La maison de demain, intelligente et connectée


Que seront nos maisons de demain ? À côté des maisons modestes, des SDF, d’autres auront des maisons connectés ou tout est contrôlé via une bague, un cellulaire ou une tablette. Et qu’arrivera-t-il lors d’une panne de longue durée, une coupure du réseau ?? Où un pirate qui s’amusera  à pirater le réfrigérateur ??
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La maison de demain, intelligente et connectée

 

Photo Glenn Chapman / AFP

La bague connectée par Bluetooth permet de contrôler les cellulaires par un simple mouvement.

Glenn Chapman / AFP

LAS VEGAS – De la sonnette qui observe les visiteurs approcher aux machines à laver qui savent quand vous êtes présent, en passant par les lumières qui s’éteignent quand vous allez vous coucher, la maison de demain est résolument intelligente et connectée.

Nombreux sont les appareils et dispositifs anticipant les besoins et les envies de chacun à la maison, qui ont été présentés au salon de l’électronique grand public (CES) de Las Vegas (ouest des États-Unis), qui a fermé ses portes vendredi.

Le CES a été envahi cette année par les objets connectés comme des ampoules, des verrous ou des stores intelligents qui forment les «maisons intelligentes».

L’entreprise américaine d’appareillage domestique Lowe’s a même monté une maison-témoin pour faire la démonstration de son dispositif Iris, qui centralise la commande par cellulaire des lumières, thermostats et autres objets ou applications connectés.   

Ce genre d’appareil sert à centraliser l’utilisation de diverses applications connectées dans la maison et même en dehors, comme des caméras de surveillance, ou des objets qui se connectent sans fil grâce à de nouvelles technologies comme le ZigBee ou le Z-Wave.

Les objets peuvent ensuite échanger entre eux des informations à travers des applications installées sur les téléphones intelligents ou les tablettes.

Avec la maison intelligente proposée par Lowe’s, par exemple, les parents seront avertis de l’arrivée de leurs enfants, qui auront un petit badge attaché à leur porteclé. 

Les stores peuvent se baisser sur commande, et un capteur fixé sur le collier d’un chien peut envoyer un signal qui déverrouillera sa trappe dès qu’il s’en approchera. 

Lowe’s propose même un boîtier qui, lorsqu’il est connecté à l’arrivée d’eau, envoie des messages signalant s’il y a une fuite ou une rupture de canalisation.

«Tout ce que nous proposons peut être bricolé», explique à l’AFP l’un des porte-parole de l’entreprise pendant la visite.

Une bague pour tout contrôler 

Les concurrents de la marque américaine, comme le géant allemand Bosch, ne sont pas en reste. Ce dernier a présenté au CES sa version de la maison intelligente, dans laquelle les objets communiquent entre eux grâce à des capteurs ou des caméras.

On pourra même virtuellement regarder dans son frigidaire pendant que l’on fait ses courses pour vérifier ce dont on a besoin.

La société Logbar a, elle, fait sensation avec une bague connectée par Bluetooth qui permet de contrôler les cellulaires par un simple mouvement.

L’entreprise prévoit de mettre sur le marché une application qui permettra de synchroniser la bague par infra-rouge avec des télévisions, lumières et autres objets qui seront contrôlés par le geste.

«Vous n’avez plus besoin d’autant de télécommandes, vous n’aurez plus besoin que d’une bague», affirme Momoko Matsuzaki à l’AFP.

De son côté, le géant sud-coréen Samsung a annoncé que prochainement presque tous les objets qu’il proposera seront connectables. Il a également indiqué qu’il allait travailler avec d’autres sociétés de développement de logiciels et de matériel informatique.

Cela permettra aux objets de toutes ces sociétés «rivales» de communiquer entre eux, et de ne plus obliger les consommateurs à choisir systématiquement tous les objets connectés chez la même marque pour qu’ils fonctionnent ensemble.

Peut-être une alternative à la «guerre fragmentée» dans le domaine des appareils connectés, décrite par Franck Gillett, analyste chez Forrester.

Car Google arrive également sur ce marché après le rachat l’an dernier de Nest, un fabricant notamment de thermostats intelligents, pour 3,2 milliards de dollars.

Nombre de ses produits étaient présentés au CES, comme une laveuse-sécheuse qui passe en mode silencieux lorsque les occupants sont à la maison.

Le directeur de l’ingénierie et cofondateur de Nest, Matt Rogers a récemment écrit sur son blog que «les choses qui arrivent comme par magie chez vous ne relèvent plus de la science-fiction».

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A peu près tous les objets connectés ont déjà été piratés


Presque tout peut être connecté sur Internet, et peut donc être piraté. Est-ce que cela vaut vraiment la peine d’avoir un grille-pain, un thermostat et bien d’autre chose connecté au réseau ? Même si on ne voit pas l’utilité de certains objets à être piratés, certains aiment prouver qu’ils sont capables de le faire, que cela est possible ou que même les fabricants y voient un certain avantage de tout savoir sur vos habitudes
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A peu près tous les objets connectés ont déjà été piratés

 

L’Internet des objets par Wilgengebroed | FlickR licence cc by

Lily Hay Newman et Andréa Fradin

A ce moment de l’année en 2013, de nombreuses études désignaient 2014 comme l’année de l’Internet des objets. La prédiction était partout. Bien sûr, il y avait quelques sceptiques, mais le buzz entourant les maisons intelligentes, le quantified-self (le fait de suivre et mesurer le moindre de ses faits et gestes), et l’interconnexion générale était bien partout.

Cette vision a sérieusement déraillé. L’année 2014 s’est avérée être en réalité l’année du piratage. Mais ce n’est pas une coincidence qu’on ait voulu une année de l’Internet des objets et qu’on ait eu à la place une année de l’Internet piraté. Plus il y a d’appareils et de points d’entrée sur le réseau, plus il y a d’opportunités pour un intrus de trouver un moyen de s’y faufiler. Cela ne rend pas ces piratages moins intelligents… ou problématiques.

Voic une liste de chaque appareil, chaque gadget personnel, chaque objet domestique qui a déjà été l’objet d’une intrusion informatique.

Frigo, pacemakers, TV, clés USB, imprimantes…

 

Une bouilloire et des fers à repasser: même ces objets semblant parfaitement inoffensifs peuvent avoir des puces espionnes en eux, comme l’explique cet article de CBS.

Des imprimantes: il y en a au moins une dans chaque bureau voire foyer, et toutes peuvent être piratées pour faire des choses rigolotes comme jouer à un bon vieux jeu vidéo… mais aussi pour des trucs moins marrants. Rappelez-vous par exemple de cette enquête de journalistes norvégiens, qui a prouvé que bon nombre d’imprimantes connectées à Internet sans être protégées par un mot de passe pouvaient être pilotées à distance. Pour imprimer des messages flippants ou voler des documents envoyés sur l’appareil…

Une réalité également valable en France, comme l’a démontré cette enquête de Rue89, qui s’inspire de l’expérience norvégienne.

Des appareils médicaux: si la série Homeland nous a bien appris quelque chose, c’est que les pacemakers peuvent être piratés. Et ils peuvent vraiment l’être, ainsi que les défibrillateurs, les pompes à insuline, entre autre équipement hospitalier. Chouette.

Des lumières connectées: Philips Hues et d’autres ampoules intelligentes ont été compromises, en partie parce qu’elles sont organisées dans des réseaux dits mesh ad hoc, où les émetteurs et les récepteurs de chaque ampoule sont mal sécurisés, et utilisent le réseau-Wi-Fi pour partager des données. Et c’est le problème de bien des appareils de l’Internet des objets.

Des télévisions «intelligentes»: on peut en faire des choses avec ces écrans là. Les pirates peuvent voler les identifiants d’un compte, et prendre le contrôle des micro et caméras incorporés au téléviseur pour garder un oeil (et une oreille) sur votre vie.

Tout ce qui filme (caméra pour surveiller bébé, caméra de sécurité…): beaucoup de ces appareils sont protégés par un mot de passe facile à trouver, voire inexistant, ce qui permet aux intrus de suivre en direct ce qu’il se passe dans votre maison. Ou votre bureau.

Là encore, se référer à l’enquête norvégienne sur l’Internet des objets pour avoir des exemples concrets… et saisissants.

Et donc, les webcams aussi: elles sont la cible de hackers malveillants depuis des années. Pour faire court, on peut considérer que toutes les caméras, ainsi que tous les micro incorporés, représentent un risque. Particulièrement parce qu’ils capturent des données qui ont potentiellement une certaine valeur.

Le problème, c’est qu’il est difficile de dire si ces appareils ont été ou non compromis. Comme l’a dit Andrew Paterson, du Britain’s Information Commissioner’s Office (ICO) (qui s’occupe de thématiques telles que les données personnelles ou la vie privée en Grande-Bretagne), à CNN:

«Si vous pouvez accéder à distance à quelque chose, cela signifie que d’autres peuvent aussi y accéder et que vous devez donc le verrouiller. Sinon, vous vous exposez à un risque.»

La prise de contrôle d’un ordinateur à distance, parfois pratique, n’a rien de nouveau: dans les années 1998, le bien nommé «Back Orifice» permettait par exemple de s’y livrer. Sans surprise, des utilisations malveillantes de ce programme (et de dérivés équivalents) en ont été faites, notamment via les webcams des internautes.

Les thermostats: un hacker malveillant avec un accès physique à un réseau de Nest, boîte de domotique récemment rachetée par Google, a prouvé pouvoir compromettre un thermostat en 15 secondes. Et nos journalistes norvégiens, toujours eux, ont aussi fait joujou avec le chauffage central d’un immeuble non protégé par un mot de passe.

Les objets pour le sport: FitBits a été victime d’une intrusion, mais de manière plus générale, la plupart des bracelets connectés et objets pour le fitness sont vulnérables, à en croire une étude datant du mois de juillet de la société de sécurité Symantec.

Des grille-pain: de nombreux équipements de cuisine ont été piratés

Des réfrigérateurs: … et les frigos ne font pas exception. Selon certains observateurs, ils serviraient à relayer des attaques DDoS, mais d’autres se montrent plus sceptiques.

Des clés USB: là encore, rien de nouveau sous le soleil, mais il est bon de savoir que ces appareils de stockage ont une vulnérabilité intrinsèque. Comme d’ailleurs potentiellement tout autre dispositif mobile (oui, même les disquettes!). C’est une règle de base en sécurité informatique: dès que quelqu’un peut prendre, pour le trifouiller, un appareil susceptible d’être branché sur votre ordinateur qui contient lui-même des informations sensibles, faites attention.

Cigarettes électronique: il ne s’agit pas d’une intrusion visant à subtiliser des données, mais il est possible de trafiquer des e-cigs pour les rendre, disons, plus efficaces.

Des systèmes d’alarme domestique: la vie a un certain sens de l’ironie, non? Plus sérieusement, ce n’est pas très encourageant.

Les toilettes: d’abord, oui, il existe des toilettes connectées. Ensuite, oui, elles peuvent aussi être piratées.

Au-delà du piratage: l’usage de nos données

 

La plupart de ces piratages et autres vulnérabilités informatiques ont été découverts par des chercheurs en cybersécurité, et, concernant ces dernières, nombreuses sont celles qui ont été réparées et patchées. Mais elles soulignent le potentiel de l’Internet des objets, et en général, de toute chose branchée à un réseau, à être piraté. Ainsi, plus «intelligentes» sont les voitures, plus vulnérables elles deviennent. Même les Teslas. Oh, et aussi les avions. Et les bornes de retrait.

Et au-delà même: sans parler de piratage, tous ces objets drainent des données sans cesse plus finement analysées par les entreprises qui les fabriquent.

Parfois, contre votre gré même, comme l’a montré cette expérience d’un informaticien anglais sur son téléviseur LG. Parfois pour obtenir des choses intéressantes, voire ludiques, comme l’a montré cette carte de l’heure à laquelles les gens vont se coucher le soir du 31 décembre, obtenue à partir d’un bracelet connecté. Mais à chaque fois pour obtenir un profil toujours plus détaillé et massif de l’humanité.

http://www.slate.fr