La momification, un procédé plus ancien qu’on ne le pensait


L’étude d’une momie exposée au musée à Turin en Italie vient changer l’histoire de la momification. Il semble en effet que la momification soit connue 1 000 plutôt.
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La momification, un procédé plus ancien qu’on ne le pensait

 

Des visiteurs observent la momie en position foetale.

Cette momie du Musée égyptien de Turin a permis de découvrir que le procédé de momification est bien plus ancien qu’on le croyait. Photo prise le 31 mars 2015. Photo : The Associated Press/Antonio Calanni

 

Des chercheurs ont débusqué dans un musée de Turin une momie égyptienne embaumée artificiellement montrant que le procédé de momification est bien plus ancien – d’un bon millénaire – qu’on ne le pensait jusqu’ici.

AGENCE FRANCE-PRESSE

Une bonne dose d’huile végétale ou de graisses animales, un brin de résine de conifère chauffée, quelques extraits de plante aromatique et un peu de sucre végétal : telle est la recette qui fut ainsi utilisée dès 3500 avant J.C., selon une étude publiée dans le Journal of Archaeological Science.

Les anciens Égyptiens croyaient à la résurrection et à la vie éternelle. Pour y accéder, les corps devaient être momifiés, avant d’être placés dans des tombeaux avec tout ce dont ils auraient besoin par la suite : objets familiers, animaux…

D’abord, les corps des défunts furent préservés par dessèchement naturel sous l’action du sable chaud et sec du désert. Puis sont arrivés les agents embaumants, dont on pensait que l’usage remontait à 2400 av. J.-C.

Mais une momie égyptienne, « Turin S. 293 », exposée au musée égyptien de Turin, en Italie et datant de 3700-3500 avant J.C., vient perturber l’histoire.

Le défunt, en position foetale, est présenté aux visiteurs posé sur le sable, entouré d’objets, notamment des fragments de textile dans un panier tissé, une paire de sandales en fibres végétales, un sac en peau d’autruche et des flèches.

D’après les chercheurs, seules une petite vingtaine de momies égyptiennes se trouvent dispersées dans les musées du monde, mais la plupart montrent des traces de traitements de conservation mis en oeuvre par les vendeurs ou les musées eux-mêmes.

Par chance, « Turin S. 293 » y a échappé, « ce qui a fourni une occasion unique d’analyse », soulignent les chercheurs.

En utilisant chimie, génétique et datation carbone, les experts, issus d’universités britanniques, australiennes et italiennes, ont ainsi pu établir qu’elle présentait « des preuves scientifiques sans équivoque d’utilisation d’agents d’embaumement employés dans le traitement funéraire du corps ».

Une recette sensiblement similaire « en termes de constituants et de proportions des ingrédients » à celle utilisée dans la préhistoire.

Des Égyptiens maîtrisaient donc la momification artificielle un bon millénaire plus tôt qu’on ne le pensait.

Et ce n’est pas tout :

 « cette recette contenait des agents antibactériens, utilisés dans des proportions similaires à celles employées par les embaumeurs à l’apogée de la momification des pharaons, environ 2500 ans plus tard », précise l’étude.

La résine de conifère, par exemple, possède des propriétés antibactériennes et conservatrices.

Le musée de Turin dispose de très peu d’éléments sur les circonstances de la découverte de la magnifique momie. Seul un inventaire stipule qu’Ernesto Schiaparelli, un archéologue italien qui consacra sa vie à l’Égypte antique, l’a achetée à un revendeur anonyme au début du 20e siècle. La momie pourrait avoir été enterrée à Gebelein, à Qena ou à Louxor.

Son analyse vient étayer une autre étude, parue en 2014, qui faisait état de la découverte de graisses, de résines et d’huiles sur des textiles funéraires datant de 4500 à 3350 avant J.C.

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Un tombeau vieux de 4400 ans découvert en Égypte


L’Égypte n’a pas fini de faire parler d’elle. C’est l’histoire du passé qui revient encore une fois, lâcher quelques brides d’information pour mieux connaitre l’époque pharaonique. Cette fois-ci, c’est une tombe d’une prêtresse qui aurait été un personnage important durant l’Égypte ancienne.
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Un tombeau vieux de 4400 ans découvert en Égypte

 

Le récit d’Ève Couture

 

Des archéologues ont découvert une tombe qui serait vieille de 4400 ans, près des pyramides de Guizeh, au sud du Caire.

RADIO-CANADA AVEC ASSOCIATED PRESS ET AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministère des Antiquités de l’Égypte en a fait l’annonce samedi.

Il s’agirait d’un tombeau construit pour Hetpet, une haute dirigeante de la cinquième dynastie de l’Égypte antique et prêtresse pour la déesse de la fertilité Hathor.

Selon le ministère, le style architectural de la tombe, ses décorations, ses peintures murales colorées ainsi que son entrée menant à une pièce en forme de L avec un bassin sont caractéristiques de cette époque.

À l’intérieur, des scènes de chasse et de pêche ont été peintes sur les murs.

« Hetpet est représentée sur des peintures murales très bien conservées en train de pêcher et de chasser », souligne le ministère.

Un guide du ministère des Antiquités de l'Égypte dans un tombeau qui serait vieux de 4400 ans.

Un guide du ministère des Antiquités de l’Égypte inspecte le tombeau. Photo : Reuters/Amr Dalsh

Selon l’archéologue responsable de la mission, Mostafa Al-Waziri, les peintures mettent aussi en vedette un singe qui danse devant un orchestre ou encore qui récolte des fruits.

« Ce type de scènes est rare […] Elles ont seulement été trouvées dans une tombe [datant de l’Ancien Empire] où une peinture montrait un singe danser devant un guitariste et non devant un orchestre », a précisé M. Waziri.

Mostafa Al-Waziri indique que Hetpet pourrait avoir une deuxième tombe, cette fois-ci dans la nécropole de Giza, là où de nombreux hauts dirigeants de l’ancien empire d’Égypte reposent.

Des travaux d’excavation pour trouver le second tombeau sont d’ailleurs déjà en cours.

Prêtresse et peut-être un important personnage de l’administration pharaonique

Cette découverte revêt une importance particulière aux yeux d’Evelyne Ferron, historienne spécialisée en histoire ancienne.

Elle nous ramène « aux débuts de l’État pharaonique, l’époque pour laquelle on a le moins de documentation et de surcroît, qui a appartenu à une femme », qui aurait non seulement été une prêtresse, mais qui aurait « occupé des fonctions administratives au sein de l’État égyptien ».

En entrevue à Radio-Canada, Mme Ferron a qualifié la découverte de « remarquable parce que les femmes ne sont pas très illustrées en Égypte en général », particulièrement « pour cette époque-là ».

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