Une firme canadienne met au point une technologie contre les «trolls»


Écrire un commentaire sur les médias sociaux, n’est pas toujours aisé, car on peut se faire intimider, recevoir des propos raciste ou carrément des menaces et cela est très dérangeant. Une entreprise canadienne semble avoir trouvé le moyen pour changer les choses et d’éviter que de tels propos viennent sur le web
Nuage

 

Une firme canadienne met au point une technologie contre les «trolls»

 

Établie à Kelowna, Community Sift a conçu une... (Photo David Boily, archives La Presse)

Établie à Kelowna, Community Sift a conçu une armure électronique pour les médias sociaux et les entreprises de jeux vidéo souhaitant protéger leurs mondes virtuels.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

 

TAMSYN BURGMANN
La Presse Canadienne
VANCOUVER

Alors que les communautés en ligne sont de plus en plus la cible des cyberintimidateurs, des discours racistes et des pourriels, une entreprise de la Colombie-Britannique a mis au point une technologie permettant de tenir les «trolls» à distance.

Les dirigeants de Community Sift.... (Photo La Presse Canadienne) - image 1.0

Les dirigeants de Community Sift.

PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

Établie à Kelowna, Community Sift a conçu une armure électronique pour les médias sociaux et les entreprises de jeux vidéo souhaitant protéger leurs mondes virtuels. Le filtre pour le clavardage et les outils de modération examinent en temps réel les commentaires faits sur les sites web, les conversations dans les salons de clavardage et les plaisanteries échangées par les joueurs.

Selon le chef de la direction de Community Sift, Chris Priebe, l’objectif n’est pas de repérer les gros mots, mais bien de bannir complètement l’intimidation du web.

Cette nouvelle technologie s’inscrit dans le cadre d’une campagne mondiale contre les abus sur Internet qui a été en partie lancée à cause du suicide d’Amanda Todd, une adolescente de Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, qui a mis fin à ses jours en 2012 après avoir été victime de chantage et d’intimidation concernant des photos d’elle dénudée publiées en ligne.

Karen Olsson, directrice de l’exploitation de Community Sift, a pour sa part déclaré que l’entreprise voulait éviter d’autres cas comme celui d’Amanda et contribuer à trouver une solution à la cyberintimidation.

D’après les analyses de la firme, qui passe en revue quatre milliards de messages par jour, moins d’un pour cent des usagers se comportent mal, mais ce sont eux qui provoquent le gros des dommages. Le matériel offensant est classé selon différentes catégories comme intimidation, sextage, racisme et menaces à la bombe.

L’entreprise a dressé une liste comptant plus d’un million de phrases fréquemment utilisées par les «trolls», comme «tu es tellement laid», a indiqué M. Priebe, qui est aussi programmeur et spécialiste de la sécurité.

La technologie tient compte du contexte lorsqu’elle identifie un comportement répréhensible. Elle combine apprentissage machine et vérification humaine en ayant recours à la fois à l’intelligence artificielle et au savoir-faire de 30 experts du langage. Chris Priebe soutient que cela permet de protéger les usagers des cyberintimidateurs aussi efficacement que les ordinateurs sont protégés des virus informatiques par les logiciels antivirus.

Community Sift a déjà une trentaine de clients à travers le monde. Flexible, la technologie peut s’adapter aux besoins de chacun, offrant notamment la possibilité de modifier le filtre pour le contenu en fonction de l’âge des utilisateurs.

M. Priebe, qui a lui-même été intimidé lorsqu’il était adolescent, croit que les gens ont souvent l’impression d’être impuissants par rapport aux «trolls».

«Lorsqu’ils réalisent qu’il y a une solution au problème, ils n’acceptent plus d’être traités de la sorte», a-t-il conclu.

http://techno.lapresse.ca/

Cyber harcèlement : Une adolescente trouve un moyen de peut-être en finir avec les insultes, moqueries et menaces en ligne


Je trouve l’idée intéressante de faire un concours pour les jeunes et de  »changer le monde ». Une jeune fille en liste semble avoir une bonne idée pour la cyber intimidation, en autant que son projet puisse être visible dans les principaux médias sociaux
Nuage

 

Cyber harcèlement : Une adolescente trouve un moyen de peut-être en finir avec les insultes, moqueries et menaces en ligne

 

Getty Images

Chez les jeunes, le harcèlement par messages postés sur internet est un véritable problème qui a été mis en exergue il y a quelques années par le suicide d’Amanda Todd. Indignée par la situation, Trisha Prabhu, une élève de 14 ans, a créé un système inédit qui pourrait bien permettre d’y remédier.

Son concept est simple mais apparemment efficace: « Rethink » (que l’on pourrait traduire par « pense-y à deux fois ») est une interface qui demande aux adolescents de relire un message désagréable avant de l’envoyer tout en présentant les conséquences néfastes que ce dernier pourrait avoir sur son destinataire.

Trisha a testé son invention sur 533 élèves âgés de 12 à 18 ans. Et le constat est sans appel: 93% d’entre eux ont finalement choisi de ne pas publier leur message après être passé par « Rethink ». À titre de comparaison, 67% étaient prêts à publier leur message après être passés par « Baseline », une interface qui propose uniquement de le relire.

Un projet qui a séduit Google

Comme l’explique la jeune scientifique américaine, qui espère travailler plus tard dans le domaine des neurosciences, la prochaine étape est de maintenant prouver que « Rethink » peut être intégré à tous les réseaux sociaux et être ainsi utilisé par tous.

« J’ai hâte de me retrouver dans un futur où nous aurons maîtrisé le cyber harcèlement », raconte sur son site la jeune fille dont le projet a séduit Google: elle vient en effet d’être choisie pour figurer parmi les 15 finalistes de la Science Fair 2014.

Ce grand concours mondial sacre chaque année depuis 2011 un étudiant de 13 à 18 ans et son projet censé pouvoir « changer le monde ». Le gagnant de l’édition 2014 sera connu au mois de septembre et remportera un voyage de 10 jours aux Îles Galápagos, une visite de la Virgin Galactic — la compagnie du milliardaire Richard Branson qui veut bientôt proposer les vols commerciaux dans l’espace — et une bourse de 50.000 dollars (environ 37.000 euros).

http://quebec.huffingtonpost.ca

Cyberintimidation: les mots qui tuent


Même si on ne parle pas beaucoup de la Cyberintimidation, cela ne veut par dire qu’il y en a plus .. Encore un suicide pour une histoire d’acné qui a dégénéré. C’est vraiment stupide de voir des gens qui n’ont aucune morale et par les mots, ils tuent des gens
Nuage

 

Cyberintimidation: les mots qui tuent

 

Couverte d'une pluie d'insultes provenant d'internautes anonymes, Hannah... (Photo tirée de Facebook)

Couverte d’une pluie d’insultes provenant d’internautes anonymes, Hannah Smith, 14 ans, a mis fin à ses jours.

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

CAROLINE D’ASTOUS
La Presse

Blessée par les messages haineux, vulgaires et dégradants qu’elle a reçus sur un réseau social, une jeune Anglaise s’est suicidée, le 2 août dernier. Sa mort a créé une onde de choc au Royaume-Uni, où le premier ministre a lancé un appel à «boycotter les réseaux sociaux abjects», hier.

«T’es moche, va crever, tout le monde sera content», «Fais-nous une faveur, suicide-toi».

Voici des exemples de messages que la jeune Hannah Smith, 14 ans, originaire du Leicestershire, a reçus de la part d’internautes anonymes.

Comme beaucoup d’autres jeunes de son âge, Hannah Smith s’est inscrite sur le site ask.fm. Il s’agit d’un réseau social mondial où les adolescents se créent une page pour, entre autres, parler de leurs problèmes, discuter de leur quotidien souvent de façon anonyme, etc.

L’aventure de l’adolescente sur ce site a dérapé quand elle a posé une question personnelle sur ses problèmes d’eczéma. Rapidement, des dizaines d’internautes l’ont harcelée, intimidée et offensée en la bombardant de messages haineux.

Certains s’en sont même pris à sa famille, rapporte le journalTelegraph en Angleterre.

«Ton oncle mérite de mourir du cancer», lit-on, ne sachant pas que l’oncle de l’adolescente est mort des suites de cette maladie.

Ses parents n’étaient pas au courant

Hannah Smith a été retrouvée sans vie dans sa chambre par sa soeur aînée de 16 ans. D’après les informations, ses parents n’étaient pas au courant de l’intimidation et du harcèlement dont était victime la jeune fille dans le cyberespace.

«Il n’y a pas eu de signal d’alerte», assure la belle-mère de la victime, rapporte le site Mirror.

En réaction à la mort tragique de sa fille, David Smith, un camionneur de 45 ans, s’est fait tatouer sur son bras le nom d’Hannah avec l’inscription «Je ne t’oublierai jamais». En entrevue au Mirror, il a d’ailleurs dit «avoir tout fait pour protéger sa fille», en vain. Il a aussi demandé de faire fermer le site.

Appel au boycottage

Touché par la disparition de l’adolescente, le premier ministre David Cameron a réagi hier.

«Boycottez-les, n’y allez pas, ne vous y inscrivez pas», a-t-il lancé.

«Tout d’abord, ceux qui gèrent ces sites doivent monter au créneau et faire preuve d’un sens des responsabilités dans leur façon de les faire fonctionner», a-t-il dit au Daily Mail, un quotidien de Grande-Bretagne.

«Ensuite, ce n’est pas parce que quelqu’un fait quelque chose en ligne qu’il est au-dessus des lois. Si vous incitez quelqu’un à faire du mal, si vous incitez à la violence, vous violez la loi, que vous soyez en ligne ou pas. Et je vais m’assurer que nous menions les actions nécessaires», a-t-il poursuivi.

En réponse, plusieurs entreprises et associations ont fait savoir qu’elles ne mettraient plus de publicité sur le site ask.fm.

«Il n’y a pas de modération. Personne n’a de comptes à rendre. C’est devenu une plateforme pour promouvoir la haine», dénonce Anthony Smythe, directeur de BeatBullying, une association spécialisée dans la protection des jeunes sur le Net.

Les frères Mark et Ilja Terebin, propriétaires du site, ont publié un communiqué pour tenter de «rassurer les utilisateurs et les parents des membres», rappelant les procédures pour signaler les dérapages.

«La vaste majorité de nos utilisateurs sont des adolescents très heureux. Le harcèlement est un très vieux problème que nous ne tolérons en aucun cas, mais si son développement sur internet est préoccupant, il n’est certainement pas spécifique à notre site», se défendent-ils.

Le site a été lancé en 2010 en Lettonie et possède plus de 60 millions d’inscrits dans le monde. Il compterait plus de 13,2 millions d’utilisateurs par jour.

– Avec la collaboration de l’Agence France-Presse

***

Quatre histoires de dérapage

JAMIE HUBLEY, 15 ANS

L’adolescent a été victime d’intimidation en ligne ainsi qu’à son école. Ce dernier aurait été stigmatisé en raison de son orientation sexuelle. Jamie Hubley avait tenté de créer un club pour vaincre la discrimination, mais en vain, le jeune homme d’Ottawa était encore la cible de commentaires haineux. Dans un billet sur son blogue publié peu avant qu’il s’enlève la vie, l’adolescent a écrit que l’intimidation le poussait à commettre l’irréparable. Jamie Hubley a mis fin à ses jours en octobre 2011.

REHTAEH PARSONS, 17 ANS

Rehtaeh Parsons aurait été victime de cyberintimidation pendant des mois après avoir été agressée sexuellement par quatre garçons, en novembre 2011. Des photos de l’agression auraient ensuite été diffusées sur les médias sociaux. Souhaitant lui venir en aide, sa famille a quitté Cole Harbour pour s’installer à Halifax, mais le calvaire de la jeune fille s’est poursuivi. Elle aurait subi un harcèlement quasi quotidien. L’adolescente est décédée en avril dernier, après avoir tenté de mettre fin à ses jours.

AMANDA TODD, 15 ANS

La jeune fille de Vancouver fut poussée par un homme inconnu à se dénuder devant une webcam alors qu’elle n’était âgée que de 13 ans. L’homme qui la harcelait finit par diffuser ces photos sur les réseaux sociaux. La vie d’Amanda Todd vira alors au cauchemar. Dans une vidéo dans laquelle elle faisait défiler des petits cartons blancs, Amanda Todd a raconté sa souffrance et les commentaires haineux dont elle était depuis victime sur Internet. Elle a mis fin à ses jours un mois plus tard.

CIARA PUGSLEY, 15 ANS

Comme Hannah Smith, cette jeune adolescente irlandaise aurait été victime d’intimidation sur le réseau social ask.fm. Ciara Pugsley aurait été la cible de commentaires sur sa santé mentale et son poids. Selon des membres de sa famille, les réseaux sociaux ont constitué «au moins un facteur» menant à l’irréparable. Âgée de 15 ans, Ciara Pugsley a mis fin à ses jours en septembre 2012.

http://www.lapresse.ca

Les médias sociaux mis en cause dans le suicide d’une adolescente d’Halifax


Jusque ou va cette liberté d’expression quand une jeune fille se suicide après avoir été violée lors d’une soirée entre adolescents et qu’une photo explicite circule sur les réseaux sociaux ? On a harcelé cette jeune fille en la traitant de pute alors que les gars eux n’ont pas ce genre d’insulte.  De quel droit, des gens peuvent se donner le droit de juger une victime
Nuage

 

Les médias sociaux mis en cause dans le suicide d’une adolescente d’Halifax

 

Rehtaeh Parsons... (Photo La Presse Canadienne)

Rehtaeh Parsons

PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

MICHEL VIATTEAU
Agence France-Presse
Montréal

Une nouvelle affaire de suicide d’adolescente, brisée par la parution sur internet d’une photo de ce qu’elle avait vécu comme un viol lors d’une soirée arrosée, met en émoi le Canada, choqué par ce nouveau cas de cyber-intimidation.

La photo de Rehtaeh Parsons, belle jeune fille rousse à lunettes, morte dimanche dernier à Halifax, sur la côte atlantique, après avoir cherché à se suicider trois jours plus tôt, ne quitte plus les écrans des téléviseurs, ni les sites web canadiens.

Selon sa mère, sa mort est la conséquence d’un viol collectif, dont l’adolescente avait été victime en 2011, à l’âge de 15 ans, alors qu’elle était en état d’ébriété complète, voire inconsciente, lors d’une soirée. L’un des quatre garçons qui y ont participé a pris une photo qui a commencé à circuler parmi les élèves quelques jours plus tard. La cyber-intimidation a suivi, tandis qu’à l’école certains jeunes la traitaient de «pute».

Rapidement, elle a fini par tout dire à sa mère. Mais l’enquête policière, qui a duré près d’un an, n’a pas permis de réunir des preuves suffisantes pour inculper les responsables: il n’y avait que sa parole contre celles de ses agresseurs, a confirmé un porte-parole de la police à la suite de la mort de la jeune fille.

Selon sa famille, on lui a déclaré que la prise d’images de ce que Rehtaeh avait subi n’était pas en soi un délit.

Les Parsons ont déménagé, mais sans aller très loin et le calvaire de la jeune fille s’est poursuivi.

«On ne la laissait jamais tranquille», a dit sa mère citée par la chaîne publique CBC. «Ses amis étaient contre elle, des garçons inconnus lui envoyaient des textos et des messages sur Facebook pour lui demander de coucher avec eux… puisqu’elle l’avait fait avec leurs copains. Cela ne s’arrêtait jamais», a dit Mme Parsons.

Cri de détresse

Elle a fait une tentative de suicide jeudi dernier. Elle a été maintenue artificiellement en vie jusqu’à dimanche.

Sa mère a créé une page Facebook pour raconter le drame de sa fille.

Une pétition demandant que la décision de clore l’enquête sur le viol présumé soit examinée à nouveau a recueilli plus de 2.000 signatures en ligne, tandis que le ministre provincial de la Justice, Ross Landry, exprimant sa «tristesse», a indiqué qu’il chercherait à revoir le comportement des instances judiciaires impliquées dans l’affaire.

Celle-ci a rappelé aux Canadiens le suicide très médiatisé d’Amanda Todd, survenu en octobre dernier dans l’ouest du pays, à l’âge de 15 ans.

Trois ans plus tôt, manquant d’amis, la jeune fille en avait cherché sur des sites de discussion. Un prédateur l’avait incitée à lui montrer sa poitrine via une webcam, puis, ne pouvant obtenir davantage, avait affiché sa photo sur internet. Cible aussi de messages d’intimidation sur Facebook, venant apparemment de ses camarades d’école, c’est sur internet qu’elle avait lancé son dernier cri de détresse, en affichant une série de cartons décrivant en quelques mots son calvaire.

Sa mère, Carol Todd, a envoyé un message de soutien à la mère de Rehtaeh Parsons.

L’opinion publique, la police et la justice au Canada deviennent de plus en plus conscientes de la puissance que les médias sociaux offrent à toute personne voulant diffuser un message, y compris sans en mesurer la portée.

Chaque cas relance le débat sur la liberté d’expression qui risque d’entrer en conflit avec la loi destinée à protéger la vie privée et empêcher le harcèlement.

Le dernier en date est celui d’une jeune Montréalaise, arrêtée et inculpée de «harcèlement criminel» pour avoir publié sur internet la photo d’un graffiti représentant un porte-parole de la police avec une blessure saignante au milieu du front.

http://www.lapresse.ca

Les seins d’Amanda Todd


Oui l’intimidation a toujours existé … nombre d’entre nous ont subit de l’intimidation quand ils étaient plus jeune .. mais cela ne nous suivais pas jusqu’à la maison, un lieu protégé .. mais a l’ère d’Internet .. ca rentre par tous les fils, les Wifi .. .. Cette jeune fille n’aurais pas du montré ses seins a un inconnu ,, mais quel risque hein !!! L’Internet a cette facilité de passer incognito … pour faire des désastres émotivement mortelle
Nuage

 

Les seins d’Amanda Todd

 

Amanda Todd... (Photo La Presse Canadienne)

Amanda Todd

PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

PATRICK LAGACÉ
La Presse

Elle s’appelait Amanda Todd et elle avait 15 ans quand elle s’est suicidée, il y a une semaine, à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique. À une autre époque, en 1982 par exemple, vous n’auriez jamais entendu parler d’Amanda Todd.

Vous n’en auriez jamais entendu parler ici, en tout cas. En Colombie-Britannique? Peut-être. Peut-être pas.

Mais l’époque est numérique et Amanda a raconté son histoire sur YouTube avant de mourir. Depuis, l’histoire d’Amanda ne fait pas seulement le tour du pays, elle fait le tour du monde.

C’était donc le 7 septembre dernier et Amanda, petite brune toute menue, a raconté son histoire sur YouTube. Sans dire un seul mot: Amanda a écrit son histoire sur des petits cartons blancs, qu’elle a fait défiler une phrase à la fois.

Un jour, quand elle était en 7e année – elle avait donc 13 ans -, Amanda s’est dénudée devant une webcam, sur le web. Elle a montré ses seins à l’étranger qui la complimentait sur sa beauté. Bien sûr, elle n’aurait jamais dû faire ça. Cette seconde de bêtise lui a valu une éternité de tourments. Mais que celui qui n’a jamais fait de connerie à 13 ans lance la première souris d’ordinateur.

Un an plus tard, c’est Hiroshima qui a explosé dans le compte Facebook d’Amanda: un internaute anonyme lui a annoncé être en possession de cette photo d’elle. De cette photo d’elle nue.

«Il en a fait une page Facebook, pouvait-on lire sur un des carrés blancs. Et sa photo de profil, c’était mes seins.»

La photo s’est évidemment mise à circuler dans le petit milieu d’Amanda. Les ados peuvent être cruels et ils l’ont été, au cube. De changements d’école en crises d’anxiété, rien à faire: pour son petit univers, elle était la «pornstar», la salope.

«Je ne peux pas reprendre cette photo», écrit ensuite Amanda, avant de raconter les quolibets, la dope pour oublier, les 15 jeunes qui se sont présentés à son école pour la terroriser, les taloches…

La vidéo prend fin sur l’image du bras d’Amanda, sur lequel perlent des gouttes de sang. Derrière, un couteau.

Un mois plus tard, Amanda était morte.

Le drame d’Amanda Todd est un drame du XXIe siècle. En 1982, les petites filles n’acceptaient pas de se faire photographier les seins nus devant une webcam: il n’y avait pas de webcam. Il n’y avait même pas de web! Il n’y avait pas Facebook pour disséminer la putain de photo de toi, les seins à l’air.

Et au moins, une fois dans ta chambre, au sous-sol, t’avais la paix. Un peu. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de suicides. Il y en avait. En fait, il y en avait même plus qu’aujourd’hui, chez les ados: le suicide chez les jeunes Canadiens, en hausse constante dans les années 70 et 80, a commencé à baisser dans les années 90.

Je ne suis pas en train de dire que la technologie est mauvaise. Je suis dans le camp de ceux qui répètent ce mantra chaque fois que la vie virtuelle de quelqu’un a des conséquences dans sa vie réelle: «La technologie est neutre.» Ce mantra a un proche cousin: «C’est ce qu’on fait avec la techno qui la rend bonne ou mauvaise.»

Tenez, les tortionnaires d’Amanda ont sûrement laissé des traces numériques de leurs forfaits. Cela aidera sûrement la Gendarmerie royale du Canada dans son enquête. Et Anonymous, cette nébuleuse de justiciers virtuels, prétend même avoir retracé celui qui a poussé Amanda à se dénuder: son nom et son adresse ont été publiés. L’homme de 30 ans est désormais victime de… cyber- intimidation. C’est la même technologie qui permet tout ça.

Je ne sais pas si la technologie est neutre, au fond. Mais je lis et je relis les mots d’Amanda et j’ai le vertige quand je pense à un truc…

Maudit que ça a l’air dur d’être jeune, de nos jours.

Oui, l’intimidation a toujours existé, même avant qu’on ne lui trouve un nom et qu’on la dénonce par des campagnes de sensibilisation. Mais il y a quelque chose de tout à fait cinglé dans la facilité avec laquelle on peut, de nos jours, harceler et intimider autrui. La technologie a beau être neutre, cette putain de photo d’Amanda n’avait rien de neutre quand c’était le gourdin qu’on utilisait pour la terroriser. Tout cela, bien protégé par l’immunité que procure l’anonymat numérique.

Maudit que ça a l’air dur d’être jeune, de nos jours. Pensez à ces mots terribles écrits par Amanda dans sa vidéo sur YouTube…

«Et sa photo de profil, c’était mes seins.»

Dans cette toute petite phrase, il y a toute la perversité de notre époque qui mêle réel et virtuel. Une perversité d’un calibre jamais vu jusqu’ici.

 

http://www.lapresse.ca