Le Saviez-Vous ► Poux + bactéries = typhus, une maladie terrible


Le typhus est une maladie qui a beaucoup de morts à son actif. Il s’est fait connaitre dans le passé par les guerres, les camps de réfugiés, les catastrophes naturelles ainsi que dans les prisons surpeuplées. Il a réussi a décimés des peuples, des autochtones. Aujourd’hui, on entend moins parler, mais il est toujours possible de le rencontrer
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Poux + bactéries = typhus, une maladie terrible

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

En 1577 ont eu lieu des procès à Oxford en Angleterre qui reçurent le triste nom d’assises noires et qui entrèrent ainsi dans l’histoire. En réalité, les plaidoiries comme telles n’avaient rien d’extraordinaire si ce n’est le fait que les accusés souffraient de la fièvre des geôles et ont contaminé les magistrats ainsi que le public présent au tribunal. C’est plus de 300 personnes qui furent infectées, dont Sir Robert Bell, chancelier de l’Échiquier (ministre du gouvernement britannique chargé des finances et du trésor ainsi que du trésor de Sa Majesté), le shérif et le sergent assigné à la cause. Qui plus est, l’épidémie qui a suivi provoqua le décès de près de 10% de la population anglaise.

Le typhus était à ce point répandu dans les prisons qu’un emprisonnement jusqu’à la prochaine session du tribunal équivalait bien souvent à une sentence de mort. Cette fièvre mortelle pouvait toucher jusqu’à 25% des prisonniers.

De l’Antiquité jusqu’à nos jours

Plusieurs médecins et historiens ont affirmé que les épidémies en 430 av. J.-C. survenues durant la guerre du Péloponnèse, et celles des pestes parues en 429 av. J.-C. et 427 av. J.-C. étaient en réalité les manifestations du typhus. Périclès et ses deux fils aînés y ont succombé.

Les épidémies suivent le cours des guerres : Première révolution anglaise, guerre de Trente Ans, etc. Durant les guerres napoléoniennes, plus de soldats sont morts du typhus que sous les balles des ennemis.

Portrait de Girolamo Fracastoro

Ce n’est que vers les années 1083 que les premières descriptions furent consignées dans un couvent à proximité de Salerne en Italie. Près de 500 ans plus tard, le célèbre médecin florentin Girolamo Fracastoro en fit une description assez fidèle dans son traité De Contagione et Contagiosis Morbis. Lors du siège espagnol de la ville de Grenade en 1489, une chronique médicale fait mention d’une fièvre accompagnée de taches rouges sur le thorax, les bras et le dos, suivie successivement de délire et de la gangrène. Durant cette guerre, les Espagnols ont perdu 3000 hommes au combat et 17 000 autres qui ont péri du typhus ! On estime que durant la Première Guerre mondiale, le typhus a tué plus de 3 millions de personnes en Russie. La Deuxième Grande Guerre n’a pas non plus été épargnée et les camps de concentration furent des endroits de prédilection pour les poux et pour la transmission du typhus. La célèbre Anne Frank et sa sœur Margot en furent victimes.

Les épidémies suivent le cours des guerres : Première révolution anglaise, guerre de Trente Ans, etc. Durant les guerres napoléoniennes, plus de soldats sont morts du typhus que sous les balles des ennemis.

La fosse de Vilnius

À l’automne 2001, des ouvriers s’affairant à la construction d’un nouveau quartier découvrent à Vilnius en Lituanie, une fosse commune contenant les corps de près d’un millier de soldats. Les Lituaniens croient d’abord qu’il s’agissait des victimes de la répression stalinienne, mais réalisent très vite qu’il s’agit plutôt des soldats de la Grande Armée de Napoléon morts en décembre 1812. Il faut se rappeler que plus de 40 000 membres de cette illustre armée avaient péri lors de la défaite de Napoléon en Russie. Des recherches effectuées conjointement par des équipes françaises du CNRS et des chercheurs lituaniens dans ce charnier ont porté sur l’analyse des sols, les restes des tissus et des dents. Il fut alors démontré scientifiquement que plus de 30% de ces soldats avaient souffert et, pour la majorité, sont morts d’infections transmises par des poux. Celles-ci ont joué un rôle important dans la défaite de l’armée française. Les infections transmises ainsi furent identifiées comme étant la fièvre des poux (Bornelia recurrentis), la fièvre des tranchées (Bartonnella quintana) et le typhus (Rickettsia prowazekii). Cette découverte a pu être effectuée grâce à une nouvelle technique qui permet de déceler dans la pulpe des dents la présence d’ADN de ces microorganismes.

Le typhus au Canada

Le typhus serait apparu pour la première fois au Canada en 1659. En 1685, 20 personnes en moururent sur les 300 atteintes. Il aurait fait partie des neuf épidémies à Québec entre 1740 et 1759. Dans une tentative de reprendre Port-Royal, l’armée française envoya 3 150 soldats. Malheureusement pour elle, 2 400 de ceux-ci décédèrent du typhus. Le typhus tua aussi plus du tiers des Micmacs de cette région et Halifax fut littéralement décimée par le typhus qui emporta alors plus de 80% de sa population.

L’année 1847 marqua au pays de tristes records sur le plan de la mortalité due au typhus. On y recensa 9293 décès d’immigrants durant une traversée de l’Atlantique en provenance des îles britanniques et 10 037 autres répartis à Grosse-Isle, une station de quarantaines dans le Saint-Laurent, ainsi que dans les hôpitaux de Montréal, Québec, Kingston et Toronto. Le gouvernement canadien dut adresser une requête à l’Angleterre afin qu’on n’envoie plus de tels immigrants malades au Canada.

La science à la rescousse

On doit à Charles Nicolle d’avoir découvert dès 1909 que les poux étaient les vecteurs du typhus épidémique ce qui lui valut le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1928. Nicolle a aussi pu développer un vaccin, mais qui n’était pas utilisable à grande échelle en raison surtout des difficultés de production. En 1910, un bactériologiste et pathologiste américain, Howard Taylor Ricketts, fut demandé au Mexique pour étudier une épidémie de typhus, appelé là-bas : tabardillo. Quelques jours après avoir identifié la bactérie responsable, Rickets décéda, infecté par le typhus. D’ailleurs un autre bactériologiste, l’Autrichien Stanislaus von Prowazek mourut aussi infecté après avoir découvert que la bactérie était responsable de l’épidémie de typhus en Serbie en 1913.

Un autre chercheur du nom de Henrique da Rocha Lima prouva finalement en 1916 que la bactérie qu’il nomma Rickettsia prawazekii , en l’honneur de Ricketts et Prowazek, était l’agent responsable de la maladie.

Rudolph Weigi


Quant aux vaccins, après celui de Nicolle en 1909 qui fut peu utile, Rudolph Weigl mit au point une méthode pratique et efficace de fabrication du vaccin, à partir du broyat des intestins des poux infectés. Il représentait cependant de nombreux dangers, car il pouvait facilement infecter ceux qui étaient chargés de le préparer. Grand savant, Weigl fut aussi un humaniste fort actif durant la Deuxième Guerre mondiale, cachant des juifs dans son institut de recherche et donnant en catimini des doses de ses vaccins dans des camps de concentration pour sauver des milliers de prisonniers du typhus. En 2003, l’État d’Israël l’honora en lui remettant à titre posthume la médaille du Juste parmi les nations. En 1938, le bactériologiste américain Herald R. Cox élabora une méthode plus sure et efficace de production du vaccin en utilisant des œufs embryonnés.

Un autre angle pour prévenir le typhus était le contrôle des poux. Le chimiste Othmar Zelder fut le premier à produire le DDT, ignorant qu’il s’agissait là d’un puissant insecticide en 1874. Ce n’est qu’en 1939 que Paul Herman Müller, travaillant chez Geigy, découvrit les vertus pesticides du DDT, il en reçut le prix Nobel en 1948. La compagnie fit part de cette découverte aux soldats tant du côté des alliés que chez les Allemands. Ces derniers toutefois demeurèrent plutôt indifférents à cette découverte qui aurait pu sauver des centaines de milliers de vies tant dans les camps de concentration que parmi les militaires.

Le typhus aujourd’hui

La vaccination, les antibiotiques et les pesticides ont diminué grandement la propagation du typhus de nos jours. Mais le typhus constitue toujours une menace et resurgit dès que les conditions le lui permettent : guerres, catastrophes naturelles, prisons surpeuplées, camps de réfugiés, etc. La guerre contre les microorganismes n’est, elle, jamais totalement gagnée.

http://quebec.huffingtonpost.ca/j

Embrasser votre chien pourrait vous rendre très malade


Même si je n’ai pas de chien, je les aime beaucoup. Cependant que ce soit un chien ou un chat, aucun animal ne devrait nous lécher le visage. Et après une séance de câlins, il est important de se laver les mains pour éviter des contaminations
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Embrasser votre chien pourrait vous rendre très malade

 

Vanessa Hauguel

Même si entre votre chien et vous, c’est l’amour fou, il vaudrait mieux éviter ses bisous bouche-à-bouche.

Toutou, qui met son museau un peu partout, pourrait en effet vous transmettre certaines maladies parasitaires ou infectieuses, comme la leptospirose, latoxoplasmose, la giardiase, la cryptosporidiose et d’autres toutes aussi déplaisantes. 

Comme le souligne John Oxford, professeur en virologie et bacteriologie à l’Université Queen Mary de Londres, au Hippocratic Post :

«Il n’est pas seulement question de ce qui est contenu dans la salive. Les chiens passent la moitié de leur vie à fourrer leur nez dans des coins sales, ou à renifler les déjections des autres chiens, donc leurs museaux sont recouverts de bactéries, de germes et de virus en tout genre.»

Sceptique? Certains se souviendront peut-être du cas de cette femme britannique qui s’est retrouvée aux soins intensifs après une léchouille de son chien. Ce «bisou» lui aurait transmis la bactérie du nom de Capnocytophaga canimorsus, entraînant unesepticémie, ou sepsis, une infection du sang.

Évidemment, les risques de contracter ces différentes maladies sont relativement faibles, mais il faut rester vigilant, d’autant plus avec les enfants. Apprenez-leur à éviter de toucher la gueule du chien, à se laver les mains après avoir joué avec toutou, et bien sûr à fermer la bouche si jamais Fido leur fait un bisou canin.

http://www.sympatico.ca/

Toilettes : l’horreur du sèche-mains électrique


Certains établissement offrent les sèche-mains et les serviettes de papiers. Les sèche-mains sont à éviter totalement, car ils propagent les bactéries sur une grande surface de notre corps et dans les toilettes publiques, ne sont pas toujours bien entretenues
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Toilettes : l’horreur du sèche-mains électrique

 

    Se laver les mains quand on sort des toilettes, c’est bien sûr essentiel pour l’hygiène.

    Mais savez-vous que la manière dont vous vous séchez les mains est aussi déterminante ?

    Beaucoup de lieux publics proposent un sèche-mains électrique… Mais cet appareil n’est pas forcément le meilleur choix pour l’hygiène et la santé.

    Il est très important de sécher ses mains

    C’est la première des leçons : le séchage des mains fait partie intégrante de l’hygiène, laver ne suffit pas !

    En effet, des bactéries demeurent sur les mains après lavage. Or la chaleur et l’humidité favorisent leur développement. C’est ainsi que des mains lavées mais non séchées peuvent transmettre des bactéries…

    Mais comment se sécher les mains ?C’est toute la question. En effet, plusieurs méthodes existent. Si à domicile, nous choisissons pratiquement tous de nous sécher les mains sur une serviette de toilette, dans les lieux publics nous n’avons pas le choix.

    La grande majorité des établissements proposent soit des serviettes jetables en papier, soit des sèche-mains électriques qui font circuler de l’air, parfois chaud, sur les mains pour les sécher.Et les études sont pratiquement toutes unanimes : d’un point de vue bactériologique, les sèche-mains électriques sont la pire des solutions !Si vous en avez la possibilité, préférez toujours les serviettes jetables en papier aux sèche-mains électriques, surtout en période d’épidémie de rhume, grippe et/ou gastro.

    Pourquoi faut-il éviter les sèche-mains électriques ?

  • Sécher les mains à l’air chaud augmente le nombre de bactéries présentes sur les mains, même si l’on utilise des appareils neufs.En effet, quand nous tirons la chasse d’eau des toilettes, de fines gouttelettes sont projetées dans l’air environnant, parfois à plusieurs mètres à la ronde. Des bactéries peuvent être contenues dans ces gouttelettes, et si l’on utilise un sèche-mains électrique, elles seront déposées sur nos mains…

  • Les sèche-mains électriques projettent les bactéries dans les environs, et pas seulement sur nos mains.Une personne qui se sèche les mains verra donc des bactéries se déposer sur ses vêtements, devenant ainsi une potentielle source de contamination pour ceux qui l’entourent.

  • Enfin, le séchage par sèche-mains est beaucoup moins efficace que par serviettes en papier.Il faut en moyenne 40 secondes pour sécher correctement des mains avec un appareil, or nous nous contentons généralement de la moitié.

    Résultat, nous sortons avec les mains encore mouillées et très susceptibles de transmettre des bactéries.

Et les nouveaux sèche-mains, dans tout ça ?

Vous en avez peut-être déjà croisé, des sèche-mains qui vous demandent de mettre les mains dans un appareil. Ils utilisent de l’air filtré, pas chaud mais froid, et avec un fort débit.Leur point fort, c’est leur efficacité : avec eux, les mains sont effectivement sèches en 10 secondes à peu près.

Cependant, l’augmentation du nombre de bactéries sur les mains pendant le séchage se vérifie aussi avec ces nouveaux modèles, même si elle est moins importante. Par ailleurs, la plupart d’entre eux sont extrêmement bruyants (équivalents au passage d’un camion à trois mètres…).Les serviettes jetables sont-elles la panacée ?En terme de santé pure, oui, elles sont préférables parce qu’elles permettent d’éliminer très rapidement un maximum de bactéries des mains lavées.

Mais elles ne sont pas sans inconvénients par ailleurs : plus polluantes, elles exigent aussi des efforts pour s’en débarrasser – et si on ne le fait pas, les poubelles qui débordent deviennent des nids à bactéries ! Et ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est sûr, c’est l’essuie-main unique (serviette à disposition), lavable (mais pas forcément lavé !), laissé dans les toilettes à disposition de tous les clients. Surtout à ne pas utiliser !

Mieux vaut encore vous essuyer sur vos vêtements, ou dans un de vos mouchoirs en papier !

Et chez vous aussi, pensez à laver régulièrement les essuie-mains…

Article publié par Marion Garteiser, journaliste santé

Sources : Huang, C. et al., Mayo Clin Proc. Aug 2012; 87(8): 791–798. doi:  10.1016/j.mayocp.2012.02.019.

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Plus de 80 % des bactéries de nos doigts finissent sur notre portable


Nettoyez-vous votre téléphone portable ? Il y a beaucoup de monde sur l’écran de ces téléphones. Quelque chose comme au moins 7 000 types de bactéries. Assez en tout cas, pour que les bactériologistes seraient en mesure de savoir si votre environnement nuit à votre santé
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Plus de 80 % des bactéries de nos doigts finissent sur notre portable

 

Plus de 80 % des bactéries de nos doigts finissent sur notre portable

© istock

On a rarement le réflexe de nettoyer son téléphone portable. Pourtant ce ne serait pas du luxe. Les multiples empreintes digitales qu’on laisse sur l’écran cohabitent avec de nombreuses bactéries.

Les écrans des smartphones sont une fenêtre ouverte sur le monde, avec l’accès à des sites Internet illimité. Mais à ce monde merveilleux se greffe un autre moins ragoûtant : une colonie de bactéries insoupçonnée. Les écrans que l’on touche en moyenne 150 fois en une journée ( !) pourraient bien devenir des outils utiles pour retracer l’exposition des gens aux bactéries.

Les biologistes de l’université de l’Oregon, aux Etats-Unis, ont constaté que les portables reflétaient parfaitement notre microbiome, l’ensemble des micro-organismes qui vivent sur notre corps et à l’intérieur de notre organisme. Les chercheurs ont observé une parfaite adéquation entre les bactéries des smartphones et celles des utilisateurs. Pour cela ils ont séquencé l’ADN des microbes collectés sur les doigts et les pouces de 17 personnes. Des prélèvements ont également été faits sur les smartphones des participants.

En tout, 7 000 types de bactéries différentes ont été identifiés sur 51 échantillons parmi lesquels des streptocoques, des staphylocoques et des Corynebacterium (des bactéries pathogènes responsables de la diphtérie). 82 % des bactéries présentes sur les doigts ont été également retrouvées sur les écrans des portables.

Un outil de contrôle bactériologique

« Nous partageons plus qu’une connexion émotionnelle avec notre portable. Nous portons aussi notre microbiome », affirme à la BBC le Dr Meadow, auteur de l’étude.

Les biologistes pensent que le portable peut être un moyen d’évaluer l’exposition d’une personne à des bactéries pathogènes.

On pourrait ainsi « utiliser les effets personnels comme une façon non invasive de contrôler notre santé et notre contact avec l’environnement environnant ».

http://www.topsante.com

Évitez de sniffer ou d’embrasser les livres de votre bibliothèque !


Les livres ne sont pas juste pour se divertir, se cultiver. Il semble que certains livres, les plus emprunter sont dans un environnement nocifs et qui pourraient dans certains cas donner un positif dans un test antidopage.
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Évitez de sniffer ou d’embrasser les livres de votre bibliothèque !

 

Photo d'illustration.

Photo d’illustration. © François Guillot / AFP

Par FRÉDÉRIC THERIN, À MUNICH

On connaissait le « baiser contaminé », on découvre aujourd’hui la « lecture dopante ». Si le Français Richard Gasquet était parvenu à expliquer la présence dans son corps de traces de cocaïne en raison de baisers un peu trop poussés avec une belle amatrice de poudre blanche, les autres joueurs de tennis vont désormais pouvoir échapper aux contrôles antidopage en dévoilant leur passion pour les gros bouquins.

Une étude on ne peut plus sérieuse de deux chercheurs belges fondée sur l’analyse bactériologique et toxicologique des dix livres les plus empruntés à la bibliothèque d’Anvers a révélé que la totalité des ouvrages contenait des traces de cocaïne. Les dosages décelés ne vous permettraient pas, en tournant quelques pages, de danser toute la nuit sans éprouver la moindre fatigue, mais ils vous feraient sans aucun doute rater un contrôle antidopage.

Traces d’herpès sur « Cinquante nuances de Grey »

 

« Les tests sont aujourd’hui si sensibles que les doses (de stupéfiants) contenues dans les livres contaminés pourraient être trouvées dans vos cheveux, votre sang et votre urine », expliquait à Flandersnews.be Jan Tytgat, le professeur de l’Université catholique de Louvain qui a participé à cette étude.

Sur le roman préféré des mères de famille à la recherche de leur libido perdue,Cinquante nuances de Grey, les scientifiques ont également décelé des traces d’herpès. Après les livres à dévorer, voici les ouvrages à embrasser…

Alors si l’agence mondiale antidopage vous accuse de vouloir pédaler plus vite en utilisant des substances prohibées ou si votre épouse vous soupçonne d’aller batifoler à droite ou à gauche après le travail, jurez la main sur le coeur que vous allez cesser d’emprunter des livres à la bibliothèque municipale. La lecture peut en effet être incompatible avec le sport de haut niveau. Franck Ribéry semble l’avoir compris avant tout le monde…

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Le Saviez-vous ► Juin 1894. Alexandre Yersin découvre le bacille de la peste dans une cabane à Hong Kong.


J’aime bien ce genre de courte biographie sur des gens qui ont changé l’histoire. Alexandre Yersin, n’a peut-être pas trouvé le vaccin, mais il a trouvé le bacille de la peste. De plus ce fut un homme qui se donnait a autrui pour leur venir en aide …
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Juin 1894. Alexandre Yersin découvre le bacille de la peste dans une cabane à Hong Kong.

Alexandre Émile Jean Yersin a découvert la peste à Hong-Kong en 1894.

Alexandre Émile Jean Yersin a découvert la peste à Hong-Kong en 1894. © DR

Appelé dans la colonie britannique frappée par la peste, le chercheur franco-suisse est le premier à voir le tueur en série.

Par FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS

Le 20 juin 1894, dans un modeste cabanon installé dans le jardin de l’hôpital de Hong Kong, Alexandre Émile Jean Yersin, 31 ans, se penche sur son microscope. Ce qu’il voit l’effraie : des milliers de petites taches. Elles grouillent. Il a un mouvement de recul. Pour la première fois, un homme observe le bacille de la peste, le plus grand tueur en série depuis l’aube des temps. Cette découverte lui vaut l’honneur de donner son nom à la bactérie : Yersinia pestis.

Médecin, bactériologiste, explorateur, ethnologue, ex-préparateur à l’Institut Pasteur, Yersin est une des personnalités les plus attachantes de la fin du XIXe siècle. Né en Suisse, il a pris la nationalité française malgré les mises en garde de Guy Forget,Jean Alesi ou Isabelle Adjani… En juin 1894, il vit à Saigon quand le ministère des Colonies français et l’Institut Pasteur lui demandent de se rendre toutes affaires cessantes à Hong Kong. Débarquant de Canton où elle a déjà fait 60 000 morts, une épidémie de peste s’est abattue sur la petite colonie britannique. Pourquoi diable la France se mobilise-t-elle pour sauver une poignée d’Anglais ? Parce que l’épidémie menace de s’abattre sur l’Indochine française ! Yersin est chargé de découvrir « la nature du fléau, les conditions dans lesquelles il se propage » et de « rechercher les mesures les plus efficaces pour l’empêcher d’atteindre nos possessions ». Il rejoint la colonie britannique le 15 juin, quand déjà plus de 300 Chinois sont allés saluer leurs ancêtres.

Une purée de bacilles

Faute de place, Yersin installe son matériel de laboratoire dans une paillote qu’il fait bâtir à la hâte dans la cour de l’hôpital de la ville. Puis il parcourt le quartier chinois où la peste fait des ravages, alors qu’elle épargne la ville européenne. Il ne peut que constater des conditions hygiéniques déplorables favorisant l’épidémie. Les familles s’entassent dans de misérables logements, en colocation avec des millions de rats. Les ordures traînent partout, les égouts débordent. C’est une horreur. Mais il en faut plus pour décourager Yersin. Du 17 au 19 juin, il multiplie les autopsies et les prélèvements sur les cadavres des pestiférés.

« Il était tout indiqué de rechercher tout d’abord s’il existe un microbe dans le sang des malades et dans la pulpe des bubons », écrit-il par la suite.

Le 20 juin 1894, des bacilles, il en trouve. Ça fourmille, ça grouille.

« La pulpe des bubons est, dans tous les cas, remplie d’une véritable purée d’un bacille court, trapu, à bouts arrondis, assez facile à colorer par les couleurs d’aniline et ne se teignant pas par la méthode de Gram », note-t-il.

Durant plusieurs jours, Yersin multiplie les observations et les expériences pour confondre définitivement le tueur microscopique. Il injecte la purée de bacilles d’un animal à un autre pour en vérifier la virulence. Il confirme que les rats sont les grands pourvoyeurs de la peste. Mais comment la bactérie fait-elle pour sauter du rongeur à l’homme ? Il a beau chercher, il ne trouve pas. Peste, il n’a pas l’idée d’incriminer la puce. En revanche, il constate que la mouche est victime du bacille.

« Il y avait beaucoup de mouches crevées. J’ai pris une de ces mouches, et après lui avoir arraché les pattes, les ailes et la tête, je l’ai broyée dans du bouillon et l’ai inoculée à un cobaye. Le liquide d’inoculation contenait une grande quantité de bacilles absolument semblables à celui de la peste, et le cobaye est mort en quarante-huit heures avec les lésions spécifiques de la maladie. »

La bourse ou la vie

Simultanément, l’équipe japonaise de Shibasaburo Kitasato, également appelée à la rescousse, ne parvient pas à observer le même grouillement de bacilles que Yersin. Étrange. On en connaît maintenant la raison : les Japonais, mieux outillés que Yersin, peuvent faire incuber les échantillons à 37 °C, croyant qu’à cette température les bactéries prolifèrent davantage. Or ce n’est pas le cas : Yersinia pestis préfère une température plus basse. Voilà pourquoi Yersin, qui n’a pas les moyens de se payer des incubateurs, obtient des résultats. Finalement, Kitasato parvient, croit-il, à isoler un bacille. Les deux savants décident de partager la découverte. Ultérieurement, les échantillons envoyés par le Japonais en Occident ne montreront que des streptocoques, et non le bacille de peste. Voilà pourquoi, en 1970, le mérite de la découverte du bacille de la peste revient officiellement à Alexandre Yersin, et à lui seul.

En revanche, Yersin ne parviendra jamais à fabriquer un vaccin efficace contre la peste. Sa mission achevée à Hong Kong, il s’installe au Vietnam, où il poursuit ses recherches en les finançant avec la culture de l’hévéa. Il vend le latex à Michelin. Homme plein de compassion, il soigne gratuitement les centaines d’Annamites qui viennent le trouver. Ce qu’il écrit alors à sa mère devrait être médité par tous les médecins d’aujourd’hui :

« Je ne fais pas payer ces gens. La médecine, c’est mon pastorat. Demander de l’argent pour soigner un de ces malades, c’est un peu lui dire la bourse ou la vie. »

http://www.lepoint.fr/