Le Canada inquiet des projets de forage dans l’Arctique


Donald Trump pourrait demander une étude pour savoir l’impact sur l’environnement pour l’exploitation pétrolière et gaz aux frontières d’Alaska. Ce territoire est fragile et des autochtones en dépendent. Le caribou est une source importante de leur alimentation et ils pourraient en subir les conséquences. Sachant ce que le Président des États-Unis pensent de l’environnement, c’est à craindre pour les Premières Nations.
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Le Canada inquiet des projets de forage dans l’Arctique

Des caribous errent dans la toundra du Nunavut,... (Photo NATHAN DENETTE, archives La Presse canadienne)

Des caribous errent dans la toundra du Nunavut, en mars 2009.

PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

BOB WEBER
La Presse Canadienne

 

Le gouvernement du Canada, deux territoires et plusieurs Premières Nations expriment leurs préoccupations aux États-Unis au sujet du projet d’ouvrir les aires de mise bas d’une importante harde transfrontalière de caribous au forage, malgré les accords internationaux visant à la protéger.

Le ministère fédéral de l’Environnement affirme dans une lettre à l’établissement de l’Alaska du Bureau de la gestion du territoire des États-Unis (BLM) que le Canada est « préoccupé par les effets transfrontaliers potentiels de l’exploration et de l’exploitation du pétrole et du gaz dans la réserve faunique nationale de l’Arctique sur la plaine côtière de l’Alaska ».

Le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont fait état de préoccupations similaires au moment où l’administration du président des États-Unis, Donald Trump, envisage d’étudier l’impact sur l’environnement de la vente de baux d’exploration dans la plaine riche en ressources écologiques.

La lettre des Territoires du Nord-Ouest à l’administration américaine souligne qu’« une grande partie de la faune qui habite le refuge se trouve aussi en territoire canadien ».

Elle ajoute que la conservation de ces ressources transfrontalières communes est très importante pour les groupes autochtones.

La harde de la Porcupine est l’une des rares populations de caribous en santé dans le Nord et une ressource cruciale pour les peuples autochtones.

Le Canada affirme que le caribou est couvert par l’un des quatre accords internationaux – dont deux sur les ours polaires et un sur les oiseaux migrateurs -, qui engagent les États-Unis à préserver l’écosystème dans la région. Au moins trois notes diplomatiques ont été échangées entre les deux pays sur la question.

L’interlocuteur américain a changé

Le Canada veut des garanties des États-Unis sur le contenu de l’étude environnementale. Les Territoires du Nord-Ouest demandent que des audiences soient organisées au sein des communautés autochtones du Canada dont la survie est liée à celle du troupeau.

Ce sera difficile, a déclaré Bobbi Jo Greenland Morgan, responsable du conseil tribal des Gwich’In.

« Nous ne traitons pas avec le même gouvernement que nous avons eu au cours des 30 années précédentes », a-t-elle souligné.

En décembre, les États-Unis ont publié un projet d’étude d’impact sur l’environnement pour la vente de baux avec une période de consultation publique jusqu’au 11 février.

Les enjeux sont importants pour l’étroite bande de terre qui borde la côte centrale de l’Alaska. Le troupeau de Porcupine s’élève à 218 000 têtes et est en croissance. Mme Greenland Morgan a fait valoir que ces animaux constituent une source de nourriture régulière pour son peuple.

« Nous mangeons probablement [du caribou] au moins une ou deux fois par semaine », a-t-elle indiqué.

Le caribou adulte peut coexister avec des activités industrielles, mais des scientifiques ont montré que l’animal évitait toute perturbation sur ses aires de mise bas.

« Le Canada est particulièrement préoccupé par le fait que l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz affecteraient de manière négative le succès à long terme de la reproduction de la harde de caribous de la Porcupine », indique la lettre du gouvernement fédéral.

Les États-Unis sont conscients de cette possibilité.

« Les impacts potentiels, en particulier ceux liés aux changements dans la répartition des mises bas et la survie des petits, devraient être plus intenses pour la harde de caribous de la Porcupine en raison de leur absence d’exposition préalable aux champs pétroliers », indique le document.

Il souligne également l’importance du troupeau pour les Premières Nations du Canada.

« Ces communautés canadiennes seraient parmi les plus susceptibles de subir des impacts indirects », souligne le document.

Craig Machtans, du Service canadien de la faune, représente le Canada au sein d’un comité international qui gère le troupeau de Porcupine. Il a affirmé entretenir de bonnes relations avec son homologue en Alaska, tout en ajoutant que les liens ne sont plus ce qu’ils étaient.

Le représentant américain venait auparavant du Service de la pêche et de la faune. Le membre actuel provient du département de l’Intérieur.

« Il a un mandat différent, a dit M. Machtans. Je ne suis pas sûr que ce soit la même relation. »

Des représentants d’Affaires mondiales Canada affirment que les États-Unis respectent l’accord conclu sur la harde de caribous de la Porcupine. Des responsables américains n’étaient pas disponibles pour commenter le dossier en raison de la paralysie partielle du gouvernement fédéral.

Momies : un caribou et un loup de l’âge de glace retrouvés très bien conservés


Trouver des momies bien conservées de l’époque glacière sont très rare. Le loup et un caribou ont été retrouvés au Yukon au Canada, ils auraient vécu entre 50.000 et 80.000 années. Probablement, les tissus conservés depuis l’âge glaciaire seraient les plus vieux à ce jour.
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Momies : un caribou et un loup de l’âge de glace retrouvés très bien conservés

 

 

Deux momies ont été retrouvées par des mineurs dans le Yukon (Canada). Ici, celle du jeune loup, qui est la plus complètement conservée. © Gouvernement du Yukon

Deux momies ont été retrouvées par des mineurs dans le Yukon (Canada). Ici, celle du jeune loup, qui est la plus complètement conservée. © Gouvernement du Yukon

Nathalie Mayer
Journaliste

 

Trouver des fossiles et des os datant de la dernière période glaciaire, cela n’est pas rare, mais lorsqu’il s’agit d’animaux momifiés, c’est exceptionnel. Un caribou et un loup ont ainsi été découverts au Canada en excellent état de conservation. Ils présentent des poils, de la peau et des tissus musculaires.

Le Yukon est un territoire du nord-ouest du Canada à la frontière avec l’Alaska. À la toute fin du XIXe siècle, il a connu une véritable ruée vers l’or. On y exploite encore quelques mines. Mais ce n’est pas pour avoir extrait quelques grammes du précieux métal que des mineurs de cette région font aujourd’hui sensation. En 2016, certains d’entre eux ont en effet trouvé là des restes d’animaux momifiés très bien conservés : un caribou, d’une part, et un jeune loup, d’autre part.

La momie de ce jeune loup est spectaculaire.

Des os et des fossiles datant de la dernière période glaciaire sont régulièrement découverts dans le Yukon. Les carcasses momifiées, en revanche, se révèlent beaucoup plus rares. 

« À notre connaissance, il s’agit du seul loup momifié datant de la dernière période glaciaire jamais découvert. Et il est spectaculaire avec ses petites pattes, sa queue et sa lèvre relevée qui laisse apparaître ses dents », s’enthousiasme Grant Zazula, un paléontologue local.

Selon les scientifiques, ces momies auraient entre 50.000 et 80.000 ans. Un âge qui rend à peine croyable leur état de conservation. Car les tissus musculaires, la peau et même la fourrure des deux animaux semblent avoir traversé les âges sans subir les affres du temps.

« Ce sont probablement les plus anciens tissus mous momifiés que nous ayons jamais découverts », explique Grant Zazula.

Des conditions de conservation favorables

L’état de conservation du jeune loup est tel que le mineur qui l’a découvert a d’abord cru avoir trouvé le corps d’un chien récemment mort. Le corps est entier, contrairement à celui du caribou, dont il manque l’arrière-train. Selon les vétérinaires qui ont étudié le jeune loup, celui-ci n’était pas âgé de plus de 8 semaines au moment de sa mort.

Le secret de cette surprenante conservation résiderait — outre la période glaciaire — dans la couche de cendres dans laquelle les momies ont été retrouvées. Ces cendres volcaniques datant de quelque 80.000 ans auraient aidé à isoler les restes de ces deux animaux et à les préserver de la décomposition. L’intelligence des mineurs, qui ont rapidement contacté les scientifiques, a fait le reste.

Ces pièces sont aujourd’hui exposées au centre culturel Dänojà Zho de Dawson City et elles seront ensuite intégrées à une exposition du Centre d’interprétation Beringia de Whitehorse, capitale du Yukon. Parallèlement, des analyses ADN sont notamment en cours afin d’en apprendre un peu plus sur ces deux animaux, mais aussi sur leur régime alimentaire et, plus largement, sur l’environnement dans lequel ils vivaient.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Les momies incroyablement bien conservées d’un caribou et d’un loup ont été retrouvées dans le territoire du Yukon, au Canada.
  • Il s’agirait des plus anciens tissus mous momifiés ayant jamais été découverts.
  • La momie de loup serait la seule connue datant de la dernière période glaciaire.

https://www.futura-sciences.com/

Le caribou et le papillon monarque «en voie de disparition» au Canada


Le caribou, un animal sauvage emblématique du grand Nord dans l’Arctique Canadien qui voit son territoire dépérir par l’homme, les changements climatiques risque malheureusement de disparaitre, tout comme les papillons monarque qui voyage hiberne au Mexique l’hiver et migre vers les États-Unis et Canada au printemps qui souffrent de l’activité humaine
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Le caribou et le papillon monarque «en voie de disparition» au Canada

 

«Les caribous sont malheureusement très sensibles aux perturbations... (PHOTO MARK BRADLEY, FOURNIE PAR PARCS CANADA)

«Les caribous sont malheureusement très sensibles aux perturbations humaines, et nous dérangeons le caribou de plus en plus», avancent des experts.

PHOTO MARK BRADLEY, FOURNIE PAR PARCS CANADA

 

Agence France-Presse
OTTAWA

La population de caribous du Canada a atteint des niveaux «historiquement bas», en particulier dans l’est de l’Arctique où il a été classé lundi en «voie de disparition», tout comme l’emblématique papillon monarque, selon un comité d’experts scientifiques.

«Les caribous sont malheureusement très sensibles aux perturbations humaines, et nous dérangeons le caribou de plus en plus. Ces facteurs de stress semblent interagir de manière complexe avec le réchauffement rapide dans le Nord», a résumé Justina Ray dans un rapport du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (Cosepac).

Le caribou «fait l’objet de déclins alarmants», de «nombreuses hardes nordiques ont maintenant atteint des niveaux historiquement bas, et il y a lieu de s’inquiéter qu’elles ne se remettront pas», craignent les experts de l’organe scientifique qui émet des recommandations au gouvernement fédéral.

Le comité a étudié cette année deux populations de ce cervidé, le troupeau de la toundra, jugé «menacé», et celui des monts Torngat aux confins de l’Arctique québécois et du Labrador, classé «en voie de disparition», c’est-à-dire dont la «disparition est imminente».

Les causes du déclin de cet animal sauvage vont du recul de la forêt boréale sous l’action de la sylviculture et de la prospection minière, aux perturbations de son habitat sous l’effet du réchauffement climatique, bien plus prononcé dans l’Arctique que sur le reste de la planète.

En octobre, le Fonds mondial pour la nature (WWF) s’était lui aussi alarmé du déclin «particulièrement troublant» des hardes de caribous de l’Arctique canadien, notant notamment que certains troupeaux se sont effondrés de 95 à 98% en 30 ans à peine.

Le monarque bat de l’aile 

Autre espèce migratoire, le papillon monarque a été classé «en voie de disparition» notamment car ses aires d’hivernage au Mexique, déjà «remarquablement minuscules», «continuent de s’effriter», selon le Cosepac.

Ce papillon parcourt chaque automne 4000 km entre le Canada et le Mexique pour fuir la neige, mais cette espèce pourrait s’éteindre si rien n’est fait pour protéger «ses aires d’hivernage critiques».

En juin, 200 intellectuels, scientifiques et artistes américains, mexicains et canadiens avaient écrit aux dirigeants de ces trois pays pour exiger l’interdiction des activités minières et de la coupe illégale de bois dans la réserve mexicaine où les monarques viennent passer l’hiver.

Ils réclamaient en outre l’interdiction des pesticides sur les parcelles où pousse l’asclépiade, une plante sur laquelle pondent les femelles du papillon. Un herbicide utilisé dans les cultures de maïs et de soja transgéniques était également pointé du doigt.

http://www.lapresse.ca/

La banquise fond, la population de caribous aussi


Ces animaux qui affrontent l’hiver du Groenland avancent malgré le froid en quête de nourriture en attendant la terre promise vers le printemps semble être révolu. Cela occasionne de grandes pertes parmi les troupeaux
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La banquise fond, la population de caribous aussi

 

Un troupeau de caribous

Un troupeau de caribous Photo :  PC/NATHAN DENETTE

L’ours polaire ne serait pas la seule victime de la fonte de la banquise, qui pourrait également avoir des répercussions inattendues à l’intérieur des terres où vit le renne du Groenland, communément appelé caribou, montre une étude publiée mardi.

Jeffrey Kirby et Eric Post, biologistes à l’Université américaine de Penn State, ont constaté que la population de rennes (Rangifer tarandus) dans la région a décliné, en raison d’une baisse des naissances et d’une hausse de la mortalité des jeunes.

Les chercheurs, qui ont étudié une zone de toundra montagneuse dans l’ouest du Groenland durant 11 années, ont observé que la végétation y parvenait à maturité de plus en plus précocement dans l’année, soit 16 jours plus tôt en moyenne en 2011 par rapport à 2002.

La végétation abondante aux premiers jours du printemps nuirait à ces herbivores, qui n’ont rien changé à leurs habitudes migratoires millénaires. Après de longs mois d’hiver, les rennes se dirigent d’habitude vers les zones où les herbes de la toundra sont abondantes, normalement au printemps, période qui coïncide avec celle où les femelles mettent bas.

Mais les bêtes arrivent maintenant trop tard dans leurs « maternités » traditionnelles : les plantes ont dépassé leur pic de productivité et leur valeur nutritive a diminué.

L’étude, publiée dans la revue britannique Nature Communications, indique que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas le réchauffement lui-même qui semble responsable de la maturité précoce de la végétation et donc du déclin démographique des rennes, mais bien la fonte de la banquise durant l’été.

Le réchauffement de la planète, causé notamment par des émissions sans précédent de dioxyde de carbone (CO2), a entraîné une fonte record des glaces arctiques en 2012.

http://www.radio-canada.ca