Le climat aura une forte influence sur l’économie dans les années 2020


Dans les prochaines années, nous serons probablement témoins de grands changements dans l’économie canadienne, autant en agriculture, main-d’oeuvre, énergie renouvelable, service etc.Ces changements sera aussi présents dans d’autres pays qui espérons-le mettent les bouchées doubles pour amoindrir un peu l’impact des changements climatiques
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Le climat aura une forte influence sur l’économie dans les années 2020

Les analystes estiment que l’urgence croissante du changement climatique pourrait influencer les choix de cultures des agriculteurs canadiens.

  • Dan Healing

  • La Presse Canadienne

Un nouveau rapport économique indique que la prochaine décennie au Canada sera de plus en plus façonnée par la combinaison des changements climatiques et des perturbations démographiques dues au vieillissement de la population.

“D’ici 2030, l’économie du Canada pourrait connaître une métamorphose importante”, indique le rapport de RBC publié lundi, intitulé “Se frayer un chemin dans les années 2020″.

“Associée depuis longtemps à l’extraction des ressources naturelles, cette économie sera de plus en plus axée sur les services.”

Une population plus âgée présentera des défis aux gouvernements, notamment l’augmentation des coûts des soins de santé et des prestations aux aînés, selon les prévisions des économistes de RBC.

Le rapport prévoit que 650 000 personnes vivront dans des résidences pour personnes âgées ou des maisons de soins au Canada en 2030, contre 450 000 maintenant, et les ressources supplémentaires nécessaires coûteront au moins 140 milliards $ à construire.

Parallèlement, la proportion de Canadiens en âge de travailler devrait tomber à 1,7 pour chaque jeune et personne âgée d’ici 2030, contre 2,3 en 2010.

Un récent rapport fédéral a révélé que le climat du Canada s’était réchauffé de 1,7 degré Celsius entre 1948 et 2016, soit deux fois le taux mondial, note le rapport de RBC.

Les analystes estiment que l’urgence croissante du changement climatique pourrait influencer les choix de cultures des agriculteurs canadiens, mettre à rude épreuve les ports et les routes côtières, déterminer l’emplacement des nouveaux ensembles résidentiels et augmenter les coûts d’assurance.

“L’investissement du Canada dans la réduction de la pollution a été décuplé au cours de la dernière décennie et il faudra y mettre encore plus de ressources dans les années 2020”, note le rapport de RBC.

Il cite une étude récente de la Régie de l’énergie du Canada, qui prévoit que la consommation d’énergie par habitant diminuera de près de 9% d’ici 2030, tout en notant qu’un passage du charbon au gaz naturel dans la production d’électricité réduira l’intensité des émissions.

La demande de pétrole et de produits pétroliers raffinés diminuera au pays en raison de l’efficacité accrue des transports, mais la production de pétrole passera de 4,9 millions de barils par jour en 2020 à 5,7 millions de barils par jour en 2030 grâce à une hausse des exportations, selon le rapport.

La puissance installée d’énergie éolienne et solaire au Canada devrait augmenter de près de 50% au cours de la prochaine décennie, mais ne représentera que 9% de la production d’électricité en 2030, note le rapport, citant à nouveau les chiffres de la Régie de l’énergie.

https://quebec.huffingtonpost.ca/

Fin du mystère des statues de l’île de Pâques ?


Les statues géantes de l’île de Pâque ont peut-être révélé un de leurs secrets. En analysant le sol et une carrière que les indigènes exploitaient, les scientifiques croient que la construction des moaï issus de cette carrière, auraient favorisés l’agriculture grâce au calcium et au phosphore.
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Fin du mystère des statues de l’île de Pâques ?


Nathalie Mayer
Journaliste

Le mystère des statues de l’île de Pâques intrigue. Au-delà de leur caractère sacré, pour la première fois, des chercheurs semblent avoir mis la main sur des preuves tangibles de l’existence d’un lien étroit entre l’exploitation de la carrière et la fertilité des sols.

Depuis des centaines d’années, les statues géantes de l’île de Pâques, les moaï, témoignent de l’ingéniosité humaine. Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer leur construction. Et après cinq années de fouilles, des scientifiques de l’université de Californie à Los Angeles (États-Unis) pensent être en mesure de prouver l’une de ces théories. Les monolithes auraient été sculptés pour favoriser la fertilité des sols et l’agriculture. Et pas seulement d’un point de vue symbolique.

Les travaux des chercheurs se sont concentrés sur deux monolithes se trouvant dans la région intérieure de la carrière de Rano Raraku qui est à l’origine de 95 % des 1.000 moaï de l’île. Une analyse approfondie montre des traces d’aliments comme la banane, le taro et la patate douce. Une preuve, selon les chercheurs, que le lieu servait à la fois de carrière et de lieu de production agricole.

Les deux moaï que les chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles (États-Unis) ont étudiés dans la carrière de Rano Raraku. © Easter Island Statue Project, Université de Californie

Les deux moaï que les chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles (États-Unis) ont étudiés dans la carrière de Rano Raraku. © Easter Island Statue Project, Université de Californie

Extraire de la pierre pour doper l’agriculture

« Les sols de Rano Raraku sont probablement les plus riches de l’île. Associée à une source d’eau douce dans la carrière, il semble que la pratique de l’extraction elle-même ait contribué à stimuler la fertilité des sols et la production alimentaire dans la région », explique Sarah Sherwood, chercheuse à l’université du Sud (États-Unis).

« Les analyses chimiques ont montré des niveaux élevés d’éléments essentiels à la croissance des plantes et à l’obtention de rendements élevés. Du calcium et du phosphore , poursuit-elle. Ailleurs sur l’île, le sol est usé. Dans la carrière, le processus d’extraction génère un afflux constant de nutriments. »

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Des chercheurs ont analysé dans le détail deux moaï de l’île de Pâques. Et la carrière de Rano Raraku d’où la plupart des statues géantes sont issues.

  • Leur conclusion : la construction des monolithes à favoriser la fertilité des sols et l’agriculture locale, et pas seulement d’un point de vue symbolique.

https://www.futura-sciences.com/

Le Saviez-Vous ► Et s’il n’y Avait Pas de Saisons Sur la Terre ?


Moi qui n’apprécie pas l’hiver cela serait peut-être tentant, sauf que sans saison, l’hiver serait présent tout au long de l’année dans mon coin du monde.  Il aurait toujours une région tropicale, mais elle risquerait d’être surpeuplée et les ressources manqueraient. De plus, l’histoire humaine serait probablement très différente ce que nous connaissons peut-être pour le meilleur ou pour le pire, on ne le saura jamais.
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Et s’il n’y Avait Pas de Saisons Sur la Terre ?


Pour bon nombre d’entre nous, les saisons annoncent les fêtes qui arrivent ou les délicieux fruits d’été que l’on peut trouver à l’épicerie locale. Mais que se passerait-il s’il n’y avait pas de saisons, ou seulement une saison toute l’année ?


Les humains n’auraient pas autant rencontré leurs congénères, et les villes et villages seraient davantage dispersés. Si les humains n’étaient pas parvenus à rassembler leurs cerveaux, beaucoup d’inventions n’existeraient pas aujourd’hui ; nous n’aurions peut-être jamais appris à utiliser des outils et nous n’aurions pas développé certaines technologies de base !

Sommaire

– Tout le monde se déplacerait probablement vers les endroits proches de l’équateur où il ferait le plus chaud. Cela entraînerait une surpopulation, la propagation des maladies et un manque de ressources.


– Les animaux, eux aussi, se déplaceraient vers les régions chaudes proches de l’équateur, et seraient probablement chassés de façon exagérée.


– Si toute la population devait cohabiter près de l’équateur, nous serions vulnérables à beaucoup de maladies ; et pas seulement vis-à-vis des autres humains, mais aussi des insectes.


– La pluie peut éroder le sol, ce qui fait descendre tous les éléments nutritifs sous le niveau des racines, rendant cette terre agricole partiellement stérile.


– De nombreuses cultures dont nous dépendons, comme le blé, l’avoine, l’orge, les pommes de terre et le maïs, poussent mieux dans les climats plus frais qui connaissent une saison hivernale.


– Cela signifie que nous devrions nous adapter et apprendre à survivre dans ces nouvelles conditions, comme par exemple réapprendre la culture et l’élevage du bétail.


– Tous les jours de l’année se ressembleraient plus ou moins !


– Les changements de lumière ont un effet biologique énorme sur les plantes et les animaux ; ils leur indiquent notamment quand il est temps de se reproduire ou d’hiberner.


– La science a prouvé que la lumière du soleil a un effet positif sur notre humeur et nous procure naturellement de la vitamine D.


– Certaines plantes et certains animaux ne survivraient peut-être pas s’il n’y avait pas de saisons


– Si une région subit un changement dans la quantité de lumière solaire qu’elle reçoit, ceux qui y vivent peuvent subir des dysfonctionnements dans leurs horloges biologiques.


– Une étude européenne a révélé que notre attention et notre capacité de concentration sont meilleures pendant l’été que pendant l’hiver.


– Si tu étais coincé dans l’une des régions hivernales, ta peau et tes cheveux se dessécheraient probablement.


– Des vaisseaux sanguins plus minces font travailler ton cœur plus fort pour pomper le sang dans tout ton corps. Cela provoquerait une augmentation de ta fréquence cardiaque.


La Terre ne serait pas inclinée 0:19

On manquerait de nourriture 0:56

Les humains n’auraient probablement pas progressé 1:21

Nous serions beaucoup plus sensibles aux microbes 1:56

Problèmes agricoles 2:26

Nous avons besoin de l’hiver ! 2:57

Nous devrions réapprendre à survivre 3:27

Le temps serait prévisible 3:28

Les paysages seraient immuables 4:20

Les équinoxes n’existeraient plus 4:46

Effets psychologiques 5:22

Il y aurait d’énormes effets sur l’écosystème 6:00

Nos habitudes de sommeil seraient perturbées 6:24

Changements dans les fonctions cérébrales 7:00

Changements dans la peau et les cheveux 7:31

Ça pourrait être mauvais pour le cœur 8:07

Les jardins flottants des Aztèques au secours de nos fermes


Les Aztèques ont utilisé des chinampas pour l’agriculture. C’est des iles artificielles construites avec des roseaux alimenté par l’eau douce. Il semble que ce système soit accessible partout où il y a l’accès à un lac ou une rivière dans les grandes villes. A la condition que l’eau ne soit pas polluer
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Les jardins flottants des Aztèques au secours de nos fermes


Nathalie Mayer
Journaliste

Une population en croissance rapide et de moins en moins de terres arables disponibles pour la production alimentaire.

C’est une situation à laquelle Mexico doit faire face depuis plus de 700 ans. Et aujourd’hui, surgissent de plus en plus de centres urbains dans le monde. Pour y remédier, un chercheur propose d’adopter la méthode du jardin flottant imaginé par les Aztèques.

D’ici 2050, notre bonne vieille planète Terre pourrait bien avoir à nourrir quelque 10 milliards d’êtres humains, dont près de 70 % vivront probablement dans de méga-zones urbaines. Roland Ebel, un chercheur de l’université de l’État du Montana (États-Unis), suggère qu’une ancienne technique agriculturale aztèque pourrait alors nous aider à subvenir à nos besoins de manière durable.

Cette technique, c’est celle du chinampa, un terme aztèque que l’on traduit parfois par « jardin flottant ». Car un chinampa, c’est une île artificielle construite à partir de roseaux étalés autour de piquets de bois plantés sous la surface de l’eau douce d’un lac afin de former une clôture sous-marine. Elle favorise le développement d’un enchevêtrement de boues et de végétaux aquatiques qui forment un terreau fertile qui pourra être cultivé toute l’année durant.

Le système est toujours utilisé dans le sud de la ville de Mexico (Mexique). Des chinampas y sont construits en creusant des canaux et en utilisant la terre ainsi déplacée comme base des îles artificielles. Ainsi l’eau du canal remonte par capillarité jusqu’aux plantes. Par nature, les besoins en irrigation des chinampas sont donc très faibles. Leur productivité, en revanche, apparaît extraordinaire. Et les chinampas rendent de grands services en matière de séquestration des gaz à effet de serre et de biodiversité, de filtration de l’eau ou de régulation des microclimats aussi.

Les chinampas – inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987 – génèrent aujourd’hui plus de revenus liés au tourisme qu’à la production agricole. Ici, un ancien chinampa à Xachimilco, un quartier aujourd’hui ouvrier du sud de Mexico. © Jflo23, Wikipedia, CC by-SA 3.0

Les chinampas – inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987 – génèrent aujourd’hui plus de revenus liés au tourisme qu’à la production agricole. Ici, un ancien chinampa à Xachimilco, un quartier aujourd’hui ouvrier du sud de Mexico. © Jflo23, Wikipedia, CC by-SA 3.0

Une technique applicable à beaucoup de villes

Selon Roland Ebel, de telles organisations pourraient être mises en place dans bon nombre de zones urbaines en pleine expansion. D’ailleurs, le développement des chinampas dans la communauté aztèque correspond à une période de forte croissance de la population urbaine. La méthode aurait participé à un meilleur drainage, à une meilleure aération des sols, à une meilleure rétention de l’humidité pendant la période sèche et à une meilleure fertilité des sols sur le long terme.


Nous reposer sur le savoir de nos ancêtres

Ainsi, le chercheur n’hésite pas à qualifier la méthode de système de production le plus efficace jamais inventé.

« La plupart des ingénieurs optent pour des solutions innovantes : des fermes verticales très complexes, par exemple. Moi, je pense que nous devrions tirer les leçons du passé et nous reposer sur le savoir de nos ancêtres, raconte Roland Ebel. Une utilisation rétablie des chinampas permettrait une production intensive de légumes frais près de Mexico, évitant ainsi les besoins de transport et les conséquences négatives sur la qualité de la production et les émissions de gaz à effet de serre. »

« Où que vous ayez des lacs d’eau douce près d’une grande ville, des systèmes similaires à ceux du chinampa sont envisageables. Cela vaut pour de nombreuses régions du monde », note le chercheur.

Avant d’assurer que les chinampas pourraient même être adoptés dans les petites communautés rurales, en particulier dans les zones humides tropicales.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Les chinampas sont des îles artificielles sur lesquelles les Aztèques pratiquaient l’agriculture.

  • Un chercheur y voit une méthode de production durable et redoutablement efficace.

  • Une solution au problème posé par l’accroissement de la population mondiale et par son urbanisation.

https://www.futura-sciences.com

L’hu­ma­nité n’a jamais mangé autant de viande


Quand j’étais petite, le repas se composait d’une soupe, viande et légumes, aujourd’hui, la viande prend beaucoup de place dans l’alimentation. Cela a des effets directs sur l’environnement. Baisser notre consommation de viande pourrait aider à diminuer le gaz à effet de serre ainsi que la déforestation.
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L’hu­ma­nité n’a jamais mangé autant de viande

Crédits : Markus Spiske


par  Malaurie Chokoualé Datou

De plus en plus de citoyen·­ne·s se tournent vers un régime à base de plante, spor­tif­s·ves de haut niveau compris. Et pour­tant, la viande est toujours indé­trô­nable sur bien des tables.

Entre 1961 et 2018, la produc­tion de viande est passée de 70 millions de tonnes par an dans le monde à 330 millions, rappelle Le Monde en ce 15 novembre.

Depuis plusieurs années, des expert·e·s attirent l’at­ten­tion sur le rôle notable tenu par l’éle­vage indus­triel dans la crise clima­tique actuelle. Le 5 mars 2018, Green­peace poin­tait dans un rapport que « l’éle­vage est respon­sable de 14 % des émis­sions mondiales de gaz à effet de serre » et que la produc­tion de produits laitiers et de viande entraî­ne­rait pas moins de 80 % de la défo­res­ta­tion en Amazo­nie.

Pour Suzanne Dalle, char­gée de l’agri­cul­ture chez Green­peace France, il faudrait réduire notre consom­ma­tion à 16 kg de viande par an et par personne (pour 43 actuel­le­ment) de manière à « enrayer les chan­ge­ments clima­tiques, redon­ner du souffle à l’éle­vage écolo­gique et éviter une catas­trophe sani­taire ».

En dépit de l’ur­gence, l’hu­ma­nité n’a jamais mangé autant de viande qu’ac­tuel­le­ment et la tendance ne semble pas vouloir s’in­ver­ser. Sauf chan­ge­ment collec­tif et durable, l’Or­ga­ni­sa­tion des Nations unies pour l’ali­men­ta­tion et l’agri­cul­ture (FAO) prévoit qu’on attein­dra les 524 millions de tonnes de viande produite par an en 2080.

Sources : Green­peace/Le Monde

https://www.ulyces.co/

Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux


Les insecticides, pesticides supposés aider les agriculteurs pour de meilleurs rendements pour leur culture nuit comme on le sait aux abeilles et autre pollinisateurs, mais aussi aux oiseaux sauvages migrateurs. Même une petite dose a un impact sur leur poids, leur santé et sur leur reproduction
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Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux

Les populations d'oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Repéré sur Fast Company

Repéré par Mathilda Hautbois

Les effets des néonicotinoïdes sur les abeilles et autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux sauvages suscitent encore plus d’inquiétudes.

Les néonicotinoïdes continuent de faire des ravages. Des travaux de recherche ont prouvé que ces insecticides, dont on connaît la toxicité pour les abeilles, sont également nuisibles aux populations d’oiseaux.

Commercialisés depuis la fin des années 1980, les néonicotinoïdes sont mondialement employés en agriculture.

«L’idée de départ était qu’ils n’étaient nocifs que pour les insectes et qu’ils étaient sans danger pour les mammifères et les oiseaux, note Bridget Stutchbury, professeure de biologie à l’université York, mais personne n’avait encore fait ce type d’étude de dosage sur des oiseaux chanteurs migrateurs.»

Dans une précédente étude, la spécialiste et son équipe avait testé en laboratoire les effets de ces insecticides quand ils sont ingurgités par les oiseaux.

«Nous avons constaté que même de petites doses les rendaient très malades, souligne-t-elle. Nous étions inquiets et surpris, et nous nous sommes demandé ce que deviennent ces oiseaux dans la nature.»

La reproduction affectée

Pour une nouvelle expérience, les scientifiques ont donné de minuscules doses de produit chimique à des moineaux sauvages –des quantités équivalentes à celles auxquelles ils seraient exposés en ne mangeant que deux ou trois petites graines enrobées d’insecticide. Une fois les oiseaux relâchés, l’équipe a suivi leur parcours grâce à des émetteurs radio miniatures.

Les résultats montrent qu’à cause de l’ingestion de l’insecticide, les oiseaux ont perdu en moyenne 6 % de leur poids en six heures. Ceux tombés malades sont restés sur place pendant trois à quatre jours de plus qu’habituellement, probablement pour reprendre de l’énergie ou se remettre de l’intoxication.

Le problème est d’autant plus grave pour les oiseaux dont la saison de reproduction est courte: une arrivée tardive sur les lieux de nidification peut nuire à leurs chances de procréer.

Les scientifiques ont en outre remarqué que les oiseaux malades étaient également désorientés, un handicap majeur pour un animal migrateur.

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. L’Union européenne a interdit ces insecticides en 2018, mais ils sont encore utilisés dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Les effets sur les abeilles et les autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux suscitent encore plus d’inquiétudes.

«C’est une très mauvaise nouvelle qu’un vertébré ait été exposé à ces phénomènes dans la nature et qu’en réalisant une expérience contrôlée, on puisse en mesurer les effets dramatiques», a déploré Bridget Stutchbury.

http://www.slate.fr/

L’être humain boit du lait depuis au moins 6.000 ans


Il y a 6 000 ans, l’homme consommait du lait. Pourtant d’après des tests génétiques plusieurs, comme aujourd’hui, plusieurs ne pouvaient pas digérer le lactose. Ils supposent donc, que ces hommes auraient transformé le lait dans certains dérivés comme le fromage.

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L’être humain boit du lait depuis au moins 6.000 ans

Julien Hernandez

Rédacteur scientifique


Jusqu’à présent, les traces d’agriculture et autres indices permettaient de déterminer si les Hommes du Néolithique consommaient ou non du lait provenant d’autres mammifères. Mais récemment, une preuve directe de la consommation de lait a été identifiée par des chercheurs de l’université d’York : une protéine laitière découverte dans la plaque dentaire de sept individus vivant il y a 6.000 ans.

C’est la toute première découverte directe de la consommation de lait par l’être humain chez sept de nos ancêtres — lesquels étaient apparement fermiers et britanniques — grâce à des résidus d‘une protéine laitière bien connue, la bêta-lacté-globuline (BLG). En Grande-Bretagne, la période du Néolithique s’étend approximativement de 4.000 à 2.400 avant J.-C. C’est là où l’on assiste à l’avènement des fermes et des animaux domestiques. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que les sept fossiles analysés proviennent de trois sites différents en Angleterre et tous portent des traces de consommation de produits laitiers. C’est notamment grâce à nos avancées en protéomique que cette découverte a pu voir le jour. En analysant de plus près le tartre dentaire, le biofilm bactérien de la plaque dentaire, de certains fossiles, il est possible d’avoir un aperçu du microbiome oral et des indications sur les régimes alimentaires.

Le saviez-vous ?

La lactase est une enzyme qui permet de digérer le lactose, le sucre du lait. Son expression tend à diminuer chez la plupart des personnes adultes selon l’ethnie mais ce n’est pas forcément le cas. Certaines personnes peuvent consommer plus ou moins de lactose selon le taux d’expression individuel de leur lactase. 

Une découverte surprenante 

La découverte étonne les scientifiques et autres archéologues car de récentes études génétiques nous montrent qu’à cette époque, la grande majorité des individus ne possédaient plus assez de lactose à l’âge adulte pour digérer les produits laitiers. C’est toujours le cas aujourd’hui avec de fortes disparités selon les régions –dans les pays nordiques, pratiquement tous les individus ont la lactase qui persiste, contrairement aux pays asiatiques où très peu de personnes témoignent de cette persistance. 

Le Docteur Sophy Charlton, qui a conduit l’étude à l’université d’York, propose une hypothèse : « Parce que boire plus que de très petites quantités de lait aurait rendu les gens de cette période vraiment très malades, ces premiers agriculteurs ont peut-être transformé le lait, peut-être en aliments comme le fromage, afin de réduire sa teneur en lactose ».

Un des fossiles utilisés pour la découverte. © Dr Sophy Charlton, University of York

Un des fossiles utilisés pour la découverte. © Dr Sophy Charlton, University of York

    Un nouveau marqueur pour les archéologues 

    C’est ce qui est vraiment important dans cette nouvelle découverte. Les archéologues ont désormais à leur disposition un nouvel indice à chercher dans les fossiles de nos ancêtres afin de les recouper avec les contextes environnementaux de l’époque et voir si tout cela concorde. C’est une aubaine pour la communication entre différents champs de recherches comme la génétique et l’histoire de la culture. Parce que si cette découverte est importante, elle ne dit encore rien sur le processus complexe qui a abouti à faire qu’une partie non négligeable de l’humanité actuelle soit capable de digérer le lactose. 

    « L’identification de personnes plus anciennes présentant des traces de BLG à l’avenir peut fournir des informations supplémentaires sur la consommation et la transformation du lait dans le passé, et améliorer notre compréhension de la façon dont la génétique et la culture ont interagi pour produire la persistance de la lactase », se réjouit le Dr Charlton.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Des traces directes de consommation de produits laitiers ont été découvertes chez des hommes il y a 6.000 ans.

  • Des études génétiques montrent qu’à cette époque très peu d’Hommes digéraient le lactose : ils le transformaient donc peut-être en fromage.

  • Ces nouvelles avancées en la matière d’analyse archéologique pourraient permettre de faire le pont entre génétique et culture afin d’expliquer l’histoire de la persistance à la lactase.

https://www.futura-sciences.com/

Anatis Bioprotection: la ferme où l’on fait pousser des acariens


    Une autre façon que le Québec travaille pour que les agriculteurs utilisent moins de pesticides, la ferme Anatis Bioprotection qui élève des insectes et des acariens dans le but d’être des prédateurs qui mangent des insectes ravageurs. On connait bien les trucs en jardinage d’attirer certains insectes, cette ferme le fait à plus grande échelle qui sont vendus à des agriculteurs

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    Anatis Bioprotection: la ferme où l’on fait pousser des acariens

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

    Alejandra Hilarion examine une feuille de haricot sous un microscope.

    (SAINT-JACQUES-LE-MINEUR) Dans une ancienne bergerie de Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie, un groupe de passionnés s’est mis en tête d’élever des insectes et des acariens. L’objectif : les relâcher dans les champs et les serres afin qu’ils tuent les insectes nuisibles et réduisent ainsi l’utilisation de pesticides.

      • PHILIPPE MERCURE

        LA PRESSE

        ANDRÉ PICHETTE

        LA PRESSE

        « Ça adonne bien, je vais pouvoir vous les montrer, j’en ai plein qui ont émergé hier ! »

        Un éleveur est toujours fier de ses bêtes, et Mylène St-Onge ne fait pas exception. La jeune femme écarte un rideau de plastique et tend une boîte de Pétri qui semble à moitié remplie de fine suie noire.

        En s’approchant, on voit que cette suie grouille.

        « Ce sont eux, mes trichogrammes. Il y en a 400 000 ici », dit-elle.

        Mylène St-Onge est directrice de production et directrice scientifique chez Anatis Bioprotection, une ferme unique au Québec. Ici, les animaux se comptent par dizaines de millions. Ceux que vient d’exhiber Mme St-Onge sont des Trichogramma ostriniae. Ces petites guêpes, qui mesurent moins d’un millimètre, pondent leurs œufs dans ceux d’un papillon qui cause des maux de tête à bien des agriculteurs québécois : la pyrale du maïs.

        La suite de l’histoire est tragique. La larve de Trichogramma ostriniae se nourrit du futur embryon de la pyrale.

        « Elle tue le problème dans l’œuf, littéralement », lance Mylène St-Onge.

        L’affaire fait le bonheur des agriculteurs, à qui Anatis Bioprotection vend de petites « cartes » de carton remplies de nymphes de Trichogramma ostriniae. Les agriculteurs n’ont qu’à les accrocher à leurs plants, puis les insectes se répandent dans le champ. Selon l’entreprise, les petites guêpes d’Anatis Bioprotection sont déjà actives dans 30 % des surfaces de culture de maïs sucré du Québec.

        Réduire les pesticides

        Anatis Bioprotection a été fondée par Silvia Todorova, une chercheuse d’origine bulgare qui cherchait à mettre ses connaissances sur les insectes au service d’une agriculture moins axée sur les pesticides chimiques.

        « On ne peut pas éliminer complètement les pesticides, mais on veut au moins réduire ceux qui sont les plus toxiques. Il y a une grande place pour nous dans le groupe des néonicotinoïdes, qui tuent les abeilles et commencent à être interdits », explique la présidente de l’entreprise.

        En 2008, Mme Todorova a acheté une vieille bergerie « en mauvais état » à Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie. Elle l’a peu à peu aménagée pour y élever autant des insectes que des acariens – ces bestioles microscopiques mieux connues pour se cacher dans nos draps et se nourrir de nos peaux mortes. L’entreprise compte aujourd’hui une douzaine d’employés à temps plein, en plus de nombreux étudiants qui viennent y mener des projets pour leurs études de maîtrise ou de doctorat.

        Chez Anatis Bioprotection, les insectes qu’on élève sont appelés « prédateurs ». Ils sont destinés à éliminer les « ravageurs » qui nuisent aux récoltes.

        « Les solutions biologiques, soyons clairs, ne tuent jamais 100 % des insectes. Mais ce n’est pas notre objectif de toute façon », dit Mme Todorova. 

        Nous sommes vraiment des écologistes, nous avons une philosophie qui est de réduire les populations de ravageurs pour les amener au seuil économique de nuisance supportable.

        À une époque où les espèces invasives causent des torts immenses aux écosystèmes, n’y a-t-il pas un risque à relâcher ainsi des insectes dans les champs ? Silvia Todorova assure que non. La plupart des insectes élevés ici sont indigènes et se trouvent donc déjà dans les écosystèmes. L’exception est la guêpe Trichogramma ostriniae, qui vient de Chine. Mylène St-Onge assure toutefois que celle-ci ne pond que dans les œufs de la pyrale du maïs et ne sort pas des champs.

        « Quand elle sort du maïs, elle ne trouve plus ses hôtes. Même si on lui met des œufs de pyrale dans la forêt, elle ne les trouve pas », explique celle qui a consacré son doctorat à l’élevage de ces petites guêpes.

        Compter les acariens

        L’un des grands défis de l’entreprise est qu’elle doit élever des insectes ravageurs (les méchants de l’histoire) afin de nourrir les prédateurs (les gentils). Avec toutes ces espèces qui se mangent les unes les autres et qui se ressemblent souvent beaucoup, il faut prendre d’immenses précautions.

        PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

        Une feuille de haricot peuplée d’acariens prédateurs élevés par Anatis Bioprotection. Cette feuille sera déposée dans la plantation du client de l’entreprise pour que les « bons » acariens qui s’y trouvent mangent les acariens ravageurs dont il souhaite se débarrasser. 

        « Ce n’est pas pour rien que nos espèces sont séparées. Idéalement, on aimerait avoir des pièces à pression négative, et du personnel dédié à chacune des espèces. En 10 ans, ça m’est arrivé une fois d’avoir une contamination », raconte Mylène St-Onge.

        Dans une petite salle entourée de rideaux de plastique transparent, Alejandra Hilarion examine une feuille de haricot sous un microscope. Sa tâche : compter les acariens qui s’y trouvent.

        «Je compte le nombre d’acariens ravageurs et le nombre d’acariens prédateurs. Ça prend un ratio précis avant de les envoyer au client », explique la jeune femme.

        Les quelques ravageurs qui restent sur la feuille ne sont pas un problème. Ils seront mangés par les prédateurs pendant le transport vers le client, qui déposera ensuite la feuille de haricot dans son champ ou sa serre pour que les « bons » acariens qui s’y trouvent aillent manger les « méchants ».

        L’entreprise travaille également sur d’autres solutions pour mieux répandre les insectes et les acariens dans les champs. Parmi celles-ci, on compte les drones, ainsi qu’un « bazooka à acariens » expérimental bricolé à partir… d’un souffleur à feuilles.

        PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

        Mylène St-Onge montre à notre photographe le « bazooka 
à acariens » testé par l’entreprise pour répandre les insectes
 et les acariens dans les champs.

        Depuis quelques mois, de nouveaux cultivateurs s’intéressent aux insectes et acariens d’Anatis Bioproctection : les producteurs de cannabis légal, qui n’ont pas le droit d’utiliser des pesticides chimiques sur leurs plants.

        « Quand j’ai acheté cette ferme en décomposition, je suis allée demander un petit prêt à Napierville, raconte Silvia Todorova. Quand je leur ai dit que je voulais élever des insectes, ils voulaient voir mes diplômes. Ils pensaient que j’étais folle ! Aujourd’hui, la jeune génération est beaucoup plus ouverte à essayer de nouvelles solutions. »

        https://www.lapresse.ca/

      Les fermes urbaines: l’agriculture de demain?


      Au Québec, il existe des fermes commerciales urbaines, basé sur des toits des bâtiments. Bien qu’installer les serres et partir l’exploitation, il y a beaucoup d’avantage. Que ce soit l’économie de chauffage, moins d’eau, moins de transports donc moins de pollution
      Nuage


      Les fermes urbaines: l’agriculture de demain?


      Les fermes Lufa ont des installations à Ahuntsic, Anjou et Laval

      FERMES LUFALes fermes Lufa ont des installations à Ahuntsic, Anjou et Laval (photo).

      «On pense que c’est le futur, d’avoir des villes presque autosuffisantes» – Thibault Sorret, Fermes Lufa.

      • Par Christian Duperron

      Huit ans après l’instauration de leur première ferme urbaine commerciale, les fermes Lufa connaissent un succès fulgurant.

      Première serre commerciale au monde à être nichée sur un toit, les fermes Lufa connaissent une croissance annuelle de près de 50% et servent aujourd’hui plus de 17 000 commandes par semaine. L’agriculture urbaine commerciale connaît une forte croissance. Elle est passée de deux fermes urbaines répertoriées au début des années 2000 à plus d’une cinquantaine aujourd’hui.

      Les fermes Lufa ne font pas exception, l’entreprise est passée d’une seule serre en 2011, située à Ahuntsic, à trois aujourd’hui avec ses serres de Laval et Anjou. Et bien que les coûts de départ soient beaucoup plus dispendieux par rapport l’agriculture traditionnelle, les serres urbaines sont rentables à long terme, assure-t-on.

       «Une fois qu’elle est construite (la serre) on arrive à avoir moins de coûts parce qu’on utilise beaucoup moins d’eau et beaucoup moins d’énergie. Tout ce qui est opérationnel, à long terme, est rentable», a soulevé Thibault Sorret, responsable du personnel aux Fermes Lufa. 

      GALERIE PHOTO Les Fermes LufaVoyez les images

      Les coûts opérationnels sont moins élevés principalement parce que la serre est chauffée gratuitement par le bâtiment sur lequel elle est située.

      «Le coût de chauffage (des serres urbaines) est la moitié de ce qu’il serait dans une serre au sol», précise M. Sorret.

      Ainsi, les serres urbaines réussissent à la fois à diminuer leur facture, mais aussi à récupérer une ressource qui dans ce cas-ci est la chaleur perdue par les édifices, précise Éric Duchemin, directeur scientifique et formation au Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) et du Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec (CRETAU)

      «Il y a toute l’idée de l’économie circulaire. Plusieurs de ces entreprises, qui se mettent en ville, veulent aussi avoir un impact environnemental sur la ville en soi, et donc de réduire l’impact sur celle-ci en la verdissant (…) ou en réutilisant ses ressources. C’est logique de faire cette activité en ville parce c’est là où se trouve la ressource.»

      Moins d’eau, moins de transport, moins de pollution

      Les fermes situées en ville sont écologiques à plusieurs niveaux. La proximité des consommateurs permet, entre autres, de réduire la distance des transports, qui est une source de pollution, soulève Thibault Sorret. Mais la production elle-même demande une consommation d’eau moins élevée que les fermes traditionnelles, n’utilise pas de pesticides et réduit le gaspillage comparativement aux épiceries commerciales.

      Les serres Lufa utilisent un système hydroponique. Les plantes sont arrosées avec de l’eau bonifiée à l’aide de nutriments. Les plantes boiront la quantité d’eau qui leur est nécessaire et l’excès sera recueilli pour suivre à nouveau le même cycle.

      «Toute l’eau est utilisée comparativement à dans une ferme traditionnelle où il y a une partie de l’eau qui va finir dans les plantes, alors que l’autre partie va finir dans le sol», détaille M. Sorret.

      Les agriculteurs ruraux, c’est une autre façon de faire, c’est une autre réalité et ils sont essentiels.Thibault Sorret, Fermes Lufa

      Au Canada 58% des aliments sont gaspillés tout au long de la chaîne alimentaire, et le quart de ce gaspillage alimentaire se situe au niveau des producteurs, précise Thibault Sorret.

      Les fermes Lufa utilisent un système contraire à celui des producteurs «traditionnels». C’est-à-dire qu’ils cueillent uniquement la quantité nécessaire de produits maraîchers et assemblent les boîtes de commandes le matin même de la journée de livraison. Cela occasionne moins de gaspillage, fait-il valoir, et les produits n’ont pas un long voyage à faire et peuvent ainsi rester frais. 

      L’agriculture urbaine constitue-t-elle les fermes «de demain»?

      Selon, Éric Duchemin les fermes urbaines ne risquent pas de surpasser les fermes traditionnelles, mais plutôt de créer une relation en symbiose avec celles-ci.

      «La ville a d’autres fonctions que de produire de l’alimentation. La “plus-value” de l’agriculture urbaine, c’est de répondre à des enjeux urbains; les îlots de chaleur, la biodiversité, le verdissement (…) Les agriculteurs ruraux, c’est une autre façon de faire, c’est une autre réalité et ils sont essentiels. C’est plutôt un lien entre les deux, ou un passage d’un à l’autre. Ce n’est pas les mêmes pratiques ni les mêmes enjeux», a-t-il spécifié.

      On pense que c’est le futur, d’avoir des villes presque autosuffisantes. On rêve de villes qui sont remplies de serres sur les toits.Thibault Sorret, Fermes Lufa

      Mais si l’un ne va certes pas remplacer l’autre, l’agriculture urbaine commerciale au Québec a tout de même connu une forte croissance durant la dernière décennie, se démarquant même au niveau international, précise Éric Duchemin.

      «Les fermes urbaines, c’est la pointe de l’iceberg de l’agriculture urbaine.»

      https://quebec.huffingtonpost.ca/

      Cultiver autrement: une technique qui fait mouche


      En agriculture, le chlorpyrifos est un pesticide qui serait responsable des troubles de comportements chez les enfants. Au Québec, des fermes ont testé une technique provenant aux Pays-Bas. Ils utilisent des mouches mâles stériles qui sont reconnu par une poudre non-toxique pour aller féconder les femelles. L’oeuf n’ayant pas de larve ne détruit pas les oignons. Les pertes sont presqu’inexistantes et les cours d’eau de ces fermes biologiques se portent beaucoup mieux. On a étendu cette méthode sur des radis chinois et autres légumes. Cela démontre qu’il est possible de mieux gérer l’agriculture sans endommager l’environnement.
      Nuage


      Cultiver autrement: une technique qui fait mouche

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Ces mouches recouvertes d’une poudre rose non toxique rendent un fier service aux cultivateurs.

      (HEMMINGFORD) Grâce à une créature surprenante, des producteurs d’oignons et de radis chinois ont abandonné l’usage d’un insecticide hautement toxique tout en augmentant le rendement de leurs récoltes.

      DAPHNÉ CAMERON
      LA PRESSE

      MARTIN TREMBLAY
      LA PRESSE

      Le producteur maraîcher Olivier Barbeau voit la vie en rose… fluo.

      « Regarde-moi, j’ai le sourire ! Je n’en ai plus, de problèmes ! », lance le cultivateur de la Montérégie.

      Avant 2011, environ 10 % de sa récolte d’oignons verts  était ravagée par les larves de Delia antiqua, que les fermiers surnomment la mouche de l’oignon. « L’enfer », résume-t-il, en pointant sa terre.

      Depuis, ses pertes annuelles ont varié de seulement 0,1 % à 1,5 %.

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Le producteur maraîcher Olivier Barbeau a retrouvé le sourire grâce 
à cette approche novatrice.

      Avec zéro insecticide. On ne met plus rien !

      Olivier Barbeau

      Munie d’un sac de papier brun, l’agronome Marie Froment arpente les rangs de son champ d’oignons verts. Entre ses mains, elle tient la clé de ce revirement remarquable, considéré comme l’un des plus grands succès dans l’effort de réduction des pesticides utilisés dans l’agriculture au Québec.

      Lorsqu’elle déroule les rebords du sac, près de 10 000 mouches d’un rose flamboyant s’envolent tranquillement. Il ne s’agit pas d’une espèce tropicale rare, mais d’un insecte qui a vu le jour dans un centre d’élevage situé dans le village de Sherrington, à une quinzaine de kilomètres de là.

      Ces mouches ne sont pas vraiment roses. Elles ont été recouvertes d’une poudre non toxique pour permettre de les distinguer des populations naturelles.

      Mais ce qui compte, ce n’est pas leur couleur, c’est qu’elles sont stériles.

      Au stade de pupe, les mouches ont été irradiées grâce à une technique qui consiste à les immerger dans un grand bassin d’eau dans lequel se trouvent des barres de cobalt.

      Une fois relâchés, les mâles stériles vont se reproduire avec les femelles sauvages. Elles vont pondre des œufs clairs. Ils ne produiront donc pas de larves, qui raffolent de la sève des oignons verts et des oignons secs, au grand dam des agriculteurs.

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Les mouches d’élevage stériles sont lâchées dans les champs.

      Pour combattre ce fléau, Olivier Barbeau utilisait auparavant un pesticide controversé : le Lorsban. L’ingrédient actif de ce produit, le chlorpyrifos, a été classé par le gouvernement du Québec comme l’un des cinq pesticides posant le plus de risques.

      Pionnier d’une success story

      La ferme familiale d’Olivier Barbeau, Terres maraîchères Barbeau, a fait partie des premières entreprises agricoles à adopter la technique, aujourd’hui pratiquée dans 27 fermes, dont deux en Ontario. Une expérience qu’il décrit comme « un saut dans le vide ».

      « La première année où tu fais le virage, c’est l’année où tu trembles. Tu te dis : “OK, on ne met plus de chlorpyrifos, mais est-ce que ça va marcher ? Parce que si ça ne marche pas et que je perds la moitié de mes récoltes, la banque ne sera pas bien contente.” Mais là, ça a marché », souligne-t-il.

      Il admet qu’il était plutôt sceptique au départ.

      « À l’origine, le programme des mouches roses n’était pas subventionné. Quand tu investis 30 000 $ et que tu ne sais pas si ça va marcher, tu te dis : “Je vais l’essayer au casino. Au moins, je vais avoir du fun” », blague-t-il.

      Cet été, près de 26 millions de mouches roses stériles ont été relâchées, principalement dans la région des terres noires de la Montérégie, où poussent plus de 80 % des oignons de la province.

      « En tout, il y a plus ou moins 2500 hectares d’oignons secs et verts au Québec. Le projet des mouches roses stériles couvre maintenant autour de 800 hectares. Et une portion de la superficie des 2500 hectares ne vit tout simplement pas la problématique de la mouche de l’oignon », explique la biologiste-entomologiste Anne-Marie Fortier, coordonnatrice de la production et des lâchers de mouches roses au sein du Consortium Prisme.

      Fondée en 1982, cette entreprise appartient à une quarantaine de producteurs de l’ouest de la Montérégie. Elle mène de front de la recherche scientifique, de l’accompagnement agronomique et des projets en agroenvironnement.

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      La biologiste-entomologiste Anne-Marie Fortier dans une chambre froide de l’usine de production de mouches roses de Sherrington. Sur les plateaux, des œufs de la mouche du chou sont ensemencés sur des tranches de rutabagas. Il y en a environ 3500 par plateau.

      Du vert au rose

      L’utilisation de mouches stériles existe depuis les années 80 aux Pays-Bas, où les mouches sont recouvertes d’un pigment… vert.

      Le Consortium Prisme a décidé d’importer la technique au Québec en 2004. Les premiers essais ont débuté en 2006 sur de très petites superficies. Les lâchers à grande échelle ont commencé en 2011.

      « Avant d’utiliser les mouches stériles, plusieurs fermes avaient de gros problèmes. J’ai déjà vu 60 % de dommages dans un seul champ d’oignons », souligne Anne-Marie Fortier. « Il y avait des producteurs qui en étaient rendus à appliquer trois fois la dose de chlorpyrifos pour contrôler les dommages, et ça ne marchait pas. »

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Lorsque la période de relâchement au champ approche, les pupes sont envoyées chez l’entreprise Nordion à Laval pour être irradiées. À leur retour, elles sont enduites d’un pigment rose, semblable à la poudre utilisée lors des événements de course à pied de type « color run ».

      Des résultats concrets sur l’environnement

      Cette surutilisation s’est fait sentir jusque dans les cours d’eau agricoles. Une campagne d’échantillonnage d’eau du ministère de l’Environnement du Québec menée de 2005 à 2007 a révélé une tendance alarmante : dans le ruisseau avoisinant Gibeault-Delisle, le chlorpyrifos avait été détecté dans l’ensemble des échantillons.

      Pire encore, la concentration la plus élevée mesurée dépassait le « critère de vie aquatique chronique » de 628 fois. Cette valeur de référence correspond à la « concentration maximale d’un produit à laquelle les organismes aquatiques peuvent être exposés pendant toute leur vie sans subir d’effets néfastes ».

      Pour ce même échantillon, le « critère de vie aquatique aigu », c’est-à-dire la « concentration maximale d’un contaminant à laquelle les organismes aquatiques peuvent être exposés sur une courte période sans subir de mortalité », était dépassé de 81 fois.

      Et pour tous les échantillons récoltés dans le ruisseau Gibeault-Delisle entre 2005 et 2007, ces deux critères — chronique et aigu — avaient été dépassés.

      Grâce au projet des mouches roses, la santé du ruisseau s’est améliorée de manière spectaculaire. Lors de la campagne d’échantillonnage suivante, en 2013 et 2014, les concentrations moyennes de chlorpyrifos avaient diminué de 93 %.

      « Il y a des régions où les producteurs ne vivent pas sur leurs fermes, mais ici, les maisons sont collées sur les fermes. Les producteurs sont conscientisés, ils vivent dans cet environnement, leurs enfants aussi », souligne Mme Fortier.

      Réduire les populations sauvages

      Chaque mouche rose coûte environ 1,1 cent à produire. Elles sont revendues 1,2 cent. Cette année, Olivier Barbeau a dépensé 26 000 $ pour acheter les insectes.

      « Ce que l’on vise, c’est d’avoir un ratio de deux mouches stériles contre une mouche naturelle. À mesure que la population naturelle baisse, d’année en année, on a des taux de lâchers plus bas. Ça coûte de moins en moins cher. »

      Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) offre désormais des subventions pour épauler les agriculteurs dans leur virage. De 70 % à 90 % des dépenses des agriculteurs peuvent être admissibles, jusqu’à concurrence de 12 000 $ par année.

      En tenant compte de la subvention qu’il touche, de la hausse de sa production et du fait qu’il n’a plus à acheter d’insecticide, Olivier Barbeau calcule qu’il atteint le seuil de rentabilité, sans plus.

      Un tremplin

      Fort de ce succès, le Consortium Prisme a adapté la technique à une espèce différente : la mouche du chou. Une poignée de producteurs de radis chinois ont déjà obtenu d’excellents résultats. À plus long terme, l’équipe du consortium estime que les cultures du radis, du brocoli et du chou-fleur pourraient en bénéficier.

      Agronome au Consortium Prisme, Marie Froment, qui accompagne plusieurs producteurs dans cette aventure, a observé que le projet était une grande source de fierté pour les agriculteurs qui y participent.

      « Une fois qu’ils sont lancés et qu’ils ont vu les résultats, ils embarquent à fond, dit-elle. Les producteurs avec qui je travaille sont vraiment contents, vraiment satisfaits. Je pense qu’ils ne reviendraient pas en arrière. »

      Qu’est-ce que le chlorpyrifos ?

      Commercialisé en 1965, le chlorpyrifos est l’un des pesticides les plus vendus au Canada. Cet insecticide à large spectre est utilisé pour lutter contre une kyrielle de ravageurs qui s’attaquent à une cinquantaine de cultures de fruits, de légumes, de céréales, de légumineuses, de noix. Son usage domestique est aujourd’hui proscrit.

      Des études sérieuses ont mis au jour une association entre l’exposition prénatale au chlorpyrifos et l’apparition de troubles neurodéveloppementaux durant l’enfance, notamment un QI moindre.

      « Scientifiquement, le retrait du produit est justifié », estime Onil Samuel, conseiller scientifique en toxicologie des pesticides à l’Institut national de santé publique du Québec. Le chlorpyrifos agit comme un inhibiteur d’une enzyme qui sert à transmettre des influx nerveux. « Il y aurait un impact sur le développement neurologique des enfants. La portée peut varier. Il y a des études qui semblent avoir montré qu’en plus des problèmes de comportement, il pourrait y avoir des liens avec le TDAH », précise M. Samuel.

      Depuis 2018, les producteurs agricoles du Québec doivent obtenir l’autorisation d’un agronome avant d’utiliser la substance. Santé Canada songe aussi à en restreindre l’usage.

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