Le brouillon inconnu du Petit Prince


Tout le monde ont lu l’histoire du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, mais voilà qu’en examinant les manuscrits d’un collectionneur, on découvre des variantes a l’histoire connu .. et ce sans que ce même collectionneur soit au courant …
Nuage

 

Le brouillon inconnu du Petit Prince

 


Crédits photo : LIDO/SIPA/SIPA

INFO LE FIGARO – Antoine de Saint-Exupéry avait écrit des variantes du fameux livre paru en 1943. Ce manuscrit autographe sera mis en vente par Artcurial, le 16 mai, à Paris.

C’est une incroyable découverte faite par les experts d’Artcurial, Olivier Devers et Benoît Puttemans, alors qu’ils épluchaient un paquet de lettres et autographes confiés par un collectionneur (qui souhaite rester anonyme) pour les besoins de la vente de livres et manuscrits modernes du 16 mai prochain. Un brouillon inconnu du Petit Prince se nichait au milieu du lot. Son propriétaire en ignorait lui-même l’existence.

Depuis les nombreuses années qu’il les possédait, jamais il (ou elle) n’avait cherché à comprendre le sens de cette écriture hâtive et difficile à lire, sur deux pages d’un papier pelure très fin, raturées et pleines de renvois.

«J’ai fait un bond quand j’ai compris qu’il s’agissait d’un brouillon du Petit Prince de Saint-Exupéry, raconte Olivier Devers. C’était très excitant.»

Si rare que ce manuscrit est estimé entre 40.000 et 50.000 euros, soit dix fois plus qu’un autographe ordinaire de l’écrivain. Il faut vraiment être un expert pour déchiffrer son écriture.

«C’est quasiment de la traduction», confie Olivier Devers.

Ce qu’il révèle est surprenant. Il y a là un texte inédit et des variantes des chapitres XVII et XIX.

«L’ordre des passages travaillés dans notre ébauche sera inversé dans la version publiée», soulignent les experts dans le catalogue de la vente, si précis qu’on croirait presque une édition critique du best-seller (Le Petit Prince est le livre français le plus vendu et le plus traduit dans le monde depuis 1943).

Quatre épreuves dactylographiées existantes

 


Crédits photo : Artcurial

«L’action se situe au moment où, après avoir parcouru six planètes, le Petit Prince arrive sur Terre, la septième planète qu’il visite, poursuit Olivier Devers. Les passages de ces chapitres sont aisément reconnaissables. Simplement, les formulations diffèrent de celles que l’on connaît.»

Les deux versions sont mises en parallèle dans le catalogue. Celle qui n’a pas été publiée était pourtant jolie.

«Si l’on réunissait tous les habitants de cette planète les uns à côté des autres serrés comme pour un meeting, les Blancs, les Jaunes, les Noirs, les enfants, les vieillards, les femmes et les hommes sans en oublier un seul, l’humanité tiendrait tout entière dans l’île de Long Island», peut-on lire dans le brouillon.

Les derniers mots rappellent qu’Antoine de Saint-Exupéry était alors l’une des voix de la Résistance, exilé à New York depuis l’armistice, et que c’est dans ce contexte de la Seconde Guerre mondiale qu’il écrivait son livre.

«Le brouillon date probablement de 1941, ce qui en fait un document antérieur à celui, tapuscrit, que possède la Bibliothèque nationale de France», note au passage Olivier Devers. L’expert rappelle qu’il n’existe que quatre épreuves dactylographiées de l’histoire.


Crédits photo : Artcurial

Le manuscrit original est, lui, conservé à New York, à la Pierpont Morgan Library.

La librairie l’acquit de Sylvia Hamilton Reinhardt, journaliste new-yorkaise dont Saint-Ex fut brièvement mais ardemment épris, et à qui il avait confié son manuscrit définitif à la fin du mois d’avril 1943, au moment de son départ pour l’Afrique du Nord.

«D’après Sylvia, la phrase du Renard “on ne voit pas qu’avec les yeux” lui était destinée. Il n’empêche, Saint-Ex est parti sans lui laisser ces pages de brouillon», soulignent les spécialistes.

Enfin, voilà le second feuillet entièrement inédit du brouillon retrouvé.

«Il relate la rencontre avec un personnage qui ne sera pas retenu, résume Olivier Devers. Le Petit prince vient d’arriver sur Terre et rencontre le premier habitant de la planète».

Saint-Exupéry écrit: «Voilà peut-être un ambassadeur de l’esprit humain». L’homme est très occupé. «Je cherche un mot de six lettres qui commence par un G et qui signifie “gargarisme”», lui fait dire l’écrivain. «Gargarisme, dit le Petit Prince». «Gargarisme, dit l’homme».

Commentaire des experts: «Le cruciverbiste fait penser au businessman qui rencontre le Petit Prince dans la version publiée. Tous deux sont absorbés par des réflexions abstraites, lettres ou chiffres et tous deux sont dérangés par ce petit personnage curieux.»

Le brouillon s’achève sur cette énigme. Chez Artcurial, Olivier Devers et Benoît Puttemans ont tenté de la résoudre. Ils réfléchissent encore. Peut-être que le jour de la vacation, le 16 mai, un amateur dans la salle de ventes aura la solution. En matière de mystère, Antoine de Saint-Exupéry en connaît un rayon.

Olivier Devers fait cette réflexion: «Avez-vous remarqué que les initiales du Petit Prince sont les mêmes que celles de Peter Pan et du Petit Poucet?»

La littérature enfantine est affaire de symboles.

En guise d’épilogue, l’expert souligne que dans le même paquet d’autographes, il a aussi retrouvé un manuscrit de Saint-Exupéry sur la Patagonie, écrit vers 1932 (entre 50.000 et 60.000 euros). L’écrivain y explique sa période d’aviateur, puis d’ethnologue.

Or «ses vols au-dessus de la Patagonie ne seront pas étrangers au texte mythique du Petit Prince, affirme Olivier Devers. Vus du ciel, la Terre semble être un grand désert et les volcans des tabourets».

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Mon coeur, une rose


C’est je crois, un de mes plus beaux poèmes dont je suis très très fière
Nuage

 

Mon coeur, une rose

 


La tristesse de mon coeur,  une fleur unique existe
Chaque pétale est un pleur, d’un mal qui persiste
Des perles claires de cristal, naissent en secret la nuit
D’où jaillissent mes dédales, recherchant cajoleries

Rouge vif couleur de sang, de mes veines mutilées
Par la nuance du temps, je cris ma vie brisé
De ces ardeurs d’espoirs, tous ces songes sont déchu
Au fond de la nuit noire, mon âme cherche une issue

Aux feuilles vertes d’armistice, s’unissent pour ma prière
Implorant cette justice, au Dieu de l’univers
Ainsi sortir des méandres, m’éloigné du malheur
Crépuscule de mes cendres, j’ai droit à ce bonheur!

Corps protégé d’épines, semble parfois me cribler
Des chimères libertines, qui un jour m’ont charmées
Hantent à jamais l’esprit, d’une douceur longtemps crue
Du désir déconfit, de l’oracle corrompu

Souvenirs qui germe mon coeur, habite ma fleur une rose
Propageant cette odeur, d’une émotion éclose
Comme cette rose fragile, je me soumets à la vie
Que mon destin futile, je puisse fuir sans sursis

Rachel Hubert (Nuage)
6 août 2002