sécurité sociale le rembourse, pourront se l’offrir.

Dans son communiqué, l’hôpital Georges Pompidou relève que les causes du décès du patient de 76 ans «ne pourront être connues qu’après l’analyse approfondie des nombreuses données médicales et techniques enregistrées».

Mais il souligne également «l’importance des premiers enseignements» que les médecins impliqués ont pu tirer de cette expérience «concernant la sélection du malade, le suivi postopératoire, le traitement et la prévention des difficultés rencontrées».

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