Hier en fin d’après-midi, il a plu puis soleil, encore pluie et grêle finalement soleil et nuages. La température était juste bien, pas trop chaud, ni trop froid. À 18 h, une alerte météorologique sur les smartphones et à la télé d’un risque de tornade sur Gatineau-Ottawa. En fin du compte, c’est un quartier d’Ottawa qui a été touché, avec une tornade de catégorie F1, donc juste quelques dégâts. Ce qui m’a surprise, le temps n’était pas extrêmement chaud et il n’était pas chargé d’humidité, comme l’an dernier. Il semble en effet que cette tornade n’a pas vraiment été dans les normes.
Nuage
Une « tornade particulière » a frappé Orléans dimanche, selon un météorologue
Alexandre Parent est météorologue à Environnement et Changement climatique Canada. Photo: Radio-Canada
Radio-Canada
La tornade survenue dimanche dans la région de la capitale nationale a surpris le météorologue Alexandre Parent, d’Environnement et Changement climatique Canada, qui a qualifié le phénomène météorologique de « tornade particulière ».
On ne peut pas dire que les ingrédients étaient tous présents et tous assez intenses pour former une tornade, bien que les risques d’orage étaient réels dans la région, a-t-il déclaré en entrevue à l’émission Les matins d’ici, lundi matin.
Une dépression située au nord, dans le secteur de Mont-Laurier, en plus d’une zone de convergence
des vents en surface et en altitude, est à l’origine de la rotation des vents, a expliqué M. Parent.
C’est ce qu’on appelle une super cellule, en termes de complexe orageux, à l’intérieur de laquelle s’est formée une tornade au-dessus du quartier Orléans, dans l’est d’Ottawa et observée à une dizaine de kilomètres au nord, à l’aéroport exécutif de Gatineau–Ottawa.
Avec les informations qu’on a actuellement et en consultant les images radar [la tornade] semble avoir suivi la rivière des Outaouais, mais [être] demeurée au sud, ce qui explique pourquoi les dommages semblent avoir été concentrés du côté ontarien de la rivière, a mentionné le météorologue.
Tornade « particulière »
On n’était pas dans du temps extrêmement chaud, le niveau d’humidité n’était pas très élevé et c’est ce qui a fait que c’est une tornade un peu particulière, a poursuivi M. Parent.
Cette tornade était différente de celles qui ont frappé la région en septembre dernier, dans la mesure où on pouvait distinguer sa forme très clairement dans le ciel. Les tornades de l’automne dernier étaient plus difficilement observables en raison de l’humidité dans l’air, notamment, selon l’expert.
La tornade s’est produite en fin de journée le 2 juin 2019. Photo : Laura Weatherston
Quand lancer l’alerte et comment réagir?
Alexandre Parent a soutenu que le protocole du lancement d’une alerte dépend de la situation.
Parfois, on peut, avec les radars, voir une rotation. Donc, ça nous indique que les ingrédients sont présents pour la formation d’une tornade, a-t-il expliqué.
Il a affirmé qu’il est très, très difficile
de prévoir ou de confirmer sans aucun doute l’existence d’une tornade.
En septembre dernier, les ingrédients pour avoir un épisode tornadique étaient beaucoup plus présents, donc il y avait eu un préavis, a fait valoir M. Parent.
Quand on a des orages qui montrent un potentiel pouvant former une tornade, on les suit de très près. Alexandre Parent, météorologue à Environnement et Changement climatique Canada
Lorsqu’une alerte est lancée, les gens ciblés devraient réagir, puisqu’elle est le résultat d’une observation confirmée sur le terrain ou le résultat de calculs qui font en sorte que les ingrédients pouvant former une tornade sont réunis.
Dès qu’on reçoit un avis sur nos cellulaires, il faut agir tout de suite. Le meilleur conseil, c’est de se rendre à l’intérieur. Alexandre Parent, météorologue à Environnement et Changement climatique Canada
Un « effet du hasard »
Selon le météorologue, la tornade de dimanche est un cas isolé et non pas le signe d’une augmentation de la fréquence de ces phénomènes météorologiques.
Si le système météo avait été quelques heures plus rapide ou quelques heures plus lent, fort probablement qu’on n’aurait pas eu de développement de tornade, ou elle pourrait s’être produite dans un autre secteur, a-t-il dit.
Il faut plus y voir un effet du hasard entre septembre et ce qu’on a connu [dimanche] et c’est très difficile de relier les changements climatiques avec les épisodes de tornades. Alexandre Parent, météorologue à Environnement et Changement climatique Canada
Par ailleurs, nombre d’études ont été faites au sujet des liens potentiels entre les tornades et les changements climatiques, mais les réponses ne sont pas encore claires
, selon M. Parent, qui invite les gens de ne pas tirer de conclusions trop rapidement.