Malades au musée : mystère à l’Université d’Ottawa


Cela ne doit pas être très bon pour un musée qui emprunte à long terme des artefacts se retrouve mêler à une histoire de moisissure qui rend les bénévoles malades en travaillants sur les objets dans un local du musée. Enfin, ce qui compte est bien la santé des étudiants.
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Malades au musée : mystère à l’Université d’Ottawa

La devanture du Musée d’antiquités gréco-romaines de l’Université d’Ottawa.

Le Musée d’antiquités gréco-romaines de l’Université d’Ottawa.

PHOTO : RADIO-CANADA / YASMINE MEHDI

Nausées, maux de tête, troubles respiratoires, infections : autant de symptômes qu’auraient ressentis d’anciennes stagiaires du Musée d’antiquités gréco-romaines de l’Université d’Ottawa, qui croient avoir été exposées à des moisissures en manipulant des artéfacts. L’Université indique avoir conduit des analyses qui n’ont toutefois révélé « aucun risque pour la santé ».

Au début, ça ressemblait à la mono[nucléose], se souvient Catherine Raileanu. J’attrapais tous les rhumes qui passaient, j’étais constamment fatiguée, j’avais des nausées. Plus je passais de temps dans le musée, plus j’avais des maux de tête.

L’étudiante a commencé à faire du bénévolat au Musée d’antiquités gréco-romaines en septembre 2017 — un établissement méconnu situé au troisième étage de l’édifice Desmarais. Dans les mois qui ont suivi, elle se rendait presque quotidiennement au petit musée, notamment pour y dresser un inventaire des artéfacts.

On a commencé à ouvrir les boîtiers en bois et c’est là qu’on a trouvé des artéfacts avec de la moisissure noire dessus, raconte Catherine. Il y en avait au moins une cinquantaine […] Ça sentait la vieille bibliothèque.

L’étudiante dit alors faire le lien entre ses symptômes et son lieu de travail.

Au début, je n’aurais pas fait de lien. Mais après avoir parlé avec d’autres bénévoles, on a réalisé qu’on était plusieurs à avoir les mêmes symptômes. Catherine Raileanu, ancienne bénévole du musée

Au total, trois étudiantes se sont confiées à Radio-Canada et ont raconté avoir trouvé de la moisissure sur plusieurs artéfacts du musée.

L’Université d’Ottawa a refusé notre demande d’entrevue. Dans un courriel, une porte-parole ne nie pas la possible présence de moisissures, mais affirme que l’établissement a rapidement mené des analyses de qualité de l’air qui n’ont révélé aucun risque pour la santé.

La santé et la sécurité de nos étudiants demeurent de la plus haute importance pour l’Université. Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, porte-parole de l’Université d’Ottawa

Isabelle Mailloux-Pulkinghorn a par ailleurs indiqué que toutes les personnes ayant travaillé dans les locaux du Musée [avaient] été avisées des résultats des tests et analyses.

L’affaire est maintenant devant la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT).

L’Université a récemment été informée des démarches entreprises par certains étudiants auprès du gouvernement ontarien. Jusqu’à maintenant, la Commission n’a pas contacté l’Université, mais si elle le fait, l’Université offrira sa collaboration, précise Mme Mailloux-Pulkinghorn.

Un rapport détaille l’étendue des symptômes

Radio-Canada a obtenu copie d’un rapport d’une dizaine de pages rédigé par une autre stagiaire à l’intention de l’Université. Cette dernière est arrivée au musée quelques mois après Catherine Raileanu. Elle aurait ressenti des symptômes semblables.

Préoccupée, l’étudiante — qui a refusé d’accorder une entrevue formelle — recense les symptômes ressentis par cinq autres étudiantes sur presque un an, sur un total de 12 étudiants. Radio-Canada a tenté de contacter les autres personnes citées dans le rapport. Deux d’entre elles ont répondu : Catherine Raileanu et Tara Ward.

Trois artéfacts avec de la moisissures.

Des artéfacts qui présentent des signes de moisissures, selon des stagiaires au musée.

PHOTO : COURTOISIE

Tara, une ancienne étudiante du Collège Algonquin, est arrivée au musée en janvier 2019 — peu avant que Catherine n’interrompe ses études en raison de problèmes de santé. Elle raconte avoir ressenti d’étranges symptômes, qu’elle attribue aussi à la présence de moisissures.

J’ai eu une infection de la gorge, puis une infection oculaire et finalement, une infection respiratoire. C’était vraiment inhabituel, explique Tara. Sa médecin lui a prescrit des antibiotiques, un anti-inflammatoire et un bronchodilatateur, sans toutefois établir de diagnostic définitif. J’étais fatiguée, j’avais du mal à respirer, je ne mangeais pas vraiment. C’était horrible.

Dès que j’ai quitté le musée, mes symptômes ont cessé. Tara Ward, ex-stagiaire

Les trois étudiantes sont persuadées que leurs symptômes ne sont pas attribuables à un virus.

 Habituellement, une grippe on l’a pendant une ou deux semaines. Mais là, ça continuait et ça continuait, affirme Catherine Raileanu.

La jeune femme affirme elle-aussi s’être rendue à la clinique médicale à plusieurs reprises. Le personnel infirmier lui aurait alors indiqué que ses symptômes s’apparentaient à ceux d’une exposition à la moisissure, sans toutefois poser de diagnostic. Radio-Canada n’a pas été en mesure de confirmer cette information.

Un diagnostic difficile à établir

Il est particulièrement ardu d’établir un diagnostic d’exposition à la moisissure, puisque l’inhalation de spores peut être difficile à détecter et qu’une panoplie de symptômes différents peuvent être ressentis.

Un individu qui est exposé peut ressentir des symptômes sévères et une autre personne de la même famille peut ne jamais ressentir de symptômes, illustre le microbiologiste Christian Jacob.

Le microbiologiste Christian Jacob n’a pas pu déterminer la présence de moisissure en se basant seulement sur des photos.

Habituellement, quand il y a une odeur d’humidité, c’est que quelque chose se passe, indique néanmoins l’expert, en ajoutant que l’Université d’Ottawa avait bien fait de commander un test de qualité de l’air.

Le musée fermé depuis plusieurs mois

Le musée a fermé ses portes au printemps dernier, peu après qu’une étudiante eut formellement fait part de ses inquiétudes à la curatrice.

L’Université d’Ottawa a indiqué par courriel que le musée était fermé afin de revoir son rôle et sa mission.

La collection du Musée d’antiquités gréco-romaines comprend plusieurs prêts à long terme, notamment de l’Ambassade de la Grèce au Canada et du Musée canadien de l’histoire.

Un représentant de l’Ambassade grecque a indiqué à Radio-Canada ne pas avoir été informé de la fermeture du musée ce printemps, en ajoutant qu’il demanderait des explications à l’Université d’Ottawa.

Le Musée canadien de l’histoire dit également faire les suivis appropriés, après avoir appris la fermeture du musée par Radio-Canada.

Le Musée prend très au sérieux les enjeux liés à la préservation et à la sécurité de ses collections, a indiqué la porte-parole, Patricia Lynch, dans un courriel.

Plusieurs stagiaires ayant ressenti des symptômes fréquentaient le Collège Algonquin. L’établissement n’a pas voulu commenter le dossier pour des raisons de confidentialité.

L’environnement de travail relève entièrement de la responsabilité de l’employeur, a néanmoins souligné la porte-parole, Ruth Dunley, dans un courriel.

Radio-Canada a tenté de joindre plusieurs experts de muséologie — notamment à l’Institut canadien de conservation et au Royal Ontario Museum. Les deux organismes ont refusé de nous accorder une entrevue.

Le Musée d’antiquités gréco-romaines se trouve au troisième étage de l’édifice Desmarais, sur le campus de l’Université d’Ottawa. La collection a été créée en 1975 dans l’objectif de « susciter un intérêt pour les études classiques chez les étudiants et étudiantes de tout âge. » Avant sa fermeture, il était ouvert au grand public sur rendez-vous.

Source : Université d’Ottawa

https://ici.radio-canada.ca/

Des sites archéologiques d’Alaska menacés par le changement climatique


L’Alaska n’est pas épargné par les changements climatiques, cependant, des vestiges du passé du peuple yupik ont émergé du permafrost. Environ 100 000 objets yupik anciens ont pu être récolté allant de masque, panier, statuette et bien d’autres choses. Il reste encore à découvrir mais l’érosion menace le site archéologique qui ne peut être scruté que l’été.
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Des sites archéologiques d’Alaska menacés par le changement climatique


L'archéologue Rick Knecht au site d'excavation baptisé Nunalleq... (PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE)

L’archéologue Rick Knecht au site d’excavation baptisé Nunalleq situé à Quinhagak, en Alaska le long de la mer de Bering

PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Agence France-Presse
Quinhagak

Le premier objet, un masque de bois, a été découvert par hasard en 2007 par un enfant qui jouait sur une plage de Quinhagak, village rural de l’ouest de l’Alaska, le long de la mer de Bering.

Dans les mois suivants, des centaines d’autres artefacts anciens ont émergé du permafrost, cette couche de sol jadis gelée tout au long de l’année qui recouvre une grande partie de cet État américain et qui désormais tend à fondre sous l’effet du changement climatique.

Paniers, manches de harpon sculptés, labrets (ornements de lèvre), statuettes, aiguilles d’ivoire pour les tatouages : ces trésors appartiennent à un ancien lieu de peuplement des Esquimaux yupik et remontent pour certains au XVIIe siècle. Quelque 100 000 objets yupik anciens, la plus grande collection au monde, sont désormais entreposés dans le petit musée créé à Quinhagak.

Rick Knecht montre des artefacts yupik à des enfants habitant Quinhagak.

PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE

« C’est de loin la chose la plus extraordinaire que j’aie jamais trouvée en quarante ans de carrière et j’ai travaillé sur des sites plutôt spectaculaires », affirme Rick Knecht, archéologue à l’Université d’Aberdeen, en Écosse.

Il dirige depuis dix ans l’équipe de fouilles qui tente de sauver les reliques du site découvert à cinq kilomètres de Quinhagak et baptisé Nunalleq, c’est-à-dire « vieux village » en langue yupik.

« Presque tout ce qu’on connaît de la préhistoire yupik provient de ce site », explique l’archéologue en faisant visiter les fouilles à une équipe de l’AFP.

« Les gens d’ici auraient perdu un lien tangible avec leur passé, ce qui aurait été une tragédie incroyable », lâche l’affable scientifique à la barbe grise.

« Comme un pot de crème glacée »

Même si M. Knecht se réjouit de cette manne, il est aussi atterré d’imaginer que d’autres gisements d’objets yupiks sont probablement en train de disparaître dans toute l’Alaska.

Car le permafrost qui a protégé ces objets organiques durant des siècles diminue inexorablement.

« Vous pouvez voir le sol se liquéfier. C’est comme un pot de crème glacée », se désole le scientifique, en désignant la boue gluante des berges de Quinhagak et les blocs de terre prêts à être engloutis.

« Nous avons sauvé ce site mais des dizaines de milliers d’autres semblables sont en train d’être perdus au moment où nous parlons, à cause du changement climatique » et de l’érosion, insiste-t-il. « Dans certaines régions de l’Arctique, le trait de côte a reculé de plus de 1,5 km », souligne Rick Knecht.

« C’est sinistre. Pour chacun de ces masques merveilleusement préservés que nous tirons du sol, il y en a des milliers d’autres qui partent à la mer dans d’autres sites que personne ne verra jamais », lance-t-il.

L’archéologue a été contacté en 2009 par Warren Jones, le responsable du village de 700 habitants, pour tenter de sauver les restes historiques de son peuple.

D’après la datation des objets exhumés, les experts estiment que Nunalleq remonte à la période dite des « Guerres de l’Arc et de la Flèche » qui ont opposé les communautés yupik avant l’arrivée des explorateurs russes en Alaska au début du XIXe siècle.

« C’était notre héritage et on se devait de le préserver », se souvient M. Jones. « Nous ne pouvions pas le laisser se faire avaler par la mer ».

Convaincre les anciens d’intervenir sur un site ancestral n’a pas été une mince affaire.

« Il aura fallu deux ans à Warren Jones pour persuader le village, individu après individu, d’autoriser le projet archéologique », sourit M. Knecht.

« Tragédie culturelle »

Les habitants de Quinhagak fournissent désormais chaque été des bénévoles pour aider l’archéologue et ses étudiants dans leurs campagnes de fouilles.


Des objets yupik anciens entreposés dans le petit musée créé à Quinhagak

PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Vous avez ce sentiment terrible d’une course contre la montre, et vous vous rendez compte à quel point le changement climatique est aussi une tragédie culturelle », s’attriste Rick Knecht.

Un point positif tout de même : la découverte inattendue des objets anciens et la création du musée ont suscité un regain d’intérêt des populations yupik pour leurs traditions.

À présent, certains villageois sculptent des répliques d’objets trouvés à Nunalleq, des élèves de l’école locale ont monté une troupe de danse traditionnelle et beaucoup ont commencé à apprendre la langue yupik.

« C’est important que la collection demeure à Quinhagak. Ces objets appartiennent à la communauté », estime Warren Jones. « Mais nous avons envie de les partager et de les prêter à d’autres musées, pour que d’autres gens en apprennent sur nous », souligne-t-il.

https://www.lapresse.ca/

Cet excrément de Viking fossilisé est le plus cher du monde !


39 000 dollars pour un excrément !! Bon, il est le plus vieux excrément de Viking trouvé jusqu’à maintenant. Je peux comprendre que l’étude des coprolithes peut donner des informations intéressantes, mais de là à être aussi cher, s’en est presque triste.
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Cet excrément de Viking fossilisé est le plus cher du monde !

 

Crédits : Wikipédia

par Yohan Demeure

Il peut parfois être simultanément question d’excrément et de science. Preuve en est l’existence de cet excrément fossilisé datant du IXe siècle découvert il y a plus de 40 ans et célèbre pour être le plus cher du monde !

Le fossile est connu sous le nom de Coprolithe de la Lloyds Bank, le terme “coprolithe” signifiant tout simplement excrément fossile. L’artefact porte également ce nom, car celui-ci a été retrouvé en 1972 par des hommes de chantier lors de travaux destinés à la construction d’une agence bancaire de la Lloyds TSB à York, une ville du nord-est de l’Angleterre.

Actuellement conservé au Jorvik Viking Centre de York, le Coprolithe de la Lloyds Bank a été daté de la période du Royaume viking d’York ayant existé entre 866 et 954 et bâti par des vikings originaires du Danemark. Il s’agit d’un des plus vieux excréments fossiles jamais retrouvés et du plus cher, estimé lors d’une expertise à 39.000 dollars. Ses mensurations sont également assez impressionnantes avec ses 20 cm de long pour 5 cm d’épaisseur.

Selon des analyses effectuées sur le spécimen, l’auteur de cet étron mangeait de la viande et du pain. L’intéressé devait également avoir des problèmes intestinaux et n’avait probablement pas fait la grosse commission depuis quelques jours. Dans une vidéo tournée par Channel 4, une des conservatrices du musée a estimé que si l’on parvenait un jour à extraire et analyser l’ADN de cet excrément, il serait possible de déterminer de quelle flore intestinale le Viking en question était doté.

En 2003, le quotidien britannique The Guardian annonçait une mauvaise nouvelle : à l’occasion d’une visite d’un groupe scolaire au Jorvik Viking Centre de York, l’excrément est tombé au sol et s’est fracturé en trois parties distinctes. Ainsi, une équipe du York’s Archaeological Resource Centre s’était lancée dans une opération de restauration, comme pour n’importe quelle autre pièce de musée.

Sources : Channel 4The Guardian

https://sciencepost.fr/

Plus de 300 000 objets trouvés sur le site de l’ancien Parlement du Canada-Uni


Pour les férus d’histoire, ce sera sûrement une visite hautement intéressante de l’histoire du Canada. Le Parlement Canadien n’a pas toujours été à Ottawa, il fut avant cela érigé dans le Vieux-Montréal. Après un feu, ils ont tout laissé comme tels et aujourd’hui, des artefacts ont été mis à jour sur l’ancien parlement
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Plus de 300 000 objets trouvés sur le site de l’ancien Parlement du Canada-Uni

 

Par Romain Schué
Métro

Les fouilles archéologiques menées depuis début juillet sur le site de l’ancien Parlement du Canada-Uni, sur la place d’Youville ouest, ont permis de trouver plus de 300 000 artefacts.

Savonniers, pots à crème, bouteilles de parfum, brosses à dent, rasoirs, vaisselles de table, ustensiles ou encore des services de thé d’inspiration anglaise, des écrits d’époque et des sceaux officiels ont été sortis de terre au cours des dernières semaines, sous l’impulsion du musée Pointe-à-Caillère.

Depuis le début de l’été, le musée montréalais s’est penché sur ce site historique qui a accueilli le Parlement fédéral de 1844 à 1849 dans le Vieux-Montréal, avant qu’un incendie n’entraîne sa relocalisation à Ottawa en 1866. Un stationnement de la Ville de Montréal avait ensuite couvert ce lieu.

«Ce site a gardé toute son authenticité et rien n’a été brisé depuis l’incendie, a souligné la directrice générale de Pointe-à-Callière, Francine Lelièvre, avant de rappeler l’importance de ce «site monumental» qui s’étend sur 110 mètres de long et 12 mètres de large. Durant cette période [où le Parlement s’est trouvé à Montréal], la population a augmenté de 10%. Des hôtels et des restaurants ont été créés. Il y a eu un développement économique.»

25 000

Près de 25 000 personnes ont assisté cet été aux visites de ce site historique proposées par le musée Pointe-à-Caillère.

«On a trouvé des objets brûlés et calcinés, mais aussi des objets assez rares et raffinés, a précisé Louise Pothier, archéologue en chef de Pointe-à-Callière. Les députés avaient même un espace pour faire leur toilette et se rafraîchir.»

Alors que ces fouilles, ouvertes au public cet été, devraient s’achever courant novembre, Pointe-à-Caillères compte organiser dans les prochains mois un circuit de visite.

«On commence maintenant le travail de recherche et, de fil en aiguille, on va préparer un projet de mise en valeur, a expliqué Louise Pothier. On veut permettre à toute la population d’être en contact avec les personnages du passé.»

http://journalmetro.com

Le Saviez-Vous ► Fantastique découverte d’une robe du 17e siècle


En avril 2016, nous apprenons qu’une vieille robe  qui a séjourné 400 ans dans l’eau à été retrouvé (en 2014) quasi-intact. Voici un peu l’histoire de cette robe et du commerce international maritime de cette époque
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Fantastique découverte d’une robe du 17e siècle


Photo:
©Kaap Skil/AFP / Peiter de Vries

Il y a environ 400 ans, un navire marchand sombrait dans la mer des Wadden aux Pays-Bas. À son bord, du buis, de l’encens, du tabac et de l’anis. Mais aussi un coffre bien protégé par les sables, dont le contenu émerveille le Web … Parmi les trésors de ce coffre se trouvaient des vêtements, dont une très rare robe en soie de damas dans un très bon état!

Les Pays-Bas et le commerce international :


Photo:
Famille nantie du XVIIe siècle

Aux XVIe – XVIIe siècles, à l’époque des découvertes en Amérique et conséquemment du colonialisme, les Pays-Bas étaient une puissance commerciale et maritime très importante dans le monde, avec les royaumes d’Espagne et du Portugal. Le pays s’enrichit considérablement par le commerce, entre autres avec l’Orient, et multiplia les innovations militaires, scientifiques et artistiques. À un point tel que le XVIIe siècle est considéré comme l’Âge d’or hollandais.


Photo:
Rembrandt, la guilde des drapiers

À cette époque, leurs excellents navires et instruments de navigation comme le sextan, leur permirent de faire des conquêtes de territoires en Amérique du Nord (Manhattan), en Amérique du Sud, en Afrique et dans l’océan indien. Mais ils furent plus particulièrement reconnus pour le commerce, développant les compagnies des Indes orientales et occidentales à l’aube du XVIIe siècle. La «Compagnie des Indes orientales» les amena à développer le commerce des épices et des soieries avec l’Inde et l’Indonésie, de même que du thé et de la porcelaine avec la Chine.


Photo:
Faïence de Delft

Une fabuleuse découverte:


Photo:
Pochette de velours rouge brodée @Kaap Skil

Au mois d’août 2014, des plongeurs ont fait la découverte d’artefacts émergeant des sables près de l’île Texel, provenant des vestiges d’une épave d’un navire marchand du XVIIe siècle déjà connue. À leur grande surprise, un coffre pointait sous la vase. Lorsque le coffre fut remonté à la surface, le contenu émerveilla tous les gens présents…


Photo:
Couverture de livre en cuir ©Kaap Skil

Le coffre contenait les effets personnels d’une dame de la noblesse, Jean Kerr, comtesse de Roxburghe, liée à la famille royale britannique des Stuarts. Le coffre contenait des bas de soie, des sous-vêtements, une pochette de velours rouge en bon état, un peigne et des couvertures de livres en cuir. Mais la découverte la plus spectaculaire fut celle d’une robe de soie de damas dans un étonnant état de conservation… considérant qu’elle avait séjourné 400 ans sous l’eau!


Photo:
@Kaap Skil

Bien qu’elle ait été sortie de la mer en 2014, la découverte de la robe (et des autres artefacts) a été gardée secrète jusqu’à tout récemment, pour éviter que des pilleurs cherchent le lieu de l’épave d’où provenaient les objets. Les analyses ont confirmé qu’il s’agissait d’une robe de soie du XVIIe siècle de qualité exceptionnelle, portée par une dame de haut rang. La robe était fort probablement un vêtement de tous les jours cependant, puisqu’il n’y a pas de fils d’argent ou d’or sur l’étoffe. 


Photo:
Un exemple possible d’une robe similaire à celle découverte

Ce coffre et le reste des objets découverts sur l’épave, comme des cargaisons d’épices, offrent une vitrine rarissime sur le commerce oriental, le transport et la vie de la noblesse au XVIIe siècle.

Coup de théâtre, cette découverte met aussi en lumière une histoire de complot! En effet, le navire appartenait à une flotte partie de Dover, en Angleterre, en 1642. Plusieurs navires avaient sombré en février de cette année-là, en raison du mauvais temps en mer. La comtesse de 56 ans à laquelle appartenait la robe, faisait le voyage en tant que dame de compagnie d’Henriette Marie de France, épouse du roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, Charles Ier. 


Photo:
Henriette Marie de France

Le voyage, en apparence pour permettre à la fille de Charles 1er de rejoindre son mari, était en réalité un voyage visant à vendre des bijoux royaux afin d’amasser des fonds pour financer l’armée des royalistes dans le cadre de la guerre civile anglaise (1642-1651). La comtesse de Roxburghe a survécu au naufrage, mais selon les archives, elle serait décédée la même année.

Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

http://www.historiatv.com/

Le Saviez-Vous ► 3000 squelettes exhumés en plein coeur de Londres


En 2013 à Londres, un cimetière vieux de 450 ans fait remonter à la surface son histoire, d’un asile psychiatrique. Des gens ont été enterrés qui dans la réalité était une fosse commune pour les patients et certaines personnes qu’on voulait faire disparaitre
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3000 squelettes exhumés en plein coeur de Londres


(Source)

En août 2013, alors que des travaux étaient entrepris à Londres à la station ferroviaire de Liverpool Street, un ancien cimetière, vieux de 450 ans, a refait surface. Il s’agissait d’un cimetière pour les patients du premier asile psychiatrique de l’Histoire, celui de Bedlam. Les travaux d’exhumation des squelettes, dont des témoins de la peste du 17e siècle, viennent enfin de commencer…

Un asile à la triste réputation


Photo: William Hogarth, A Rake’s Progress, 1735
(Source)

Dans l’histoire anglaise, Bedlam est resté synonyme de folie. Connu officiellement sous le nom de Bethlem Royal Hospital, cet asile a été fondé en 1247 sous le règne d’Henry III, et était dès le départ destiné à loger ceux qu’on considérait comme des « fous » à l’époque. En opération pendant 600 ans, son nom a changé pour Bedlam (cafouillage, folie) et plusieurs histoires de traitements sordides y ont été associées. L’institution pouvait même être visitée par les curieux, en échange de quelques pièces de monnaie.

Un cimetière des 16e-18e siècles


(Source)

Le cimetière découvert en plein cœur du quartier des affaires de Londres en 2013 a été utilisé par l’institution entre les années 1569 et 1738. Il s’agit davantage d’une fosse commune (environ 3000 squelettes s’y trouvent) que d’un véritable cimetière, puisqu’on y inhumait sans cérémonie les gens sans famille, ceux dont la famille ne pouvait se permettre un enterrement religieux ou occasionnellement des opposants politiques qu’on souhaitait faire oublier.

Des squelettes témoins de la peste du 17e siècle


(Source)

C’est aussi dans ce cimetière qu’ont été inhumées plusieurs victimes d’un épisode meurtrier de peste bubonique en Angleterre en 1665-1666, dont on commémorera le 350e anniversaire cette année. Un épisode historique qui a effectivement marqué l’histoire anglaise, puisque près de 100 000 personnes seraient mortes de la funeste maladie à Londres seulement pendant l’épidémie. L’étude des squelettes permettra d’en apprendre davantage sur cette peste et ses impacts sur le corps humain.

D’autres découvertes sur le site


Photo: Pièce de monnaie de l’empereur romain Hadrien
(Source)

Les fouilles dans ce secteur ont également permis la découverte de milliers d’artéfacts, dont certains du Moyen Âge et de l’époque romaine, notamment plusieurs pièces de monnaie encore en très bon état.

Les travaux d’exhumation des prochains mois risquent de nous en apprendre encore davantage sur l’histoire de ce site situé en plein cœur de Londres!
À suivre!


 

Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

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Le Saviez-Vous ► Une impressionnante mosaïque romaine découverte à Chypre


Une découverte en été 2016 à Chypre a raconté grâce à des mosaïques la conquête romaine. Ces mosaïques sont magnifiquement bien conservées depuis la Grèce antique
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Une impressionnante mosaïque romaine découverte à Chypre 

 


Crédits:
EPA

Les fouilles archéologiques peuvent souvent être longues et fournir malheureusement peu d’artefacts intéressants. Mais cet été, (2016 ndlr) les archéologues réalisant des fouilles sur l’île de Chypre, ont eu une agréable surprise! Ils ont en effet mis au jour deux rares et superbes mosaïques de l’époque romaine. Les images ont été diffusées cette semaine, alors profitons-en pour les regarder de plus près!

L’importance de Chypre dans l’Antiquité:


Photo : 
Poterie chypriote (1900-1725 av. J.-C.)

Chypre vient du mot grec ancien « kypros » qui signifie cuivre. Cette grande île était bien positionnée en Méditerranée, ce qui lui permit d’être un centre de commerce important dans le monde méditerranéen, notamment en exportant son cuivre à l’aube du IIème millénaire av. J.-C. Ces échanges commerciaux enrichirent les habitants de Chypre, les villes se développèrent au cours du Bronze récent (XVIe-XIIe siècles av. J.-C.) et le mobilier et les objets du quotidien devinrent plus raffinés.


Photo:
Ancient théâtre grec de Kourion

De par sa richesse et sa position géographique enviable, l’île s’est retrouvée au coeur des guerres et des conquêtes des époques grecque, hellénistique et romaine. Les Phéniciens, les Assyriens, les Perses, Alexandre le Grand et les Égyptiens ont tous d’une façon ou d’une autre exercé un contrôle sur un partie de l’île de Chypre, ce qui rend non seulement son histoire ancienne fascinante, mais fournit aussi beaucoup d’artefacts de grande valeur pour les archéologues et les historiens qui s’intéressent à la Méditerranée antique.

Les découvertes:


© Département des antiquités de Chypre

L’île de Chypre est donc sujette à de nombreux terrains de fouilles depuis plusieurs années. En juillet et août cet été, les archéologues ont trouvé deux trésors en bon état de conservation. La première découverte a eu lieu en juillet sur un site près de la ville de Larnaca, anciennement Kition. Les chercheurs ont alors annoncé la découverte d’un plancher couvert de mosaïques datant de l’époque romaine, plus précisément du IIème siècle de notre ère. La partie dégagée illustre un thème mythologique grec célèbre, soit les douze travaux d’Hercule!


Crédits :
AFP

Dans la mythologie grecque, Hercule ou Héraclès, dut effectuer les travaux exigés par Eurysthée, le plus vieil ennemi de la déesse Héra. Parmi les tâches exigées, il dut entre autre étouffer un lion, capturer une biche aux bois d’or et dompter le taureau crétois de Minos.


Crédits :
AFP

Puis début août, autre coup de théâtre! Les archéologues qui travaillent dans le secteur de Nicosie, sur le site d’Akaki, ont découvert une immense mosaïque, de 26 mètres de long et 4 mètres de large, datant du 4ème siècle de note ère. L’oeuvre de la fin de l’époque romaine représente une scène de course de chars comme nous en avons rarement vue! 


Crédits:
EPA

En observant l’image ci-dessus, on peut remarquer que la scène représente quatre chars de course avec leurs chevaux. Une inscription en grec se trouve au-dessus de chaque char en compétition et un des auriges, les conducteurs, est même représenté debout en pleine action, alors que les chevaux tirent son char à grande vitesse!


Crédits:
EPA

Vu la qualité et la beauté de ces oeuvres, les archéologues croient avoir découvert le plancher d’une luxueuse villa de Chypre. Les futures analyses nous permettront certainement de connaître les noms de ces conducteurs de chars et bien d’autres détails encore! Comme toujours… à suivre!

 

Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

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Des artéfacts de l’âge du Bronze découverts en Écosse


De grands terrains qui devraient accueillir des terrains de football, a été fouillée par des archéologues au cas, il y aurait des découvertes intéressantes. Heureusement, car de belles trouvailles d’une lance et d’une épée ornée de bijoux ont fait surface en Écosse. Ces armes malgré les étuis en bois et en peaux ont été très bien conservés ce qui va permettre de connaitre un peu plus la vie dans cette région
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Des artéfacts de l’âge du Bronze découverts en Écosse

 

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Une épée datant de l’âge de Bronze a été découverte en Écosse.Photo Gentside

Un fer de lance décoré d’or, une épée en bronze multimillénaire, c’est un véritable trésor qu’ont trouvé des archéologues lors d’une fouille menée en Écosse.

C’est dans la ville de Carnoustie, plus précisément, sur un site de construction que la trouvaille décrite comme la «découverte d’une vie» a été faite.

Les armes datant de l’âge de Bronze ont été révélées alors que les spécialistes menaient une évaluation archéologique sur ce site devant accueillir des terrains de football. L’extrémité de lance en bronze décorée d’or se trouvait aux côtés de l’épée ainsi que de son fourreau dans une sorte de fosse. D’après les chercheurs, tous les objets seraient âgés d’au moins 3000 ans

«Il est très rare de récupérer de tels artéfacts lors d’une fouille archéologique aujourd’hui, qui peut en révéler beaucoup sur le contexte dans lequel ils ont été enterrés», a expliqué Alan Hunter Blair qui dirige les fouilles pour la société GUARD Archeology.

Si l’âge des artéfacts semble remarquable, c’est surtout leur état qui s’avère exceptionnel. 

DES MATÉRIAUX ORGANIQUES TOUJOURS PRÉSENTS 

La lance comme l’épée sont en effet particulièrement bien conservées. Ainsi, la première montre encore ses ornements dorés qui auraient, selon les scientifiques, été ajoutés par la suite.

«La décoration en or a probablement été ajoutée à la lance pour la mettre en valeur à la fois à travers la rareté du matériau et son impact visuel», a expliqué à  la BBC, Alan Hunter Blair.

«Les premiers mythes celtiques mettent souvent en évidence la réflectivité et l’éclat des armes héroïques», a-t-il ajouté.

Néanmoins, jusqu’ici seuls quelques fers de lance en bronze décorés d’or ont été mis au jour en Grande-Bretagne et en Irlande, parmi lesquels, des armes trouvées en 1963 à la ferme de Pyotdykes à  l’ouest de Dundee.

Si les artéfacts sont «extrêmement rares», c’est aussi grâce à  la présence de restes organiques, un fourreau de bois et de cuir et une peau de fourrure découverts autour du fer de lance et de l’épée.

«Les matériaux organiques comme des fourreaux de bois survivent rarement donc cela souligne combien cette découverte est extraordinaire», a commenté l’archéologue Beth Spence qui a entrepris des analyses en laboratoire.

MIEUX COMPRENDRE LE MODE DE VIE DE L’ÉPOQUE

L’excavation a également révélé la plus grande salle néolithique jamais trouvée jusqu’à présent en Écosse, datant d’environ 4000 ans avant notre ère

 Donald Morrison, coordinateur des communautés du conseil d’Angus a déclaré à  la BBC: «Il est clair que Carnoustie était autant un nid d’activité au Néolithique que maintenant».

Pour le moment, on ignore si les artéfacts proviennent d’une colonie qui a perduré du Néolithique à  l’âge de Bronze ou s’il s’agit de plusieurs colonies qui se sont succédé à  travers les âges. Toutefois, cette trouvaille va permettre de mieux comprendre le mode de vie et les combats de cette époque dans cette région.

«Les découvertes effectuées sur des terrains destinés au développement sportif nous ont donné un aperçu fascinant de nos ancêtres et je me réjouis d’en apprendre davantage sur notre préhistoire locale», a conclu le responsable.

http://fr.canoe.ca/

Le Saviez-Vous L’art de restaurer des tableaux avec de la salive


Comment faire pour nettoyer des vieilles peintures dans un musée ? Il faut quelque chose d’assez puissant pour enlever la moisissure et la salive serait un produit naturel apte a faire ce travail.
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L’art de restaurer des tableaux avec de la salive

 

Comment s’y prend-on pour nettoyer une peinture à l’huile vieille de 140 ans? Si vous êtes Carolyn Sirett, conservatrice du Musée du Manitoba, vous vous retroussez les manches et vous vous préparez à saliver.

« Je ne suis pas en train de cracher sur les tableaux ou de lécher la moisissure », rassure Mme Sirett, qui est responsable de la préservation de 2,9 millions d’artéfacts.

Elle se sert toutefois de sa propre salive pour décrasser certains artéfacts de la collection. La technique a notamment permis la restauration d’un tableau créé par Lionel Stephenson en 1869.

Il s’avère que l’amylase dans la salive humaine, une enzyme qui aide la digestion de la nourriture, est aussi très efficace pour décaper les moisissures et autres saletés.

Carolyn Sirett se sert d’un coton-tige qu’elle humecte dans sa bouche – « préférablement avant le dîner » – et qu’elle roule doucement sur la surface qu’elle désire nettoyer. Elle répète le processus jusqu’à ce qu’elle obtienne le résultat escompté.

Mme Sirett prévient toutefois que la méthode de la salive ne peut pas être utilisée dans toutes les circonstances.

« Nous effectuons toujours des tests avant d’entamer un nettoyage [à la salive] pour nous assurer que les matériaux solubles que nous voulons conserver restent en place », explique-t-elle.

Néanmoins, la salive humaine se prête bien au nettoyage d’une multitude de matériaux : notamment le cuir, les perles, le bois et la peinture à l’huile.

Selon un texte de Darren Bernhardt, CBC News.

http://quebec.huffingtonpost.ca

Des humains en Amérique du Nord il y a 24 000 ans


On scientifique affirmait que les premiers arrivés en Amérique du Nord dataient de 30 000 ans. Sauf, qu’il était contesté. Aujourd’hui, il semble que cela soit prouvé, non pas grâce à des ossements humains, mais des poissons, un cheval prouverait l’intervention humaine.
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Des humains en Amérique du Nord il y a 24 000 ans

 

Photo : NASA

La présence humaine dans le nord de l’Amérique remonte à 24 000 ans, lorsque la dernière ère glaciaire était à son maximum, montrent des travaux réalisés à l’Université de Montréal.

Un texte d’Alain Labelle


Les travaux de la professeure Ariane Burke, du Département d’anthropologie, et de son étudiante de doctorat Lauriane Bourgeon font donc remonter l’arrivée des premiers humains sur le continent nord-américain, par le détroit de Béring, à 10 000 ans plus tôt qu’estimé à ce jour.

Les chercheuses en sont venues à cette conclusion après avoir analysé au radiocarbone des artéfacts provenant des grottes du Poisson bleu, situées sur les rives de la rivière Bluefish, dans le nord du Yukon.

Photo de la mandibule d'un cheval

La mandibule d’un cheval est datée d’entre 23 000 et 24 000 ans.   Photo : Université de Montréal

La confirmation attendue

Ce site a été l’objet de fouilles archéologiques entre 1977 et 1987. À l’époque, la datation d’ossements d’animaux avait mené l’archéologue Jacques Cinq-Mars à émettre l’hypothèse d’une occupation humaine de cette région il y a 30 000 années calibrées (ou années avant le présent).

Cette hypothèse est demeurée controversée dans la communauté scientifique en l’absence d’autres sites confirmant une telle date. En outre, la présence d’ossements d’animaux dans ces grottes ne pouvait être liée hors de tout doute à l’intervention humaine.

La chercheuse Lauriane Bourgeon a analysé pas moins de 36 000 fragments d’os prélevés sur le site et conservés depuis au Musée canadien de l’histoire, à Gatineau.

Ce travail, réalisé pour certaines pièces au Laboratoire d’écomorphologie et de paléoanthropologie de l’Université de Montréal, a dévoilé des traces d’intervention humaine sur 15 ossements. Une vingtaine d’autres fragments montrent des traces probables d’intervention.

Mme Bourgeon a soumis ces ossements à de nouvelles analyses au carbone 14. Les résultats indiquent que le plus vieux fragment est celui d’une mandibule de cheval portant les marques d’un outil de pierre. L’âge de la mandibule est estimé entre 23 000 et 24 000 ans en années calibrées.

Notre découverte confirme les analyses antérieures et démontre qu’il s’agit du plus vieux site connu d’occupation humaine au Canada. Elle démontre que la Béringie de l’Est était habitée au cours de la dernière ère glaciaire.

La professeure Ariane Burke

Berceau des peuples d’Amérique

La Béringie est un immense territoire allant du fleuve Mackenzie, dans les Territoires du Nord-Ouest, jusqu’à la rivière Lena, en Russie. D’autres études ont montré qu’un groupe de quelques milliers d’individus a vécu de façon isolée du reste du monde en Béringie il y a entre 15 000 et 24 000 ans.

http://ici.radio-canada.ca/