L’internet, endroit rêvé pour s’inventer un cancer


C’est une des raisons que je ne partage pas sur les réseaux sociaux surtout sur Facebook des gens qui disent avoir le cancer et souvent accompagnés de divers problèmes. Ils reçoivent des encouragements et des dons. Le problème est que souvent, c’est des gens qui recherchent l’appât du gain ou qu’ils souffrent du syndrome de Munchhausen via Internet. Faut dire qu’il y tellement d’information sur le cancer, qu’il est facile de s’inventer une maladie.
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L’internet, endroit rêvé pour s’inventer un cancer

Certaines histoires sont trop belles pour être vraies. D'autres, trop tristes... (PHOTOMONTAGE LA PRESSE)


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VIOLAINE BALLIVY
La Presse

Certaines histoires sont trop belles pour être vraies. D’autres, trop tristes pour ne pas avoir été inventées de toutes pièces. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences… surtout sur l’internet.

Jennifer Halford n’avait pas 35 ans quand elle a découvert qu’elle souffrait d’une forme particulièrement agressive de cancer du sein. Quelques mois plus tôt, elle avait perdu sa fille cadette de 4 ans, emportée par la maladie. Quelques mois plus tard, elle perdrait sa maison, rasée par les incendies historiques de Fort McMurray. 

Destin tragique auquel il est difficile de rester insensible : sa communauté l’a soutenue, on lui a offert de l’argent, des jouets pour ses autres enfants, des vêtements. Puis un jour, tout s’est arrêté. D’un coup. La sympathie s’est transformée en colère. Jennifer Halford n’a jamais eu le cancer. Les nausées causées par la chimio, la perte de ses cheveux, elle avait tout inventé.

À sa première comparution en cour, Jennifer Halford a plaidé coupable à six chefs d’accusation. Le juge s’est montré clément : il a opté pour 2 ans de sursis et 100 heures de travaux communautaires

« Elle n’a pas agi pour l’appât du gain, mais pour compenser un manque d’attention, de soins psychologiques et physiques, de soutien émotionnel », avait plaidé son avocat.

En d’autres termes : elle ne souffrait pas d’un cancer, mais probablement du syndrome de « Munchhausen par internet ».

L’expression revient au professeur Marc Feldman, qui a été l’un des premiers à étudier comment le syndrome de Munchausen – un désordre psychologique en vertu duquel le patient simule une maladie ou un traumatisme, aussi appelé « trouble factice » – se transpose dans l’internet. Et surtout, s’y développe à la vitesse grand V. 

« On voit beaucoup plus de cas depuis le développement de l’internet », remarque Marc Feldman.

Chercher et trouver de l’information médicale (plus ou moins crédible) sur le web est un jeu d’enfant, tant les sites à prétention scientifique sont nombreux.

« Avant, les gens devaient passer des heures dans les bibliothèques pour s’informer des signes et symptômes des maladies, parler à des médecins, etc., pour berner quelques personnes de leur entourage. Maintenant, avec les forums et les réseaux sociaux, ils peuvent toucher rapidement 10 000 personnes avec leur histoire », explique l’expert, auteur du livre Dying to Be Ill (« Mourir d’envie d’être malade »).

Le cancer est la maladie la plus souvent retenue parce qu’elle est assez commune, bien documentée, s’étire souvent sur plusieurs années et attire immédiatement la sympathie – qui imaginerait qu’une personne a menti sur son diagnostic ?

« Des gens vont raser leurs cheveux et leurs sourcils pour imiter les effets de la chimio, suivre des régimes draconiens et perdre beaucoup de poids. Ils réussissent à berner leur famille, parfois même leur conjoint », dit Marc Feldman, aussi psychiatre.

Et même leur médecin, quand le malade va jusqu’à s’infliger des blessures ou s’administrer des substances toxiques.

L’appât du gain

Les malades recherchent essentiellement de l’attention, de la compassion. Un besoin essentiel de l’être humain, rappelle Samuel Vassière, professeur de psychiatrie à l’Université McGill, spécialiste des troubles factices.

« L’évolution a sélectionné deux traits indispensables à la survie de l’espèce : savoir être attentif au besoin des autres et bien s’occuper d’eux, et savoir solliciter l’attention et les soins des autres. » La maladie inventée comble ce dernier besoin. 

« En faisant semblant d’être vulnérable, on reçoit de l’attention, des soins, de l’amour. La ligne entre la tromperie et l’autotromperie est floue. » – Samuel Vassière, professeur de psychiatrie à l’Université McGill

Pour certains, la maladie permet de donner un « sens à sa vie », dit Samuel Vassière. « En s’autodiagnostiquant sur l’internet, les malades – imaginaires ou non – retrouvent un cadre prévisible d’expériences, une communauté de souffrants qui valident leurs sentiments et les rassurent, poursuit le professeur. Ils trouvent ainsi une identité. »

Ceci explique cela : la plupart des malades inventent ainsi leur maladie sans jamais solliciter de dons du public, satisfaits de l’attention des autres (ils en recevront souvent malgré tout, de témoins touchés par leur drame). Mais d’autres le font dans ce seul but. Marc Feldman explique que ces gens font plutôt preuve d’un comportement malicieux, répréhensible. Les juges sont alors généralement plus sévères, remarque-t-il.

La blogueuse australienne Belle Gibson a ainsi été condamnée, en 2018, à une amende de 450 000 $ CAN pour avoir faussement prétendu avoir guéri son cancer du cerveau grâce à un régime particulier expliqué dans un livre de recettes et une application de son cru.

Les sites tels GoFundMe ont été accusés de faciliter ce genre d’escroquerie en permettant trop facilement à tout un chacun de quémander des dons. Une Américaine a lancé le site GoFraudMe (« Allez, fraudez-moi », plutôt que « Allez, financez-moi »), frustrée d’avoir été flouée par une sollicitation frauduleuse, accusant GoFundMe de ne pas vérifier le dossier médical des solliciteurs. GoFundMe réplique qu’elle interdit à ses participants de mentir ou de tromper les internautes.

« Dans les rares cas où les autorités ou un usager découvriront qu’une campagne est utilisée à mauvais escient, les donateurs seront remboursés. » – Caitlin Stanley, porte-parole de GoFundMe

À la Société canadienne du cancer, on recommande néanmoins de faire des recherches avant de sortir son portefeuille

« Généralement, les sollicitations sont faites de bonne foi et les fraudes sont assez rares quand la collectivité est derrière, que des gens connaissent le malade, le voient, note André Beaulieu, porte-parole de l’organisme. Mais il faut faire attention. Des fois, même la famille est leurrée. »

La Société n’a toutefois pas remarqué d’impact sur les dons reçus après la condamnation de faux malades.

Marc Feldman se décrit comme un « optimiste » en affirmant que le syndrome de Munchausen peut être guéri, « à condition que la personne accepte de reconnaître qu’elle a menti, ce qui n’est vraiment pas facile, puis de suivre une thérapie ». « C’est un gros défi pour les médecins », opine Samuel Vassière.

D’abord pour reconnaître la maladie, puis pour la traiter. Ironiquement, le trouble réel dont souffrent les personnes atteintes du syndrome de Munchausen serait donc encore plus difficile à soigner que la maladie qu’elles avaient inventée.

Trois cas de cancers inventés

Dan Mallory

L’auteur du roman à succès La femme à la fenêtre (The Woman in the Window, publié sous pseudonyme), Dan Mallory, a admis, en février dernier, qu’il n’avait jamais souffert d’un cancer du cerveau, comme il l’avait pourtant affirmé. Dan Mallory avait également faussement prétendu que l’un de ses frères et sa mère avaient succombé à un cancer, alors que sa mère est en rémission depuis plusieurs années et que son frère n’en a jamais été atteint. L’auteur a reconnu ses mensonges après une enquête du New Yorker. Il a alors attribué ses dérives au trouble bipolaire dont il souffre (réellement).

Candace Ann Streng

Cette Américaine a été condamnée à 28 mois de prison pour avoir faussement prétendu souffrir d’un cancer du sein avancé et recueilli quelque 40 000 $ CAN en dons pour financer le recours à des traitements expérimentaux. Selon Marc Feldman, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à souffrir de troubles factices.

Belle Gibson

La blogueuse australienne Belle Gibson s’est enrichie en commercialisant une application et un livre de recettes qui auraient guéri le cancer du cerveau… dont elle n’a jamais souffert. Elle a été reconnue coupable de fraude en 2017 et condamnée à rembourser l’équivalent de 450 000 $ CAN perçus illégalement. Ce qu’elle n’a toujours pas fait : lors d’une comparution en cour en juin dernier, elle a déclaré ne pas avoir les moyens de rembourser cette somme. Selon des documents déposés par les procureurs, elle aurait pourtant dépensé près de 120 000 $ CAN lors de divers voyages depuis deux ans, a rapporté The Guardian.

https://www.lapresse.ca/

Le Saviez-Vous ► 5 choses que votre chat essaye (désespérément) de vous dire


    Les chats sont indépendants, difficiles parfois de comprendre ce qu’ils veulent pourtant, ils communiquent avec nous par des gestes, des regards
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    5 choses que votre chat essaye (désespérément) de vous dire

    chat balle

    Contrairement à ce que l’on pense, les chats tentent souvent de communiquer avec nous. Le tout est de les comprendre !

    Contrairement à un chien qui sait souvent se faire comprendre en un clin d’œil, les chats restes des êtres plus mystérieux. Pourtant, il essaye régulièrement de communiquer avec nous, à leur façon. Voyez plutôt.

    Votre chat est excité

    Assis sur le rebord de la fenêtre, votre matou regarde dehors comme s’il avait vu la chose la plus passionnante au monde. Tout en fixant l’extérieur, il pousse des sortes de petits gazouillis aigus. En général, ce type de comportement signifie tout simplement que votre chat est excité. Il a probablement vu un petit animal dehors et rêve de le courser et de jouer avec !

    chat expression messages

    Votre chat est stressé

    D’habitude si propre, votre matou commence à avoir des « accidents » et à faire ses besoins ailleurs que dans sa litière ? Il est peut-être stressé. Pour tenter de s’en assurer, il faut s’assurer que la litière soit dans un lieu calme -on évite donc les lieux de passage – mais aussi qu’elle soit propre et pas trop près de la nourriture de votre chat. Il faut savoir que les chats adorent pouvoir se cacher et être tranquilles.

    Bien sûr, un problème de propreté peut aussi venir du fait qu’il n’y a pas assez de litière chez vous ou qu’elle n’est pas nettoyée assez souvent.

    Votre chat est à l’aise, heureux

    Un chat qui ronronne est en général un chat détendu et heureux. Si en plus il frotte sa tête contre vous ou vous montre son ventre, c’est qu’il est au comble du bonheur ! L’occasion rêvée pour une longue session de gratouilles.

    Votre chat vous aime

    Les chats étant connus pour leur indépendance, il est parfois difficile de savoir s’il nous aime ou s’il profite simplement du logement en formule tout inclus. Mais il existe tout de même des signes qui ne trompent pas. Par exemple lorsque votre chat se frotte à vous, c’est pour lui une façon de signaler que vous êtes sa propriété, et donc qu’il vous aime ! Pareil quand votre chat vous fait votre toilette à coups de langue ou vous donne des petits coups de tête.

    Votre chat s’ennuie et réclame votre attention (et tout de suite si possible)

      • chat vase

        Les chats ont une façon bien à eux de vous dire qu’ils s’ennuient à mourir et veulent un peu de fun. C’est notamment le cas quand votre chat s’amuse juste sous votre nez à faire tomber des choses situées en hauteur. Il tente juste de s’amuser un peu. Dommage pour votre vase.

        C’est exactement la même chose quand votre matou miaule tôt le matin ou dans la nuit. Il a simplement envie d’un peu de compagnie, et si possible pas dans trois heures !

        Pour régler tout ça, le mieux est de proposer différents jouets et autres gamelles labyrinthe à votre chat afin qu’il puisse s’amuser tranquillement sans rien casser et en vous laissant dormir.

        Par Elise Petter

        Crédits photo :Shuttersto

        https://wamiz.com/chats/

      Ne plus dormir, c’est possible


      Si on ne dort pas pendant plusieurs jours, le corps faibli, la mémoire ne fonctionne plus vraiment et des hallucinations se présentent et la mort survient dans à peu près 10 jours. Il existe un syndrome : le syndrome de Morvan que les personnes atteintes ne dors pendant des semaines, voir des mois et le corps réagit aux troubles énumérés plus haut. Pourtant, il existe deux personnes qui la médecine à confirmer, une aux États-Unis, l’autre au Viêt Nam qui n’ont pas dormi depuis 10 ans sans pourtant avoir les conséquences d’un manque de sommeil. Les chercheurs voudraient bien percer le secret pour qu’on profite plus du 1/3 de vie que nous dormons. Personnellement, je trouve qu’il y aurait trop de moments ennuyeux sans sommeil
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      Ne plus dormir, c’est possible

       

      Pourrait-on arriver un jour à supprimer le besoin de sommeil? | PDPics via Piwabay CO License byP

      Pourrait-on arriver un jour à supprimer le besoin de sommeil? | PDPics via Piwabay CO License byP

      Claude Touzet

      Le sommeil est essentiel à la vie. Mais certaines personnes sont mystérieusement capables de peu, voire de ne pas dormir du tout pendant des mois… et même des années.

       

      Toutes les espèces animales roupillent, y compris les méduses et les vers de terre. C’est parfois compliqué. Les martinets, qui ne se posent pas pendant plusieurs années, dorment en vol, mais un hémisphère cérébral à la fois. Idem pour les dauphins qui doivent remonter volontairement à la surface pour respirer: leur électroencéphalogramme montre une heure de sommeil dans un hémisphère, suivie d’une heure de sommeil dans l’autre hémisphère, puis d’une heure d’éveil complet.

      Chez (presque) tous les hommes, la privation de sommeil tue en une dizaine de jours

      Chez nous, les humains, une privation de sommeil de quelques heures se traduira par des performances cognitives diminuées, tandis qu’une privation totale de sommeil vous tuera aussi rapidement qu’une suppression totale d’eau, c’est-à-dire en une dizaine de jours. Le sommeil est donc indispensable à la vie. Pourtant, il existe des personnes qui ne dorment pas et ne souffrent d’aucun symptôme cognitif!

      L’un des premiers cas décrits nous est rapporté par Michel Jouvet, passé à la postérité pour sa découverte du sommeil paradoxal. Sous surveillance 24 heures sur 24 à l’hôpital, un patient de 27 ans n’a pas dormi durant 4 mois –sans que ses fonctions cognitives (mémoire, attention) n’en soient affectées. Le professeur Jouvet rapporte notamment avoir joué régulièrement aux cartes avec lui et avoir constaté que ce dernier jouait de mieux en mieux! Que se passait-il donc? Une étrange maladie était à l’œuvre: le «syndrome de Morvan».

      Le syndrome de Morvan

      Il s’agit d’une affection rarissime, qui frappe quelques personnes dans le monde chaque année. Une trentaine de cas en tout sont rapportés dans la littérature médicale. En plus d’une agrypnie totale caractérisée par une absence de sommeil, les patients souffrent, selon les cas, de tremblements des membres, d’activités neuromusculaires continues, d’hallucinations, confusion, délire, etc.

      On sait aujourd’hui que cette maladie est auto-immune et que l’on peut la guérir. Auparavant, le taux de décès était de 10%, et ceux qui guérissaient spontanément (au bout de quelques semaines ou mois), retrouvaient le sommeil.

      Que se passe-t-il dans le cerveau en cas de syndrome de Morvan? Cette maladie affecte le fonctionnement des synapses, lieux de jonction entre les neurones, et également entre les neurones et les fibres musculaires. Pour comprendre, entrons dans les détails des mécanismes qui permettent aux neurones de faire leur travail, c’est-à-dire de transmettre l’influx nerveux porteur d’informations. Pour cela, ces cellules doivent entretenir en permanence une différence de potentiel électrique importante (-60 mV) entre l’intérieur de la cellule et le milieu extérieur. On parle de différence de potentiel «au repos». Au cours de ce processus, la membrane des neurones devient plus ou moins perméable grâce à l’action de ce que l’on appelle les pompes à ions qui doivent en permanence capter des ions sodium (Na+) dans le milieu intérieur pour les envoyer à l’extérieur, tandis que d’autres pompes font l’inverse avec les ions potassium (K+).

      Lorsqu’un neurone transmet une information, une décharge électrique circule tout au long de son axone, sa fibre nerveuse, jusqu’aux synapses. Un événement court, appelé potentiel d’action, survient: il est engendré par l’ouverture de canaux sodium qui permettent le passage de ces ions Na+ à travers la membrane. Dès cet instant, les Na+ en surplus se précipitent à l’intérieur. Une milliseconde plus tard, ces canaux se referment tandis que s’ouvrent les canaux potassium. Dès que les canaux ioniques se referment, les pompes se remettent à fonctionner et la repolarisation du neurone s’effectue en quelques millisecondes.

      Si les canaux potassium sont moins nombreux (ou bloqués), alors le retour au potentiel de repos du neurone est plus lent que la normale. Ceci empêche l’habituelle diminution d’efficacité des synapses inhibitrices (la «dépression à long terme» ou LTD). Si la synapse n’est pas modifiée, alors elle n’a pas besoin d’être remise à niveau –ce qui est la fonction du sommeil profond. Si le sommeil profond n’est plus nécessaire, alors le sommeil paradoxal devient lui aussi inutile puisque son action est de contrecarrer les «effets négatifs» du sommeil profond (effacement des éléments appris durant la journée).

      Nous avons là un mécanisme explicatif de la possibilité d’une agrypnie totale sans effet cognitif néfaste dans le cadre d’un syndrome de Morvan. On peut peut-être aller encore plus loin. Il existe des personnes –deux ont été identifiées au cours du XXe siècle: l’une américaine, l’autre au Viêt Nam–, qui affirment ne pas dormir du tout depuis des dizaines années, et qui semblent disposer d’une cognition tout à fait normale. L’agrypnie totale de ces personnes a été confirmée par le corps médical. Est-on en présence d’un syndrome de Morvan avec un unique symptôme? Si l’hypothèse était avérée, cela ouvrirait d’incroyables perspectives! Plutôt que de tenter d’augmenter l’espérance de vie, ne serait-il pas plus judicieux d’augmenter la durée d’éveil en supprimant le sommeilSoit un tiers de notre vie?

      La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

      http://www.slate.fr