Le plus ancien animal sur Terre était ovale et plat


 

Ils ont fini par découvrir le plus vieil animal connu à ce jour datant 1/2 milliard d’années. C’est étonnant de voir que les paléontologues ont pu trouver sur un fossile de la matière organique pour l’analyser et voir qu’il s’agissait non pas d’une plante, mais d’un animal ovale sans bouche, ni intestin, ni anus. Reste à savoir comment ils ont vécus
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Le plus ancien animal sur Terre était ovale et plat

 

Les espèces du type Dickinsonia seraient «l'ancêtre de plusieurs formes... (PHOTO AFP)

Les espèces du type Dickinsonia seraient «l’ancêtre de plusieurs formes de vie animales d’aujourd’hui».

PHOTO AFP

 

IVAN COURONNE
Agence France-Presse
Washington

Il était ovale et plat avec une sorte de dorsale centrale, mesurait plusieurs dizaines de centimètres de longueur et vivait au fond des océans, sans bouche, intestins ni anus, il y a un demi-milliard d’années.

Des milliers de fossiles de Dickinsonia ont été retrouvés depuis 75 ans sur la planète, mais son appartenance au règne animal – l’un des grands règnes du vivant, avec les plantes, les champignons… – faisait débat dans la communauté scientifique. Etait-ce un lichen? Une amibe? Un ancien règne disparu?

Des chercheurs de l’Université Nationale d’Australie (ANU) ont apporté la preuve selon eux décisive que la créature était bien l’un des premiers animaux à avoir vécu, en tout cas le plus ancien jamais confirmé. Ils ont décrit leur méthode jeudi dans la prestigieuse revue Science.

Jusqu’à présent, les paléontologues étudiaient la morphologie d’un fossile pour en déduire le type.

Ilya Bobrovskiy, doctorant à l’université australienne, a à la place analysé des vestiges de molécules récupérées sur des fossiles, trouvés sur une falaise du nord-ouest de la Russie, dans la région de la mer Blanche.

Sur ces fossiles, il a retrouvé des molécules exclusivement animales: une forme de cholestérol.

«Le plus dur a été de trouver des fossiles de Dickinsonia contenant encore de la matière organique», explique le chercheur, qui a donc dû aller jusqu’en Russie pour dénicher les spécimens, enfouis dans la roche de la falaise.

«Les molécules de graisse fossile que nous avons découvertes prouvent que les animaux étaient grands et nombreux il y a 558 millions d’années, des millions d’années avant ce qu’on croyait», dit le professeur de sciences de la terre à l’ANU Jochen Brocks.

Pour l’université, il s’agit ni plus ni moins du «Graal» de la paléontologie.

Ancêtre de vers? 

D’autres chercheurs ont clamé auparavant avoir résolu le même mystère.

En septembre 2017, des chercheurs britanniques s’étaient dits certains du caractère animal de la bête, sur la base de multiples fossiles.

Une autre équipe avait conclu en 2015 qu’il s’agissait d’animaux, relativement avancés, en raison de la façon dont leurs corps grandissaient, à la différence des plantes ou champignons.

Mais c’est la nature-même de la recherche scientifique que de confirmer une hypothèse au fil des années, de multiples fois et selon différentes méthodes.

«L’article survend un peu la controverse existante», dit le paléobiologiste Doug Erwin, à l’Institut Smithsonian à Washington. Mais, dit-il, «c’est un bon papier».

«C’est la première fois que des marqueurs biologiques sont utilisés pour des fossiles de l’Ediacarien», note-t-il.

L’Ediacarien est la période (-635 à -542 millions d’années) précédant l’ère qui marque, selon les scientifiques, l’apparition rapide de tous les grands groupes d’animaux sur Terre : le fameux événement du Cambrien, relativement court d’un point de vue géologique, entre 30 et 40 millions d’années.

C’est précisément pourquoi la confirmation que des animaux ont existé auparavant est si importante.

«Pendant longtemps, on s’est demandé si l’événement était réel, ou si nous n’avions pas réussi à trouver de fossiles plus vieux», dit David Gold, géobiologiste à l’Université de Californie-Davis, et l’un des auteurs de l’étude de 2015.

«Cet article apporte une nouvelle très bonne preuve que les animaux sont beaucoup plus vieux que le Cambrien», ajoute-t-il.

Les espèces du type Dickinsonia seraient donc «l’ancêtre de plusieurs formes de vie animales d’aujourd’hui», poursuit-il.

Cela n’est pas encore vérifié, mais il suggère que les vers et les insectes puissent en descendre.

Les travaux publiés jeudi consacrent aussi une sorte de «renaissance» de la paléontologie, avec le recours à des outils qui permettent de retrouver des composés organiques vieux de centaines de millions d’années.

Dans les bonnes conditions, les scientifiques peuvent désormais trouver des protéines ou des pigments pour identifier la couleur des dinosaures, dit David Gold. Ou, dans ce cas, du cholestérol, une molécule à base de carbone.

Prouver que Dickinsonia était animal ne marque pas la fin du mystère. On ignore encore comment il se nourrissait (sans bouche) ou se reproduisait.

Surtout, des calculs statistiques sur l’ADN laissent penser que le règne animal remonte à 720 millions d’années. Il reste donc un fossé de quelque 160 millions d’années à combler, jusqu’à l’apparition de cette créature plate et ovale.

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Nous ne sommes pas les premiers à dérégler le climat de la Terre


Bien sûr que la Terre à déjà vécu d’autres changements climatiques. Quand les végétaux et animaux sont apparus, les choses ont commencé à changer, même de tout petits vers marins et terrestres on participer ce changement qui a pris des millions d’années. Aujourd’hui, nous sommes face à un nouveau changement climatique, à la différence que nous avons accéléré les causes et il sera difficile en peu de temps, de limiter les dégâts.
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Nous ne sommes pas les premiers à dérégler le climat de la Terre

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Vers marins

Certains fonds océaniques sont toujours remués et perturbés par des vers marins.

FILIP MEYSMAN

L’homme est en grande partie responsable du réchauffement climatique actuel et de la 6ème extinction massive d’espèces qui en résulte. Néanmoins, ce n’est pas la première fois dans son histoire que la Terre y est confrontée.

Publiée dans Nature, une étude réalisée par l’université de Bruxelles et de Leeds vient de mettre en avant les causes d’un réchauffement climatique apparu lors de l’ère géologique du Cambrien (-541 à -485,4 millions d’années).

« Cet ancien réchauffement a un mécanisme similaire à celui d’aujourd’hui. Ils sont tous les deux provoqués par une augmentation de la combustion de la matière organique «  témoigne Sebastiaan Van De Velde, auteur principal de l’étude.

Les végétaux, puis les animaux

Les cyanobactéries, premières algues apparues sur Terre, ont contribué à la grande oxygénation de la planète. Elles produisent de l’oxygène qui remplace petit à petit le dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Pour un changement radical des différentes formes de vie terrestre.

Grâce à la présence d’oxygène,  nombre d’animaux apparaissent sur la planète bleue au début de l’ère du Cambrien (541 millions d’années). C’est l’explosion cambrienne : une époque de grande diversification et d’apparition soudaine de nombreuses espèces animales et végétales, qui se déroule sur plusieurs millions d’années. Les petits vers marins seraient apparus à ce moment là.

« Il y a plusieurs discussions, mais nous pensons qu’à la fin de l’explosion cambrienne (520-525 millions d’années), ces petits vers étaient omniprésents sur l’ensemble des fonds marins du globe… bien que des recherches soient nécessaires pour en être sûr » avance prudemment le chercheur.

L’impact dévastateur de minuscules mouvements

« Avant l’introduction de ces animaux, il n’y avait aucun animal dans le sol marin » explique Sebastiaan Van De Velde.

La matière organique s’est déposée au fond des océans et s’est accumulée. Sans qu’aucun mouvement ne vienne perturber leur dépôt.

“À la suite de l’explosion cambrienne, ces animaux ont remué toutes ces couches organiques.”

Ensuite, le processus est le même que les vers de nos jardins. Ils fragmentent et décomposent la matière organique présente dans le sol. Ce mécanisme consomme de l’oxygène… tout en relâchant du CO2. Au Cambrien, les océans et l’atmosphère se sont appauvris en oxygène et enrichis en dioxyde de carbone. À l’échelle planétaire, l’ensemble de ces petits mouvements a augmenté l’effet de serre et provoqué un réchauffement climatique. Des événements d’extinction liés à un épuisement de l’oxygène dans l’océan ont ensuite été récurrents dans l’ère du Cambrien moyen (environ 510 millions d’années).

 

« Pour le moment, il y a beaucoup d’incertitude sur ces animaux » expose le scientifique. 

Effectivement, il n’est pas facile de retrouver des fossiles d’espèces invertébrés. Néanmoins, certains ont laissé des traces de leur passages : d’anciens tunnels dans les sous-sols témoignent de leur présence.

“Globalement, ils devaient être comparables aux vers et mollusques que nous avons aujourd’hui. Ils bougeaient seulement de 1 à 3 cm dans le plancher océanique, donc leur taille devait être de l’ordre du millimètre ».

Des différences avec le réchauffement climatique actuel

L’espèce humaine n’est pas la première responsable d’un changement climatique majeur sur notre planète, même si des différences sont notables.

“Pour le réchauffement climatique du Cambrien, nos modèles mathématiques suggèrent qu’il y ait eu une augmentation de la concentration en CO2 de 1000 ppm (1000 particules de CO2 pour un million de particules atmosphériques), ce qui correspond à environ 5°C de réchauffement climatique, mais étalés sur des millions d’années” analyse Sebastiaan Van De Velde.

“Aujourd’hui, on essaye de limiter le réchauffement en dessous de 2°C, mais sur un temps beaucoup plus court de quelques siècles. Le système terrestre a donc beaucoup moins de temps pour s’adapter.”

Le réchauffement climatique du Cambrien a eu des conséquences durant plusieurs millions d’années. Pourtant malgré son impact majeur, il n’était pas aussi intense et rapide que celui que nous vivons actuellement.

 

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Quand Léonard de Vinci décodait les fossiles


Léonard de Vinci, en plus d’être peintre de grand talent, excellait dans d’autres domaines. Entre autres, il s’intéressait un peu aux fossiles. D’après un des croquis des fossiles marins, il viendrait changer une théorie sur les soins parentaux sur les oeufs des nouveaux nés. Ces soins auraient commencé 200 millions d’années plus tôt
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Quand Léonard de Vinci décodait les fossiles

 

 

Par Delphine Bossy, Futura

 

Un tableau de Léonard de Vinci, Salvator Mundi, s’est vendu aux enchères à un prix record de 382 millions euros le 15 novembre 2017. Mais Léonard de Vinci n’était pas que peintre, c’était aussi un inventeur de génie qui s’intéressait à différents domaines scientifiques. En travaillant brièvement sur des fossiles, il a même soulevé un grand mystère, comme nous l’évoquions dans Futura en 2012. Certains croquis du peintre sont les premières preuves d’observation de terriers hexagonaux fossilisés datant du Cambrien. Une théorie suggère qu’il s’agirait du plus ancien réseau de nids observé, mettant en lumière les premiers signes de soins parentaux.

Article de Delphine Bossy paru le 22 novembre 2012

Le soin parental est un signe de l’évolution. Les plus vieilles traces de comportement parental animal remontent à plus de 200 millions d’années. Défini pour la première fois en 1936, le soin parental caractérise l’ensemble des activités suivantes : l’édification du nid, l’incubation, les conduites alimentaires, la protection contre les prédateurs et l’apprentissage. S’il n’y a, à ce jour, aucune trace antérieure à 280 millions d’années, les paléontologues définissent souvent le Jurassique comme l’ère d’évolution des soins parentaux.

Léonard de Vinci pourrait bien avoir ébranlé cette hypothèse. Il y a 500 ans, l’artiste s’était sommairement intéressé aux fossiles. Une attention qui aura par inadvertance pointé un mystère encore non résolu. La coupable ? Une page manuscrite couverte de croquis de fossiles marins et, entre eux, un schéma de réseau hexagonal. Les paléontologues pensent que le dessin, première trace d’observation de ce type de fossile, représenterait un réseau de protection des œufs d’une espèce animale inconnue datant du début du Cambrien (soit de 542 millions d’années).

 

Le croquis du réseau hexagonal de Léonard de Vinci au milieu d'autres croquis de fossiles marins pourrait bien représenter le fossile du Paleodictyon, issu des sédiments marins du début du Cambrien. © Baucon, 2010

Le croquis du réseau hexagonal de Léonard de Vinci au milieu d’autres croquis de fossiles marins pourrait bien représenter le fossile du Paleodictyon, issu des sédiments marins du début du Cambrien. © Baucon, 2010

Les paléontologues supposent que le fossile appelé Paleodictyon est l’empreinte de terriers creusés par un animal dont l’identité est complètement inconnue. Vivant dans les sédiments du plancher océanique, l’animal n’a jamais été observé fossilisé. En effet, seuls certains exemples de terriers hexagonaux ont été retrouvés et datent du Cambrien. D’après le chercheur Mark McMenamin, cette géométrie pourrait montrer que les organismes ont commencé à s’occuper de leurs nouveau-nés des millions d’années plus tôt qu’on le pensait.

Les soins parentaux dès le début du Cambrien

Le chercheur base sa théorie sur des terriers fossiles trouvés dans l’État du Nevada aux États-Unis et au Mexique. Datés du début du Cambrien, c’est-à-dire la période où les organismes ont commencé à apparaître et à se diversifier, les fossiles ressemblent donc à des terriers hexagonaux d’une dizaine de micromètres de diamètre formant un essaim d’environ 2 cm. En regardant en détail la structure, Mark McMenamin a remarqué que l’essaim était entrecoupé de boulettes organiques de 250 à 500 micromètres, trop larges pour avoir été générées par l’espèce qui aurait aménagé ces hexagones. 

Le Paleodictyon est un réseau de terriers fossilisés provenant des sédiments du plancher des océans du début du Cambrien, voilà 542 millions d'années. D'après Mark McMenamin, ces terriers seraient des nids, ce qui signifierait que les soins parentaux des adultes sur leurs œufs et nouveau-nés auraient commencé 200 millions d'années plus tôt qu'on pensait. La pièce de monnaie de 24 mm (quarter dollar) donne la comparaison de taille. © Rona Peter & Seilacher Adolf, Wikipédia, DP

Le Paleodictyon est un réseau de terriers fossilisés provenant des sédiments du plancher des océans du début du Cambrien, voilà 542 millions d’années. D’après Mark McMenamin, ces terriers seraient des nids, ce qui signifierait que les soins parentaux des adultes sur leurs œufs et nouveau-nés auraient commencé 200 millions d’années plus tôt qu’on pensait. La pièce de monnaie de 24 mm (quarter dollar) donne la comparaison de taille. © Rona Peter & Seilacher Adolf, Wikipédia, DP

La théorie du chercheur est qu’une espèce adulte inconnue a déposé les boulettes pour former un essaim autour du nid de ses œufs.

« Les nouveau-nés se sont nourris de ces pelotes organiques décomposées par les bactéries. »

 Ainsi, malgré leur complexité, Mark McMenamin pense que les terriers sont créés par les nouveau-nés. L’idée est que le nouveau-né se nourrit, grossit et quitte le nid lorsqu’il n’y a plus de nourriture. Le chercheur a en effet remarqué que les nids au centre étaient plus petits qu’en périphérie de l’essaim. Ceci suggère que les terriers sont occupés assez brièvement, et que le juvénile se développe au fur et à mesure.

Toutefois, cette théorie ne fait pas l’unanimité.

« L’idée est certes spectaculaire mais McMenamin est connu pour de telles idées », déclare Gabriela Mangano, spécialiste canadienne des terriers du Cambrien.

Mark McMenamin devrait construire une image 3D des structures hexagonales pour déterminer si ces terriers sont réellement des nids : c’est l’avis de Duncan McIlroy.

« Je chercherais une structure faisant partie d’un grand réseau permanent créé par l’adulte », explique-t-il.

Ainsi, si les Paleodictyons pouvaient bien être des nids, ce qui serait une grande découverte, il sera difficile de le prouver sans trouver d’œufs fossilisés à l’intérieur. 

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Ce ver du Cambrien était une terreur des mers


Un ver sagittaire qui a vécu il y a 500 millions d’années était un prédateur sans merci au fond des mers, même s’il mesurait que 11 cm, il avait une tête large ayant 50 crochets. Aujourd’hui, ils sont présents dans toutes les mers, mais ils n’ont que, quelques mm et pourtant, ils sont toujours des prédateurs tenaces au sein du plancton
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Ce ver du Cambrien était une terreur des mers

 

    Capinatator praetermissus était un prédateur redoutable dans les océans qu’il fréquentait il y a environ 500 millions d’années. Remarquablement conservés, des fossiles de ce « ver sagittaire » éclairent d’un jour nouveau la très longue histoire des chaetognathes, ces animaux d’aujourd’hui qui fascinent les zoologistes.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Cinquante spécimens d’une espèce de chaetognathes, jusque-là inconnue, ont été identifiés dans des fossiles des schistes de Burgess, appartenant au musée royal de l’Ontario, au Canada.

  • Ils ressemblent aux espèces actuelles, bien présentes dans le plancton, où ils sont des prédateurs.

  • La nouvelle espèce vivait au Cambrien et montre que ce groupe à l’origine énigmatique était déjà bien diversifié juste après l’explosion cambrienne, avec des espèces de grandes tailles.

Cinquante spécimens d’un drôle de petit animal ont été exhumés dans les schistes de Burgess, en Colombie-Britannique (Canada). Ce monstre est un ver avec une large tête bordée de 50 crochets. Il ne mesure que 11 cm mais sa découverte est remarquable à plus d’un titre. D’abord à cause de son âge, plus de 500 millions d’années, ce qui situe cette espèce dans le Cambrien, période qui a débuté avec un épisode de diversification intense appelée explosion cambrienne. Cette époque était même considérée comme la première de « l’ère primaire », quand cette terminologie avait court (on préfère aujourd’hui Paléozoïque), les quatre milliards d’années qui l’avaient précédée sombrant dans le « Précambrien ».

Le lieu de la découverte, lui aussi, parle au paléobiologiste. La description, ou plutôt la redescription, de l’étonnante « faune de Burgess », découverte par hasard dans ces schistes en 1911, avait montré l’apparition des grands types d’organisation des animaux actuels (arthropodes, mollusques et vertébrés, notamment).

Le grand chaetognathe du Cambrien en train de nager et de chasser. © Lars Fields, musée royal de l’Ontario, YouTube

Ce ver sagittaire est remarquablement conservé

Les 50 individus mis au jour sont exceptionnels aussi par leur état de conservation, surtout celui de leurs parties molles, ce qui est très rare… mais pas à Burgess. C’est précisément ce qui a fait la valeur des fossiles écrasés dans ces schistes, comme des feuilles ou des fleurs entre les pages d’un herbier.

Dans l’article publié dans Current Biology, les deux auteurs (Derek Briggs, et Jean-Bernard Caron) décrivent leur ver comme un chaetognathe. Rien d’audacieux : ces animaux sont bien connus, en particulier parmi la faune du Cambrien, et ils existent toujours de nos jours. Ces modestes « vers sagittaires » (ils ressemblent à des flèches) proposent aux zoologistes une jolie énigme. Il a fallu leur forger un « embranchement », dans l’ancienne classification, pour eux tout seuls. Ils ne ressemblent en effet à aucun autre groupe, si ce n’est par des similitudes avec des animaux très éloignés les uns des autres, ce qui n’arrange rien.

Les crochets de l'animal, bien installés sur la tête, autour de la bouche, forment un piège pour saisir des proies. © Musée royal de l'Ontario

Les crochets de l’animal, bien installés sur la tête, autour de la bouche, forment un piège pour saisir des proies. © Musée royal de l’Ontario

Les énigmatiques chaetognathes, des monstres planctoniques

De plus, ils sont étrangement restés inchangés depuis le Cambrien. Dans les schémas de filiation des espèces vivantes, la ligne menant aux chaetognathes est toujours longue, venant de loin, et représentée par des pointillés. Tout juste, aujourd’hui, les apparente-t-on, avec précautions, aux « Protostomiens », qui réunissent (entre autres) les vers de terre, les arthropodes et les mollusques.

Aujourd’hui présents dans toutes les mers, ils mesurent souvent quelques millimètres. Au sein du plancton, ils sont de redoutables prédateurs, l’équivalent des grands requins ou des orques à notre échelle. Sur la tête, les crochets, énormes, ne laissent guère de chances à leurs victimes, des larves de poissons et de crustacés par exemple. Leur nom, chaetognathe, signifie « chevelure-mâchoire », car c’est là leur caractéristique première.

Le saviez-vous ?

La faune de Burgess désigne ces animaux d’abord découverts dans les schistes de Burgess, dans l’Ontario, lors de la construction d’une voie ferrée traversant le Canada d’est en ouest, en 1911. Ces animaux, qui vivaient au fond d’une mer peu profonde, ont exceptionnellement conservé leurs parties molles après leur probable ensevelissement brutal. Transformés en schistes, les sédiments dans lesquels ils se trouvaient ont protégé les fossiles.

Dans une première description, ces animaux avaient été classés parmi des groupes existant aujourd’hui. Mais une relecture de ces fossiles a permis la découverte d’une faune particulière et très diversifiée. Les animaux sont très différents de ceux d’aujourd’hui mais présentent en revanche des caractéristiques morphologiques encore présentes dans la faune actuelle, comme la cuticule des arthropodes ou la « chorde » des vertébrés par exemple.

Le meilleur endroit pour découvrir cette faune est le site du musée royal de l’Ontario, dans sa version française, avec des images et des vidéos remarquables.

Très efficace, cet armement a été conservé intact depuis un demi-milliard d’années, comme en témoigne Capinatator praetermissus, le nom de baptême donné par ses découvreurs, Derek Briggs et Jean-Bernard Caron. Le genre est nouveau, Capinator pouvant se traduire par « nageur agrippant » et le nom de l’espèce signifiant « longtemps passé inaperçu », comme l’explique le communiqué du musée royal de l’Ontario, responsable de la découverte, auquel appartient Jean-Bernard Caron et qui recèle les trésors des schistes de Burgess.

Lui aussi a des crochets. Ils sont même énormes et au nombre de 25 paires, ce qui est beaucoup par rapport aux espèces actuelles. Ces fossiles montrent qu’au Cambrien, ces vers devaient être plus gros et vivaient assez près des fonds. Ils devaient alors jouer un grand rôle dans les chaînes alimentaires de l’époque, après s’être diversifiés durant l’explosion cambrienne.

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Un fossile de 500 millions d’années découvert au Canada


Un ver marin qui était semble t’il la terreur dans la mer pour les petites créatures marines Pourtant, il ne mesurait que 10 cm, mais il possédait 25 épines de chaque côté de sa tête. Il serait aussi vieux que 500 millions d’années
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Un fossile de 500 millions d’années découvert au Canada

Le Capinatator mesurait environ 10 centimètres de long... (Associated Press)

 

Le Capinatator mesurait environ 10 centimètres de long et possédait 25 épines de chaque côté de sa tête.

ASSOCIATED PRESS

 

La Presse Canadienne

Des chercheurs du Musée royal de l’Ontario et de l’Université Yale ont découvert un fossile d’un ver à tête épineuse qui, croient-ils, aurait terrorisé les autres créatures ayant nagé dans les anciennes mers.

Selon le conservateur de paléontologie des invertébrés du musée, Jean-Bernard Caron, cette nouvelle espèce aurait été un prédateur efficace et terrifiant aux yeux des plus petites créatures marines vivant à cette époque.

Ce fossile vieux de 500 millions d’années a été baptisé Capinatator praetermissus, ce qui comprend des mots latins référant à «serrer», «nageur» et «négligé».

Le Capinatator mesurait environ 10 centimètres de long et possédait 25 épines de chaque côté de sa tête.

Quelque 50 spécimens de cette créature ont été découverts dans les sédiments marins des schistes de Burgess, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO situé dans les parcs nationaux de Yoho et de Kootenay, en Colombie-Britannique.

Les schistes de Burgess, découverts il y a plus d’un siècle, sont un riche dépôt de fossiles de certaines des plus anciennes créatures de la Terre datant de l’âge cambrien.

Cet emplacement, qui se trouve maintenant dans les hauteurs des Rocheuses, était submergé dans l’eau il y a des centaines de millions d’années.

Les créatures spongieuses semblables à des insectes étaient recouvertes de sédiments, préservant leur corps de façon très détaillée.

Le Capinatator est considéré comme un ancêtre des plus petits vers qu’on voit maintenant en abondance dans le plancton des océans du monde entier. Leurs successeurs sont toutefois plus petits et possèdent moins d’épines autour de leur tête que les spécimens fossiles.

Selon Derek Briggs, l’auteur principal d’une étude publiée jeudi dans le journal  «Current Biology», cette découverte offre des indices sur l’évolution de cet ancien écosystème.

«Les prédateurs ont tendance à être des éléments clés dans le développement de la structure des communautés marines, de par leur façon d’évoluer pour capturer des proies et de par la façon dont les proies ont évolué afin d’éviter d’être capturées», a affirmé M. Briggs.

«En ce sens, ils indiquent que ces interactions entre le prédateur et la proie étaient importantes à l’âge cambrien.»

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Nouvelle hypothèse sur l’évolution de la vie sur terre


Avoir des preuves de ce qui s’est vraiment passé pour que la vie puisse naitre sur Terre sous différentes espèces animales a moins d’être témoins de l’explosion de vie en accélérée .. est quasi impossible enfin pour le moment … donc nous restons sur des théories .. sans certitudes
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Nouvelle hypothèse sur l’évolution de la vie sur terre

 

Et si des fossiles de l'Ediacarien n'étaient pas tous des organismes marins... (Photo archives Reuters)

 

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Agence France-Presse
Paris, France

Et si des fossiles de l’Ediacarien n’étaient pas tous des organismes marins comme on le pensait ?

C’est ce que suggère un géologue mercredi dans la revue Nature, une hypothèse qui bouscule les repères de l’évolution de la vie sur terre, mais qui reste discutée.

L’Ediacarien, qui s’étend de 635 millions à 542 millions d’années avant notre ère, précède immédiatement le Cambrien, période qui a vu une brusque multiplication de nouveaux groupes d’animaux.

Il tire son nom d’une formation géologique du sud de l’Australie, où des fossiles très particuliers ont été retrouvés en 1946 par Reginald Sprigg. Ces fossiles ont été classés comme invertébrés, protistes (êtres unicellulaires) ou champignons, mais ils ont toujours été considérés comme des organismes marins.

Le géologue Gegory Retallack (Université de l’Oregon) propose une nouvelle interprétation de ces couches fossilifères du sud australien.

Selon son analyse, la présence de sols fossilisés (paléosols) suggère que certains des fossiles qui s’y trouvent sont peut-être des organismes semblables à des lichens (végétaux formés par l’association d’une algue et d’un champignon) ou des colonies microbiennes qui ont vécu sur la terre, plutôt que dans l’océan.

«Ces propositions représenteraient un changement fondamental dans notre tableau de l’évolution, mais elles vont probablement se heurter à un scepticisme persistant parce que les preuves ne sont pas convaincantes», estime le paléontologue Shuhai Xiao (Virginia Tech) dans un éditorial également publié dans Nature.

«Nous avons besoin de preuves plus concrètes avant de pouvoir envisager de redessiner le calendrier de la transition de la vie de la mer à la terre», ajoute-t-il.

«Laissons fleurir des hypothèses multiples !», écrit de son côté le géologue Paul Knauth (Université d’État de l’Arizona), dans un second éditorial publié dans la revue scientifique britannique.

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