Une sonde d’une entreprise privée d’Israël s’est écrasée sur la Lune. À son bord certaines informations ainsi des dessins d’enfants, des images et symboles du pays et autres. Ils ont aussi de l’ADN humain et des tardigrades. On croit que ces animaux ont pu résister au choc. Ils peuvent résister a presque tout, mais ils sont en cryptobiose et en principe, ils ne pourraient pas se réveiller, car les conditions ne sont pas favorables … Espérons que ce soit vrai.
Nuage
Des tardigrades sont arrivés sur la Lune avec la sonde Bereshit
LES TARDIGRADES SONT DES ANIMAUX QUASI INDESTRUCTIBLES ET MINUSCULES.
© HO / NATURE PUBLISHING GROUP / AFP
Par Joël Ignasse
La sonde israélienne Bereshit qui s’est écrasée sur la Lune emportait avec elle un millier de tardigrades. Le sort de ces animaux considérés comme quasi indestructibles est incertain.
Le 11 avril 2019, dans la soirée, la sonde Bereshit s’écrasait sur la surface de la Lune suite à un problème moteur lors de la délicate phase d’atterrissage. Elle devait être le premier engin Israélien et le premier émanant d’une entreprise privée, SpaceIL, à se poser sur notre satellite. Entièrement détruite lors du crash, elle a peut-être laissé là-haut un souvenir de la Terre…
Une bibliothèque sur la Lune
La sonde Bereshit n’avait pas vraiment d’objectifs scientifiques, elle emportait juste un instrument de mesure du champ magnétique. Elle était avant tout destinée à marquer l’arrivée d’un nouveau pays dans le cercle très fermé des nations qui ont gagné la Lune (Chine, Etats-Unis et Russie) et qui plus est, sous l’égide d’une institution privée : l’organisation à but non lucratif SpaceIL qui soutenait le projet depuis 2010. Cette dernière avait noué un partenariat avec l’Arch Mission Fondation, une ONG américaine dont le but est de stocker le savoir de l’humanité dans tout le système solaire, en utilisant des systèmes redondants de sorte que ces connaissances soient préservées pour des millénaires. L’ONG avait donc conçu une capsule temporelle qui a été intégrée à la sonde contenant des disques numériques avec des dessins d’enfants, des chansons et des images de symboles israéliens, les souvenirs d’un rescapé de la Shoah et une Bible. Et quelques autres petites choses…
La zone du crash de la sonde Bereshit photographiée par la sonde LRO. Crédit : NASA/GSFC/ARIZONA STATE UNIVERSITY
Comme l’a récemment affirmé au site Wired, Nova Spivack, un des fondateurs de l’Arch Mission Fondation, la capsule contenait aussi des extraits d’ADN humain ainsi qu’un millier de tardigrades, déshydratés mais pas vraiment morts.
Des animaux qui résistent à presque tout
Les tardigrades (Milnesium tardigradum) encore surnommés « oursons d’eau » sont de petits arthropodes d’environ 1 mm de long qui possèdent des capacités hors normes. En effet de multiples tests ont montré qu’ils pouvaient résister à des conditions extrêmes qui seraient fatales à la plupart des animaux terrestres : froid ou chaleur intenses, ultraviolets, privation d’eau et même un impact d’astéroïde n’en viendraient pas à bout ! Pas plus que le vide spatial. Des scientifiques ont constaté que ces animaux pouvaient se placer en cryptobiose (en pause métabolique) quand les conditions sont mauvaises et se rétablir plusieurs dizaines d’années après.
Un millier de ces drôles d’animaux se sont donc crashés sur la Lune avec la sonde Bereshit. Le statut de la capsule n’est pas tout à fait clair mais de premières analyses soulignent qu’elle a pu être éjectée durant le crash et qu’elle est suffisamment solide pour résister aux chocs qu’elle a subi. Si c’est bien le cas, il est fort probable que les tardigrades qu’elle contenait soient eux aussi intacts, toujours en cryptobiose. Ils sont peut-être ainsi devenus les premiers résidents terrestres de la Lune ! Il n’y a cependant aucun risque qu’ils puissent se mettre à coloniser notre satellite : pour qu’ils sortent de leur stase, il faut que les conditions soient favorables, ce qui n’est pas le cas sur la Lune.