Changements climatiques : des milliards de personnes parmi les plus pauvres en danger


Je pense qu’un des problèmes que nous avons face aux changements climatiques est de faire un peu comme si de rien n’était tout en faisant des gestes pour notre bonne conscience. Nous éprouvons bien sur quelques conséquences, canicules qui n’en fini plus, tempêtes de neige inoubliables, froids intenses, tornades, feux de forêts, ouragan .. un peu partout, mais on se relève. Alors que si nous étions dans des pays les plus pauvres, nous verrions probablement plus sérieusement l’urgence d’agir pour du moins atténuer les conséquences.
Nuage


Changements climatiques : des milliards de personnes parmi les plus pauvres en danger

PHOTO PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La recherche a révélé que si rien n’était fait pour atténuer les effets des changements climatiques, jusqu’à 4,5 milliards de personnes d’ici 2050 pourraient être contaminées par des produits chimiques tels que l’azote provenant des eaux de ruissellement agricoles.

Des chercheurs canadiens ont collaboré à une vaste étude mondiale sur les changements climatiques qui prévient que des milliards de personnes parmi les plus pauvres du monde sont en danger.

BOB WEBER
LA PRESSE CANADIENNE

Les résultats, publiés jeudi dans la revue Science, soulèvent des questions troublantes quant à savoir qui sera capable de s’adapter à un monde en mutation et moins fiable.

« Les problèmes risquent de survenir là où les gens sont le moins capables de faire face à la situation », a observé Elena Bennett, qui étudie les systèmes écologiques à l’Université McGill et est l’un des 21 coauteurs du document.

L’équipe a examiné trois manières dont les humains dépendent de la nature. De nombreuses cultures dans le monde sont pollinisées par des populations d’insectes et d’oiseaux sains ; les rives sont protégées de l’érosion et des tempêtes par les récifs coralliens et les marais côtiers ; et la qualité de l’eau est protégée par la filtration des marais et des zones humides.

Dans certains endroits, ces avantages sont fournis par l’entremise de technologies telles que l’infrastructure contre les inondations ou le traitement de l’eau, ou simplement en achetant des produits alimentaires sur le marché mondial au lieu de les faire pousser localement. Ailleurs, cependant, les gens comptent toujours sur la nature.

L’équipe a pu utiliser de grandes quantités de données provenant de sources telles que des satellites pour modéliser les endroits où la nature offrait ces avantages et ceux où les gens en avaient besoin et ne les obtenaient pas.

Elle a ensuite projeté les conséquences des futurs changements climatiques sur ces avantages.

« Ça identifie la contribution de la nature, a noté Mme Bennett. Où cela est-il important pour les gens ? »

La recherche a révélé que si rien n’était fait pour atténuer les effets des changements climatiques, jusqu’à 4,5 milliards de personnes d’ici 2050 pourraient être contaminées par des produits chimiques tels que l’azote provenant des eaux de ruissellement agricoles. On conclut également que cinq milliards de personnes pourraient être confrontées à des pertes de récoltes attribuables à un échec de la pollinisation.

Environ 500 millions de personnes seraient confrontées à des conséquences côtières, souligne le rapport.

Mais si les risques liés au littoral sont répartis de manière uniforme dans le monde entier, le document conclut que les autres menaces ne le sont pas.

« Là où nous observons les besoins les plus pressants, nous constatons également une diminution de la capacité de répondre à ces besoins, a dit Mme Bennett.

“Nous voyons beaucoup plus de personnes exposées à un risque plus élevé de pollution de l’eau, de tempêtes côtières, de cultures qui ne sont pas pollinisées au maximum. Cela finit par se faire sentir davantage dans les pays en développement que dans les pays développés. »

Le rapport indique que l’Afrique et l’Asie du Sud sont probablement les plus menacées. Plus de la moitié de la population pourrait être exposée à des risques supérieurs à la moyenne, précise-t-il.

Cela peut sembler lointain, mais ce n’est pas le cas, a prévenu Mme Bennett.

« Vous n’avez pas besoin de réfléchir longtemps avant de songer :’OK, si le Bangladesh est inondé, des centaines de millions de réfugiés climatiques quitteront le Bangladesh pour aller où ?’

“Il n’est pas nécessaire de suivre cette logique très longtemps pour se rendre compte que nous sommes aux prises avec de vrais problèmes. »

Le rapport note que les efforts pour lutter contre les changements climatiques réduisent considérablement les risques. Des scénarios économiques plus durables réduisent les risques d’au moins les deux tiers et dans certains cas jusqu’à neuf dixièmes.

« Il est très facile de simplement supposer que ces (services naturels) sont là pour nous et qu’ils le seront toujours, peu importe la façon dont nous en abuserons et en tirerons parti, a affirmé Mme Bennett.

“Mais si nous continuons à tenir cela pour acquis, nous allons probablement finir avec un endroit où nous ne voudrons pas vivre. Où nos enfants et nos petits-enfants ne voudront pas vivre non plus.

https://www.lapresse.ca/

Des grenouilles évitent d’uriner pour survivre


Au Québec, nous avons des grenouilles qui hibernent malgré les rudes hivers. Comme la grenouille des bois, c’est grâce à son urine qu’il peut survivre. Tout son corps s’arrête pour revivre au printemps.
Nuage

 

Des grenouilles évitent d’uriner pour survivre

 

Clara do Amaral / The Associated Press

Par RédactionThe Associated Press

WASHINGTON — Vous avez envie de pipi et pas moyen de trouver une toilette publique?

Arrêtez de vous plaindre: la grenouille des bois passe huit mois sans uriner pour survivre à l’hiver.

Des chercheurs viennent maintenant de percer son secret.

Recycler l’urée — le principal déchet de l’urine — en azote utile permet à la grenouille d’hiberner, même si elle est entièrement congelée. L’azote de ne la garde pas au chaud, mais elle protège les cellules et les tissus des dommages du gel à un moment où son coeur et son cerveau cessent de fonctionner et son sang de circuler.

Des microbes spéciaux dans l’intestin des grenouilles leur permettent de recycler l’urée, peut-on lire dans une étude publiée par le journal scientifique Proceedings of the Royal Society B.

Certains décrivent l’urine des grenouilles comme un type d’antigel, mais le coauteur de l’étude, le zoologue Jon Costanzo, rappelle que «leurs yeux sont blancs. Leur peau est congelée. Elles ressemblent à des petites roches. Elles sont gelées».

Si ces grenouilles étaient humaines, on dirait qu’elles sont mortes, a-t-il ajouté. Mais quand le temps se réchauffe, elles reprennent vie.

La grenouille de bois se retrouve partout en Amérique et même dans le cercle arctique. En Alaska, la température de certaines grenouilles chute à – 18 degrés Celsius.

D’autres animaux cessent d’uriner pendant leur hibernation, mais contrairement aux grenouilles, des mammifères comme les ours ne sont pas complètement gelés.

M. Costanzo et ses collègues ont étudié la flore intestinale des grenouilles. Ils ont trouvé en abondance chez les grenouilles congelées un type de bactéries qui adore le froid, mais qui est indétectable chez des grenouilles actives.

http://journalmetro.com/

Des saules pour recycler les eaux usées


Des saules pour décontaminer des eaux usées de petites villes. Un avantage très net pour sa croissance et son utilisation économique
Nuage

 

Des saules pour recycler les eaux usées

 

Prise de vue aérienne par drone d’un champ de saules à Saint-Roch-de-l’Achigan. Au centre de l’image, les zones irriguées par des eaux usées se démarquent du reste de la plantation par la coloration plus foncée du feuillage des saules.

Prise de vue aérienne par drone d’un champ de saules à Saint-Roch-de-l’Achigan. Au centre de l’image, les zones irriguées par des eaux usées se démarquent du reste de la plantation par la coloration plus foncée du feuillage des saules.    Photo : Simon Amiot IRBV/Université de Montréal/Polytechnique de Montréal

Exit les usines de traitement des eaux usées. Désormais, les StaRRE – pour Stations de récupération des ressources de l’eau – volent la vedette. Car quoi qu’on en pense, les eaux usées sont remplies de ressources.

Un texte de Chantal Srivastava, aux Années lumière

Depuis 2016, à Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière, les eaux usées irriguent une plantation de saules à croissance rapide dans le cadre du projet PhytovalP, une initiative de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal et de Polytechnique Montréal.

L’azote et le phosphore qui contaminent les eaux usées sont utilisés comme nutriments.

Xavier Lachapelle-Trouillard montre les feuilles d’un saule irrigué avec des eaux usées.

Xavier Lachapelle-Trouillard montre les feuilles d’un saule irrigué avec des eaux usées. Photo : Radio-Canada/Chantal Srivastava

Dans le cadre de sa maîtrise, Xavier Lachapelle-Trouillard a constaté que la méthode est efficace pour les trois principaux contaminants organiques : l’azote, le phosphore et la matière organique.

On voit vraiment une application économique viable pour les petites municipalités au Québec. Xavier Lachapelle-Trouillard

Faire d’une pierre deux coups

Selon Xavier Lachapelle-Trouillard, le tiers des municipalités québécoises ont tout intérêt à utiliser cette méthode de traitement des eaux usées qui convient tout à fait aux besoins des villes de 300 à 800 habitants. Au Québec, cette catégorie compte 242 municipalités.

Schéma montrant le fonctionnement du système de traitement des eaux usées utilisant des saules.

Schéma montrant le fonctionnement du système de traitement des eaux usées utilisant des saules.   Photo : Xavier Lachapelle-Trouillard, Michel Lachapelle, Yves Comeau IRBV/Université de Montréal/Polytechnique de Montréal

Dans le projet en démonstration à Saint-Roch-de-l’Achigan, les eaux usées sont acheminées vers la plantation de saules à croissance rapide. L’azote, le phosphore et les matières organiques stimulent la croissance des saules. Une portion de l’eau est évacuée dans l’atmosphère par évapotranspiration. Le reste percole dans le sol. Le choix du saule se justifie par le fait que c’est une espèce qui pousse très vite sous nos latitudes et qu’elle n’est pas envahissante.

Il faut certes construire des canalisations pour acheminer les eaux usées et un bassin de rétention pour stocker les eaux usées durant l’hiver. Mais une fois l’été venu, les résultats sont au rendez-vous. Car en décontaminant ainsi les eaux usées, on fait d’une pierre deux coups.

Cette année on va probablement produire le double de biomasse dans les zones irriguées par les eaux usées. Xavier Lachapelle-Trouillard

On voit deux personnes marchant dans les parcelles de saules nourris avec des eaux usées à Saint-Roch-de-l'Achigan.

Les saules irrigués avec des eaux usées produisent davantage de biomasses. Photo : Radio-Canada/Chantal Srivastava

Les troncs des arbres qui ont été irrigués avec les eaux usées sont plus massifs. Les arbres ont davantage de tiges. Ces avantages ne sont pas négligeables, car une fois récoltés, ces saules ont une valeur économique.

On les utilise entre autres pour fabriquer des murs antibruit qu’on installe à proximité des autoroutes.

http://ici.radio-canada.ca/

La zone morte dans le golfe du Mexique est plus grande que jamais


L’eau de la mer, des golfes, des rivières, fleuves .. Continue à souffrir de l’activité humaine. Ici c’est le golfe du Mexique qui reçoit les eaux du Mississippi et toute la pollution agricole, et urbaine. Le résultat : Une prolifération des algues qui se décomposent en captant l’oxygène et fait de cette zone, une vie marine qui meurt
Nuage

 

La zone morte dans le golfe du Mexique est plus grande que jamais

 

Vue aérienne de Coquina Beach, en Floride sur le golfe du Mexique. On voit une prolifération d'algues toxiques.

Vue aérienne de Coquina Beach, en Floride sur le golfe du Mexique. On voit une prolifération d’algues toxiques. Photo : La Presse canadienne

Dans le golfe du Mexique, la zone morte, un endroit où la vie marine meurt d’un manque d’oxygène périodique appelé hypoxie, atteint cette année la grandeur de l’État du New Jersey.

Radio-Canada avec Associated Press

Le secteur est 3 % plus grand qu’en 2002, le record précédent, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

« Nous avions prédit que la zone serait grande et elle est grande », a déclaré la scientifique Nancy Rabalais, de l’Université de Louisiane, qui mesure la zone depuis 1985.

Les recherches effectuées au printemps sont basées sur les concentrations d’azote et de phosphore dans le fleuve Mississippi.

Ces nutriments entraînent une prolifération d’algues qui se décomposent en captant l’oxygène, asphyxiant peu à peu les espèces marines qui y vivent.

Cette carte représente la zone morte du golfe du Mexique en juillet 2017.

La zone morte en juillet 2017, telle que représentée par la scientifique Nancy Rabalais, de l’Université de Louisiane. Photo : Nancy Rabalais de l’Université de Louisiane

« Cette grande zone morte montre que la pollution, agricole et urbaine, coule dans le Mississippi et continue de toucher les ressources côtières et les habitats dans le golfe », a indiqué l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique dans un communiqué.

Des groupes écologistes comme l’organisation américaine Mighty accusent les géants de l’agroalimentaire d’être les grands responsables de cette zone morte à cause des élevages, des lisiers produits par les animaux et des fertilisants utilisés pour les céréales qui nourrissent ces élevages de poulets, de porcs et de bœufs.

http://ici.radio-canada.ca

Les humains sont bien composés de poussières d’étoiles


La question taraude depuis toujours notre origine en temps qu’être humain, et l’origine de la vie en générale. La science de l’espace semble donner des réponses que l’homme est fait certes de poussière, mais de poussière d’étoiles
Nuage

 

Les humains sont bien composés de poussières d’étoiles

Les humains sont bien composés de poussières d'étoiles

Les astronomes ont quantifié les éléments de la vie dans des étoiles de la Voie lactée.Photo Fotolia

«L’azote de notre ADN, le calcium de nos dents, le fer de notre sang, le carbone de nos tartes aux pommes ont été façonnés à l’intérieur des étoiles en effondrement. Nous sommes faits de poussières d’étoiles», expliquait en 1980 le célèbre scientifique et astronome américain Carl Sagan dans son émission Cosmos.

Plus de trente ans après, une équipe a démontré une nouvelle fois que cette affirmation n’est pas qu’un simple cliché que l’on se plait à répéter. Les éléments de la vie qui ont permis notre existence sont bel et bien nés dans les étoiles. Cette conclusion est tirée du programme Sloan Digital Sky Survey (SDSS) dont les derniers résultats viennent tout juste d’être dévoilés.

UNE PLONGÉE DANS 150 000 ÉTOILES

Démarré en 2000, le SDSS vise à étudier les objets célestes, y compris les étoiles et galaxies, en utilisant un télescope de 2,5 mètres installé à  l’observatoire d’Apache Point au Nouveau Mexique. Depuis 2008, le programme a toutefois entamé une nouvelle étape. Il s’est changé en une étude spectroscopique des astres grâce à  un dispositif appelé APOGEE (Apache Point Observatory Galactic Evolution Experiment).

Cet instrument est un spectrographe qui collecte la lumière située dans la partie proche de l’infrarouge du spectre électromagnétique et la disperse afin de révéler les différents éléments contenus dans l’atmosphère des étoiles. Grâce à  lui, les astronomes ont pu passer en revue un catalogue de 150 000 étoiles contenues dans notre galaxie, la Voie lactée.

Pour chacune d’elle, ils ont ainsi réussi à  quantifier pas moins d’une vingtaine d’éléments chimiques parmi lesquels ceux que les astronomes ont réuni sous l’acronyme CHNOPS: le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le phosphore et le soufre. Tous ces éléments sont considérés comme des «briques» qui ont permis l’existence de la vie sur Terre.

97 % DE POUSSIÈRE D’ÉTOILES

Jamais auparavant on avait quantifié les éléments CHNOPS pour un nombre aussi élevé d’étoiles. Et les résultats se sont révélés fascinants.

«Pour la première fois, nous pouvons étudier la distribution des éléments à  travers notre galaxie. Et ces éléments incluent des atomes qui composent 97 % de la masse du corps humain», explique Sten Hasselquist de l’Université d’État du Nouveau Mexique.

On sait aujourd’hui que la masse du corps humain est composée à  65 % d’oxygène alors que cet élément représente à  peine 1 % de la masse totale des éléments présents dans l’espace. Mais si les étoiles sont essentiellement composées d’hydrogène, leur spectre affiche tout de même de petites quantités d’éléments plus lourds comme l’oxygène.

Avec les nouveaux résultats livrés par APOGEE, les astronomes ont constaté que davantage de ces éléments plus lourds étaient présents à l’intérieur de la galaxie. C’est précisément là que se trouvent les étoiles les plus âgées, ce qui suggère que les éléments de la vie ont probablement été synthétisés plus tôt dans les parties internes que dans les parties externes de la galaxie.

La plupart des atomes de notre corps auraient ainsi été créés dans le passé à l’intérieur même des étoiles avant de réaliser de longs voyages à travers l’espace pour finir jusqu’à notre planète, la Terre.

COMPRENDRE LA FORMATION DES ÉTOILES ET GALAXIES

Ces données fournissent de nouvelles pistes pour comprendre l’apparition de la vie dans notre galaxie.

«Du point de vue humain, c’est une grande prouesse d’être capable de cartographier l’abondance de tous les éléments majeurs rencontrés dans le corps humain au sein de centaines de milliers d’étoiles de notre Voie lactée», a commenté Jennifer Johnson de l’Ohio State University.

«Ceci nous permet de poser des limites sur où et quand dans notre galaxie, la vie a bénéficié des éléments requis pour évoluer en une sorte de « zone habitable temporelle galactique »», a poursuivi la spécialiste dans un communiqué.

Mais ces conclusions pourraient aussi aider les astronomes à  mieux comprendre la formation et l’évolution des galaxies et de leurs étoiles en général.

http://fr.canoe.ca/

Le saviez-vous ► Les dessous de l’emballage


L’emballage des produits alimentaires que nous achetons à pour rôle de bien sûr d’attirer les consommateurs, mais aussi de se préserver de l’oxygène. Je disais souvent en blague qu’acheter un sac de croustille, c’était payer pour de l’air, étant donné que les sacs sont gonflés, bien, j’avais tord… C’est plutôt de l’azote …
Nuage

Les dessous de l’emballage

 

Avec leurs multiples couleurs, les emballages servent avant tout à attirer le regard. Mais leur rôle ne se limite pas à faire le beau. Derrière les apparences se cachent des technologies de pointe qui préservent la fraîcheur et le bon goût des aliments.

Pour vous, un sac de croustilles n’est sans doute qu’un sac comme un autre. Mais pour les spécialistes de l’emballage, ce sac est investi d’une mission. Il doit combattre un ennemi redoutable : l’oxygène.

Première observation : le sac est gonflé. Mais ce n’est pas de l’air qui est à l’intérieur. C’est plutôt de l’azote, un gaz inerte. Comme les croustilles sont cuites dans l’huile, elles risquent de rancir si elles sont exposées à l’oxygène de l’air, ce qui leur donnerait un goût désagréable. En remplaçant l’air par de l’azote, les croustilles demeurent fraîches plus longtemps.

Mais ce n’est pas tout. Le matériau même du sac joue aussi un rôle. Côté extérieur, un plastique imprimable; c’est son côté glamour. Côté intérieur, un plastique métallisé, véritable barrière à l’oxygène de l’air. En prime, le gaz qui gonfle le sac tient le rôle de pare-choc pour empêcher les croustilles de s’émietter.

Bien d’autres emballages sont sous atmosphère contrôlée. Ainsi, les pâtes alimentaires reposent dans un gaz composé de gaz carbonique et d’azote. L’oxygène en est absent. D’autres aliments sont emballés sous vide. Encore une fois, on veut éviter que l’oxygène ne vienne oxyder les produits.

Même la bouteille de bière cache certains secrets. Sa couleur foncée filtre les rayons ultraviolets et les empêche d’attaquer le goût de la bière. Mais la capsule aussi joue un rôle protecteur, grâce à la pellicule plastique qui est logée au fond.

Cette pellicule assure l’étanchéité de la bouteille en empêchant la bière de couler entre la capsule et la bouteille. Dans certains cas, la pellicule plastique renferme aussi une substance qui réagit avec l’oxygène qui pourrait demeurer dans la bouteille. En éliminant cet oxygène résiduel, on évite que la bière ne développe un goût de carton. Elle se conserve alors plus longtemps.

La vedette de l’emballage c’est la bouteille de ketchup… Elle fut longtemps en verre. Une barrière efficace contre l’oxygène qui décolore le produit, riche en enzymes. Mais le verre est lourd, cassant et très rigide. Pas facile d’aller chercher le ketchup ! Pendant longtemps on a rêvé d’une bouteille plus malléable, une bouteille en plastique. Mais le plastique laisse passer l’oxygène, ce qu’il fallait éviter à tout prix. Il fallait donc fabriquer un plastique comportant de 7 à 9 couches de résines différentes. Tout un défi !

Ainsi, la résine principale, qui bloque l’accès à l’oxygène, est sensible à l’humidité, ce qui peut la faire gonfler. L’humidité permet aussi à l’oxygène de pénétrer dans le ketchup. C’est pourquoi la résine barrière est placée en sandwich entre deux couches de polymère hydrophobe, c’est-à-dire qui repousse l’humidité. En combinant ainsi des couches de polymères aux propriétés différentes, on finit par obtenir la performance recherchée.

Même les boîtes de céréales ont un secret bien gardé. Dans la cire du papier, on incorpore des agents anti-oxydants qui assurent la fraîcheur du produit. Au Japon, la stratégie est différente. On retrouve souvent dans les produits alimentaires un petit sachet qui contient un anti-oxydant, prolongeant ainsi la vie du produit.. Pour les Japonais, c’est un gage de fraîcheur très recherché.

Mais l’oxygène n’est pas toujours un ennemi. Parfois, l’emballage favorise sa présence. Ainsi la pellicule de plastique qui recouvre le steak haché laisse passer l’oxygène. C’est la présence d’oxygène combiné à l’hémoglobine de la viande qui donne la couleur rouge que le consommateur recherche. Sans oxygène, la viande serait brune, comme l’intérieur d’une boule de steak haché.

Les chimistes de l’emballage ne manquent pas d’idées. Et l’emballage ne cesse de relever de nouveaux défis. Il est condamné à être beau et de plus en plus intelligent.

Journaliste : Claude D’Astous
Réalisateur : Yves Lévesque

http://www.radio-canada.ca