Ce guerrier médiéval avait remplacé sa main amputée par une lame de couteau


Imaginer l’amputation au temps médiéval sans anesthésie, sans anti-douleur ouf ! Les archéologues, on trouve en Italie un guerrier lombard qui était amputé d’un bras. Ils ne savent pas trop si c’est la suite d’une infection ou un combat, mais il avait une bien drôle de prothèse pour remplacer sa main, un couteau. Très pratique pour un guerrier
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Ce guerrier médiéval avait remplacé sa main amputée par une lame de couteau

 

Crédits : Micarelli et al./Journal of Anthropological Sciences

par  Nicolas Prouillac

Une nécropole lombarde, découverte dans le nord de l’Italie à proximité de la commune de Povegliano Veronese, a réservé aux archéologues une surprise de taille.

Parmi les centaines de squelettes qu’ils y ont retrouvés, l’un d’eux appartenait à un homme qui, amputé de la main droite, s’était fait poser une prothèse terminée par une longue lame de couteau. La chercheuse Ileana Micarelli, de l’université de Rome « La Sapienza », et son équipe révèlent cette trouvaille excitante dans une étude parue dans le Journal of Anthropological Sciences.

L’homme aurait vécu entre le VIe et le VIIIe siècle et serait décédé avant d’avoir soufflé ses 50 bougies. Les observations des chercheurs les ont conduits à conclure qu’il avait perdu sa main suite à un traumatisme contondant.

S’il est impossible de déterminer avec précision la nature du choc, il est possible « que le membre ait été amputé pour des raisons médicales », indique Ileana Micarelli dans l’étude.

Peut-être avait-il souffert d’une grave fracture après une chute ayant rendu la chirurgie inévitable.

« Mais compte tenu de la culture guerrière des Lombards, il n’est pas exclu qu’il l’ait perdu au combat. »

Ce dont on est sûr, c’est que la lame mortelle qui a remplacé sa main ne lui servait pas qu’à couper le beurre. Il la portait vraisemblablement depuis longtemps au moment de sa mort. La prothèse a été retrouvée sur son torse, assortie d’une sangle et de matériau organique décomposé – probablement du cuir. Un examen approfondi des dents et de l’épaule de la dépouille indique que l’homme nouait la prothèse avec les dents, en tirant sur la sangle de cuir assez fort pour finir par s’en abîmer les dents.

Face à une telle découverte, on est tenté d’imaginer les nombreuses aventures et rixes auxquelles ce guerrier médiéval qui devait impressionner ses pairs a pu prendre part. Mais pour les archéologues, sa longévité est surtout le signe d’une communauté très unie. 

« La survie de cet homme lombard témoigne du sens de la communauté, du soutien familial et de la grande valeur [que les Lombards] accordaient à la vie humaine », conclut Micarelli.

Source : Journal of Anthropological Sciences

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Mystérieux squelette d’Atacama : non, ce n’est pas un extraterrestre !


Le squelette d’Atacama au Chili n’est pas un extraterrestre, même si sa morphologie est étrange. En fait, cette fille avait une mutation génétique qui explique sa petite taille de 15 cm Elle est morte soit mort-née ou après sa naissance.
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Mystérieux squelette d’Atacama : non, ce n’est pas un extraterrestre !

 

 

AGENCE FRANCE-PRESSE

 

Des chercheurs ont réussi à comprendre la morphologie insolite d’Ata, un squelette retrouvé dans le désert d’Atacama en 2003.

ETONNANT. Un crâne très allongé. Surmonté d’une crête. Sur un corps ne mesurant que 15 centimètres. En 2003, le monde était ébahi devant ce squelette retrouvé dans le désert d’Atacama, au Chili. Etait-ce un primate non humain ? Un extraterrestre ? La réponse, apportée une décennie plus tard, fut sans appel : l’ADN prélevé dans la moelle osseuse était bien celui d’un humain. Ce premier mystère résolu, les chercheurs ont pu s’intéresser plus en profondeur aux causes de cette morphologie insolite. Une équipe a publié le 23 mars 2018 ses résultats : Ata – du nom du petit être – est une fille qui présente des mutations génétiques rares associées au nanisme

« Nous savons maintenant qu’il s’agit d’un enfant, sans doute mort-né ou décédé après sa naissance », a déclaré à l’AFP Garry Nolan, auteur principal de l’étude et professeur de microbiologie et immunologie à l’université de Stanford, en Californie.

Comme le rappelle l’étude, publiée le 23 mars 2018 dans la revue Genome Research (lien en anglais), les experts estimaient auparavant que les os appartenaient à quelqu’un âgé de six à huit ans.

 

Une fille de l’île de Chiloé

Le squelette momifié a été retrouvé il y a 15 ans, derrière une église du désert le plus aride du monde, glissé dans une pochette en cuir. Le bon état de ces restes laisse imaginer qu’il date de quarante ans tout au plus. Les chercheurs ont pu analyser de plus près les chromosomes sexuels de cet humain.

« Ces résultats nous ont conduit à déduire que l’Ata était une fille avec deux chromosomesX », écrivent-ils dans leur étude.

Ils ont également séquencé le génome et l’ont comparé aux génomes de cinq « super-populations » : Africains, Américains, Est-asiatiques, Européens et enfin Sud-asiatiques. Grâce à ce procédé, l’équipe a pu déterminer qu’Ata était originaire d’Amérique du Sud, de l’île de Chiloé au Chili.

Des études antérieures avaient déjà démontré la présence de mutations génétiques qui auraient causé l’apparence spectaculaire du squelette. Ici, les chercheurs ont identifié dans l’ADN de nouvelles zones présentant des anomalies. Selon eux, il est tout à fait probable que l’association de mutations déjà connues avec cette nouvelle découverte soit responsable de « la petite taille d’Ata, le nombre de côtes inapproprié, [des] caractéristiques crâniennes anormales ».

« Je pense qu’il devrait être remis au pays d’origine et enterré selon les coutumes de la population locale »

Par la gravité de ces mutations et les quelque 15 centimètres de taille du squelette, les chercheurs estiment qu’il « semble probable que l’échantillon était une naissance prématurée ». L’équipe s’avance même sur la raison de l’apparition de ces mutations génétiques :

 « Le spécimen a été trouvé à La Noria, l’une des nombreuses villes minières abandonnées du désert d’Atacama, suggérant un rôle possible pour l’exposition prénatale au nitrate. »

Elle reconnaît cependant que de futures études génétiques devront approfondir la cause de cette morphologie, tant au niveau moléculaire que de la population.

Cette la découverte pourrait mener, un jour, à des traitements pour les personnes souffrant de problèmes osseux, estime Garry Nolan. Pour l’instant, il souhaite que le squelette – propriété d’un collectionneur espagnol – retourne au Chili.

« Je pense qu’il devrait être remis au pays d’origine et enterré selon les coutumes de la population locale ».

Avec AFP

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