Le Saviez-Vous ► Changements climatiques : il y a 30 ans, James Hansen de la NASA tirait la sonnette d’alarme


Il y a 30 ans à décidé de sonner l’alerte contre les changements climatiques. James Hansen de la NASA a pris, je crois, le risque d’un suicide professionnel car la plupart des scientifiques ne parlaient pas avec autant de certitude de l’avenir du climat. Qu’est-ce qui a changé en 30 ans ? Pas grand chose … Les efforts, les décisions politiques ne sont pas suffisants.
Nuage

 

Changements climatiques : il y a 30 ans, James Hansen de la NASA tirait la sonnette d’alarme

 

 Une photographie d'archive datant de 1989 illustre James Hansen parlant devant deux micros.

James Hansen s’adresse à un sous-comité du Sénat américain sur le transport en 1989. Photo : Associated Press/Dennis Cook

Le 23 juin 1988, lors d’un célèbre exposé devant le Sénat américain, James Hansen avertit les élus que le réchauffement de la planète est une réalité. Le climatologue de la NASA crée une onde de choc. Mais 30 ans plus tard, qu’en est-il? Les experts tirent toujours la même sonnette d’alarme… et les politiciens hésitent toujours à prendre des mesures à la hauteur du défi.

Un texte d’Étienne Leblanc, journaliste spécialisé en environnement

James Hansen aurait voulu s’être trompé. Mais les données de l’Institut Goddard en sciences spatiales de la NASA qu’il dirigeait à l’époque laissent peu de place au doute :

« L’effet de serre est détecté et il modifie déjà notre climat », dit-il sans détour aux sénateurs américains le 23 juin 1988.

L’histoire veut que ce soit l’ex-secrétaire d’État américain John Kerry, alors sénateur, qui avait invité James Hansen à venir présenter ses résultats de recherche aux membres du Comité sénatorial sur l’énergie et les ressources naturelles. Le même John Kerry qui a joué un rôle crucial dans la signature de lAccord de Paris sur le climat en 2015.

Dans un exposé qui n’aura duré que vingt minutes, il dit aux élus ce que la plupart des scientifiques se gardaient d’affirmer avec autant de certitude jusque là : la planète se réchauffe, et les actions de l’homme en sont responsables.

Les sénateurs sont curieux d’entendre James Hansen. En ce début d’été 1988, ce qui deviendra une des pires sécheresses du 20e siècle aux États-Unis commence à se faire sentir. Un désastre qui durera plus d’un an, mettant en péril l’agriculture américaine.

La rumeur dit même que John Kerry s’était arrangé pour que l’air conditionné de la salle soit éteint afin que les élus aient chaud. La météo s’est chargée d’aider M. Hansen, car à 2 heures du matin le 23 juin, la température avait déjà atteint 37 °C.

Le témoignage de Hansen fait son effet. Les principaux journaux américains, dont le New York Times et le Washington Post, en font leur une.

Première page du New York Times du 24 juin 1988

L’exposé de James Hansen avait fait la une de plusieurs journaux.  Photo : Archives du New York Times

Quelques mois plus tard, les Nations unies et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) donnaient naissance au GIEC, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Une organisation qui est rapidement devenue la référence en matière de science du climat.

Des prévisions audacieuses, mais justes

James Hansen, debout derrière un lutrin, semble désigner quelque chose derrière lui alors qu'il s'adresse à plusieurs personnes assises devant lui dans une pièce du Capitole de Washington.

James Hansen donnant une conférence au Capitole de Washington en 2008. Photo : Associated Press/Susan Walsh

Trois décennies plus tard, force est de constater que le réchauffement que prédisait James Hansen en 1988 s’est, pour l’essentiel, avéré.

Quelques mois après le témoignage de 1988, M. Hansen et son équipe publient une étude dans laquelle ils évoquent trois scénarios différents pour les émissions de gaz à effet de serre (GES) : élevées, moyennes et faibles. Les chercheurs se concentrent sur le cas intermédiaire.

Avec ces données, James Hansen et ses collègues prédisent que d’ici 2017, la température moyenne de la Terre sur cinq ans serait d’environ 1,03 °C supérieur à la moyenne calculée par la NASA entre 1950 et 1980.

Ils n’étaient pas loin de la réalité : la température moyenne mondiale calculée par la NASA pendant la période 2012-2017 était de 0,82 °C supérieure à la moyenne des 30 dernières années.

L’ancien vice-président du GIEC, le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, salue l’audace de James Hansen, notamment sur son affirmation selon laquelle les activités humaines contribuent au réchauffement.

Il a pris des risques! Tous les scientifiques, à cette époque-là, n’étaient pas prêts à dire les choses aussi clairement que lui. Il faut lui reconnaître ça et il faut reconnaître qu’il a eu raison.

Jean-Pascal van Ypersele

30 ans plus tard : un dialogue de sourds?

James Hansen dans son salon à New York.

Trentre ans après avoir tiré la sonnette d’alarme sur les changements climatiques, James Hansen est devenu un activiste. Photo : Associated Press/Marshall Ritzel

Trois décennies après le témoignage historique de Hansen, peu de disciplines ont évolué aussi rapidement que la science du climat. Le phénomène des changements climatiques est aujourd’hui un des champs de la science les plus étudiés de la planète. Des dizaines d’articles scientifiques sur le sujet sont publiés toutes les semaines dans les grandes revues de la planète.

Mais malgré ce dynamisme réel, les décideurs politiques sont-ils davantage à l’écoute des experts du climat qu’il y a trente ans?

« Oui et non, répond Jean-Pascal van Ypersele. Il y a des exceptions, notamment à la Maison-Blanche, mais la plupart des décideurs politiques du monde entier ont maintenant bien compris que les changements climatiques constituaient un problème sérieux et qu’il fallait agir pour réduire les émissions à zéro le plus vite possible. »

Jean-Pascal van Ypersele devant une enseigne illuminée de Radio-Canada.

Jean-Pascal van Ypersele, ancien vice-président du GIEC et professeur de climatologie à l’université catholique de Louvain Photo : Radio-Canada/Étienne Leblanc

Jean-Pascal van Ypersele affirme toutefois que le fossé entre la réalité climatique que décrivent les scientifiques et les actions prises par les gouvernements est toujours immense :

« Quand on compare cet objectif d’en arriver à des émissions mondiales nulles, qui est nécessaire si on veut préserver le climat de la Terre, à ce qui est fait aujourd’hui […] on doit constater que même si on est un peu plus écoutés gentiment par les décideurs, l’action n’est pas du tout au niveau de l’ambition nécessaire », dit-il.

Il en donne pour preuve les engagements des 195 pays qui ont signé l’Accord de Paris sur le climat en 2015. Les cibles de réduction des émissions qui sont actuellement sur la table nous mènent vers un réchauffement de 2,9 à 3,4 °C d’ici 2100, selon une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Science et activisme

James Hansen, portant un chapeau, derrière une banderole sur laquelle on ne peut que lire le mot climat, en anglais, en lettres majuscules.

James Hansen lors d’une manifestation en 2009 à Coventry en Angleterre Photo : Getty Images/Christopher Furlong

C’est en partie ce fossé entre la réalité scientifique et les décisions politiques qui a incité James Hansen à quitter son poste à la NASA en 2013.

Cette désillusion lui a fait prendre le chemin de l’activisme. Il s’est fait arrêter à quelques reprises dans des manifestations contre des centrales au charbon et contre le projet de pipeline Keystone XL.

Jean-Pascal van Ypersele reconnaît que prendre la voie de l’activisme environnemental peut être alléchant pour l’expert scientifique qui a l’impression de parler dans le vide :

« Oui c’est tentant. La plupart de mes collègues sont extraordinairement frustrés par le fossé gigantesque qu’il y a entre l’urgence de l’action et ce qui ne se fait pas dans la plupart des pays du monde par rapport aux problèmes gravissimes des changements climatiques ».

C’est tentant, mais contrairement à James Hansen, il ne croit pas que c’est la voie la plus efficace à suivre pour les scientifiques et qu’il faut peser le pour et le contre :

« Si demain je vais me faire arrêter devant une centrale nucléaire ou au charbon, est-ce que vous pensez que le ministre auquel je pourrais parler le surlendemain va m’écouter de la même manière? Je ne le crois pas », dit M. van Ypersele.

James Hansen est accroupi à côté d'une fausse pierre tombale sur laquelle il est écrit « Changement climatique : une question de vie ou de mort » en anglais.

James Hansen posant à côté d’une fausse pierre tombale avant une manifestation pour sensibiliser la population aux changements climatiques en 2009. Photo : Getty Images/Carl De Souza

À 77 ans, James Hansen est plus actif que jamais. Il est à finaliser la rédaction d’un livre qu’il publiera l’année prochaine. Sophie’s Planet rassemblera une série de lettres adressées à sa petite-fille dans lesquelles il expliquera pourquoi une planète plus propre est toujours possible.

Nous avons demandé une entrevue avec M. Hansen pour ce reportage, mais il nous a répondu qu’il était débordé, avec l’humour de climatologue qu’on lui connaît :

« Je suis enneigé sous le travail ».

https://ici.radio-canada.ca/

Si, si, le slacktivisme peut avoir un réel impact


Manifester en ligne contre les problèmes de ce monde devant son ordinateur, ne serait pas du temps perdu, surtout qu’avec Internet, on se rend plus vite compte de ce qui se passe et combien de fois, l’opinion publique mondiale a pu faire avancer d’un pas les choses
Nuage

 

Si, si, le slacktivisme peut avoir un réel impact

 

Woman at Occupy Wall Street | Timothy Krause via Flickr CC License by

Woman at Occupy Wall Street | Timothy Krause via Flickr CC License by

Repéré par Grégor Brandy

Manifester depuis son canapé n’est peut-être pas si inutile ni contre-productif.

Le slacktivisme est régulièrement décrié pour sa supposée inutilité et sa façon de donner bonne conscience à des dizaines de personnes qui pourraient faire quelque chose de plus«constructif» à la place. Le slacktivisme, c’est cet activisme fainéant qui consiste à signer une pétition, relayer des événements sur les réseaux sociaux…, tranquillement, dans son canapé, le tout dans le but de changer le monde –ou en tout cas d’influer sur une situation.

Une nouvelle étude menée par deux chercheuses d’universités américaines qui se sont intéressées au mouvement Occupy, en 2011, aux États-Unis, et à ceux de 2013, au parc de Gezi, en Turquie, et qui est relayée par Quartz, assure que

«ceux qui n’étaient pas directement impliqués dans les manifestations, ainsi que ceux qui ont juste retweeté un message une fois, ont créé des contenus virtuels, “à des niveaux comparables de ceux des participants du cœur de la manifestation”».

En fait, explique le site internet américain, «les chercheurs ont découvert que le pouvoir de ce “slacktivisme” réside dans le nombre d’utilisateurs impliqués dans ces causes en ligne. L’effet de réseau créé par cet engagement a rendu les actions de quelques manifestants actifs visibles aux yeux de millions de personnes, partout dans le monde».

Médiatisation

Cela va donc à l’inverse de ce qu’avançait le chercheur Evgeny Morozov, en 2009 –soit deux et quatre ans avant les deux évènements analysés– mais aussi plus loin que l’analyse qu’en avait faite Nicholas Kristof dans le New York Times en septembre:

«Envisagez le slacktivisme comme un produit de substitution. Il expose des causes aux gens et parfois il les rend accros. Et même si cela ne résout pas toujours les problèmes, cela a tendance à faire prendre conscience aux gens de l’existence de ces crises –un pas nécessaire, mais pas suffisant, pour les résoudre. Dans n’importe quel cas, le slacktivisme est préférable à l’inaction. […] Arrêtez de lever les yeux au ciel. Longue vie au slacktivisme!»

Comme l’indiquait l’Unicef dans sa campagne vidéo, en 2013, il est fort probable que le slacktivisme ne sauvera aucune vie directement mais, au vu des résultats de l’étude, il peut aider à faire connaître cette cause et la médiatiser.

Quartz rappelle par ailleurs qu’une autre étude publiée en 2012indiquait que

«ceux qui soutenaient ces mouvements en ligne, avait plus de chance de s’impliquer dans de l’activisme dans “la vraie vie”».

http://www.slate.fr/

GROUPES EXTRÉMISTES ►Doit-on les prendre à la légère ?


Quand on parle de terrorisme au pays et comme ailleurs, ce sont les musulmans qui sont visé et pourtant ce n’est qu’un petit groupes qui font du bruit et ce contraire a l’enseignement de l’islam .. Par contre, on entends moins parler des groupes extrémistes issus du pays telle que la Milice Québécoise francophone et anglophone tout cela a cause des penchant politique et de la langue .. (Une mentalité strictement défensivec’est une honte!!! Qu’importe d,ou viens la violence c’est inadmissible 

Nuage

 

GROUPES EXTRÉMISTES ►Doit-on les prendre à la légère ?

Que ce soit du côté francophone ou anglophone, le Québec n’échappe pas à l’existence de groupes radicaux

 

Doit-on les prendre à la légère ?

PHOTO D’ARCHIVES

Selon le major Serge Provost, chef et fondateur de la Milice patriotique québécoise, le groupe compterait environ 2 000 membres.

MÉLANIE COLLEU

Depuis plusieurs années, des groupes extrémistes francophones et anglophones tracent leur route au Québec. Parfois armés, les membres s’entraînent au combat et véhiculent leurs idéologies dans l’ombre.

Les journalistes de JE, dont le reportage sera diffusé ce soir à 19 h sur les ondes de TVA, ont poussé la porte de certaines de ces organisations.

Une des plus connues, la Milice patriotique québécoise, détient son quartier général à l’est de Montréal, dans un magasin de surplus militaires.

Structurée comme une véritable armée, elle compte plus de 2 000 adeptes et se déploie à l’échelle du Québec, selon son fondateur, le major Serge Provost. Pour y adhérer, chaque membre doit payer 100 $, acheter un uniforme ainsi que trois armes.

L’objectif est clair :

« Permettre aux Québécois indépendantistes de pouvoir s’entraîner et monter une structure de défense pour le territoire du Québec, sans être pris avec les obligations du gouvernement canadien. S’il y a une gang qui vient nous attaquer, (…) on est un minimum organisé, on sait où on s’en va », précise le major Provost.

Accusé en avril 2012 d’avoir conseillé à un groupe de personnes de commettre un acte criminel, M. Provost a déjà plaidé coupable en 2003 de complot, méfait et possession de substance explosive.

Stéphane Leman-Langlois, un chercheur spécialisé dans le terrorisme au Canada, prend l’existence de ces groupes très au sérieux.

« Il y a définitivement quelque chose qui se prépare là-dedans », prévient-il.

Le changement de visage politique issu des dernières élections provinciales pourrait encourager l’activisme.

« Si on regarde les 30 dernières années de terrorisme au Canada, chaque fois que la cause souverainiste ou la défense de la langue revient sur le plancher politique, il y a des groupes extrêmes de chaque côté qui vont se permettre des actes de violence », explique-t-il.

Anglophones

Au Québec, les discours radicaux se retrouvent aussi du côté anglophone.

En 2011, le site Web Park Avenue Gazette – qui se porte à la défense des anglais de Montréal – appelait à une manifestation anti-loi 101, indiquant qu’il fallait « pendre Mme Marois ».

S’il désapprouve ce genre de message, Hugo Shebbeare, l’organisateur du rassemblement anti-loi 101, s’était attiré les foudres du major Provost.

« Je vous conseille fortement de dire à votre fille que vous l’aimez et que vous faites ça pour elle, parce qu’il se peut que vous ne reveniez pas vivant le soir du 17 avril », avait envoyé le milicien à M. Shebbeare au printemps 2011.

Si la SQ affirme être à l’affût, M. Leman-­Langlois demeure sceptique.

« On prend ça trop à la légère. Nos gouvernements ont décidé que la menace ­numéro un, ce sont les groupes musulmans.»

http://www.journaldemontreal.com