Fuir et résister, l’histoire méconnue des pensionnats


La plupart des gens, enfin, je crois, conçois que l’arrivé des Européens en Amérique a été le début de la disparition des droits des Premières Nations. L’Église et le gouvernement ainsi bien installés ont voulu assimiler les amérindiens à la foi et culture des blancs en obligeant les enfants d’aller dans des pensionnats tenu par des religieux. Mais peu sait vraiment ce qui s’est vraiment passé dans ces pensionnats. C’est une réalité qui n’est pas si loin, ces enfants sont maintenant des adultes qui ont levé le voile sur une enfance cauchemardesque
Nuage

 

Fuir et résister, l’histoire méconnue des pensionnats

 

Derrière la triste histoire des pensionnats autochtones se cachent des actes de résistance. Des parents ont défié l’Église et le gouvernement en cachant leurs enfants pour les soustraire à l’éducation des Blancs.

Un texte de Josée Dupuis

ENQUÊTE

Marie-Jeanne Papatie a vu ses frères et soeurs aînés quitter la réserve du Lac-Simon pour le pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery près d’Amos, en Abitibi.

L’été suivant, son père les entend parler d’abus survenus dans cette institution. Il est secoué. Il n’est pas question de laisser partir sa plus jeune. Il a un plan : cacher Marie-Jeanne.

Il lui aménage une petite pièce au sous-sol, où elle dort sur un matelas de fortune. Par la fenêtre, elle peut voir la rue et l’autobus qui vient chercher les enfants.

Durant les jours qui suivent le départ des écoliers, le père Edmond Brouillard – un oblat qui maîtrise l’algonquin – fait le tour de la réserve avec en main une liste de noms pour s’assurer que tous les enfants sont bien partis. Chaque fois, le père de Marie-Jeanne répond que sa fille s’est enfuie au lac.

Marie-Jeanne se rappelle les mots de son père. «  Il ne faut pas que tu répondes quand on va t’appeler », lui disait-il lorsqu’il la cachait dans le sous-sol.

Une fois le père oblat reparti, Marie-Jeanne pouvait enfin sortir de sa cachette.

La petite fille de 5 ans passe ses journées toute seule, à marcher autour du lac. Le matin venu, avant l’arrivée du père Brouillard, elle retourne se cacher au sous-sol.

Marie-Jeanne a pu échapper au pensionnat indien. Mais par un triste retour des choses, le pensionnat l’a rattrapée. Un proche, victime d’agressions sexuelles à Saint-Marc-de-Figuery, l’a agressée à son tour. Il avait 19 ans. Elle, 8 ans.

« J’ai été épargnée du pensionnat. Mais j’ai quand même des séquelles. Ce qu’ils ont subi, ils l’ont ramené à la maison. Ils m’ont fait subir ce qu’ils ont subi. » – MARIE-JEANNE PAPATIE

La petite Marie-Jeanne libre et insouciante a cessé ce jour-là d’exister.

«  J’ai commencé à consommer à 11 ans. Je sniffais du gaz. Mon père me frappait parce qu’il ne voulait pas que je sniffe. On m’avait abusé la veille, et moi, je sniffais le matin  », raconte-t-elle, ajoutant n’avoir jamais dit à son père qu’elle était agressée.

Marie-Jeanne s’est mariée à l’âge de 14 ans. Elle ne consomme plus depuis plus de 20 ans.

Quand elle pense à son père et ce qu’il a fait pour la protéger du pensionnat, sa voix s’étrangle.

«  Mon père, aujourd’hui, je le remercie beaucoup. Je n’ai pas eu le temps de dire à mon père que je l’appréciais beaucoup.  »

Marie-Jeanne a pu vivre en algonquin avec ses parents et grands-parents jusqu’à l’âge de 7 ans. Puis, elle a fréquenté l’école primaire du village voisin.

Marie-Jeanne Papatie

Marie-Jeanne Papatie PHOTO(S) : RADIO-CANADA

6000 enfants morts dans les pensionnats

Quelque 150 000 enfants amérindiens, inuits et métis ont fréquenté les pensionnats indiens, la plupart contre leur gré, arrachés à leurs parents.

On estime que 6000 d’entre eux sont morts de malnutrition, de maladies, d’abus physiques, de suicide ou morts gelés après s’être enfuis.

De nombreux enfants ont été victimes d’agressions sexuelles de la part des religieux. Peu de parents autochtones ont tenu tête au gouvernement et à l’église en refusant d’envoyer leurs enfants au pensionnat. Mais il y en a eu.

Dans le volumineux rapport de la Commission de vérité et réconciliation, un bref chapitre est consacré à ce mouvement de résistance. Les cas sont peu nombreux et proviennent surtout de l’Ouest canadien. Aucun exemple québécois n’est mentionné.

Attiré par des bonbons

William Papatie, le mari de Marie-Jeanne, n’avait jamais parlé de son séjour au pensionnat, jusqu’au jour où il a pris la parole devant la Commission de vérité et réconciliation.

Il se rappelle l’été précédant son départ au pensionnat.

«  Les soeurs étaient venues nous rendre visite. Elles donnaient des suçons pour nous attirer. J’en voulais. “On va t’en donner au pensionnat”, lui répondaient les religieuses. C’est avec ça qu’elles nous ont attirés, avec des bonbons. »

Des soeurs et des enfants autochtones

Des soeurs et des enfants autochtones PHOTO(S) : OEUVRES OBLATES DE L’ONTARIO (DESCHATELETS / ARCHIVES)

William n’a que 5 ans lorsqu’il prend le chemin du pensionnat de Saint-Marc-de Figuery, où il sera victime d’abus répétés.

Un des religieux l’attire dans sa chambre avec des bonbons pour l’agresser.

«  Quand il est venu me voir, je ne savais pas ce qu’il voulait faire. Il m’a amené dans sa chambre. Il m’a donné des bonbons. C’est là qu’il a commencé à me toucher les parties du corps.  » – WILLIAM PAPATIE

William grandit avec la peur de parler. Le prêtre lui ordonne de se taire. Il fugue à deux reprises, mais la police l’arrête. C’est le père Edmond Brouillard qui vient le cueillir au poste.

Un été, il se confie à sa grand-mère, une femme très croyante, qui ne le croit pas tout de suite.

«  Mon père y a fini par me croire. Parce qu’à un moment donné, je saignais », raconte-t-il.

Pour Salomon Papatie, le choc est brutal. Il doit sauver son fils. À la fin de l’été, le père et le fils partent en canot pour rejoindre le camp familial à une centaine de kilomètres de la réserve. Personne ne viendrait chercher son garçon ici.

Entrez la légende de la vidéo ici

Mais l’Église catholique n’a pas dit son dernier mot. Le rabatteur en chef, le père Brouillard, est à ses trousses. Pas question de laisser un seul enfant se sauver : on craint l’effet d’entraînement.

Accompagné d’un aîné de la communauté, il réussit à le retrouver au fond des bois.

William se rappelle la scène. Son père dit au religieux :

«  Mon fils ne retournera plus à l’école, sa place est ici maintenant [à cause de] ce qu’il a subi au pensionnat. Je le crois maintenant.  »

Le père Brouillard rebrousse donc chemin, sans le petit William.

«  J’étais soulagé. Mon père m’a serré dans ses bras. J’étais surpris que mon père ait été capable de poser un tel geste, défier les autorités religieuses. Je le remercie beaucoup. » – WILLIAM PAPATIE

Un pupitre sur une table en Abitibi

Un pupitre sur une table en Abitibi PHOTO(S) : RADIO-CANADA/LUC SIMARD

Le père Edmond Brouillard a été condamné en 1996 à cinq ans de prison pour attentat à la pudeur, attouchements, sodomie, agression sexuelle et de grossière indécence. Ses victimes sont six Autochtones originaires du Lac-Simon et du grand lac Victoria, en Abitibi.

William et Marie-Jeanne auront au moins eu la chance de lui échapper. Quant au frère qui a agressé William, il n’a jamais été inquiété, même si son nom revient à plusieurs reprises dans le récit de nombreux pensionnaires.

Le pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery a fermé ses portes en 1973.

Le dernier pensionnat canadien a fermé ses portes en 1996 près de Regina, en Saskatchewan.

Des soeurs et une famille autochtone

Des soeurs et une famille autochtone PHOTO(S) : OEUVRES OBLATES DE L’ONTARIO (DESCHATELETS/ARCHIVES)

Quand il est temps de fuir

Ces histoires de résistance se sont aussi déroulées ailleurs au pays. En Alberta, une communauté entière, les Foothills Ojibways, a fui l’Église, et cela dès l’arrivée des Européens en Amérique.

On les appelait les « Runners », ceux qui courent. Cette communauté a toujours refusé que ses enfants fréquentent les pensionnats.

Ils avaient un mot d’ordre : fuir les religieux.

« Nous avons fui les robes noires pour protéger notre spiritualité, notre culture, nos cérémonies, notre façon de vivre », nous dit le chef de cette nation, Jimmy O’Chiese, lorsque nous l’avons rencontré à Edmonton.

Le chef des Foothills Ojibways, Jimmy O’Chiese

Le chef des Foothills Ojibways, Jimmy O’Chiese PHOTO(S) : RADIO-CANADA/JOSEÉ DUPUIS

« Ils voulaient que l’on se débarrasse de tout ce qui pouvait avoir une signification spirituelle. Pour nous, se départir de tous ces objets sacrés, c’était perdre qui nous étions », explique M. O’Chiese.

Ces Anichinabés se sont déplacés à de nombreuses reprises au fil des années. À pied, en canot d’écorce et à cheval. Ils sont partis du Michigan, sont montés vers le nord et ont parcouru l’Ouest canadien. Ils se sont finalement établis à Hinton, en Alberta, au pied des Rocheuses.

Cette communauté n’a jamais signé de traité avec les Blancs.

Jimmy O’Chiese enseigne maintenant l’histoire des Runners au Yellowhead Tribal College à Edmonton. Il est professeur émérite, environnementaliste, botaniste et spécialiste de médecine traditionnelle.

http://ici.radio-canada.ca/

La commission de vérité et réconciliation Pensionnats autochtones : survivants #44, #58, #99…


Quand les amérindiens reçu les blancs, ils étaient loin de se douter que ce serait l’assimilation qu’ils subiraient. Et pire encore, on obligeait les enfants à aller dans les écoles chrétiennes pour faire taire leur nature amérindienne, leur culture, leur langue ainsi oublier leur propre science. Ils ont été amené de force au pensionnat et ont subit des abus physiques et sexuels .. Peut-on se relevé d’un tel passé ? Peut-être mais il est temps que la loi du silence tombe
Nuage

 

La commission de vérité et réconciliation

Pensionnats autochtones : survivants #44, #58, #99…

 

Richard, Gabriel, Lucie et Samuel.

Richard, Gabriel, Lucie et Samuel.

Dans les couloirs de la Commission vérité et réconciliation sur les pensionnats autochtones, quatre Amérindiens replongent dans leur lourd passé, où ils n’étaient parfois qu’un numéro, pour raconter leurs enfances et les contrecoups de la colonisation sur leur vie.

Un récit de Lili Boisvert.

Lucie Basile, survivante du pensionnat d'Amos de et Pointe bleue.

Lucie Basile, survivante du pensionnat d’Amos de et Pointe-bleue.

NOM : Lucie, « no. 99 »

NATIONALITÉ : Atikamekw

DÉPART AU PENSIONNAT : à 6 ans, en 1958

« On partait de nuit, en train. Ça pleurait beaucoup. On savait, quelque part en dedans de nous, qu’on était en train de vivre un grand bouleversement », explique Lucie, se remémorant son départ pour le pensionnat d’Amos.

Déportée, coupée de sa famille, Lucie a passé « une première année d’enfer » au pensionnat.

« C’était très dur physiquement et moralement », s’attriste-t-elle encore aujourd’hui.

De petite fille grassette habituée à la liberté, elle est devenue une enfant maigre et formatée pour l’obéissance. Elle a appris à dormir enfermée dans des placards à balais, en punition. Traitée de « sauvage » par les sœurs, forcée à oublier sa langue maternelle, Lucie a connu le mépris de sa culture pendant ses années de pensionnaire, mais aussi la violence physique. Et la violence sexuelle.

Au pensionnat, raconte Lucie, lors du passage obligé au confessionnal, les filles n’allaient pas s’installer dans la cabine à côté de celle du curé. L’homme de foi les faisait rentrer avec lui, dans son petit cubicule. Il les plaçait entre ses jambes. Les fillettes ainsi à sa merci, il glissait les mains sous leurs vêtements et abusait d’elles.

Un jour, Lucie en a eu assez. Écœurée, elle a repoussé le curé de toutes ses forces.

« Ça a bardassé! Big! Bang! J’ai ouvert la porte et je suis partie à courir. »

Les autres fillettes qui attendaient leur tour en rang pour se confesser se sont mises à courir avec elle et elles ont fui la chapelle. Mais au détour d’un corridor, des sœurs leur ont bloqué le passage. Les religieuses les ont renvoyées au curé. Pourtant, elles savaient ce que le prêtre faisait, assure Lucie.

« On ne pouvait même pas se fier sur les sœurs pour nous protéger des prêtres. »

Aujourd’hui, Lucie est interprète judiciaire. Elle traduit pour le gouvernement des documents en atikamekw. Cette langue-là même que le gouvernement voulait qu’elle cesse de parler.

Samuel, survivant du pensionnat de Shingwauk.

Samuel, survivant du pensionnat de Shingwauk.

NOM : Samuel, « no. 58 »

NATIONALITÉ : Cris

DÉPART AU PENSIONNAT : à 9 ans, en 1956

« Des fois, quand j’y pense, ça me prend comme un hoquet. Je me mets à pleurer sans pouvoir le contrôler. »

Le pensionnaire no. 58 de Shingwauk, en Ontario, parle rarement de sa vie au pensionnat. Le souvenir des atrocités qu’il a connues là-bas coupe fréquemment sa très douce voix lorsqu’il raconte son histoire.

« On était tout le temps punis et on ne savait pas pourquoi », amorce tout de même Samuel après un long silence.

Les frères lui donnaient tout le temps la fessée, lui frappaient les avant-bras ou la tête, se souvient-il. Et la plupart du temps, parce qu’il avait de la difficulté à comprendre l’anglais, il ignorait pourquoi.

Samuel se rappelle aussi que les pensionnaires avaient tout le temps faim. Ses amis et lui avaient alors fabriqué des arcs et des flèches. Ils s’en servaient pour tuer des oiseaux qu’ils faisaient ensuite griller sur un petit feu, cachés derrière des buissons. Ou ils allaient au poulailler abattre des poules. Mais les frères comptaient les volailles et lorsqu’il en manquait, ils punissaient les garçons. Tous les garçons, à titre exemplaire.

Un jour, un surveillant a fait venir Samuel dans son bureau. Le pensionnaire avait souvent déjà été victime d’agressions sexuelles de la part de surveillants derrière des portes closes. Mais cette fois-là, dans le bureau, il y avait une jeune amérindienne qui était là et qui pleurait. Le surveillant a regardé Samuel et lui a annoncé qu’aujourd’hui, il allait « lui apprendre comment on fait l’amour ». Indifférent à leurs larmes à tous les deux, il a forcé les jeunes Amérindiens à avoir une relation sexuelle.

Le désespoir. La tristesse. Samuel en a un souvenir très vif. L’enfant qu’il était ne souhaitait qu’une seule chose à l’époque : rentrer chez lui. Si bien que lorsqu’il a en a eu la chance, il s’est enfui du pensionnat. Il s’est engouffré dans la forêt. Il y est resté seul pendant trois jours avant d’être retrouvé par les frères et d’être ramené à l’école. À son retour, il a été battu.

Au bout de sept ans de pensionnat, Samuel a été transporté dans un hôpital de Toronto. Né avec une jambe plus courte que l’autre, le pensionnaire no. 58 a appris qu’il devait subir une opération. Les frères en avaient décidé ainsi. Mais l’opération qu’il a subie a finalement aggravé sa situation et le pensionnaire estropié est finalement rentré chez lui, dans son village à Mistissini.

Gabriel, travailleur social cris.

Gabriel, travailleur social cris.  Photo :  Lili Boisvert

NOM : Gabriel

NATIONALITÉ : Cris

38 ans, fils de deux anciens pensionnaires

La mère de Gabriel est comme une pomme. « Rouge à l’extérieur, mais blanche à l’intérieur. » Elle est le produit du pensionnat de Fort George.

« Ma mère est très confuse dans son identité. Elle a été colonisée et elle n’a pas pu faire ensuite le processus de décolonisation », expose Gabriel, très lucide.

Lorsqu’il était jeune, il a toujours senti ce « clash » chez ses parents entre la culture blanche et la culture autochtone. Ses parents, par exemple, ne voulaient pas utiliser de la sauge et ils ne voulaient pas aller aux pow-wow, le grand rassemblement, parce que c’était « diabolique », disaient-ils.

« Parfois, ils disaient qu’il fallait brûler nos tambours. Je me disais, oh wow! Qu’est-ce qui est arrivé à mes parents? »

À cette époque, les gens ne parlaient pas des pensionnats. Mais tout au long de son enfance, Gabriel sentait que quelque chose n’allait pas.

« Il y avait toujours beaucoup d’alcoolisme et beaucoup de disputes. Je ne comprenais pas d’où ça venait. Je me demandais pourquoi mon père était tout le temps en colère, pourquoi ma mère était tout le temps en colère. J’étais très négligé. Mes parents ne savaient pas comment élever des enfants. »

Jeune adulte, Gabriel a appris l’existence des pensionnats. Après cette prise de conscience, le jeune homme avoue qu’il était en colère contre les Blancs pour ce qu’il observait dans sa communauté.

« Je généralisais. Je disais : c’est de votre faute à vous, les Blancs, si nous sommes comme ça. C’est vous qui nous avez fait ça. »

Aujourd’hui travailleur social, Gabriel explique que pour se réconcilier avec son passé, il a préféré se tourner vers le chaman de sa tribu plutôt que vers un psychologue.

« J’avais besoin de comprendre qui j’étais et j’avais besoin de renouer avec cet aspect de mon identité », dit-il.

Impliqué dans le mouvement Idle No More, Gabriel croit aujourd’hui que les communautés autochtones partout au Canada doivent s’entraider et travailler de concert pour régler les problèmes hérités du passé des pensionnats, pour le bien des générations futures.

Richard, survivant d'un pensionnat autochtone.

Richard, survivant d’un pensionnat autochtone.

Nom : Richard, « no. 44 »

Nationalité : « Algonquin selon l’anthropologie, mais moi, je dis Anishamabe »

Départ au pensionnat : à 6 ans, en 1955

La partie « vérité » de la Commission vérité et réconciliation, Richard la saisit bien. Cela fait longtemps qu’il veut parler de ce qu’il a connu et de ce qu’il a vu au pensionnat, même si au début, il rencontrait beaucoup de résistance.

« Les gens me disaient : ce n’est pas vrai, ça ne se peut pas que ce soit arrivé comme ça », dit-il.

La vérité, il veut qu’elle soit connue.

Mais l’aspect « réconciliation » de la commission, l’ex-pensionnaire au franc-parler avoue sans détour qu’il ne la comprend pas. Il se trouve dépourvu devant ce concept qui n’existe pas dans sa langue, dit-il.

« On m’a demandé à l’ouverture de la commission de poser un geste de réconciliation… Mais je n’ai pas su quoi faire. »

« Ce sont des crimes contre l’humanité qui ont été commis contre nous, puis il n’y a personne, personne qui va faire du temps pour ces crimes-là. » — Richard

Après plusieurs années passées dans un pensionnat, Richard a été embauché par le ministère des Affaires indiennes – devenu Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. L’un de ses premiers emplois consistait à se rendre dans les réserves amérindiennes et à faire signer aux parents autochtones les formulaires nécessaires pour qu’ils cèdent à la reine leurs droits sur leurs enfants afin qu’ils soient envoyés au pensionnat.

« C’est là où j’ai eu mon Waterloo », se souvient Richard.

Après avoir traduit au chef d’une tribu, ahuri, les formulaires du gouvernement, Richard a compris qu’il ne pouvait pas faire ce travail et qu’il fallait cesser d’envoyer de petits autochtones dans les pensionnats que lui-même avait fréquentés.

Richard croit que l’harmonie entre la société autochtone et la société canadienne est possible, mais il pense qu’elle n’est pas pour tout de suite.

« J’y crois, mais je ne pense pas que ça va arriver de mon vivant. En attendant, il faut continuer à faire ce que l’on fait là, il faut continuer à en parler, parfois avec des mots crus », conclut-il. 

http://www.radio-canada.ca

Un entraîneur à qui vous ne voudriez pas confier votre enfant


Je déteste les sports ou il faut a tout prix gagné .. dans les écoles, université et le sport professionnel .. c’est du bourrage de crane et quand viens un entraineur comme celui de la vidéo .. ce n’est plus du sport … c’est des abus
Nuage

 

Un entraîneur à qui vous ne voudriez pas confier votre enfant

 

Mike Rice/Saisie vidéo, courtoisie ESPN

Publié par Louis Senay pour 98,5fm Sports

(98,5 Sports) – Une suspension de trois parties imposée en décembre apparaît nettement insuffisante à la suite de la publication d’une vidéo, mardi, des gestes qui ont entraîné la sanction. Plusieurs medias réclament rien de moins qu’un bannissement à vie pour l’entraîneur de basketball de l’université Rutgers, Mike Rice.

Au moment d’imposer la sanction, la direction de la maison d’enseignement n’avait pas divulgué les raisons qui avaient mené à la pénalité. La vidéo qui suit a fourni des arguments de nature à inciter les parents à ne pas confier leur progéniture au triste sire qui règne à Rutgers.

 

Malgré la publication de la vidéo démontrant les abus physiques et verbaux de l’entraîneur à l’endroit de ses joueurs, incluant coups de pied, empoignades par le col, bousculades et lancers de ballon à la tête ou à hauteur de la cuiller de suspension, le directeur des sports de l’université, Tom Pernetti, maintient que Rice demeurera à la tête de l’équipe, ayant servi sa pénalité de trois parties pour ses agissements.

Les réactions ont toutefois été virulentes dans les médias américains. En voici quelques-unes issues de comptes Twitter, telles que répertoriées par le USA Today :

Richard Deitsch (Sports Illustrated): «Adieu, Mike Rice. Il n’y a pas de place pour ça au sport collégial.»

Greg Rosenstein (ESPN): «Si Rutgers ne congédie pas Mike Rice, pourquoi n’importe quel parent permettrait-il à son enfant de jouer là-bas?»

Doug Gottlieb (CBS Sports): «Il n’y a aucune raison pour laquelle Mike Rice devrait garder son job. Aucune raison. Désolé, mec, pas acceptable…. La confrérie des entraîneurs est tissée serré, ce genre d’action est inacceptable. La plus grande question est de savoir comment Mike Rice a conservé son emploi quand Rutgers a vu la vidéo la première fois.»

Mark Ennis (ESPN): «Si vous permettez à votre enfant de jouer pour Mike Rice, vous devriez avoir honte d’être un parent.»

Bonnie D. Ford (ESPN): «Je ne savais pas que «première offense» s’appliquait à l’abus physique d’un entraîneur. Je suis sûre qu’aucun parent n’accepterait rien de moins qu’une prise et tu es retiré. Sans mentionner le révoltant abus verbal. Tout un éducateur!»

Et plusieurs autres ont joint leur voix à ce tollé, incluant le joueur vedette du Heat de Miami, LeBron James, qui mentionne :

«Si mon fils jouait pour Rutgers ou un entraîneur comme ça, il aurait beaucoup d’explications à donner et je crierais après lui encore par la suite! Allons…»

http://www.985fm.ca