L’araignée-paon à l’origine du plus petit arc-en-ciel du monde


Pour séduire à sa belle, une araignée-paon mâle fait tout pour paraître le plus magnifique possible dans une sorte danse. De cette danse, il montre des couleurs magnifiques qu’on qualifie du plus petit arc-en-ciel
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L’araignée-paon à l’origine du plus petit arc-en-ciel du monde

Nathalie Mayer

Journaliste

L’araignée-paon est connue pour ses parades nuptiales d’une incroyable beauté. Dans une récente étude, des chercheurs nous dévoilent les secrets de l’une d’entre elles, à l’origine du plus petit arc-en-ciel du monde.

Dans la famille araignée-paon, les chercheurs se sont cette fois intéressés à l’araignée-paon arc-en-ciel, ou Maratus robinsoni. Car les mâles de cette espèce sont, jusqu’à preuve du contraire, les seuls au monde à utiliser un arc-en-ciel de couleurs tout entier pour séduire les femelles. Un arc-en-ciel qui se révèle sur le minuscule corps (moins de 5 millimètres !) de ces étranges araignées.

Pour comprendre comment l’araignée-paon arc-en-ciel produit de telles merveilles de couleurs, l’équipe internationale et pluridisciplinaire de chercheurs a fait appel à une batterie de techniques (imagerie hyperspectrale, scatterométrie, modélisation, etc.). Puis, elle a eu recours à la nano-impression 3D afin de produire des prototypes mimant la stratégie de l’araignée.

La taille de cette araignée-paon ne dépasse pas les 5 millimètres. Pourtant, l'animal porte sur son corps, des arcs-en-ciel tout entiers. © Jurgen Otto

La taille de cette araignée-paon ne dépasse pas les 5 millimètres. Pourtant, l’animal porte sur son corps, des arcs-en-ciel tout entiers. © Jurgen Otto

Un réseau d’écailles particulièrement complexe

Conclusion : cette intense iridescence résulte de l’interaction entre un réseau de nanodiffraction présent sur les écailles qui recouvrent le corps de l’araignée et les courbures microscopiques de ces dernières, qui permettent d’isoler les différentes longueurs d’onde de la lumière incidente. Et ce, de manière incroyablement fine et précise.

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Deux magnifiques araignées paons découvertes en Australie


Deux autres araignées ont été découvertes en Australie. Elles sont petites, mais elles sont magnifiques
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Deux magnifiques araignées paons découvertes en Australie

 

Un mâle d'araignée paon de l'espèce Maratus jactatus étend l'une de ses pattes pour séduire une femelle lors d'une danse d'accouplement. © Jürgen Otto

Un mâle d’araignée paon de l’espèce Maratus jactatus étend l’une de ses pattes pour séduire une femelle lors d’une danse d’accouplement. © Jürgen Otto

Elles n’étaient que trois, elles sont à présent cinq. Deux nouvelles araignées paons enrichissent un groupe d’arachnides qui s’avère bien plus diversifié qu’il n’y paraît. En plus de leur sublime apparence, les petites créatures produisent de spectaculaires danses de la séduction.

L’une semble fêter Halloween, l’autre une soirée Peace and Love. Si elles sont d’apparence très différentes, deux nouvelles espèces d’araignées du sud-est du Queensland, en Australie, partagent les mêmes techniques de séduction. Découvertes par une étudiante, les protagonistes d’à peine 5 millimètres en moyenne s’ajoutent aux trois espèces connues de calcitrans, un groupe d’araignées paons ainsi nommées en raison de leurs chatoyants motifs abdominaux et de leurs impressionnantes parades nuptiales.

Suivant les espèces, à l’approche d’une femelle, le mâle soulève son abdomen coloré, fait vibrer des soies latérales déployées en éventail et agite une à deux pattes dans différentes directions. Un régal pour les yeux.

Cette nouvelle espèce (Maratus sceletus) étonne les scientifiques avec son dessin ressemblant à un squelette, les araignées paons étant connues pour leurs couleurs flamboyantes. © Jürgen Otto
Cette nouvelle espèce (Maratus sceletus) étonne les scientifiques avec son dessin ressemblant à un squelette, les araignées paons étant connues pour leurs couleurs flamboyantes. © Jürgen Otto

De nombreuses araignées paons restent à découvrir

En revanche, les costumes de ces nouveaux arachnides diffèrent. Maratus jactatus, qui revêt des rayures bleues et rouge vif sur son abdomen, a été surnommée Sparklemuffin, ce qui peut se traduire par « muffin éclatant ».

Skeletorus est le petit nom de la seconde, qui officiellement s’appelle Maratus sceletus. Cette espèce se démarque des quatre autres par sa robe noire pourvue de stries blanches rappelant un squelette.

« Ce qui me fait penser que ce groupe est peut-être beaucoup plus diversifié que ce que nous avions pensé », déclare Jürgen Otto, entomologiste et co-auteur d’une description scientifique parue dans le journal Peckhamia.

Les deux espèces se distinguent aussi par leur comportement.

Tout près de la femelle, la danse du mâle Skeletorus est à son paroxysme : « les filières s’agrandissent et tournoient à une vitesse incroyable, rapporte Jürgen Otto. Une des pattes se fléchit comme s’il voulait montrer ses muscles et il se déplace constamment d’un côté à l’autre du brin d’herbe ».

Quant à Sparklemuffin, d’aspect plus similaire aux autres espèces, « c’est en particulier sa nature docile et son apparence  »ours en peluche » qui m’ont vraiment charmé » explique ce spécialiste des araignées paons.

Si la première araignée paon fut décrite dans les années 1800, il aura fallu attendre plus d’un siècle pour que des scientifiques s’intéressent à nouveau à ces minuscules arthropodes. Pour les auteurs du présent article, malgré le grand nombre d’espèces répertoriées ces dernières années, bien d’autres encore paradent anonymement dans les herbes d’Australie.

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