L’ori­gine des bâtis­seurs de Stone­henge révé­lée par des tests ADN : ils venaient de Médi­ter­ra­née


Ils semblent que les bâtisseurs de Stonehenge n’aient pas la même origine que ceux qui ont instaurer l’agriculture en Grande-Bretagne. L’un venait de la Turquie et l’autre de l’Espagne et du Portugal.
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L’ori­gine des bâtis­seurs de Stone­henge révé­lée par des tests ADN : ils venaient de Médi­ter­ra­née

 

par  Laura Boudoux

 

À Londres, des cher­cheurs viennent de lever le voile sur les origines des bâtis­seurs de Stone­henge, le monu­ment méga­li­thique érigé au Royaume-Uni entre –2800 et –1100. Pour cela, ils ont comparé l’ADN prélevé sur les restes humains retrou­vés à proxi­mité des lieux à celui de personnes vivant à la même époque en Europe, raconte la BBC.

D’après leurs résul­tats, publiés le 15 avril 2019, ceux qui ont bâti Stone­henge auraient initia­le­ment voyagé d’Ana­to­lie, la Turquie d’aujourd’­hui, vers la pénin­sule ibérique, avant de traver­ser la France, puis la Manche.

Lorsque les cher­cheurs ont analysé l’ADN des premiers agri­cul­teurs britan­niques, ils ont en effet décou­vert qu’il était plutôt simi­laire à celui des humains qui vivaient dans les zones de l’Es­pagne et du Portu­gal actuels. En plus de l’agri­cul­ture, les migrants néoli­thiques arri­vés en Grande-Bretagne par la France semblent avoir intro­duit la tradi­tion de la construc­tion de monu­ments dans le pays. Ils utili­saient pour cela de grosses pierres appe­lées méga­lithes, et Stone­henge fait partie des œuvres construites par ces personnes d’ori­gine médi­ter­ra­néenne.

Si le Royaume-Uni était avant cela habité par des groupes de chas­seurs-cueilleurs, et il semble­rait que les agri­cul­teurs, arri­vés vers 4000 av. J.-C., aient peu à peu remplacé ces popu­la­tions.

« Nous ne trou­vons aucune preuve de la présence des chas­seurs-cueilleurs occi­den­taux britan­niques chez les agri­cul­teurs du Néoli­thique après leur arri­vée », confirme ainsi Tom Booth, spécia­liste de l’ADN au Muséum d’his­toire natu­relle de Londres. « Cela ne signi­fie pas que les deux groupes ne se mélan­geaient pas du tout, mais que la taille de leur popu­la­tion était peut-être trop petite pour avoir laissé un quel­conque héri­tage géné­tique », explique-t-il.

Source : BBC

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Comment les chats ont profité de l’homme pour conquérir le monde


Le chat a accepté d’être domestiqué, mais en gardant son indépendance depuis toujours. On ne peut pas faire ce que l’on veut avec l’animal s’il ne veut pas. Son origine vient d’Orient, d’ailleurs les scientifiques ont pu le localiser grâce à l’ADN et voir l’évolution et la propagation de cette boule de poils dans le monde
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Comment les chats ont profité de l’homme pour conquérir le monde

 

Un chat noir devant la résidence officielle de la Première ministre britannique Theresa May. Londres. 7 juin 2017. Justin Tallis/AFP

Un chat noir devant la résidence officielle de la Première ministre britannique Theresa May. Londres. 7 juin 2017. Justin Tallis/AFP

Repéré par Rodrigue Arnaud Tagnan

Ce, sans jamais se laisser complètement domestiquer.

La coexistence de l’homme et du chat remonte à des millénaires au début du néolithique. À l’époque de l’invention de l’agriculture au Moyen-Orient, les réserves de céréales attirent les petits rongeurs tels que les rats et les souris. Le chat en profite pour se rapprocher des habitats et chasser ses proies.

«Le chat nous débarrassait de ces rongeurs, porteurs de virus et de bactéries dangereux pour notre santé, qui pillaient nos récoltes», explique le magazine culturel américain The Atlantic à propos du début de cette solide histoire d’amour.

Utile dans la traque des animaux nuisibles, les hommes l’embarquent alors à bord des navires au cours de différentes expéditions, de sorte que chaque espace vital conquis à l’époque l’était aussi pour ce petit félin.

La domestication fabuleuse du chat est l’œuvre d’une stratégie évolutive de l’Homme

Mais si le chat est depuis présent dans notre quotidien, que sait-on de son processus d’approvisoiement? La récente étude menée sur les ADN provenant de squelettes de chats anciens nous apprend que cette «domestication» réussie est l’œuvre d’une stratégie évolutive. Les 209 ADN étudiés révèlent deux types distincts: le premier originaire d’Anatolie –correspondant au territoire de la Turquie aujourd’hui–, le second de l’Égypte antique.

La première lignée de chat s’est répandue en Europe dès 4.400 avant notre ère tandis que la seconde s’est propagée dans le bassin méditerranéen. Et jusqu’en Inde, suivant les routes commerciales.

Prédateur solitaire 

Mais malgré leur apprivoisement, les chats ont très peu changé. Certes, ils se sont familiarisés à l’homme mais ils attendent peu de lui. Le chat reste avant tout un prédateur solitaire.

«Bien avant d’être domestiqués, les chats faisaient déjà ce que nous attendons d’eux», explique Leslie Lyons de l’université du Missouri.

Pour Bertrand Deputte du CNRS, «il vit sa vie, et c’est lui qui décide de ce qu’il fait: dormir, déambuler, ronronner, manger. Il ne fait rien qui soit gênant pour nous, alors on ne ressent pas le besoin de “l’éduquer”. Il vient vers nous ou pas, il peut être avec nous à un instant donné, et nous quitter l’instant suivant… Il est là, tout simplement.»

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Les abeilles et les humains, une relation vieille de 9.000 ans


On s’inquiète avec raison du déclin des abeilles et pourtant, cela fait des milliers d’années que l’être humain profite de leur savoir faire
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Les abeilles et les humains, une relation vieille de 9.000 ans

 

Repéré par Lucie de la Héronnière

L’analyse de poteries anciennes montre que les produits de la ruche sont utilisés par les hommes depuis bien plus longtemps que ce que l’on pensait.

Nos relations avec les abeilles sont très, très anciennes, d’après des chercheurs anglais et français qui ont examiné 6.400 de tessons de poteries retrouvées dans divers sites archéologiques d’Europe, du Proche-Orient et d’Afrique du nord. Sur un petit nombre d’échantillons datés du Néolithique, ils ont trouvé la signature chimique caractéristique de la cire d’abeille.

Le plus ancien vient du site de Çatal Höyük, dans le sud de l’Anatolie, en Turquie, et date de 7 millénaires avant J-C. L’étude, publiée cette semaine dans la revue Nature, montre donc que les humains et les abeilles ont commencé à établir des relations peu après la naissance d’une agriculture dans la région, il y a 9.000 ans –soit 2.000 ans plus tôt que ce que l’on ne pensait. D’autres restes de cire ont été observés sur des tessons un peu plus récents, venant des Balkans, de Grèce, d’Europe centrale, d’Algérie.

La ruche, cette grande inconnue

Les chercheurs résument ainsi:

«Nous démontrons que les produits des abeilles ont été exploités sans interruption et probablement intensivement dans certaines régions, au moins depuis le VIIe millénaire av. J-C, en remplissant sûrement une variété de fonctions culturelles et technologiques.»

Cependant, comme l’explique NPR, «la présence de cire d’abeille ne signifie pas que les anciens agriculteurs étaient des apiculteurs, avec des ruches appropriées».

Les gens ont sans doute d’abord récolté le miel et la cire dans des ruches sauvages. 

Le Temps précise que «des peintures rupestres retrouvées en Espagne et datant du Néolithique montrent en effet des personnages en train de prélever du miel sur des parois rocheuses. Quant aux premières représentations d’abeilles domestiquées, elles datent du Haut Empire égyptien, 2.400 ans avant notre ère. Il est cependant difficile de déterminer avec précision quand les êtres humains se sont mis à fabriquer des ruches».

Poteries, lumière?

Ces traces de cire d’abeille suggèrent en tous cas que tous les produits de la ruche étaient utilisés. Les habitants de Çatal Höyük mangeaient donc certainement du miel, une source de douceur rare à l’époque.

Mais que faisaient-ils de la cire? Les hypothèses sont nombreuses. Elle pouvait servir à imperméabiliser des poteries, ou à réparer des fissures. La cire a peut-être aussi été brûlée dans des lampes pour fournir de la lumière.

C’est en tous cas une raison de plus pour se soucier de la conservation d’une espèce en déclin, avec laquelle on cohabite depuis des milliers d’années. Mark Winston, professeur d’apiculture et spécialiste des insectes sociaux à l’université Simon Fraser,explique ainsi au Washington Post :

«Cette étude démontre la relation proche que les humains ont eu avec les abeilles depuis des milliers d’années, et suggère que l’actuelle crise des abeilles est une chose que nous devons prendre très au sérieux, car c’est un obstacle à cette étroite relation symbiotique.»

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Il y a 4 000 ans, les femmes assyriennes à l’égal des hommes ?


Des tablettes ont été trouver en Turquie qui dévoile les conditions de la femme 2 000 avant JC. Elles étaient égal à l’homme et étaient très présente dans les affaires sauf en politique, mais les choses ont bien changé depuis
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Il y a 4 000 ans, les femmes assyriennes à l’égal des hommes ?

 

© Cécile Michel/ Mission archéologique de Kültepe

© Cécile Michel/ Mission archéologique de Kültepe

Kültepe en Turquie, continue de dévoiler des trésors étonnants. Les tablettes d’argile laissées par les marchands assyriens, révèlent que les femmes de cette société mésopotamienne avaient la liberté et la capacité d’agir par elles-mêmes.

Depuis 1948 et le début des fouilles, plus de 22 400 tablettes d’argile ont été exhumées du site archéologique de Kültepe (capitale du royaume de Kanesh), dans le centre de la Turquie. Cet ancien comptoir de commerce prospérait à l’époque assyrienne (XIXe siècle av J.-C.) lorsque les marchands de la cité-État d’Assour (actuellement en Irak) venaient y vendre de l’étain et des étoffes.

“Ces marchands assyriens utilisaient l’écriture cunéiforme pour leur commerce. Ils avaient installé une quarantaine de comptoirs sur l’ensemble de l’Anatolie, et Kanesh était le centre administratif de ce réseau, explique Cécile Michel, assyriologue au CNRS et membre de l’équipe de fouilles. Ces marchands étaient d’excellents archivistes : les archéologues ont retrouvé pléthore de contrats commerciaux, de contrats familiaux et de correspondances privées.”

Ces écrits révèlent que les femmes de ces marchands avaient une influence particulière dans la vie quotidienne et religieuse de la cité.

“Quand les hommes partaient faire leur négoce en Anatolie, les femmes prenaient la tête du foyer : elles élevaient les enfants, tissaient, vendaient leurs étoffes et passaient des contrats, explique Cécile Michel. Elles étaient autonomes : elles gagnaient leur vie et géraient leur propre pécule.”

Pour communiquer avec les hommes de leur famille, les femmes écrivaient des “lettres”. Bon nombre d’entre elles ont été retrouvées sur le site de Kanesh. Cécile Michel est l’une des rares traductrices spécialiste de l’écriture cunéiforme :

“Ces correspondances sont uniques au monde. Elles nous renseignent sur le quotidien des marchands 2 000 ans avant notre ère.”

Des femmes influentes

Les lettres retrouvées à Kanesh étaient le plus souvent rédigées par des scribes, pour le compte des femmes, “mais nous supposons que certaines de ces dernières savaient écrire, précise Cécile Michel. Le principe de l’écriture cunéiforme syllabique était facile, donc relativement accessible.”

“Les femmes assyriennes étaient très influentes dans la vie quotidienne, souligne la chercheuse. Elles avaient beaucoup plus de droits que les femmes babyloniennes, par exemple, qui vivaient à la même époque dans le sud de la Mésopotamie.”

 Parmi ces droits, la femme pouvait marier sa fille sans l’accord de son mari. Elle pouvait demander le divorce en échange d’une peine pécuniaire identique à celle de son époux.  Les contrats de mariage prévoyaient la séparation des capitaux, une clause qui conférait l’autonomie financière à l’épouse.

“Les femmes étaient aussi les gardiennes de la religion et des principes moraux, poursuit Cécile Michel. Nous avons retrouvé beaucoup de lettres de remontrances d’épouses, de sœurs ou de mères qui illustrent des situation parfois très cocasses. D’autres choisissaient de ne pas se marier pour  se consacrer aux Dieux. Ces femmes étaient complètement autonomes et géraient leurs affaires comme des hommes.”

En revanche, les femmes étaient absentes sur le plan politique. La Cité-Etat d’Assour était dirigée par un roi et une assemblée exclusivement masculine.

À la même époque, “seules les archives des femmes prêtresses de la ville de Sippar (Sud-Irak) donnent une image comparable de femmes indépendantes, mais ce sont des religieuses et donc célibataires”. 

La situation des femmes d’Assour et des religieuses de Sippar ne sont pas des cas isolés. Il existe d’autres lettres faisant état de situations comparables au IIIe millénaire av J.-C.

“Très peu de ces correspondances ont cependant été retrouvées, ce qui leur confère un caractère exceptionnel.”

Des mariages très réglementés

Les mariages étaient monogames par principe, “sauf pour les rois et en cas d’infertilité”, précise Cécile Michel.

Mais les marchands installés dans les comptoirs anatoliens pouvaient prendre une épouse sur place.

“Les contrats étaient très régulés : les secondes épouses n’avaient pas le même statut et pas les mêmes droits. Elles ne devaient pas résider dans la même ville. En revanche, les femmes ne pouvaient avoir qu’un seul mari.”

“Au moment de la retraite, beaucoup d’hommes divorçaient de leur seconde épouse quand ils rentraient à Assour. Ils versaient une pension à leur ancienne conjointe, qui avait le droit de se remarier tout en continuant de percevoir la pension, explique Cécile Michel. C’était une situation très avantageuse pour ces femmes.”

Le commerce entre Kanesh et Assour a duré deux siècles. Au bout d’un moment, les marchands se sont installés avec leur famille en Anatolie. Le nombre de familles mixtes (assyro-anatoliennes) s’est multiplié.

“Les femmes assyriennes aimaient se marier avec des Anatoliens, car le contrat de mariage était encore plus égalitaire”, note la spécialiste.

“ Au cours du IIe millénaire av J.-C. on constate une détérioration du rôle des femmes, perceptible à travers les lois medio-assyriennes qui laissent transparaître un statut de l’homme supérieur à celui de la femme. » 

Le site est déserté par les Assyriens à la fin du XVIIIe siècle.

Par Sidonie Hadoux

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