Dans la toundra, les plantes poussent plus vite et plus haut, mais ce n’est pas une bonne nouvelle !


L’Arctique a une végétation qui pousse plus vite et cela n’aide en rien pour l’environnement qui est en plein changement climatique.
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Dans la toundra, les plantes poussent plus vite et plus haut, mais ce n’est pas une bonne nouvelle !

 

Permafrost pergélisol

Crédits : Wikimedia Commons / Brocken Inaglory

par Brice Louvet

L’Arctique abrite de nombreuses espèces d’arbustes et de plantes qui jouent un rôle essentiel dans le cycle du carbone sur Terre. Seulement depuis une trentaine d’années, la végétation pousse plus vite et plus haut en raison du réchauffement de la planète. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Vous retrouverez la toundra en Alaska, au Canada, en Europe du Nord et en Sibérie. Si ces espaces nous paraissent constamment recouverts de neige, ils abritent pourtant des centaines d’espèces de végétaux très résistants, qui jouent un rôle essentiel dans le cycle du carbone terrestre. Mais la machine pourrait bien être enrayée. Depuis 30 ans, les plantes et arbustes poussent en effet plus vite que prévu en raison du réchauffement climatique.

« Si les plantes plus hautes continuent de pousser au rythme actuel, la hauteur de la communauté végétale pourrait augmenter de 20 à 60 % d’ici la fin du siècle », note Isla Myers-Smith, de la Faculté de géosciences de l’Université d’Édimbourg (Royaume-Uni) et principale auteur de l’étude publiée dans Nature.

Et c’est un gros problème. « Le réchauffement rapide du climat dans les régions arctiques entraîne des changements dans la structure et la composition des communautés végétales, avec des conséquences importantes sur le fonctionnement de cet écosystème vaste et sensible, explique de son côté Anne Bjorkman, du Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckenberg (BiK-F) à Francfort (Allemagne). Et le pergélisol situé sous les latitudes septentrionales contient 30 à 50 % du carbone du sol mondial ».

Un déséquilibre s’installe donc, entraînant un cercle vicieux potentiellement dommageable pour l’ensemble de la planète.

« Les plantes plus hautes capturent plus de neige, ce qui isole le sol sous-jacent et l’empêche de geler aussi rapidement en hiver, poursuit la chercheuse. Une augmentation des plantes plus hautes pourrait accélérer le dégel de cette banque de carbone gelée, et entraîner une augmentation des émissions de gaz à effet de serre (les sous-sols arctiques abritant une très grande quantité de carbone) ».

En restant au-dessus du manteau neigeux, les plantes ont également pour effet d’assombrir la surface, tandis que la neige reflète la lumière du Soleil. Cela implique donc plus de chaleur absorbée, et donc plus d’énergie pour les végétaux qui continuent de pousser.

Source

https://sciencepost.fr/

Quand les feuilles refusent de tomber


Nous avons eu un automne assez particulier cette année, les couleurs au début étaient assez terne à ce que nous sommes habitués. Et les feuilles ont vraiment tardé pour tombées. À certains endroits, des arbres ont encore leurs feuilles mêmes si elles ont connu des périodes de gels. Les conséquences, peut-être le printemps sera moins feuillus, des arbres fruitiers porteront moins de fruits … En fait, c’est seulement au printemps qu’on aura les réponses
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Quand les feuilles refusent de tomber

 

Début de décembre inhabituel dans l'île Sainte-Hélène. Comme... (Photo François Roy, La Presse)

Début de décembre inhabituel dans l’île Sainte-Hélène. Comme c’est le cas à divers endroits dans la grande région métropolitaine, de nombreux arbres sont encore entièrement couverts de feuilles.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

 

PIERRE GINGRAS
La Presse

De nombreux arbres de la grande région métropolitaine sont toujours couverts de leurs feuilles. Elles devraient pourtant être tombées depuis des semaines. Séchées, recroquevillées, elles restent accrochées aux branches en dépit du gel, de la neige et du vent. Phénomène rare, beaucoup n’ont même pas changé de couleur au cours de l’automne.

Explications.

UN AUTOMNE EXCEPTIONNEL

Le beau temps, les températures très douces et l’absence de gel important au cours de l’automne dans la grande région métropolitaine ont eu un effet insoupçonné sur une multitude d’arbres et arbustes.

Les feuilles n’ont pas changé de couleur ou ont carrément « oublié » de tomber. On a même vu parfois des fleurs apparaître sur des lilas ou des pommetiers, comme au Jardin botanique, ou encore des bourgeons floraux sur le point d’ouvrir. Puis, du 9 au 10 novembre, la température est passée de 9 °C à -9 °C. Les feuilles ont gelé. Non seulement elles ne sont pas tombées, mais, étrangement, elles persistent à s’accrocher solidement aux branches.

UN MYSTÈRE NON RÉSOLU

Beaucoup d’espèces ornementales originaires d’Europe ou d’Asie perdent normalement leurs feuilles tardivement, souvent au début de novembre, n’étant pas totalement adaptées à notre climat. C’est le cas de l’érable rouge de Norvège, des lilas ou du nerprun, trois espèces très répandues chez nous. D’autres, comme le chêne fastigié d’Europe, très populaire à Montréal, conservent leurs feuilles fanées tout l’hiver. Par contre, le phénomène actuel touche aussi de nombreuses espèces indigènes, comme certains bouleaux, chênes ou tilleuls.

« C’est inusité. Le hic, c’est qu’on ne sait pas vraiment pourquoi cette année ces feuilles restent attachées aux branches », indique Alain Cogliastro, chercheur en écologie forestière et botaniste au Jardin botanique.

UN CYCLE ININTERROMPU

En automne, lors du changement de coloration, la feuille cède progressivement ses réserves restantes pour les fixer à la branche en vue du prochain printemps. Il y a alors formation d’un bouchon au point d’attache de la tige qui entraîne la chute de la feuille. Il semble que ce phénomène ne s’est pas produit cette saison en raison des conditions météorologiques douces, explique Alain Cogliastro. Ce qui pourrait expliquer aussi pourquoi les feuilles sont si tenaces aux branches, même si elles devraient évidemment tomber au cours des prochains mois.

« Manifestement, le climat n’a pas fini de nous surprendre », dit-il.

LES CONSÉQUENCES PRÉVISIBLES

Si l’adaptation progressive des arbres et des plantes à l’hiver (aoûtement) ne s’est pas faite normalement, les tissus tendres de l’extrémité des branches risquent de geler au cours de l’hiver. Les bourgeons qui ont produit des fleurs n’en produiront plus au printemps et ceux qui se sont gorgés d’eau risquent aussi de geler, ce qui pourrait entraver partiellement la floraison de certains arbres ornementaux et la production des arbres fruitiers. Cette situation, pas plus d’ailleurs que la chute particulièrement tardive des feuilles, ne devraient pas nuire à la santé des arbres. Les variétés ornementales plus fragiles pourraient cependant souffrir davantage.

CHEZ LES PÉPINIÉRISTES

En production commerciale, un automne clément présente un défi particulier. Début novembre, arbres, arbuste et vivaces sont couchés ou déposés sur le sol et recouverts de toiles isolantes pour être maintenus à une température constante jusqu’au printemps. Or cette année, l’opération s’est déroulée un peu trop tôt par rapport à l’activité biologique des végétaux, notamment parce que la main-d’oeuvre étrangère devait partir à date fixe. Les plantes étaient souvent couvertes de feuilles lors de l’entreposage et la température était élevée, conditions très propices à l’apparition de maladies, explique Marc Légaré, conseiller en pépinière à l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale.

ATTENTION AU GAZON !

Ce n’est qu’au printemps prochain que l’on pourra mesurer les répercussions de l’automne sur nos arbres, si répercussions il y a. Même situation en pépinière et dans les centres de jardinage. L’agronome Claude Gélinas, de Varennes, conseille par ailleurs d’éviter que les feuilles ne s’accumulent sur le gazon, et de profiter des périodes de beau temps pour les éliminer ou de passer la tondeuse pour les déchiqueter. Elles peuvent faire pourrir la pelouse, dit-il. Les feuilles porteuses de maladies comme la tache goudronneuse de l’érable devraient aussi être éliminées, sans quoi les spores maléfiques se disperseront dès les premiers jours du printemps.

http://www.lapresse.ca