Découverte d’une protéine anti-cancer du foie


Le cancer du foie souffrant touche surtout les hommes souffrant déjà d’une cirrhose et cette maladie est souvent découverte trop tard. Un espoir cependant avec la découverte d’une protéine. Elle a l’avantage d’empêcher la prolifération des cellules cancéreuses. Son absence donne une espérance de vie de 2 ans. Cette découverte peut permettre de meilleurs traitements
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Découverte d’une protéine anti-cancer du foie

 

Découverte d'une protéine anti-cancer du foie

Photo Fotolia

Paris | Une protéine ayant le potentiel de ralentir le développement du cancer du foie a été découverte, promettant un diagnostic plus rapide et une survie meilleure, a annoncé mercredi l’université de Bâle (Suisse).

Ce type de cancer touche majoritairement des hommes plutôt âgés qui souffrent déjà d’une cirrhose. Et il n’est souvent repéré qu’à un stade très avancé, amoindrissant l’espérance de vie.

« La protéine, appelée LHPP, empêche la prolifération incontrôlée des cellules cancéreuses dans le foie », a indiqué l’université helvétique dans un communiqué.

L’absence de cette protéine diminue de deux ans la durée de vie des patients. Le traitement à développer consisterait donc à rétablir, par la génétique, la production de cette protéine, chez ceux qui ne l’ont pas.

Autre avantage maintenant que nous la connaissons, d’après les chercheurs:

la détecter « comme biomarqueur pourrait permettre aux cliniciens d’offrir de meilleurs choix de traitement ».

La découverte, publiée dans la revue Nature, a été faite grâce à l’analyse de 4.000 protéines, en comparant tissus sains et tumeurs du foie chez des souris.

L’une d’entre elles s’est dégagée: la LHPP, une enzyme de la famille des phosphatases d’histidine.

« Il est frappant que la LHPP soit présente dans les tissus sains et complètement absente dans les tissus tumoraux », a commenté l’auteur principal de l’étude, Sravanth Hindupur. « De la même manière que sur le modèle de la souris, nous avons également vu une chute frappante des niveaux de LHPP sur les tumeurs des patients atteints d’un cancer du foie », a-t-il ajouté.

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Les antibiotiques font dérailler des traitements anticancéreux


En immunothérapie, il est observé que les antibiotiques pouvaient diminuer la réponse aux traitements pour certains cancers. Non pas qu’il faut enrayer les antibiotiques en cas de nécessité, il fallait trouver le pourquoi ! La réponse est que les antibiotiques éliminent certaines bonnes bactéries dont l’une d’elles serait importante pour la réussite du traitement en immunothérapie.
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Les antibiotiques font dérailler des traitements anticancéreux

 

Le docteur Bertrand Routy ouvrira un nouveau laboratoire au Centre de recherche du CHUM afin d’effectuer des tests sur des patients qui reçoivent l’immunothérapie.

PHILIPPE MERCURE
La Presse

L’immunothérapie est la nouvelle arme de prédilection des médecins contre certains cancers. Or, des chercheurs viennent de montrer que son efficacité pouvait être sapée par de simples… antibiotiques.

Et dès janvier, un nouveau laboratoire sera créé au CHUM pour en savoir plus sur cette découverte qui risque de changer les pratiques médicales.

En caractérisant le microbiote intestinal de patients - l'ensemble des... (PHOTO THIERRY MEYLHEUC, FOURNIE PAR L’INRA) - image 1.0

En caractérisant le microbiote intestinal de patients – l’ensemble des microorganismes qui vivent dans nos entrailles -, les chercheurs ont découvert qu’une bactérie en particulier est essentielle au succès de l’immunothérapie.

PHOTO THIERRY MEYLHEUC, FOURNIE PAR L’INRA

Imaginez que vous êtes médecin. Votre patient, atteint d’un cancer et affaibli, a contracté une petite infection urinaire. Avant de lui faire subir un traitement anticancéreux éprouvant, hop ! vous lui prescrivez un antibiotique pour qu’il soit dans la meilleure forme possible pour sa thérapie.

Le raisonnement est logique et abondamment appliqué – pas moins d’un patient sur cinq atteint du cancer consomme des antibiotiques. Or, la stratégie est peut-être à revoir. Selon une étude publiée cette semaine dans la prestigieuse revue Science, les antibiotiques peuvent faire dérailler les traitements d’immunothérapie, technique de pointe utilisée depuis quelques années, qui remplace la chimiothérapie contre certains cancers avancés du poumon, du rein et de la vessie.

« L’idée n’est pas d’être contre les antibiotiques – quand un patient souffre d’une infection bactérienne, il a besoin d’antibiotiques. Mais il faut s’assurer de donner les antibiotiques pour les bonnes raisons et de comprendre les conséquences », explique le docteur Bertrand Routy, médecin hématologue au laboratoire « immunologie des tumeurs et immunothérapie » à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, en France, et à l’Université Paris-Sud – Institut Gustave-Roussy.

La recherche vient expliquer, au moins en partie, pourquoi certains patients ne répondent pas à l’immunothérapie, pourtant considérée comme une révolution dans le traitement du cancer.

Elle s’appelait Akkermansia

C’est d’abord en étudiant les souris que les scientifiques ont découvert que celles qui prenaient des antibiotiques répondaient mal à l’immunothérapie. Voyant cela, le Dr Routy a eu l’idée de vérifier si la même chose se produisait chez les patients humains. En examinant les dossiers de 249 personnes traitées par immunothérapie, il a effectivement découvert que la prise d’antibiotiques avait un effet négatif sur la survie.

Comment un antibiotique peut-il faire dérailler un traitement contre le cancer ? En gros, parce qu’il tue de bonnes bactéries se trouvant dans notre système digestif.

Et pour savoir lesquelles, les chercheurs sont allés fouiller, littéralement, dans les selles des patients.

En caractérisant leur microbiote – l’ensemble des microorganismes qui vivent dans nos entrailles -, ils ont découvert qu’une bactérie en particulier est essentielle au succès de l’immunothérapie. Son nom : Akkermansia muciniphila. Pour prouver leur thèse, les chercheurs ont même créé des souris sans microbiote et leur ont greffé celui de patients qui répondaient mal aux traitements d’immunothérapie. Les souris, elles aussi, répondaient mal à la thérapie. Mais si on leur administrait Akkermansia muciniphila, l’immunothérapie reprenait du mordant contre le cancer.

Un labo à Montréal

La suite ? Bertrand Routy rêve déjà à des tests de selles qu’on ferait passer aux patients Hop ! Une pilule qui en contient, et le problème est réglé !avant leur traitement d’immunothérapie. La fameuse Akkermansia muciniphila ne s’y trouve pas ? Avant d’en arriver là, cependant, il faudra faire plus de tests sur les patients. Et c’est à Montréal qu’ils seront faits. Bertrand Routy, Français d’origine qui a grandi au Québec, mais est retourné en France pour y faire un doctorat, sera de retour en janvier pour ouvrir un nouveau laboratoire au Centre de recherche du CHUM à cet effet.

Le Dr Routy vérifiera si d’autres bactéries, outre Akkermansia muciniphila, sont liées au succès de l’immunothérapie. Et il en administrera à des patients atteints de cancer du poumon, du rein, de la vessie et du foie pour documenter leur effet.

« Ce qui est beau avec cette découverte, c’est qu’elle a le potentiel de changer la pratique médicale très rapidement, souligne le Dr Routy. Ce n’est pas qu’un truc de souris qui n’intéresse pas grand monde ! »

***

Immunothérapie

Administrée depuis quelques années seulement sur certains patients, l’immunothérapie est une toute nouvelle approche contre le cancer. Plutôt que d’utiliser des médicaments puissants pour attaquer le cancer, comme le fait la chimiothérapie, l’immunothérapie vise à stimuler ou renforcer le système immunitaire du corps pour qu’il puisse mieux trouver et attaquer les cellules cancéreuses. Le traitement est pour l’instant utilisé contre le mélanome métastatique et certains cancers du poumon, du rein et de la vessie.

En sachant que 70 % de nos cellules immunitaires se trouvent dans notre système digestif, on comprend mieux l’importance d’avoir un microbiote en santé pour que l’immunothérapie fonctionne. Les chercheurs croient que la bactérie Akkermansia muciniphila « encourage » certaines cellules immunitaires à quitter le tube digestif pour aller attaquer les tumeurs.

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Hommes: 13 symptômes de cancer à ne jamais ignorer


Les hommes ont moins tendance à aller consulter quand certains symptômes qui peuvent apparaitre et pourtant, ils devraient être conscients que cela pourrait leur sauver la vie.
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Hommes: 13 symptômes de cancer à ne jamais ignorer

Plusieurs cancers fréquents chez les hommes ont les mêmes symptômes que d’autres maladies ou conditions médicales. Les hommes sont aussi reconnus pour avoir tendance à retarder les visites chez le médecin… Il est donc important de consulter un professionnel de la santé lorsque vous remarquez ces symptômes ou toute autre douleur ou changement inhabituels. 

PAR ALYSSA JUNG

1. De la difficulté à uriner peut indiquer un cancer chez les hommes

Si vous éprouvez fréquemment de la difficulté à uriner ou remarquez du sang dans vos urines, consultez votre médecin. Il faut également voir un médecin si vous remarquez du sang dans votre sperme ou éprouvez une dysfonction érectile. Ces symptômes pourraient en effet être des signes de cancer de la prostate.

« Malheureusement, il n’existe aucun symptôme du cancer de la prostate avant que la maladie soit rendue au stade agressif », explique le docteur Moshe Shike, gastroentérologue au Memorial Sloan Kattering Cancer Center, à New York.

Docteur Shike mentionne qu’il voit fréquemment des patients qui ignorent ces symptômes parfois jusqu’à 6 mois avant d’aller consulter. Or, plus tôt vous prenez votre santé en main, plus vous avez de chance de traiter la maladie à temps.

2. Des changements testiculaires peuvent aussi constituer un symptôme de cancer chez l’homme

Tout comme les femmes sont conscientes de la forme et de la sensation de leurs seins au toucher, les hommes devraient porter une attention toute particulière à leurs testicules. Si vous remarquez des changements au niveau de la taille d’un ou des deux testicules, consultez un médecin. En outre, si les testicules semblent enflés ou plus lourds qu’à l’habitude, ou si vous sentez une bosse, cela pourrait indiquer un cancer testiculaire, indique Maurie Markman, docteur et oncologue au Cancer Treatment Centers of America.

Le cancer testiculaire est surtout commun chez les jeunes hommes ou les hommes d’âge moyen.

3. Des changements visibles à la peau

Les hommes de 50 ans et plus ont 2 fois plus de chances que les femmes de développer ou mourir d’un cancer de la peau.

Les hommes sont ciblés par 40 % des cas de mélanomes, mais de 60 % des cas mortels, selon la Fondation du cancer de la peau. Pourquoi? Une étude menée par le National Sun Protection Advisory Council a montré que les hommes passent davantage de temps au soleil que les femmes et qu’ils ont moins tendance à protéger leur peau avec un écran solaire. Les hommes ont aussi moins de cheveux pour couvrir leur cuir chevelu et leurs oreilles, deux zones du corps où le cancer peut prendre forme. Enfin, les hommes consultent moins leur médecin que les femmes. Les cancers ne sont donc pas détectés aussi rapidement.

« Il est facile de passer à côté des premiers signes de cancer, déplore Rich Wender, directeur de la Société du cancer américain. Plusieurs personnes pensent que les grains de beauté, les acrochordons ou les taches sur la peau ne sont pas inhabituels ».

Si vous remarquez un grain de beauté qui change de couleur, de taille ou qui se soulève de la peau, consultez un médecin. Lorsqu’il s’agit d’un mélanome, les grains de beauté sont de formes irrégulières et plus foncées. Ils peuvent même contenir plusieurs couleurs.

« Les mélanomes sont beaucoup moins communs que d’autres cancers de la peau, mais ils sont plus graves et peuvent être mortels, explique le docteur Wender. Par contre, plusieurs mélanomes sont lents à se développer et sont relativement faciles à traiter s’ils sont découverts suffisamment tôt. »

4. Une douleur dans la bouche

Un feu sauvage qui guérit ou un léger mal de dents temporaire, après une visite chez le dentiste, n’est probablement rien d’alarmant. Par contre, si vous ressentez une douleur qui ne part pas, un feu sauvage qui ne semble pas vouloir guérir, des taches rouges ou blanches sur la langue ou sur les gencives, ou encore une enflure ou un engourdissement de la mâchoire, il pourrait s’agir de signes précurseurs d’un cancer de la bouche.

Les hommes qui fument ou qui mâchent du tabac sont plus susceptibles de développer un cancer de la bouche, dit le docteur Markman.

« Il y a davantage d’hommes que de femmes qui fument. Les fumeurs et les personnes qui mâchent du tabac doivent être beaucoup plus vigilants lorsqu’il est question des douleurs ou des lésions qui ne guérissent pas dans la bouche ou sur les lèvres », dit-il.

5. Une toux chronique peut être un symptôme de cancer

Une toux qui dure plus de trois semaines, sans autre symptôme comme un rhume ou des allergies, peut être une indication précoce de cancer du poumon. La leucémie peut aussi d’abord s’annoncer comme une bronchite.

« Si la toux n’est pas habituelle et qu’elle persiste, ou si vous remarquez la présence ou le goût du sang, il est très important de consulter un professionnel de la santé », affirme le docteur Markman.

Certains patients atteints du cancer du poumon ont aussi mentionné souffrir de douleurs à la poitrine qui s’étendent jusqu’à l’épaule, voire au bras.

6. Du sang dans les selles

Il ne pourrait s’agir que d’hémorroïdes, mais il pourrait aussi s’agir d’un cancer du côlon. Les examens pour ce type de cancer commencent habituellement autour de 50 ans, mais de plus en plus de cas apparaissent chez les plus jeunes. Voilà pourquoi il faut consulter un médecin aussitôt que vous remarquez quelque chose d’anormal.

« Il est facile de négliger du sang dans les selles en pensant qu’il s’agit de quelque chose de bénin, par exemple d’hémorroïdes ou de constipation, et ce, surtout quand le problème part et revient. Les gens ont donc tendance à se rassurer, et surtout les plus jeunes, explique le docteur Wender. Mais la présence de sang dans les selles n’est jamais normale. Il faut consulter un médecin dans les plus brefs délais. »

7. Des douleurs à l’estomac ou des nausées

Les petits maux d’estomac quotidiens sont rarement des signes avant-coureurs de cancer. Vous devriez cependant consulter un médecin si la douleur est persistante ou si vous vous sentez nauséeux très souvent. Cela pourrait indiquer un simple ulcère, mais il pourrait aussi s’agir de signes annonçant une leucémie. Il pourrait aussi s’agir d’un cancer de l’oesophage, du foie, du pancréas ou un cancer colorectal.

8. Une fièvre et des infections fréquentes peuvent également indiquer un cancer

Si vous êtes normalement en santé, mais que vous vous sentez malade et faites de la fièvre plus souvent qu’à l’habitude, cela pourrait être un symptôme de la leucémie. Ce cancer pousse le corps à produire un niveau anormal de globules blancs. Ceci a pour effet d’affaiblir le mécanisme de protection contre les infections et vous rend malade plus souvent. Soyez donc à l’affût des symptômes de grippe qui persistent.

9. De la difficulté à avaler pourrait cacher un cancer de la gorge

Un mal de gorge persistant pendant plusieurs semaines pourrait indiquer que vous souffrez d’un cancer de la gorge. Ces symptômes pourraient aussi indiquer un cancer du poumon ou de l’estomac.

10. Des ecchymoses fréquentes

Un petit bleu par-ci et par-là n’a rien d’inquiétant. Par contre, si vous remarquez que des ecchymoses apparaissent sans raison apparente et souvent, particulièrement dans des endroits où vous ne devriez pas vous cogner – une main ou un doigt, par exemple-, consultez un médecin.

Des ecchymoses inhabituelles peuvent être un signe de leucémie, selon le Cancer Treatment Centers of America. Avec le temps, la leucémie nuit à l’alimentation du sang en oxygène, ce qui cause des caillots.

11. Une perte de poids inexpliquée

Une perte de poids est une bonne nouvelle pour la plupart des gens. Mais si vous avez moins d’appétit et perdez du poids sans raison, vous devriez consulter un médecin, selon le docteur Markman.

Perdre du poids peut être un effet de certains types de cancers. Parmi ceux-ci, les cancers de l’oesophage, du pancréas, du foie ou du côlon. La perte de poids peut aussi être un symptôme fréquent de leucémie et de lymphome, ajoute le docteur Wender.

12. Une fatigue persistante

Tout le monde peut manquer d’énergie un jour ou l’autre. Mais si vous êtes toujours fatigué ou vous sentez essoufflé sans raison pendant plus d’un mois, consultez un médecin. La leucémie et le lymphome sont en effet des causes de fatigue persistante.

« La plupart du temps, il ne s’agit pas de cancer. Mais il faut tout de même surveiller ces symptômes de près », dit le docteur Wender.

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«Nash», l’inquiétante épidémie de cirrhose liée à notre surconsommation de sucre


Quand on entend cirrhose du foie, on pense à l’abus d’alcool, mais ce n’est plus vrai aujourd’hui, car le foie se rebelle contre nos mauvaises habitudes alimentaires et ajoute maintenant à ses maux, la cirrhose sans alcool, qui est causé par le sucre.
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«Nash», l’inquiétante épidémie de cirrhose liée à notre surconsommation de sucre

 

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Notre consommation de sucre pèse de plus en plus sur la santé Tristan Nitot via Flickr CC License by CC

par Jean-Yves Nau

Les pouvoir publics sont en alerte. «Nash», une cirrhose qui n’est pas due aux boissons alcooliques mais à la consommation de sucres, se répand rapidement à travers le monde, dans le sillage du diabète et de l’obésité. Une seule solution : modifier nos comportements.

Outre-Atlantique, on l’a baptisée «Nash»:  Non alcoholic steato hepatitis. Traduire: stéato-hépatite non-alcoolique ou, mieux cirrhose en devenir qui n’est pas due à des boissons alcooliques. On pourrait aussi, de manière plus prosaïque, parler de foie trop «gras». Certains, en France, préfèrent «stéato-hépatite métabolique». C’est le cas du Pr Vlad Ratziu, spécialiste d’hépatologie au groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière (Paris). On parle encore  de NAFLD (Non-alcoholic fatty liver disease).

Beaucoup de mots pour une seule entité ; une pathologie dont la progression commence à inquiéter les spécialistes et les responsables de santé publique. Un premier symposium franco-américain lui est consacré qui se tiendra à l’Institut Pasteur de Paris les 25 et 26 juin. Il y a quelques jours une publication lui était consacrée dans le Journal of Hepatology. Dirigés par Nicola M. McKeown (Tufts University, Boston), les auteurs y démontrent l’existence d’un lien, inquiétant, entre cette affection et la consommation régulière de boissons sucrées (sodas).

Reflet de nombre de nos comportements alimentaires, le foie est un organe qui ne trompe guère. On le sait depuis longtemps avec l’alcool. C’est donc aussi vrai avec le sucre. En pratique la stéatose hépatique non alcoolique est une maladie dont le diagnostic repose sur :

· des anomalies du bilan hépatique visibles à partir d’un simple examen de sang (augmentation du taux de transaminases ou de Gamma GT;

· des anomalies du tissu hépatique visibles à partir d’une biopsie;  

· l’apparition de ces éléments chez une personne qui n’a pas d’autres maladies du foie  (d’origine virale, auto-immune, génétique ou toxique) et surtout qui ne souffre pas d’une dépendance à l’alcool.

Chez un malade sur trois, l’évolution se fait vers une cirrhose, ce qui favorise l’apparition d’un cancer du foie Les spécialistes du centre Paul-Brousse

Accumulation de graisses

Chez les personnes atteintes l’analyse de la biopsie hépatique met en évidence la présence de graisses (stéatose) dans le foie accompagnée de lésions cellulaires inflammatoires (hépatite).

«Chez un malade sur trois, l’évolution se fait, à différents degrés, vers une cirrhose, ce qui favorise l’apparition d’un cancer du foie», résument les spécialistes du centre hépato-bilaire Paul-Brousse (Villejuif).

Les facteurs de risque d’apparition et de développement de la stéato-hépatite non-alcoolique sont désormais bien connus : surpoids (indice de masse corporelle supérieur à 25 kg/m2), hyperglycémie à jeun (supérieure à 6,1mmol/l), hypertriglycéridémie (supérieure à 1,7mmol/l) ; «adiposité centrale» (tour de taille supérieur à 88 cm pour les femmes et supérieur à 102 cm pour les hommes) ; un taux sanguin bas d’HDL-cholestérol bas (inférieur à 0,5 g/l pour les femmes et inférieur à 0,4 g/l pour les hommes).

Il ne semble pas y avoir, ici, une cause unique. L’une d’entre elles est une pathologie du métabolisme appelée «résistance à l’insuline». Elle se traduit, le plus souvent chez les personnes en surpoids, par le fait que leur organisme synthétise une grande quantité d’insuline circulante (hyper-insulinémie) pour réduire la concentration de sucre dans le sang. Ce déséquilibre peut rester silencieux pendant des années jusqu’à ce que les capacités sécrétrices du pancréas en insuline s’épuisent. Les taux sanguin d’insuline diminuent, ceux de glycémie augmente. C’est l’apparition progressive d’un diabète de type II tandis que l’hyper-insulinémie bouleverse  le métabolisme des cellules du foie en y provoquant une accumulation de graisses (stéatose).

Diabète et obésité

Sans être original, le traitement est difficile à mettre en œuvre, comme celui de toutes les maladies chroniques longtemps silencieuses. Avant le stade de la cirrhose, il consiste à contrôler au mieux chacun des facteurs de risque. En pratique, cela consiste à limiter autant que faire se peut le surpoids (via les régimes et les exercices physiques) et à combattre l’insulino-résistance (via des par médicaments qui améliorent la sensibilité des tissus périphériques à l’insuline). Arrivé au stade de la cirrhose, la prise en charge se complique comme c’est le cas dans les cirrhoses d’origine alcoolique. Dans les cas les plus graves, on peut arriver jusqu’à la greffe de foie.

On mesure encore mal, en France, le poids montant de cette maladie chronique. Daté de 2012, un rapport de la «World Gastroenterology Organisation» dresse un inquiétant état des lieux.

«La Nash est une maladie hépatique chronique de plus en plus répandue avec une distribution mondiale et qui est étroitement liée au diabète et à l’obésité, qui ont toutes deux atteint les proportions d’une épidémie. On estime qu’il y a au moins 1,46 milliard d’adultes souffrant d’obésité dans le monde. Et environ 6 millions de personnes aux États-Unis ont montré une progression vers une Nash tandis que 600.000 souffrent d’une cirrhose liée à une Nash.

Il existe des différences culturelles et géographiques importantes dans la prévalence de l’obésité […]  Aux États-Unis, l’obésité est particulièrement épidémique dans les groupes socio-économiques peu favorisés qui se nourrissent en grande partie d’aliments riches en graisses et en calories (restauration rapide…). Le contraire se rencontre dans beaucoup de pays pauvres où la prévalence de l’obésité est plus marquée dans les populations aisées et mieux éduquées. Entre 30% et 50% des adultes américains auraient aujourd’hui un foie trop gras.»

Les fontaines de soda bientôt interdites

En France, et au vu du nombre de personnes obèses ou en surpoids, certains estiment déjà qu’un adulte sur cinq a un foie atteint de stéatose. Une épidémie directement liée à une alimentation trop riche en graisses et en fructose, hautement toxique pour les cellules hépatiques. Les habitudes médicales font que cette entité, longtemps sans symptômes, n’est pas encore perçue comme une priorité. La surveillance se fait de manière segmentée: artériosclérose, diabète, système cardio-vasculaire. Et le foie, qui peut résister longtemps aux souffrances que l’alimentation lui impose, demeure le grand oublié – du moins quand l’alcool n’est pas dans le paysage.

S’intéresser à la Nash, c’est de fait, mettre la lumière sur une autre addiction également redoutable et nettement plus sournoise: la dépendance au sucre. Il y a quelques semaines, en première lecture du projet de loi de modernisation du système de santé les députés ont adopté un amendement prohibant les «fontaines de soda» dans les espaces publics:

«La mise à disposition en libre service, payant ou non, de fontaines proposant des boissons avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthèse est interdite en tous lieux ouverts au public ou recevant du public.»

La liste des catégories de boissons dont la mise à disposition est interdite sera fixée par un arrêté ministériel. Ce texte doit encore être voté par le Sénat. On peut y voir le premier signe, bien timide, d’une prise de conscience, par les politiques, d’une nouvelle menace sanitaire.

 

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Hépatite C: vers un dépistage généralisé chez les 39-69 ans


Pour le moment au Québec, le dépistage de l’hépatite C n’est pas d’emblée lors de prescription pour des prises de sang, mais on peut toujours demander au médecin de cocher la case
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Hépatite C: vers un dépistage généralisé chez les 39-69 ans

 

S'il y a des milliers de personnes qui... (Rocket Lavoie, Le Quotidien)

S’il y a des milliers de personnes qui ont l’hépatite C sans le savoir, la bonne nouvelle est que des nouveaux traitements efficaces sont disponibles.

Rocket Lavoie, Le Quotidien

Pierre Pelchat
Le Soleil

(Québec) Si vous êtes né entre 1945 et 1975, vous auriez intérêt à demander à votre médecin un test de dépistage de l’hépatite C, selon plusieurs experts. La maladie, qui peut être asymptomatique pendant plusieurs années, peut aussi être à l’origine d’une cirrhose et d’un cancer du foie.

«Ce serait une bonne chose qu’il y ait un test de dépistage généralisé bien que ce ne soit pas encore recommandé au Canada. Ce n’est pas un examen coûteux», a dit, au cours d’un entretien avec Le Soleil, la Dre Marie-Louise Vachon, microbiologiste-infectiologue au CHUL.

Actuellement, au Québec, on recommande un test de dépistage (prise de sang) en tenant compte de la présence de facteurs de risque.

«Quand on rencontre un patient, on va lui demander s’il a déjà utilisé des drogues injectables dans le passé ou maintenant. C’est applicable aussi pour les drogues inhalées parce que les gens ont pu partager le même matériel d’inhalation. On leur demande aussi s’ils ont reçu des transfusions», a indiqué la médecin.

«Un patient a pu utiliser des drogues injectables et inhaler une seule fois dans sa vie, il y a de ça 30 ans, et avoir l’hépatite C. L’hépatite C peut persister dans le corps de façon chronique sans aucun symptôme pendant des décennies. C’est surtout transmis par le sang. Ce n’est pas transmis efficacement par les relations sexuelles entre les hommes et les femmes», a-t-elle ajouté.

Depuis deux ans, les Américains recommandent un test de dépistage une fois à l’occasion d’un examen médical périodique, qu’il y ait ou non un facteur de risque.

«À la suite d’études, ils ont trouvé que 75 % de tous les patients qui ont l’hépatite C aux États-Unis étaient des baby-boomers, soit des personnes nées entre 1945 et 1965. Il y a cinq fois plus d’hépatite C dans ce groupe que chez les autres», a dit la Dre Vachon.

Plus jeunes au Canada

Au Canada, les autorités de santé publique évaluent la situation pour recommander ou non un test de dépistage sans tenir compte des facteurs de risque.

 «Ce n’est pas encore fait, mais c’est en train d’être révisé. C’est bien d’avoir nos données, mais je ne crois pas que notre épidémiologie soit si différente de celle des Américains. D’ailleurs, la majorité des Canadiens infectés ont entre 30 et 59 ans, selon des données récentes», a affirmé la médecin.

Pourquoi inclure les personnes nées entre 1965 et 1975 à la différence de ce que l’on propose aux États-Unis?

«Nos données démontrent que nos patients sont un peu plus jeunes que les patients américains. Ce n’est pas juste des baby-boomers», a-t-elle répondu.

La Dre Vachon reconnaît qu’il n’est pas toujours aisé de reconnaître que l’on a pu être contaminé par le virus de l’hépatite C.

«Ça prend un effort de la part du médecin qui pose la question et du patient qui veut bien admettre qu’il a une fois dans sa vie utilisé une seringue.»

S’il y a des milliers de personnes qui ont l’hépatite C sans le savoir, la bonne nouvelle est que des nouveaux traitements efficaces sont disponibles. Des médicaments oraux qui génèrent moins d’effets secondaires sont maintenant sur le marché.

«Oui. Oui, on les attendait depuis longtemps. Le virus a été découvert en 1989. Ces dernières années, il y a eu un boum pour le développement des traitements. L’hépatite C, ça s’éradique. Quand on traite, c’est dans le but d’éradiquer complètement le virus et c’est possible chez 90 % des gens», a-t-elle affirmé.

D’autre part, la Dre Vachon a minimisé les risques d’avoir l’hépatite C lors d’un tatouage bien qu’il soit possible d’être contaminé de cette façon.

«Actuellement, on ne va pas dépister quelqu’un qui s’est fait tatouer dans une agence professionnelle. S’il a été tatoué en milieu carcéral, c’est autre chose. S’il a été tatoué dans un autre pays, ou par des amis, on va considérer que c’est un facteur de risque», a-t-elle précisé.

La Fondation canadienne du foie recommande un test de dépistage généralisé chez les personnes nées entre 1945 et 1975. On estime qu’un dépistage précoce avant l’apparition de symptômes permettrait de sauver des vies et d’importants coûts au système de santé.

«Un patient sur trois au moment du diagnostic a déjà une maladie avancée, soit une cirrhose du foie. On peut avoir une cirrhose sans avoir bu une goutte d’alcool. L’hépatite C est la cause numéro un de transplantation du foie», a souligné la microbiologiste-infectiologue.

Selon la Fondation canadienne du foie, seulement deux pour cent des 300 000 Canadiens qui ont l’hépatite C ont eu un traitement. La grande majorité d’entre eux ne sont pas au courant qu’ils sont porteurs du virus.

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