Le Saviez-Vous ► L’histoire américaine ne doit plus passer sous silence la barbarie des femmes


Un sujet intéressant sur la violence des femmes face aux esclaves aux États-Unis. Je ne suis pas surprise que les femmes ont usé autant (sinon plus) de violence et cruauté envers les esclaves. Des exemples donnés par des esclaves de ces femmes. L’auteur fait une analogie avec les enfants qui ont été séparées les parents immigrés de leurs enfants. Un couple blanc interrogé si cela leur arrivait, prétendait que cela était impossible, car il n’avait rien en commun avec les immigrés. Aussi l’organisation des femmes blanches de l’extrême droite américaine. Ce qui me surprend par contre, c’est qu’en 2019, le racisme et le comportement envers des gens de d’autres ethnies est encore d’actualité autant en Amérique que sur les autres continents, Nous n’avons pas vraiment évoluer sur ce sujet …
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L’histoire américaine ne doit plus passer sous silence la barbarie des femmes

 

Une femme de la Nouvelle-Orléans avec sa jeune esclave, dans les années 1850 | The Burns Archive via Wikimedia Commons

Une femme de la Nouvelle-Orléans avec sa jeune esclave, dans les années 1850 | The Burns Archive via Wikimedia Commons

Rebecca Onion — Traduit par Yann Champion

Un nouvel ouvrage historique montre que les femmes esclavagistes aux États-Unis étaient aussi brutales que les hommes et tiraient autant parti qu’eux de l’exploitation humaine.

L’historienne Stephanie E. Jones-Rogers ouvre son excellent dernier livre, They Were Her Property: White Women as Slave Owners in the American South («Ils étaient sa propriété: les femmes blanches esclavagistes dans le Sud américain») par l’histoire de Martha Gibbs, propriétaire d’une scierie dans le Mississippi, qui possédait également «un nombre important d’esclaves».

L’un d’eux, Litt Young, décrivait sa propriétaire comme une femme qui exerçait un contrôle total sur ses affaires financières, y compris dans la gestion de ses esclaves. Young se souvenait aussi, par exemple, de la manière dont le deuxième mari de Gibbs avait tenté –en vain– de la convaincre d’arrêter d’ordonner à son contremaître d’administrer «des coups de fouet brutaux».

Après la défaite des Confédérés, Gibbs «partit se réfugier»: elle emmena avec elle au Texas une partie de ses esclaves, sous la menace d’une arme à feu, et les força à travailler pour elle jusqu’en 1866

«un an après, ces personnes légalement libres mais encore esclaves de facto “lui donnaient sa première récolte”. Puis, écrit Stephanie E. Jones-Rogers, Martha Gibbs les laissa partir.»

Bien plus que des témoins innocents

Écrits dans les années 1970 et 1980 par des spécialistes de l’histoire des femmes, les premiers livres traitant des femmes esclavagistes s’intéressaient généralement aux riches femmes du Sud qui avaient pris ce rôle à la mort de leur mari ou de leur père. Les femmes de ces ouvrages étaient dépeintes comme ayant un dilemme par rapport à leur rôle d’esclavagiste.

Certaines historiennes ou historiens supposaient d’ailleurs que les maîtresses de ces plantations étaient elles-mêmes contraintes et opprimées par la société patriarcale sudiste. D’après ces versions de l’histoire, les femmes qui possédaient des esclaves ne s’impliquaient pas personnellement dans la gestion quotidienne des esclaves, et elles s’occupaient encore moins d’en acheter ou de les vendre.

Au sein d’un mariage, le fait de posséder ses propres esclaves pouvait permettre à une femme de garder une certaine indépendance.

Ce sont précisément ces suppositions au sujet du côté passif et plein de remords des femmes esclavagistes que Stephanie E. Jones-Rogers remet en cause dans son livre –et avec elles, l’idée que les femmes blanches n’étaient que les témoins innocents de l’esclavagisme des hommes blancs. Son but, m’a-t-elle expliqué par téléphone, était de montrer comment les femmes blanches avaient profité économiquement de la possession d’esclaves.

L’esclavage permit à certaines femmes de trouver un mari. Au sein d’un mariage, le fait de posséder ses propres esclaves pouvait permettre à une femme comme Martha Gibbs de garder une certaine indépendance. Et si le mari venait à mourir, ou à être mauvais en affaires, la femme pouvait trouver un moyen de conserver les «propriétés humaines», ce qui lui offrait la possibilité d’assurer sa sécurité matérielle.

Propriétaires au même titre que les hommes

Stephanie E. Jones-Rogers a commencé à changer de point de vue en se détournant des lettres et carnets intimes des femmes de l’élite, qui constituaient l’essentiel de la base documentaire d’autrefois, pour leur préférer les témoignages des personnes qui avaient été asservies.

En analysant les récits des anciens esclaves rassemblés durant la Grande Dépression par la Works Progress Administration (WPA) –le récit de Litt Young en faisait partie–, l’historienne a trouvé de multiples témoins qui donnaient les noms des femmes qui les avaient possédés –et qui n’étaient pas simplement des «maîtresses», mais de véritables propriétaires, avec tout ce que cela impliquait.

Elle a aussi découvert des récits montrant que ces femmes «insistaient sur leurs revendications à la propriété lors de conversations avec les esclaves ou en leur présence» et qu’elles «contestaient le droit accordé aux hommes de contrôler leurs propriétés, qu’il s’agisse d’esclaves ou autres».

En examinant d’autres types de documents, Stephanie E. Jones-Rogers s’est aperçue que l’on trouvait des cas de femmes propriétaires d’esclaves dans toutes les archives de l’esclavage aux États-Unis: dans les annonces passées dans les journaux lorsque des esclaves s’enfuyaient, où elles s’identifiaient comme les propriétaires des fugitifs, parmi les bénéficiaires d’indemnisations, lorsque leurs esclaves, accusés d’avoir fomenté une insurrection, avaient été exécutés ou revendus, ou dans la liste des personnes dédommagées par les villes qui réquisitionnaient des esclaves pour effectuer des travaux publics.

Les femmes mariées, qui selon la doctrine juridique de la coverture n’avaient habituellement plus le droit de posséder des biens une fois qu’elles avaient un époux, intentaient des actions en justice afin de conserver leurs droits économiques sur les esclaves qu’elles détenaient avant leur mariage. Et les juges accédaient souvent à leurs requêtes.

Cruauté envers les mères et leurs enfants

Les témoignages de la WPA montrent que du point de vue des esclaves, les femmes esclavagistes n’étaient pas très différentes de leurs homologues masculins. Beaucoup d’entre elles étaient tout aussi cruelles que les hommes, et elles n’hésitaient pas à prendre la décision de «revendre» leurs esclaves ou les membres de leur famille.

Plusieurs récits montrent clairement que les femmes du Sud qui possédaient des esclaves n’étaient pas, comme on le pense parfois, de douces «mères» faisant au mieux dans une situation difficile. Elles n’hésitaient pas à fouetter leurs esclaves avec des orties ou à donner de la viande pourrie aux enfants esclaves.

Stephanie E. Jones-Rogers consacre également tout un chapitre à l’horrible pratique qui consistait à séparer les femmes esclaves de leur nouveau-né, afin qu’elles puissent servir de nourrices et allaiter les enfants de leur maîtresse.

«Si l’on observe attentivement la manière dont les femmes traitaient leurs esclaves, il ressort qu’elles différaient très peu des hommes esclavagistes –et qu’elles traitaient très rarement leurs esclaves comme leurs enfants», écrit Stephanie E. Jones-Rogers.

«En repensant au chapitre sur les nourrices allaitantes, j’ai fait le rapprochement avec la politique de séparation des femmes sans papiers et de leurs enfants mise en place par Trump, explique Stephanie E. Jones-Rogers. J’ai lu une interview d’un couple de Blancs du Texas, dans une région proche de la frontière. Les journalistes ont interrogé la femme et lui ont demandé comment elle se sentirait s’il s’agissait de ses enfants. Et elle a répondu, en gros, que “ça ne pourrait pas être ses enfants”.»

«Elles pensaient que les relations avec leurs enfants n’avaient absolument aucun point commun avec celles de leurs esclaves.» Stephanie E. Jones-Rogers, historienne

La propriétaire d’esclaves qui a obligé la mère de T.W. Cotton, interviewé par la WPA, à allaiter son propre enfant, forçant le petit Cotton à se nourrir «de lait animal ou de bouillie en biberon, pratique dangereuse que de nombreux médecins déconseillaient fortement à cette époque», comme l’écrit Jones-Rogers, ne considérait probablement pas cette séparation comme étant difficile émotionnellement et physiquement, tant pour la mère que pour l’enfant.

«Lorsque les esclavagistes séparaient les mères esclaves de leurs enfants, elles ne s’imaginaient pas dans une situation identique, soutient Jones-Rogers. Elles se considéraient comme très différentes des femmes à leur service et pensaient que les relations avec leurs enfants n’avaient absolument aucun point commun avec celles de leurs esclaves.»

En finir avec l’historiographie de la surprise

Le fait que des femmes blanches soient capables d’infliger des violences et de manipuler avec cruauté la vie d’autres personnes, ce que Stephanie E. Jones-Rogers a qualifié dans notre conversation de «malfaisance et ignominie», ne cesse de stupéfier certaines personnes –qui, soyons honnêtes, sont sans doute principalement blanches.

Ce qui explique pourquoi on peut encore lire des articles étonnés sur l’«étrange phénomène» des femmes blanches au sein de l’extrême droite américaine ou qui participent aux manifestations «Unite the Right».

Nous devons également rappeler encore et encore que les femmes blanches assistaient avec plaisir aux lynchages, s’enrôlaient par milliers pour former une organisation auxiliaire du Ku Klux Klan et protestaient férocement contre l’intégration de la population noire dans les établissements scolaires, tant dans le Sud que dans le Nord.

L’histoire de la relation entre les femmes esclavagistes et l’esclavage, explique Jones-Rogers, devrait «mettre un terme à cette surprise».

«Si vous pensez à la valeur, à l’importance d’être blanc dans leur vie, le fait que ce soit une source de pouvoir, que cela leur donne un poids politique, une influence, alors ces petits détails qui ponctuent l’histoire ont un sens, affirme-t-elle. Les femmes n’ont rien à envier aux hommes quand il s’agit de violence.»

Peut-être est-ce un travers particulièrement américain de vouloir croire que les femmes blanches ne sont pas coupables des cruautés de l’histoire américaine. Stephanie E. Jones-Rogers raconte que lorsqu’elle présentait son travail à des universitaires européens, ils ne montraient aucune surprise en découvrant son contenu:

«Il existait une sorte de consensus entre eux sur le fait que les femmes étaient tout à fait capables de commettre de tels actes. Mais lorsque j’en ai parlé à des historiens et des universitaires américains, tous ont exprimé leur stupéfaction.»

Pendant qu’elle rédigeait son livre, Stephanie E. Jones-Rogers a lu Les furies de Hitler, l’ouvrage de Wendy Lower sur la participation des femmes nazies dans le génocide sur le front de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale.

«Wendy Lower soutient, entre autres, que la raison pour laquelle nous sommes choqués est que nous nous raccrochons à l’espoir qu’au moins la moitié de l’humanité n’est pas complètement mauvaise, résume Jones-Rogers. Nous devons avoir un peu d’humanité pour ressentir cette empathie naturelle, inhérente. Lorsque l’on découvre que les femmes peuvent être aussi vicieuses et atroces, ça fait perdre tout espoir, parce qui nous reste-t-il d’autre?»

http://www.slate.fr/

Quel pouvoir avons-nous face à l’horreur?


Cela est une bonne question ? Si le Canada était bombardé, tuant au passages nombres de civils cela ferait le tour du monde. On aurait des supports de tous les pays ou presque. Alors que des pays comme la Syrie, la bande de Gaza, la Thaïlande, la Colombie et bien d’autres passent sous silence alors que des bombes, des morts, des villes et villages sont détruites, certains pourront s’exiler alors que d’autres devront survivre de peine et misère, laissant tout derrière eux avec la peur au ventre
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Quel pouvoir avons-nous face à l’horreur?

 

WILLIAM DANIELS / HANDICAP INTERNATIONAL

Une employée de Handicap International, près des décombres d’une maison du quartier de Al-Wahda à Jalawla, en Irak.

Dire stop aux bombardements des civils ne changera pas immédiatement la face du monde, mais ne rien dire ne la changera pas du tout.

Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui ont dû fuir des bombardements? De ces personnes qui passent de quartier en quartier pour éviter le prochain tir ? Les mêmes qui changent de ville pour tenter de trouver dans la prochaine cité un hôpital encore en état de soigner leurs blessures ? Ou celles encore qui quittent leur région puisque, de toute façon, leur ville est détruite et jonchée de restes explosifs de guerre. Puis enfin, ces personnes qui ne reviendront pas et chercheront dans un autre pays la sécurité qu’elles ont définitivement perdu.

Vous n’en connaissez pas. Parce que par chance, le Canada n’a jamais été bombardé. Et que si par malheur ce devait être le cas, dans la minute qui suivrait, la planète entière crierait au scandale et dénoncerait la barbarie, l’insupportable, l’intolérable.

Selon l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, plus de 10 pays et territoires avaient été le théâtre de l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées en 2014 : la Syrie, l’Irak, Israël, la Bande de Gaza, l’Ukraine, la Libye, le Pakistan, l’Afghanistan, le Soudan, le Nigeria, la Somalie, la Thaïlande et la Colombie.

En 2016, chaque jour, 90 personnes ont été tuées ou blessées par une arme explosive. Ce sont plus de 43 000 personnes qui sont ainsi victimes de ces agissements en une année, parmi lesquelles 92% de civils lorsque ces armes sont utilisées en zones peuplées.

Chaque jour, les blessés et les morts s’accumulent et les plus chanceux, quand ils le peuvent, choisissent l’exil.

Chaque jour, des hôpitaux, des écoles, des marchés, des commerces, des conduites d’eau, des réseaux électriques, des routes sont touchés, le plus souvent détruits, par ces bombardements urbains. Chaque jour, les blessés et les morts s’accumulent et les plus chanceux, quand ils le peuvent, choisissent l’exil.

Ainsi, vous ne connaissez pas ces gens qui ont dû fuir des bombardements, et moi non plus, figurez-vous, ou si peu. Par contre, je connais ceux qui ont explosé sur une mine antipersonnel ou ceux qu’une sous-munition a privés de leurs bras ou de leurs yeux. Je connais ceux qui ont perdu leurs proches à cause de ces armes. Je connais ceux qui vivent, encore aujourd’hui, entourés de ces restes explosifs qui attendent, sournoisement, de déchirer la chair et de voler la vie.

Je me souviens des noms de ceux que j’ai eu la chance de croiser : Phongsavath, Phet Latxabout, Song Cosal, Raed Mokaled, Lynn Bradach. Cherchez-les sur internet et découvrez leur histoire.

Puis je lis les témoignages de Firas, Abdul, Mohamad, Dia’a, Rajab, Fteim, Sami qui, alors qu’ils étaient chez eux, dans la rue ou en visite chez des amis, ont été victimes d’un bombardement. Grièvement blessés, certains ont perdu un ou plusieurs proches. Tous ont dû fuir leur pays d’origine, laissant derrière eux leur maison, leur travail, leur famille et leurs amis.

Au Laos, aujourd’hui encore, plus de 40 ans après la guerre du Vietnam, des personnes explosent sur des restes explosifs. Au Cambodge, 35 après le régime des Khmers rouges, les équipes de déminage continuent de libérer les terres. En Colombie, un accord de paix a mis fin, l’année dernière seulement, à 50 années de guerre civile qui a jonché le territoire de restes explosifs. Et on parle aujourd’hui de décennies qui seront nécessaires pour déminer et dépolluer la Syrie…

À quoi bon se mobiliser, me direz-vous ? Puisque chaque jour le massacre continue, quel pouvoir avons-nous face à l’horreur ?

En 1997, dire stop a permis d’interdire les mines antipersonnel.

En 2010, dire stop a permis d’interdire les armes à sous-munitions.

En 2013, dire stop a permis de régulariser le commerce des armes.

Cette année, en 2017, dire stop a permis d’interdire les armes nucléaires.

Alors oui, dire stop aux bombardements des civils ne changera pas immédiatement la face du monde, mais ne rien dire ne la changera pas du tout.

www.stop-aux-bombes.ca

#StopBombingCivilians

http://quebec.huffingtonpost.ca/j

La guerre contre les enfants


Je ne sais pas ce que sera demain, pour nos enfants et petits-enfants, mais soyons réaliste, nous hypothéquons la santé de nos enfants et nous leur montrons la route d’une forme d’esclavage a la technologie. Ailleurs se sont des enfants qui sont choisis pour aller au front, pour une guerre qu’ils ne comprennent pas. Nous leur inculquons que les ennemis sont des gens innocents. Nous empoissonnons la planète que nos enfants auront en héritage que ce soit par les conflits que par l’environnement
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La guerre contre les enfants

“Grâce à la technologie des armes et des transports, le XXème siècle a découvert une barbarie que ni l’Antiquité ni le Moyen Âge n’avait connue, la guerre contre les enfants.”

Boris Cyrulnik