Plusieurs couleurs, une seule origine


Quand on dit que nous sommes tous d’une même origine, la science le prouve par la génétique pour comprendre la diversité de la couleur de la peau.
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Plusieurs couleurs, une seule origine

 

On voit des bras de femmes de différentes origines se tenir les uns les autres pour former un cercle, vu de haut.

Différentes couleurs de peau Photo : iStock/PeopleImages

La couleur de la peau a longtemps été un facteur de distinction entre les différents groupes ethniques. Toutefois, une étude sur les gènes responsables des diverses teintes révèle que ces variations sont très répandues à travers les populations, au point où la notion de race serait, biologiquement, inapplicable.

Un texte de Renaud Manuguerra-Gagné

Publiée dans la revue Science, cette étude montre qu’une grande partie des gènes responsables de la variation des teintes de peau proviendrait de l’Afrique.

On sait que la couleur de la peau dépend de ce qu’on appelle les mélanocytes, des cellules qui fabriquent la mélanine. Ce pigment permet d’absorber les rayons du soleil et d’éviter les brûlures causées par les rayons ultraviolets.

Il existe deux grands types de mélanine : l’eumélanine, d’une couleur entre le brun et le noir, et la phéomélanine, qui varie entre le jaunâtre et le rougeâtre.

Peu importe notre origine ethnique, nous disposons tous du même nombre de mélanocytes; la différence réside dans le type et la quantité de mélanine produite.

On croyait que l’évolution des couleurs de peau avait débuté il y a quelques millions d’années : lorsque nos lointains ancêtres ont commencé à perdre leur fourrure, leur peau se serait assombrie afin de se protéger du soleil.

Puis, quand les humains ont quitté l’Afrique, la peau est devenue plus claire afin d’éviter les maladies provoquées par des carences en vitamine D qui résultent de la diminution de l’exposition au soleil à des latitudes plus nordiques.

Malgré ces grandes lignes, les études scientifiques s’étant attaquées aux sources des couleurs de la peau ne permettaient pas d’avoir une bonne vue d’ensemble de l’origine de toutes les teintes.

De nos jours, le continent africain est l’un des endroits où l’on retrouve le plus de variabilité. Pour comprendre pourquoi, des chercheurs américains ont étudié la peau et les gènes de plus de 2000 personnes vivant en Éthiopie, au Botswana et en Tanzanie, trois pays du sud et de l’est de l’Afrique.

Les populations participantes présentaient une très grande diversité de teintes, allant d’une peau très claire à une peau d’un noir très foncé.

Pour être certains d’obtenir des résultats exacts et mesurables, les chercheurs ont vérifié la quantité de lumière reflétée par la peau de l’intérieur du bras, la partie la moins exposée au soleil.

Ils ont ensuite comparé ces mesures à l’information génétique obtenue auprès de plus de 1500 des participants, pour voir ce qui causait ces variations.

Un éventail génétique

Ils ont identifié des variantes génétiques dans quelques régions du génome qui seraient responsables de ces pigmentations : les gènes SLC24A5, MFSD12, DDB1, TMEM138, OCA2, et HERC2.

La première surprise est venue du gène MFSD12. Ce gène, dont le rôle était auparavant inconnu, est responsable de la couleur de peau noire extrêmement foncée caractérisant certaines personnes.

En même temps, d’autres gènes, jugés responsables de l’apparition d’une peau, de cheveux et d’yeux plus clairs, et qui sont très répandus en Europe et en Asie, étaient aussi présents chez plus de la moitié des personnes étudiées.

L’un de ces gènes, nommé SLC24A5, pourrait avoir été introduit il y a quelques milliers d’années en Afrique par une vague migratoire provenant du Moyen-Orient.

La situation est toutefois différente pour d’autres gènes de la peau claire, comme OCA2, et HERC2. En comparant les gènes des populations africaines avec ceux d’autres groupes à travers le monde, les scientifiques ont découvert que ces gènes sont très vieux et datent même du début de l’humanité.

Les peaux plus claires ne seraient donc pas des mutations développées indépendamment, par exemple chez les populations européennes.

Si les peaux plus pâles sont apparues, c’est que certains gènes, déjà présents chez les populations africaines, ont été sélectionnés au cours des millénaires, pour permettre une meilleure adaptation au soleil lors de phases de migration.

De nos jours, ces variations génétiques sont répandues assez uniformément dans la population humaine, quelle que soit la teinte de la peau.

Beaucoup de gènes exerçant une influence sur la couleur de la peau sont encore inconnus. Leur étude permettra de mieux comprendre la richesse de la diversité humaine.

http://ici.radio-canada.ca/

Faute d’oxygène, le rat-taupe nu survit grâce au fructose


Si nous avons moins de 10 % d’oxygène tout comme les mammifères, nous serions en grandes difficultés et une mort plus qu’éminente, le rat taupe nu, a une capacité extraordinaire pour changer son métabolisme et survivre dans des endroits très peu oxygéné. En plus, il est rarement atteint de cancer et il est insensible de plusieurs types de douleurs. Les recherches sur cet animal pourraient amener à de nouveaux traitements pour ceux qui ont subi une crise cardiaque ou AVC
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Faute d’oxygène, le rat-taupe nu survit grâce au fructose

 

AFPQC  |  Par Agence France Presse

 

Privé d’oxygène dans des terriers surpeuplés, le rat-taupe nu peut survivre en métabolisant du fructose, un mécanisme de survie utilisé par les végétaux ce qui est apparemment unique pour un mammifère.

Selon les scientifiques, comprendre la façon dont ce petit rongeur d’Afrique de l’Est active ce processus biologique pourrait éventuellement ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour des victimes de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral dont l’organisme a été privé d’oxygène.

Leur étude est publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Chez les humains et tous les autres mammifères connus, les cellules cérébrales commencent à mourir quand elles sont privées d’oxygène, se retrouvant ainsi à cours d’énergie.

Mais le rat-taupe nu dispose d’un mécanisme de secours.

En effet, son métabolisme change de mode de fonctionnement en utilisant comme sucre le fructose au lieu du glucose, contenu dans l’organisme pour créer suffisamment d’énergie et assurer ainsi pendant plusieurs heures le fonctionnement d’organes essentiels comme le coeur et le cerveau.

Les végétaux comme le rat-taupe nu –apparemment le seul mammifère doté de cette capacité– ont un métabolisme capable de transformer le fructose en énergie sans utiliser d’oxygène.

« Ce rongeur a tout simplement réorganisé son métabolisme pour le rendre tolérant à un environnement ayant peu d’oxygène », a indiqué Thomas Park, professeur de biologie à l’Université d’Illinois à Chicago, qui étudie ces étranges créatures depuis près de deux décennies.

Avec un faible niveau d’oxygène qui tuerait un humain en quelques minutes, le rat-taupe nu peut survivre au moins cinq heures, a-t-il précisé.

Les humains ont besoin d’une atmosphère contenant au moins 10% d’oxygène. L’air que nous respirons en contient normalement 21%.

En dessous de 10%, l’organisme ne peut générer assez d’énergie pour assurer les fonctions vitales des cellules.

Dans les mêmes conditions de privation d’oxygène, le rat-taupe nu voit sa respiration et son rythme cardiaque se ralentir, puisant dans les grandes quantités de fructose libérées dans son sang pour produire de l’énergie jusqu’à ce que l’oxygène redevienne suffisant.

rat taupe nu

Un animal qui reste mystérieux

Il peut même survivre 18 minutes privé oxygène sans aucune séquelle. L’expérience menée par ces chercheurs a montré que ces rongeurs ont alors cessé totalement de se mouvoir et leur rythme cardiaque est passé de 200 à 50 pulsations à la minute.

“Ils ont pu survivre sans aucun dommage neurologique apparent », a précisé Jane Reznick, une biologiste moléculaire du Centre Max Delbrück de médecine moléculaire à Berlin, un des co-auteurs de la recherche.

Les scientifiques ont également observé que ces animaux étaient protégés contre un manque d’oxygène qui provoque une accumulation de fluides dans les poumons dont souffrent les alpinistes à haute altitude et qui peut être mortel.

Ils estiment que ce métabolisme unique est une adaptation à son habitat très peu oxygéné. Car, à la différence des mammifères vivant en terriers, ce rongeur partage des galeries souterraines peu ventilées avec une centaine de congénères.

« Il s’agit de la dernière découverte remarquable chez le rate-taupe nu, un mammifère à sang froid qui vit des dizaines d’années plus longtemps que les autres rongeurs, souffre rarement de cancer et est insensible à de nombreux types de douleur », a relevé M. Park.

Les souris ont une espérance de vie maximum de trois ans alors que le plus vieux des rats-taupes connu est mort à 32 ans.

Ces chercheurs notent que le rat-taupe nu reste peu étudié comme animal modèle de recherche.

Les scientifiques ont ainsi découvert leur très grande tolérance à la douleur en 2009 et achevé le séquençage de leur génome seulement en 2011.

Ce petit rongeur continue à être mystérieux: ces scientifiques n’ont pas pu ainsi déterminer l’origine du fructose.

Ces rongeurs vivent en société, à l’instar des abeilles, dans des colonies souterraines pouvant atteindre 300 membres où une reine donne naissance à des enfants travailleurs.

http://quebec.huffingtonpost.ca

Un comportement animal étonnant : des loups font la paix avec des singes


Généralement, des singes fuient devant les loups, pourtant, quelque part en Afrique, des loups et des singes ont trouvé un terrain d’entente pour survivre
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Un comportement animal étonnant : des loups font la paix avec des singes

 

Le loup d’Éthiopie ou loup d’Abyssinie, ancien nom désignant le pays, se nourrissent essentiellement de rongeurs, comme le rat-taupe géant, et augmentent leurs chances de capture en se faufilant parmi des primates. © Harri J, Wikimedia Commons, cc by sa 2.5

Le loup d’Éthiopie ou loup d’Abyssinie, ancien nom désignant le pays, se nourrissent essentiellement de rongeurs, comme le rat-taupe géant, et augmentent leurs chances de capture en se faufilant parmi des primates. © Harri J, Wikimedia Commons, cc by sa 2.5

Andréa Haug,

En Afrique de l’Est, des canidés d’une espèce rare chasse ses proies en s’entourant de dizaines de singes. Pour se faire accepter des primates, les loups d’Éthiopie adoptent un comportement rassurant envers eux.

« Je ne te dévore pas, mais aide-moi à manger. »

Tel pourrait être le comportement qu’adoptent les loups d’Éthiopie (Canis simensis) envers des singes appelés géladas (Theropithecus gelada) vivant dans les hauts plateaux éthiopiens, indique une étude parue dans Journal of Mammalogy.

Les auteurs de cet article démontrent les bienfaits réciproques de cette coexistence peu courante entre une espèce de prédateur carnivore et l’une de ses proies potentielles, toutes deux endémiques de la corne de l’Afrique. Pour ce faire, ils ont observé plusieurs des canidés tolérés plus d’une heure parmi un groupe de 200 primates, entre 2006 et 2011, sur le plateau de Guassa, au centre-nord du pays, à plus de 3.000 mètres d’altitude.

Les résultats révèlent tout d’abord que dans 68 % des rencontres avec les loups d’Éthiopie, les géladas ne fuient pas. En outre, dans 11 % des cas, les singes ne se déplacent guère à plus de 10 mètres de la menace potentielle. En revanche, à la vue d’autres prédateurs, tels que des chiens, les herbivores s’éloignent sur de grandes distances et se réfugient sur des falaises. Quant aux loups, leur capture d’un rongeur parmi les géladas est couronnée de succès dans près de 67 % de leurs tentatives contre 25 % en dehors d’une troupe de primates.

Les géladas vivent en horde et se nourrissent principalement de graminées, de brins d’herbe et de jeunes pousses, parfois en creusant la terre, ce qui peut déloger des rongeurs par la suite capturés par des loups d’Éthiopie. © Donald Macauley, Wikimedia Commons, cc by sa 2.0
Les géladas vivent en horde et se nourrissent principalement de graminées, de brins d’herbe et de jeunes pousses, parfois en creusant la terre, ce qui peut déloger des rongeurs par la suite capturés par des loups d’Éthiopie. © Donald Macauley, Wikimedia Commons, cc by sa 2.0

La stratégie adaptative est profitable aux loups comme aux singes

Pour les scientifiques, ce taux de réussite s’explique par le fait que les petits animaux, dérangés par les géladas qui se nourrissent de la végétation, sortent de leur terrier. Leur champ visuel et leur sens auditif pourraient aussi être diminués ou perturbés par la présence des nombreux singes, les exposant ainsi davantage aux carnivores. Pour se faire accepter des primates au fil du temps, les loups d’Éthiopie adoptent un comportement non menaçant et renoncent à chasser les petits des primates.

Bien que non listés comme espèce en danger, les géladas ne se dénombreraient qu’entre 60.000 et 200.000 individus. Les loups d’Éthiopie sont encore moins nombreux : de 300 à 500 individus confinés dans des zones isolées de prairies et de landes afroalpines et figurent parmi les canidés les plus rares au monde. La stratégie adaptative observée avec les géladas augmenterait leurs chances de se nourrir et cette association interspécifique permet de mieux cerner les circonstances écologiques contribuant à la stabilité des groupes mixtes de prédateurs et de proies potentielles.

http://www.futura-sciences.com/

La Tanzanie interdit la sorcellerie pour protéger les albinos


Comment se fait-il qu’encore à notre époque des superstitions de la sorte existent encore ?. Les gouvernements ont un devoir de sortir leur peuple de l’ignorance et de mieux protéger ceux qui sont différents
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La Tanzanie interdit la sorcellerie pour protéger les albinos

 

Depuis 2000, l'ONU estime même que plus de... (PHOTO TONY KARUMBA, ARCHIVES AFP)

Depuis 2000, l’ONU estime même que plus de 70 albinos ont été tués en Tanzanie.

PHOTO TONY KARUMBA, ARCHIVES AFP

Ephrem RUGIRIRIZA
Agence France-Presse
ARUSHA

Le gouvernement tanzanien a décidé d’interdire la pratique de la sorcellerie pour endiguer les attaques contre les albinos, victimes de croyances qui attribuent des vertus magiques à leurs organes.

«La décision a été annoncée hier (mardi). Ces prétendus sorciers ont une part de responsabilité dans les agressions contre les albinos», a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur tanzanien, Isaac Nantanga.

L’interdiction ne vise pas les guérisseurs traditionnels qui utilisent notamment les plantes pour soigner leurs patients. Elle s’accompagnera d’une vaste campagne de communication à travers le pays.

Intitulée «En finir avec les meurtres d’albinos», la campagne devrait sensibiliser la population, mais aussi aider à recueillir des informations pour éviter les enlèvements ou les meurtres, et enquêter sur des attaques.

La campagne, qui doit débuter dans deux semaines dans les régions septentrionales de Mwanza, Geita, Tabora, Simiyu et Shinyanga, les plus touchées, passera par la création d’une force d’intervention associant policiers, autorités locales et membres de la Société tanzanienne des albinos (Tanzania Albino Society-TAS).

«Nous voulons nous attaquer aux enlèvements et aux meurtres d’albinos une fois pour toutes», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Mathias Chikawe. «Nous sommes contre ceux qui trompent la population en leur disant qu’ils deviendront riches par enchantement, contre les diseurs de bonne aventure et tous ceux qui distribuent des talismans».

La décision d’interdiction intervient après l’enlèvement, fin décembre, d’une fillette albinos de quatre ans portée disparue depuis.

La petite victime, Pendo Emmanuelle Nundi, a été enlevée le soir du 27 décembre dans le district de Kwimba (province de Mwanza) par des inconnus armés de machettes qui avaient auparavant neutralisé son père.

Quinze suspects, dont son père et deux de ses oncles, ont été arrêtés. Promettant l’aide de l’ONU, le coordinateur des Nations unies dans le pays, Alvaro Rodriguez, a demandé aux autorités tanzaniennes de faire de cette affaire «la plus haute priorité».

Un problème régional

En août, quatre albinos au moins avaient déjà été victimes d’agressions en moins de deux semaines en Tanzanie. Depuis 2000, l’ONU estime même que plus de 70 albinos ont été tués dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Le problème dépasse cependant les frontières tanzaniennes.

Dans d’autres pays de la région, comme le Burundi, les albinos sont victimes de ces superstitions qui attribuent des vertus magiques à leurs organes, parfois utilisés par des sorciers et par des guérisseurs.

Mercredi matin, un député kényan, albinos, a estimé que son pays était lui aussi touché.

S’exprimant sur la BBC, Isaac Mwaura a ainsi expliqué que des gangs venus de Tanzanie traversaient la frontière pour venir kidnapper des albinos jusqu’en territoire kényan. Selon lui, le phénomène s’est accentué à l’approche des élections législatives et présidentielle tanzaniennes prévues en octobre.

«Il y a clairement des gens en politique qui recherchent ce genre de mixtures», a-t-il estimé, en référence aux potions préparées par les guérisseurs. «Les gens sont prêts à tuer des albinos parce qu’ils pensent que cela leur portera bonheur».

«Le problème est maintenant devenu un problème régional parce que la Tanzanie n’a pas pris de mesures suffisamment fortes pour l’endiguer», a-t-il encore jugé sur les ondes de la radio.

L’interdiction décrétée par le gouvernement est selon lui un pas dans la bonne direction, mais qui reste encore insuffisant.

Alfred Kapole, président de la TAS pour la région de Mwanza, estime lui aussi que cette mesure est la bienvenue. Mais la campagne qui sera lancée dans deux semaines doit faire participer tout le monde – et pas seulement des officiels venus de Dar es-Salaam – pour être efficace.

D’autant que jusqu’ici, estime-t-il lui aussi, les autorités tanzaniennes n’ont pas assez pris le «problème au sérieux».

http://www.lapresse.ca

Un générateur à pédales change la vie dans les campagnes


Nous avons l’électricité a la portée de la main, clic sur le commutateur et il fait clair, prendre une marche en ville le soir, des lampadaires font le guet. Alors qu’ailleurs c’est plus compliqué. Alors qu’un générateur à pédale pourrait nous faire économiser des dollars et faire de l’exercice en même temps, ailleurs c’est un nouvelle façon d’améliorer son quotidien
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Un générateur à pédales change la vie dans les campagnes

 

Agence France-Presse 
Steve TERRILL

DISTRICT DE BUGESERA (Rwanda) – À demi-allongé dans un siège de bois, terminé par une planche sur laquelle est fixée un boîtier métallique, Martin Uwayezu, 25 ans, pédale avec vigueur pour recharger des petites lampes à DEL (diode électroluminescente).

Ce générateur à pédales de conception simple et artisanale a changé la vie de milliers d’habitants des campagnes rwandaises, vivant dans des zones sans électricité, en leur apportant de la lumière bon marché et pour certains une nouvelle source de revenus.

Pêcheur, Daniel Ntibaziyandemye pose ses pièges peu avant le crépuscule, parmi des broussailles denses dans la rivière Akanyary, chassant de la main les moustiques, l’oreille aux aguets pour détecter l’éventuelle présence de crocodiles qui infestent l’endroit.

En pleine nuit, il revient s’aventurer dans cette eau dangereuse pour collecter sa pêche, une petite lampe à DEL sur le front.

«Auparavant nous utilisions des torches électriques pour retrouver nos pièges la nuit», explique Daniel. «Mais les piles étaient tellement chères que nos profits étaient maigres. Désormais avec ces nouvelles lampes, on peut pêcher pendant une semaine pour moins cher que ce que ça nous coûtait auparavant».

Quand elle est déchargée, Daniel porte sa lampe au commerçant qui la lui a vendue et, qui comme Martin, va la recharger à coups de pédales.

Le générateur est un petit boîtier d’environ 30 centimètres de haut, doté de pédales de chaque côté. Il faut pédaler à peine 20 minutes pour recharger cinq lampes et leur donner jusqu’à 25 heures d’autonomie, soit environ une semaine d’utilisation pour la plupart des gens.

Chaque minute pédalée génère ainsi 375 minutes de lumière, un système bien plus efficace que l’énergie solaire, affirme l’entreprise rwandaise Nuru Energy, à l’origine de cette invention qui lui a permis de remporter en 2008 les 150 000 euros de récompense du Prix Eclairer l’Afrique, une initiative de la Banque mondiale.

La compagnie vend à crédit les générateurs et les lampes à des petits commerçants locaux. Ceux-ci revendent les lampes, puis les rechargent chaque semaine pour un prix modique.

Nuru Energy «m’a donné six mois pour rembourser le crédit de mes premières lampes, mais avec l’argent gagné en les rechargeant, j’ai été capable de rembourser en deux mois», explique Martin Uwayezu.

«J’étais pauvre, maintenant je suis un homme d’affaires», affirme-t-il fièrement.

La majeure partie des zones rurales du Rwanda n’a pas accès à l’électricité et les habitants s’éclairent grâce au pétrole lampant et cuisinent au feu de bois. Plus de 90 % des foyers au Rwanda utilisent des lampes à pétrole, dont les fumées sont nocives.

«En plus d’être dangereux, c’est peu efficace et cher», explique Sloan Holazman, le directeur marketing de Nuru. «Les familles dépensent entre 10 et 25 % de leur revenu en pétrole pour la seule lumière».

Le patron et co-fondateur de l’entreprise, Sameer Hajee, dit avoir étudié les besoins en énergie et les pratiques des Rwandais des campagnes pour imaginer une technologie propre et bon marché qui puisse concurrencer le pétrole.

«Le pétrole lampant est cher, nocif, polluant et dangereux. Mais c’est aussi transportable, fiable et disponible», explique-t-il.

En plus des lampes à DEL, Nuru Energy envisage d’étendre l’utilisation de ses générateurs au rechargement des téléphones mobiles et d’autres appareils dans les zones rurales sans réseau électrique.

Après avoir lancé ses premiers générateurs à pédales au Rwanda, Nuru Energy développe des projets pilotes dans d’autres pays, tels que l’Inde.

L’entreprise revendique désormais 10 000 clients au Rwanda et cherche à s’implanter dans d’autres pays d’Afrique de l’Est, tels que le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda d’ici la fin de l’année.

http://fr.canoe.ca