Des billes dans l’estomac pour perdre du poids


Une nouvelle technique encore en expérimentation pour aider des gens à perdre du poids. Ce nouveau procédé semble prometteur et qu’il n’y aurait pas, du moins pour le moment, d’effets secondaires
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Des billes dans l’estomac pour perdre du poids

 

Certains centres pédiatriques accueillent des adolescents obèses et proposent une prise en charge médicale. © DURAND FLORENCE/SIPA

Certains centres pédiatriques accueillent des adolescents obèses et proposent une prise en charge médicale. © DURAND FLORENCE/SIPA

Par Sylvie Riou-Milliot

L’embolisation artérielle bariatrique permet de perturber la production de ghréline, une hormone qui stimule l’appétit. Une baisse de poids sensible a été constatée dans un essai américain.

OBÉSITÉ. Des billes dans les artères de l’estomac pour perdre du poids. L’approche, encore expérimentale, semble néanmoins efficace et prometteuse. Son nom, l’embolisation artérielle bariatrique. Récemment présentée outre-Atlantique lors de la réunion annuelle de laSociety of interventional Radiology, la technique a été réalisée auprès d’un groupe restreint de patients, cinq personnes présentant un indice de masse corporelle (IMC) entre 40 et 50 par une équipe multidisciplinaire américaine pilotée par l’institut John Hopkins (Baltimore).

Moins invasive que les trois principales techniques aujourd’hui utilisées (pose d’un anneau, intervention dite du « sleeve » qui consiste à retirer les 2/3 de l’estomac ou celle du « bypass » , court-circuit d’une partie de l’estomac), la simplicité de l’essai Beat Obesity est assez séduisante. En pratique, il ne s’agit pas d’une chirurgie mais d’une intervention dite de radiologie interventionnelle, réalisée selon une procédure dite guidée par l’image. Elle consiste en l’injection de billes microscopiques à travers un cathéter inséré dans une petite incision dans la peau de l’aine ou du poignet via une artère (fémorale, radiale). Une sonde peut alors être remontée jusqu’à une artère proche du fond de l’estomac, exactement là où est produite la ghréline, une hormone qui naturellement stimule l’appétit.

Une sécrétion hormonale limitée

Du fait de leur simple présence, les billes limitent le flux sanguin et la sécrétion hormonale est par conséquent réduite. Résultat, la sensation de faim est moindre, les apports alimentaires réduits ce qui se traduit par une baisse de poids. Dans ce premier essai pilote Beat, la perte de poids, effective chez tous les patients, a été en moyenne de 5,9, 9,5 et 13,3 % du poids initial à respectivement un, trois et six mois.

Aucun effet secondaire majeur n’a été enregistré, les niveaux de ghréline observés étaient à la baisse et la sensation de faim divisée environ d’un tiers, trois mois après l’intervention. Une efficacité qui reste évidemment à confirmer par d’autres études. 20 patients doivent être inclus dans un prochain essai.

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Les microbilles en plastique de vos produits de soin finissent dans les océans


8000 milliards de microbilles à tous les jours issues des cosmétiques et autres produits qui prennent la direction des océans, rivières, lacs et par l’entremise des poissons peuvent se retrouver dans nos assiettes
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Les microbilles en plastique de vos produits de soin finissent dans les océans

 

Un petit gommage ce week-end? Votre peau vous en remercie. Les cellules mortes à sa surface sont éliminées, elle est plus douce et elle respire mieux. Mais dans cette affaire, d’autres sont moins contents : les océans, les lacs, les rivières et les poissons. Les petites billes qui se trouvent dans les exfoliants sont en effet, bien souvent, en plastique. Trop petites pour être filtrées, elles finissent leur vie dans l’océan.

Un mouvement de défiance envers ces microbilles qui se trouvent dans les produits cosmétiques se fait de plus en plus fort. Certains états des États-Unis et provinces du Canada, notamment, les ont déjà interdites.

Ces microbilles ne sévissent pas uniquement dans les produits exfoliants pour le visage ou le corps. Elles se trouvent également dans certains shampoings, dentifrices, savons et produits ménagers.

Le matériau incriminé s’appelle le polyéthylène. Ce polymère de synthèse compose notamment les sacs plastiques, qu’on n’aurait pas idée de jeter dans les océans.

micro billes plastique

Rien que dans l’État de New York, 19 tonnes de microbilles seraient rejetées dans les conduits tous les ans, selon les recherches de Sherri Mason, qui étudie les microbilles à la State University of New York. Au Royaume-Uni, 16 à 86 tonnes de microplastique provenant des exfoliants pour le visage seraient rejetés dans les eaux tous les ans.

8000 milliards de microbilles par jour

Selon une récente étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology, plus de 8000 milliards de microbilles s’invitent dans les habitats aquatiques… chaque jour. Cela vous semble beaucoup?

L’association Surfrider Foundation explique pourtant sur son site qu’« un seul tube de ces cosmétiques, soin visage ou dentifrice, peut en contenir des milliers ».

En plus des petites billes que vous pouvez voir et sentir, des centaines d’autres sont invisibles à l’œil nu.

“La plupart des gens qui utilisent ces exfoliants pour le visage, gels douche, savons, cosmétiques, n’ont pas la moindre idée qu’il y a du plastique dans les produits qu’ils utilisent », explique Sherri Mason sur Public Radio International, un grand réseau de radiodiffusion américain. « Les consommateurs utilisent ces produits, lavent leur visage, ouvrent le robinet et ne réalisent pas qu’ils sont en fait en train de libérer du plastique dans l’environnement », ajoute-t-elle.

Leur petitesse les empêche d’être filtrées lors de leur passage en usine de traitement des eaux usées. Problème: une fois en mer, ces microparticules ont un comportement un peu particulier.

Elles permettent aux microbes de se déplacer dans les océans

« Elles jouent un rôle de transport des contaminants, comme un buvard », explique auHuffPost François Galgani, chercheur à l’Ifremer. « Ces billes de plastique servent de support à des espèces, qui peuvent se propager d’un bout à l’autre de la planète », détaille-t-il.

Ces espèces peuvent être des microbes qui, lorsqu’ils arrivent dans un milieu inconnu, peuvent déséquilibrer la faune et la flore locale, et contaminent plages et fonds marins.

Les microbilles peuvent également être ingérées par les organismes vivant dans les océans ou les lacs, poissons, baleines, plancton, etc. Selon une étude publiée dans la revue Archives of Environmental Contamination and Toxicology, un petit saumon de la Colombie Britannique, pourrait en ingurgiter de deux à sept par jour. Inutile de préciser que, par conséquent, ces microbilles peuvent se retrouver directement dans nos assiettes. Qui plus est, lorsque celles-ci se dégradent, elles peuvent libérer des substances chimiques qui sont des perturbateurs endocriniens.

Mais, tempère François Galgani, « les organismes les rejettent et les prédateurs ne les avalent pas ».

Les microbilles contribuent à la pollution des océans, qui sont déjà envahis par le plastique. Rien qu’en 2010, 8 millions de tonnes de plastique ont fini leur vie dans les océans. Cette quantité pourrait être décuplée d’ici à 10 ans. Au total, plus de 269 000 tonnes de déchets plastiques flotteraient à leur surface.

micro billes plastique

Certains États ont d’ores et déjà pris les devants pour limiter la casse. Le gouvernement canadien a annoncé en juillet dernier sa volonté d’interdire les microbilles de plastique dans les cosmétiques. Il les a également ajoutées à la liste nationale des substances toxiques.

Marques et États contre les microplastiques

Aux États-Unis, l’Illinois a été le premier à décider de les interdire en 2014, avec la coopération des industries cosmétiques. En septembre dernier, c’est la Californie qui a sauté le pas, en votant l’interdiction de la vente des microbilles à partir de 2020.D’autres États, dont le plus récent est celui de New York, ont annoncé qu’ils allaient prendre des mesures pour interdire ou limiter les microbilles.

Leur effet dévastateur avait été rappelé par les Nations Unies dans leur rapport annuel pour l’environnement (PNUE) en 2014. Cette année, elles se sont prononcées pour son interdiction.

Côté marques, Unilever s’est engagée en 2012 à bannir le plastique de ses produits.Selon le Time, L’Oréal aurait aussi commencé à prendre ses distances avec les microbilles. The Body Shop, Hema, Lush, sont autant de sociétés qui ont déclaré avoir arrêté l’utilisation des microplastiques.

En France, la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) a affirmé à Libération que les sociétés cosmétiques « cherchent d’autres solutions. Parmi celles-ci, on pense à des billes de bois, qui présentent des inconvénients, comme la porosité, mais constituent l’une des pistes de recherche sérieuses« .

Une application pour les éviter

En attendant que les grandes sociétés arrêtent de produire des cosmétiques constitués de microbilles, une application nommée beatthemicrobeads (combattez les microbilles), créée par deux ONG néerlandaises en 2012, permet de scanner les produits et de détecter la présence de celles-ci.

Comme l’explique l’association Surfrider Foundation, dès qu’il y a écrit « polyéthylène » dans la liste des composants d’un produit, vous pouvez être sûr qu’il s’agit de microbilles.

Plus respectueux de l’environnement, des cosmétiques constitués de produits naturels existent sur le marché. À la place des microbilles en plastique? Des noyaux d’abricot, de la pierre ponce, du sel marin ou encore des éclats de fruits à coque.

http://quebec.huffingtonpost.ca/