Sécurité informatique: la fin des mots de passe?


Les mots de passe, à chaque fois qu’on ouvre un compte, il faut mettre un mot de passe ingénieux et s’en rappeler. Il parait que la plupart des gens préfèrent grandement le gestionnaire de mot de passe. Moi, j’aimerais mieux la biométrie, moins compliqué et tout aussi sécuritaire. Cependant, rien n’est 100 % sécuritaire sur le Web
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Sécurité informatique: la fin des mots de passe?

 

On se creuse la tête pour les créer. On s'arrache les cheveux quand on les... (Illustration La Presse)

ALEXANDRE VIGNEAULT
La Presse

On se creuse la tête pour les créer. On s’arrache les cheveux quand on les perd. Les mots de passe, c’est un paquet de troubles! Et ils ne garantissent même pas notre sécurité. En serons-nous libérés par la reconnaissance faciale ou par empreinte digitale?

Des casse-têtes essentiels

«Les gens ne réalisent pas l’importance des mots de passe», estime Benoît Gagnon.

L’expert en sécurité informatique ne parle pas seulement de monsieur ou madame Tout-le-Monde qui utilise le nom de son chien pour bloquer l’accès à son ordinateur personnel.

«J’ai vu des bases de données très sensibles protégées avec [le mot de passe] 12345, dit le vice-président technologie de l’information et service-conseil au Corps des commissionnaires du Québec. J’ai vu des choses à faire dresser les cheveux sur la tête…»

Utiliser «12345» comme mot de passe n’a rien d’exceptionnel. Cette suite de chiffres figure même en très bonne position dans la liste des mots de passe les plus utilisés en 2017, selon une compilation effectuée par Splash Data. Benoît Gagnon ne croit pas que ce soit par paresse ou par naïveté qu’on opte pour des mots de passe simplets. On le fait parce qu’on est pressé.

«Les gens se disent qu’ils vont revenir le changer plus tard, dit-il. Et ils ne le changent pas…»

Mission impossible

«Ce qu’on nous demande, c’est un effort surhumain: se faire 50 mots de passe indéchiffrables pour 50 services différents et s’en souvenir, c’est pratiquement impossible», constate pour sa part Stéphane Leman-Langlois, professeur à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval.

De nos jours, le moindre site internet demande de s’enregistrer et d’établir un mot de passe.

«On en a tellement que ça devient impossible de faire le ménage là-dedans.»

Sur combien de sites et à combien de services ou d’applications êtes-vous enregistré? Une dizaine? Une centaine? Difficile à savoir. En comptant seulement les services bancaires, les médias sociaux, les courriels, les accès nécessaires pour le boulot, les sites de magasinage ou de divertissement et les services publics, on arrive facilement à plusieurs dizaines. Sans compter tous ceux qu’on n’utilise plus et qu’on a déjà oubliés… Stéphane Leman-Langlois évoque des études qui estimaient que l’utilisateur moyen avait jusqu’à 100-150 comptes enregistrés!

 

Réutiliser, c’est risqué

Choisir des mots de passe faciles est une façon de prévenir les oublis et de limiter les dégâts. L’autre stratégie utilisée par quantité de gens est de réutiliser les mêmes sur plusieurs sites. Ou, du moins, des variations des mêmes mots de passe. Environ 40 % des internautes américains le font, selon le Pew Research Center.

«Lorsqu’un utilisateur se fait pirater un compte, son mot de passe se trouve peut-être sur une quinzaine d’autres», signale toutefois Benoît Gagnon.

L’expert en sécurité informatique avance que bon nombre de gens ont quelques mots de passe principaux (entre six et neuf, selon lui) qu’ils utilisent (et réutilisent) en fonction du degré de protection jugé nécessaire: les plus complexes seraient ainsi réservés aux données sensibles comme les comptes bancaires. Sachez que percer un compte qui utilise l’un des 100 mots de passe les plus communs – la liste est facilement accessible sur l’internet – est un jeu d’enfant pour un logiciel d’attaque.

Au doigt et bientôt à l’oeil?

L’identification à deux facteurs est l’une des façons de se protéger contre le piratage de données. Pour prouver votre identité, vous devez savoir quelque chose (un mot de passe, par exemple) et posséder quelque chose (une clé USB, par exemple). L’envoi d’un code directement à l’appareil que vous utilisez est aussi une façon de prouver que vous l’avez en main. Compliqué? Non. Pratique? Non plus…

«La sécurité, très souvent, va réduire la facilité d’utilisation», indique Benoît Gagnon, expert en sécurité informatique.

Apple et Microsoft ont aussi mis en place l’identification par données biométriques: il est possible d’accéder à son ordinateur ou à son téléphone grâce à la reconnaissance faciale ou d’empreintes digitales. Benoît Gagnon estime que ce genre d’outil soulève des enjeux de vie privée, et il n’est pas du tout certain que la majorité des utilisateurs soient prêts à fournir ces informations à n’importe qui.

«Le côté pratique est là. C’est plus sécuritaire que d’avoir le même mot de passe partout ou « abc123 », juge Stéphane Leman-Langlois, qui y voit un développement positif. Par contre, il ne faut pas s’imaginer que personne n’arrivera jamais à exploiter ça et qu’il n’y aura jamais de moment où l’empreinte digitale ne fonctionnera pas ou que notre visage ne sera pas reconnu.»

Il faut donc avoir des plans B et C.

Un allié méconnu

Les deux spécialistes en sécurité informatique estiment que le commun des mortels néglige un dispositif fort pratique et sécuritaire: le gestionnaire de mots de passe.

«Je ne sais pas comment les gens font pour vivre sans», dit carrément Benoît Gagnon.

Cet outil crée des mots de passe compliqués que l’utilisateur n’a même pas besoin de retenir. En fait, il lui suffit de retenir celui qui donne accès à l’application. Retenir un seul mot de passe compliqué, ça, c’est du domaine du possible.

Stéphane Leman-Langlois affirme que si on lui offre le choix entre biométrie et gestionnaire de mots de passe, il choisit le second sans hésiter. Seuls 12 % des Américains utilisent un tel outil, selon le Pew Research Center.

«Quand on dit aux gens qu’ils devront apprendre une nouvelle affaire en informatique, ils lèvent les yeux au plafond, constate Stéphane Leman-Langlois. Même la soi-disant génération internet.»

Des gestionnaires de mots de passe sont offerts gratuitement ou par abonnement (de 2 $ à 3 $ par mois, par exemple). Les versions gratuites ne sont pas moins sécuritaires, selon les experts, seulement moins flexibles.

Les pires mots de passe

Splash Data a fait la liste des 100 mots de passe les plus utilisés en 2017… et qui seraient décryptés quasi instantanément par un logiciel de piratage. En voici 10.

Top 5

123456

password

12345678

qwerty

12345

Aussi dans le top 100 

letmein (7e)

iloveyou (10e)

starwars (16e)

trustno1 (25e)

1q2w3e (89e)

Construire un mot de passe sécuritaire Il n’est pas toujours nécessaire de se casser la tête pour trouver un mot de passe difficile à décrypter. Il suffit de tenir compte de quelques règles de base. Mode d’emploi.

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Ce mot de sept lettres est jugé très faible, même s’il ne figure pas sur la liste des 100 mots les plus utilisés. Ses défauts? Il est trop court, contient une suite de lettres couramment utilisées et ressemble à un mot du dictionnaire. Il serait découvert en 13 secondes maximum par un logiciel d’attaque*.

*Les estimations du temps nécessaire pour décrypter les mots de passe et les commentaires généraux découlent de tests effectués sur les sites passwordmeter.com, howsecureismypassword.net et password.kapersky.com.

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Plus un mot de passe est long, plus il est sécuritaire. Certains sites les limitent néanmoins à six ou huit caractères.

«C’est une indication [que ces entreprises] ne sont peut-être pas à la page en matière de sécurité», estime Stéphane Leman-Langlois, de l’Université Laval.

Il faudrait tout de même entre 51 et 84 ans pour le décrypter.

ses4me0uvret0i

Stéphane Leman-Langlois explique qu’un mélange aléatoire de chiffres et de lettres peut faire un bon mot de passe. Un truc facile comme tout consiste à mettre des chiffres à la place de certaines lettres et faire en sorte que la combinaison ait l’air aléatoire tout en étant facile à retenir. Changer le A pour un 4 et le O pour un 0 est une pratique peu originale, mais qui fait son effet: il faudrait maintenant entre 200 et 5000 ans pour le décrypter!

Ses4me0uvret0i!

Il faudrait entre 3400 ans et… 18 milliards d’années pour trouver celui-ci. Deux détails font la différence: une majuscule (même placée au début) et un point d’exclamation (même placé à la fin).

À signaler: ce truc – très souvent conseillé par les experts – ne fonctionne que parce que le mot de passe est assez long.

Ses4me! tout court serait décrypté en environ 20 minutes.

http://www.lapresse.ca/

Et le mot de passe le plus commun sur internet est…


Je pense que les gens n’aiment pas l’idée des mots de passe compliqués et d’en avoir plusieurs pour leurs différents comptes, car à chaque année, c’est la même chose, les mots de passe les plus utilisés sont les mêmes Il faudrait tout de même faire un effort ou trouver quelque chose de sûr et durable pour que l’accès à nos comptes ne soient pas à la portée des pirates
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Et le mot de passe le plus commun sur internet est…

 

Agence France-Presse

Les appels à changer les mots de passe des ordinateurs, comptes bancaires et autres messageries en ligne ont beau se multiplier, des millions d’internautes s’en remettent toujours à des codes prévisibles comme «1-2-3-4-5-6» et se font pirater, souligne une étude américaine publiée mardi.

D’après le rapport annuel de la firme de sécurité informatique SplashData, qui a compilé les données de plus de deux millions de comptes ayant fuité en ligne, les mots de passe les plus communs n’ont pas changé depuis 2011 pour les internautes à travers le monde.

Aux côtés du classique «1-2-3-4-5-6» figurent le désarçonnant «password» (mots de passe en anglais, ndlr), le singulier «qwerty», cinq premières lettres du clavier dans plusieurs langues dont l’anglais, ou encore le sophistiqué «1-2-3-4-5-6-7-8», visant à combler certains sites qui exigent des clés informatiques plus longues et donc plus difficiles en théorie à décoder.

Mais «des mots de passe plus longs (…) peuvent aussi être virtuellement inutiles», si les internautes ne font qu’ajouter des caractères à une suite déjà prévisible, résume la firme SplashData dans un blogue publié en marge de son étude.

«Plusieurs personnes font un effort pour ajouter plus de caractères à leurs mots de passe, afin de renforcer la sécurité de leurs comptes en ligne, mais si ces mots de passe ne sont que le prolongement de séquences simples, cela les exposera tout autant aux pirates informatiques», souligne le PDG de la firme américaine, Morgan Slain.

Ce dernier suggère par ailleurs aux internautes de ne pas se replier sur des mots de passe empruntés à des noms de célébrités, car ceux-ci sont aussi faciles à décrypter, même pour les plus béotiens des pirates informatiques.

Au cours des dernières années, les fraudes en ligne se sont imposées comme une véritable épidémie forçant certaines entreprises à abandonner les mots de passe au profit de nouvelles technologies de vérification d’identité issues de la biométrie.

Des lecteurs d’empreintes digitales sont ainsi de plus en plus populaires sur les appareils portables, alors que des firmes poussent la logique jusqu’à des techniques de reconnaissance du visage, voire de l’iris.

Voici les pires mots de passe en 2015, selon SplashData:


1 123456
2 password
3 12345
4 12345678
5 qwerty
6 123456789
7 1234
8 baseball
9 dragon
10 football
11 1234567
12 monkey
13 letmein
14 abc123
15 111111
16 mustang
17 access
18 shadow
19 master
20 michael
21 superman
22 696969
23 123123
24 batman
25 trustno1

http://www.tvanouvelles.ca/

2015 plus fort que "Retour vers le futur" ?


Nous sommes l’année en 2015, l’année ou Marty a été voir son avenir pour sauver ses futurs enfants dans le film Retour vers le futur II, film qui a été réalisé ne l’oublions pas en 1989. Bien que certaines technologies  du film ne soient pas toujours une réalité, d’autres par contre n’est plus une science-fiction.
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2015 plus fort que « Retour vers le futur » ?

 

Cliché du film Cliché du film « Retour vers le futur II ». © Kobal / The Picture Desk

En 1989, le film faisait plusieurs prédictions sur l’année 2015. Si certaines sont tombées à côté de la réalité, d’autres ont dépassé toutes les espérances.

 

La réalité dépasse parfois la fiction. Sorti sur les écrans en 1989, Retour vers le futur II voit ses personnages principaux découvrir ce qui les attend dans le futur, et plus précisément en 2015. Les trente premières minutes du célèbre film américain réalisé par Robert Zemeckis présentaient un futur rempli de voitures volantes, de nouvelles technologies, mais aussi de vêtements improbables. Si Marty McFly découvre le futur le 21 octobre 2015, l’avenir imaginé par les scénaristes ressemble déjà étrangement à notre monde en ce début de nouvelle année.

Accessoires connectés : les personnages du long-métrage se baladent aussi bien avec une montre connectée que des lunettes intelligentes en 2015. Si cette année devrait être marquée par l’Apple Watch, les accessoires connectés existent maintenant depuis plusieurs années. Il y a deux ans, Google a ainsi lancé ses fameuses Google Glass.

Biométrique : dans le futur imaginé en 1989 par les studios américains, scanner les yeux et les empreintes pour vérifier l’identité des personnes est courant. Un personnage paie même le taxi en scannant son empreinte. Si cela n’est pas encore possible aujourd’hui, la technologie liée au scanner d’empreinte a explosé. Apple et Samsung ont ainsi incorporé ces dernières années dans leurs smartphones un lecteur d’empreinte digitale.

Écrans plats : la famille McFly possède dans le futur une télévision à écran plat qui permet de regarder plusieurs chaînes en même temps. Une technologie que l’on retrouve un peu partout aujourd’hui !

Robotisation : en présentant un monde de plus en plus dépendant des technologies liées à la robotique, le film avait vu juste. Les drones non militaires, comme on peut en apercevoir dans le long-métrage, sont ainsi de plus en plus populaires. Retour vers le futur II va toutefois trop loin dans l’automatisation de la société en présentant notamment des drones promeneurs de chiens.

Télécommunications : si Retour vers le futur II prédisait une explosion des fax, ce qui n’est pas arrivé, il imaginait aussi les appels vidéo, ce qui existe notamment aujourd’hui avec Skype et consorts.

3D : le film imagine une publicité en 3D. De nos jours, cette technologie est omniprésente partout, des salles de cinéma aux salons à domicile.

Le film n’avait toutefois pas vu juste sur tous les points, notamment en imaginant les routes empruntées par des voitures volantes, mais aussi la double cravate, et surtout le fameux hoverboard, un skate volant qui reste un objet de fiction, même si beaucoup planchent sur cette technologie ! Quant aux Dents de la mer 19, les cinéphiles l’attendent toujours… ou pas.

http://www.lepoint.fr