Vivre le présent
Un pas en arrière, un pas en avant, on confond excuses et prétextes et on se donne de bonnes raisons de s’interdire de vivre le présent.
Marc Lévy
Vivre le présent
Un pas en arrière, un pas en avant, on confond excuses et prétextes et on se donne de bonnes raisons de s’interdire de vivre le présent.
Marc Lévy
Une scène que nous verrons jamais de nos propres yeux. Cela se passe à Botswana en Afrique. Un ratel un cousin du blaireau semble être en mauvaise posture avec un python, mais deux chacals y voient une opportunité d’un bon repas. Qui gagnera ? Le serpent, les chacals ou le ratel ?
Nuage
Crédits : Roselyne Kerjosse
Dans le parc national de Chobe, au Botswana, Roselyne Kerjosse a filmé une scène complètement surréaliste
Cette touriste a filmé un impressionnant combat entre un ratel – un mustélidé cousin du blaireau réputé pour sa pugnacité, aussi appelé « blaireau à miel » –, deux chacals et un python alors qu’elle était en plein safari, explique The Independent.
Quand Kerjosse a commencé à filmer, le ratel semblait en bien mauvaise posture, le python enroulé autour de son corps. Mais une paire de chacals est entrée dans la danse, attaquant le serpent à coups de morsures. Le ratel a finalement réussi à s’échapper, mais il est revenu à la charge pour se joindre à l’attaque des chacals. Durant toute la durée du combat, un buffle d’Afrique broutait non loin, l’air impassible.
Le ratel n’était pas d’humeur à partager son repas. Après une mêlée chaotique qui a duré quelques instants, il a finalement remporté la bataille contre ses trois adversaires, avant de traîner le serpent inerte dans les buissons pour le déguster à son aise. Le guide qui accompagnait Kerjosse a déclaré qu’il n’avait « jamais vu une scène pareille ». Tu m’étonnes.
Source : The Independent
Tous les chiens n’ont pas la même endurance au froid. L’hiver, tout dépend de la race et aussi du comportement du chien, il se peut qu’il ait besoin d’un manteau. Il faut juste s’assurer que le vêtement soit confortable pour lui.
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Quand les températures chutent, les toutous aussi peuvent souffrir du froid, même s’ils ont des poils ! Alors se pose une question : faut-il mettre un manteau à son chien quand il faut froid ?
On a parfois tendance à penser qu’avec leur pelage, les chiens n’ont pas froid. C’est faux ! Les chiens ressentent le froid et peuvent en souffrir. Imaginez que vous marchez pieds nus sur le bitume, et pensez à leurs coussinets sur le sol gelé…
Mais il n’y a pas que par les pattes que les chiens peuvent attraper froid, c’est aussi le cas au niveau du thorax et du ventre. Les chiens ne sont pas à l’abri d’une maladie : pneumonie, bronchite, ou encore gastrite. Alors, faut-il mettre un manteau à son chien pour le protéger du froid ?
Pourquoi mettre un manteau à son chien ?
On se demande souvent à partir de quelle température un chien a froid. Mais en réalité, c’est moins une question de thermomètre à surveiller et plus une question de comportement canin. Un chien qui n’a pas envie de sortir se promener lorsqu’il fait froid, qui tremble pendant la promenade, fait le dos rond ou marche la tête baissée vous montre à sa façon qu’il est inconfortable et souffre des basses températures.
Certaines races de chiens sont plus vulnérables et sensibles au froid que les autres : c’est le cas des chiots, des chiens âgés, des petites races (Chihuahua, Pinscher, Teckel…) et des chiens nus, sans sous-poil ou à poil court (Lévriers, Dalmatien, Boxer, Dobermann…).
« Les petites races notamment ont besoin de ralentir la déperdition calorique, car le froid augmente les risques de tomber malade : soit directement, par hypothermie, ou indirectement, en fragilisant le système immunitaire », explique le Dr Stéphane Tardif, vétérinaire comportementaliste.
Faut-il mettre un manteau à son chien pour le protéger du froid ?
Alors, faut-il mettre un manteau à son chien ? La réponse est oui. Contrairement à ce que certains pensent, mettre un manteau à son chien n’a rien de ridicule ou de futile pour peu que cette action soit justifiée. Et, lorsqu’il fait froid, elle l’est !
« Avec des pelages plus ou moins denses, tous les chiens n’ont pas le même ressenti et la même résistance au froid. Si votre chien semble avoir froid, qu’il tremble ou refuse de se promener en sentant le froid, vous pouvez l’équiper d’un vêtement, la promenade n’en sera que plus confortable », assure le Dr Tardif.
Veste, doudoune, k-way, parka, polaire… Quel manteau choisir pour son chien ?
Mais alors, comment choisir le manteau adéquat pour protéger son chien du froid ? De nombreux chiens – surtout ceux qui n’y ont pas été habitués – ne supportent pas de porter un manteau, même si cela les protège du froid et rend les sorties plus agréables !
Le premier critère pour en choisir un est donc un critère de confort : votre chien doit être à l’aise dedans.
« Pour savoir si le manteau correspond au chien, il doit pouvoir se déplacer avec comme s’il n’en portait pas, avec une démarche normale, sans faire attention au vêtement », explique le Dr Tardif.
Le manteau doit être adapté à sa taille et à sa morphologie, et doit couvrir son ventre. On notera par exemple qu’il existe des manteaux spécialement adaptés aux molosses et aux Lévriers, qui seront, de facto, différents de ceux destinés aux Chihuahua ou aux Yorkshire. Il existe aussi des manteaux « combinaisons » qui couvrent les pattes.
Il faut également prendre en compte la matière du vêtement : on privilégiera un manteau pour chien imperméable et rembourré, mais le moins lourd possible à porter pour l’animal. Quant aux capuches, elles sont généralement plus esthétiques qu’utiles.
Choisissez un modèle facile à mettre afin d’éviter de devoir « vous battre » pour mettre le manteau à votre chien. Si votre chien a un harnais, sachez que certains manteaux ont une ouverture sur le dos prévue pour pouvoir attacher la laisse au harnais, sous le manteau. Il existe aussi des manteaux pour chien avec harnais intégré. Encore d’autres modèles disposent même d’une boucle, ce qui évite de devoir mettre un harnais ou une laisse au chien.
Enfin, le manteau doit aussi vous plaire et correspondre à vos goûts et votre budget, même si c’est le confort du chien qui doit primer plutôt que l’effet de mode ! N’oubliez pas d’habituer progressivement votre chien à porter ce manteau, en l’encourageant et en associant le manteau à un moment agréable (la promenade, la récompense).
La proposition d’utiliser les résidus de bois pour remplacer le plastique et le styromousse me semble très intéressante.
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Les résidus de bois devraient être utilisés davantage pour fabriquer des contenants compostables, selon le Syndicat des producteurs forestiers. (Archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / CAMILLE VERNET
Julie Tremblay
Le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent (SPFBSL) demande à Québec d’adopter un décret afin d’éliminer les contenants de styromousse et de plastique dans la province.
Après avoir adopté la Déclaration universelle d’urgence climatique en avril dernier, le Syndicat poursuit ses revendications en matière d’environnement.
Il vient de déposer un mémoire auprès des ministères de l’Environnement, de la Forêt, de la Faune et des Parcs afin d’inciter le gouvernement à trouver des solutions de rechange aux matériaux polluants actuellement utilisés par l’industrie.
On sait que ça ne virera pas de bord demain matin, mais ça va avancer, ça va faire son bonhomme de chemin, et ce sont les consommateurs qui vont faire évoluer cette chose-là, a précisé en point de presse le président du SPFBSLSyndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, Maurice Veilleux.
Qui plus est, le Syndicat souligne que cette façon de faire pourrait être profitable aux producteurs de bois, puisque les résidus forestiers peuvent être utilisés dans la fabrication de contenants compostables.
En plus de valoriser davantage la fibre prélevée en forêt, cela permettrait de réduire la pollution associée à la production de pétrole et à sa transformation en plastique, soutien M. Veilleux.
C’est une façon de valoriser la fibre; on protège l’environnement et, en même temps, on n’importe pas de l’extérieur. Maurice Veilleux, président du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent
La Fédération des groupements forestiers, le Conseil de l’industrie forestière, les quatre députés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ainsi que le Conseil régional de l’environnement (CRE) ont déjà donné leur appui à la proposition du Syndicat.
On dit souvent que le bois est le matériau de construction écologique par excellence, mais ce n’est pas juste pour faire de la construction, affirme la directrice générale du CREConseil régional de l’Environnement, Luce Balthazar.
Le bois, les résidus du bois, la fibre agroforestière également sont des remplaçants très intéressants pour le plastique et le styromousse. Luce Balthazar, directrice générale du Conseil régional de l’environnement
Mme Balthazar pense que Québec pourrait faire un pas en ce sens, puisque le ministère de l’Environnement révise actuellement sa politique concernant la gestion des matières résiduelles.
C’est le bon moment pour intégrer ça dans la nouvelle politique et intégrer des règlements qui soient fermes, précise-t-elle.
La nouvelle stratégie entourant la gestion des matières résiduelles doit être annoncée en 2020.
Les morts qu’il y a eu aux États-Unis par des gens qui vapotaient la cigarette électronique ont été clairement relié à la recharge qui contenait du cannabis et de l’huile de vitamine E. Vapoter peut conduire à certaines maladies pulmonaires et les risques sont triplés si les gens vapote et fume. En principe substituer la vapoteuse par la cigarette est une bonne chose, mais il semble que cela soit rare d’être satisfait qu’avec la e-cigarette.
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PHOTO JOSE LUIS MAGANA, AGENCE FRANCE-PRESSE
Lorsque les gens vapotent et fument en même temps, ce qui est fréquent, le risque est triplé.
(Washington) Une étude ayant suivi 32 000 Américains pendant trois ans montre que les consommateurs de cigarettes électroniques augmentaient leur risque de souffrir des mêmes maladies pulmonaires chroniques que les fumeurs, selon des résultats publiés lundi.
AGENCE FRANCE-PRESSE
Aux États-Unis un lien entre le vapotage et une maladie fulgurante et grave ayant causé 52 décès (Evali) a été établi cette année, mais cette maladie est très spécifique à un type de recharges, souvent illicites et vendues sous le manteau, infusées au cannabis et contenant un ingrédient causant la toxicité, une huile de vitamine E.
L’étude publiée lundi est plus large et statistique. Elle montre que les vapoteurs avaient 30 % de plus de risque de développer des maladies chroniques des poumons telles que la bronchite, l’asthme, l’emphysème ou la bronchopneumopathie chronique obstructive, par rapport aux personnes qui ne vapotent pas.
Lorsque les gens vapotent et fument en même temps, ce qui est fréquent, le risque est triplé.
« Nous avons conclu que les cigarettes électroniques étaient nocives en elles-mêmes, avec des effets qui se produisent indépendamment de la consommation de tabac conventionnel », dit l’un des auteurs, Stanton Glatz, professeur de médecine et directeur du centre de recherche sur le tabac de l’université de Californie à San Francisco.
Il s’agit de la première étude à avoir suivi des vapoteurs dans le temps et à avoir montré un tel lien, selon les auteurs, qui publient leurs travaux dans la revue American Journal of Preventive Medicine.
Les données proviennent de l’enquête Population Assessment of Tobacco and Health (PATH), qui a suivi 32 000 adultes américains de 2013 à 2016.
Les résultats montrent que substituer la cigarette électronique au tabac normal réduit les risques… mais que cette substitution est en réalité très rare.
« Très peu de gens le font », dit Stanton Glatz. « La plupart des fumeurs rajoutent la cigarette électronique et deviennent des utilisateurs des deux, ce qui augmente significativement leur risque de maladie des poumons au-dessus du risqué lié à la cigarette ».
Le mécanisme biologique reste à éclaircir, mais des études ont été réalisées sur des souris, et ont mis notamment mis en évidence un effet nocif des vapeurs de cigarettes électroniques sur le système immunitaire, ce qui favoriserait les infections
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Le CHU de Sainte-Justine, un hôpital dédié aux enfants, ont pu mieux comprendre la cardiopathie valvulaire grâce à une famille dont deux enfants sur trois avaient une variation congénitale de la valve aortique. Cela serait un gène manquant et qui joue un rôle dans la formation et la maintenant de cette valve.
Nuage
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Cette découverte découle du suivi d’une famille au CHU Sainte-Justine ; deux des trois enfants de cette famille étaient atteints de cette variation congénitale, ce qui a permis d’identifier le gène responsable.
(Montréal) Une équipe de recherche du CHU Sainte-Justine a découvert le gène responsable d’une maladie congénitale courante de la valve aortique dont l’origine n’avait jamais été expliquée auparavant.
JEAN-BENOIT LEGAULT
LA PRESSE CANADIENNE
Les résultats de cette étude, qui a été réalisée en collaboration avec The Hebrew University Center, sont présentés lundi dans la revue Nature Genetics.
2 % de la population présente une cardiopathie valvulaire. Malgré les nombreux indices du rôle de la génétique dans les maladies aortiques, seuls quelques gènes ont pu être identifiés jusqu’à présent.
Ici, le gène ADAMTS19 est mis en cause dans une maladie de la valve aortique ciblant spécifiquement la valve bicuspide.
« Les maladies de la valve aortique sont relativement fréquentes dans la population générale, mais c’est très rare que nous ayons des familles qui se prêtent à une analyse génétique, a expliqué le docteur Gregor Andelfinger, un cardiologue pédiatrique et chercheur au CHU Sainte-Justine. Dans notre étude, nous décrivons deux familles chez qui nous avons identifié le même défaut génétique, à savoir la perte d’un gène qui à date n’était pas connu comme jouant un rôle dans la formation et la maintenance […] de la valve aortique. »
La valve aortique est l’une des valves « les plus importantes du cœur », a dit le docteur Andelfinger, puisque c’est là que passe le sang qui est pompé vers l’organisme par la partie gauche du cœur.
Un mauvais fonctionnement de cette valve peut mener à une défaillance cardiaque ou à divers symptômes quand le patient deviendra moins tolérant à l’effort. Plusieurs d’entre eux auront éventuellement besoin d’une intervention chirurgicale.
« Il y a [des patients] qui sont asymptomatiques, surtout plus jeunes, a indiqué le docteur Andelfinger. En général ce sont des maladies progressives qui vont tôt ou tard avoir une manifestation clinique. »
Cette découverte découle du suivi d’une famille au CHU Sainte-Justine ; deux des trois enfants de cette famille étaient atteints de cette variation congénitale, ce qui a permis d’identifier le gène responsable.
« Cette mutation-là perturbe […] la façon par laquelle les cellules interprètent le stress mécanique du flot sanguin, a dit le docteur Andelfinger. C’est un nouveau mécanisme génétique que nous avons réussi à identifier.
« Potentiellement, la ramification la plus importante est que cette étude-là est un saut en avant dans notre compréhension des mécanismes de la maladie. Je pense que ça pourrait s’appliquer au moment où on pensera à faire de l’ingénierie biologique de remplacement valvulaire. Je pense que notre étude ouvre une nouvelle compréhension pour diriger la génération de valves biologiques artificielles. »
On estime que près de 4000 chirurgies valvulaires sont effectuées au Canada chaque année, un chiffre en constante croissance avec le vieillissement de la population. Le fardeau économique est évalué à près d’un milliard de dollars par an, sans compter le poids de la souffrance pour les patients et leur entourage.
Je suis impressionné par le coléoptère bombardier et son moyen de défense. Les fourmis, on le sait sont des petites bêtes intelligentes et très organisées. Elles repèrent, s’organisent et attaquent comme les armées humaines. Elles sont efficaces dans leur stratégie, mais face à l’arme secrète du bombardier, elles doivent capituler ou mourir.
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Face à une armée de fourmis, ce coléoptère n’a plus qu’une solution pour s’en sortir : utiliser son arme secrète chimique.
Encerclé par une armée de fourmis maraudeuses, ce coléoptère bombardier aurait pu y laisser sa peau. Quasi invisibles, ces tueuses impitoyables peuplent la planète en milliards de millions. Celles qu’on trouve principalement en Afrique, Australie et Asie du Sud n’ont rien à envier aux armées les plus sophistiquées. Leurs raids ressemblent à s’y méprendre à ceux d’une armée humaine. Lorsqu’elles repèrent une proie, il est presque impossible pour cette dernière de s’échapper. Une unité spécialisée dans le repérage laisse une traînée odorante pour permettre au reste de leurs congénères de la retrouver. Elles l’entourent avant de la découper en petits morceaux. Aucun coléoptère ne résiste à la force de leurs mandibules.
Pourtant, face au coléoptère bombardier, elles vont être forcées de se replier.
UNE ARME PAS BANALE
Il est à peine plus gros qu’une pièce de deux euros, mais ne vous fiez pas à sa taille. Ce coléoptère dissimule un mécanisme redoutable pour tuer ses ennemis. Celui que l’on appelle, à tort, « scarabée bombardier » – il s’agit d’un carabe – est capable de mitrailler un jet chimique à 100 degrés à la vitesse d’Usain Bolt (10 m/s).
Au cœur de son abdomen, le coléoptère cache une arme secrète : deux glandes, composées d’un compartiment réservoir avec des réactifs chimiques et d’une chambre d’explosion, remplie d’enzymes. Lorsque le bombardier est attaqué, une valve s’active entre les deux réserves. Une goutte de la première est libérée dans la seconde. La pression augmente et provoque une explosion par la pointe de l’abdomen de l’animal. Les adversaires sont alors littéralement mitraillés par le liquide corrosif propulsé à grande vitesse. Ce mécanisme de « mise à feu » est répété jusqu’à 1000 fois par seconde. Les fourmis, au mieux battent en retraite, au pire trouvent la mort.
PLUS FORT QU’UN CRAPAUD
La technique du pheropsophus jessoensis est aussi redoutablement efficace dans des situations bien plus dangereuses. Des chercheurs de l’université de Kobe au Japon ont découvert que, lorsqu’il est avalé par un crapaud, le coléoptère projette le liquide dans l’estomac de son prédateur. Dans 43 % des cas, le crapaud finit par régurgiter l’insecte qui peut s’en sortir sans séquelle plus d’une heure après l’ingestion. Une attaque que ne sont pas près de digérer ses adversaires !
Après 1000 enfouis dans le passé, une cité refait surface en Afrique, précisément en Ethiopie. On y découvre une ancienne basilique chrétienne avec des objets de cette religion mêlée a d’autres objets appartenant à croyances païennes reliquat de ses origines polythéismes. Cette cité témoignage d’activités domestiques, artisanales et commerciales, elle avait apparemment un rôle crucial pour le royaume
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Les vestiges de la cité antique de Beta Samati ont été découverts dans une colline au nord de l’Ethiopie.© Ioana Dumitru
Par Emeline Férard –
En Ethiopie, des archéologues ont mis au jour les vestiges d’une cité nommée Beta Samati qui aurait autrefois constitué un centre important du royaume d’Aksoum. Parmi les débris, ils ont identifié les restes d’une basilique qui apporte un nouvel éclairage sur l’arrivée du Christianisme en Afrique.
Dans les plateaux poussiéreux du nord de l’Ethiopie, une cité antique oubliée depuis plus de 1.000 ans vient de refaire surface. Et elle a révélé des vestiges d’une importance cruciale pour les archéologues. La cité est en effet le fruit d’une des civilisations antiques les plus influentes d’Afrique, celle de l’empire d’Aksoum. Influentes mais aussi énigmatiques.
On sait aujourd’hui que le royaume d’Aksoum a dominé l’est de l’Afrique et l’ouest de l’Arabie de 80 avant J.-C à 825 après J.-C et qu’il constituait l’une des principales puissances de l’époque. Grâce à sa position à proximité de la mer Rouge et de la route commerciale vers l’Inde, l’empire entretenait des relations commerciales étroites avec d’autres puissances y compris Rome.
Pourtant, cette civilisation demeure aujourd’hui très peu documentée.
« Les gens connaissent largement l’Egypte antique, la Grèce antique et la Rome antique… mais ils ne savent pas que la civilisation aksoumite a été l’une des civilisations les plus puissantes au monde et l’une des plus précoces », a expliqué à LiveScience, Michael Harrower, archéologue de la Johns Hopkins University de Baltimore.
Le problème est que les fouilles archéologiques sont restées relativement sporadiques depuis le XXe siècle, notamment en raison de l’instabilité politique du pays. Si de nombreux vestiges, dont un site d’obélisques, ont pu être mis au jour à proximité d’Aksoum, l’ancienne capitale du royaume, peu de recherches ont ainsi été menées dans le reste de la région.
De nombreux vestiges de l’empire aksoumite demeurent à proximité de son ancienne capitale, Aksoum. – Allamiro/Wikimédia Commons
Une cité cachée dans une colline
C’est pour combler ce manque que Michael Harrower et ses collègues ont lancé de nouvelles fouilles en 2009 dans la région de Yéha, à une cinquantaine de kilomètres d’Aksoum. Après s’être entretenus avec des locaux, ils ont plus précisément ciblé leurs efforts sur une colline à proximité d’un village. Elle s’est finalement révélée être ce que les archéologues appellent un tell, un monticule créé par des ruines.
En excavant le site, l’équipe est en effet tombé sur un réseau de murs en pierre et a constaté qu’elle ne faisait pas face à quelques bâtiments isolés mais à une véritable cité probablement étendue sur les 14 hectares de la colline. Les chercheurs ont choisi de la nommer Beta Samati, qui signifie « foyer d’audience » en tigrigna, la langue locale. Car cette cité revêtait visiblement une grande importance pour le royaume, selon l’étude publiée dans la revue Antiquity.
Les datations menées suggèrent que le site aurait été occupé durant pas moins de 1.400 ans, entre 750 avant J.-C et 650 après J.-C. Cela signifie que Beta Samati existait déjà durant la période dite pré-aksoumite et qu’elle serait restée occupée pendant l’essor du royaume jusqu’à son mystérieux déclin. Une découverte clé pour combler les zones d’ombre de l’histoire de l’empire d’Aksoum.
Pour Michael Harrower et ses collègues, ces conclusions impliquent en effet que les villages pré-aksoumites n’ont pas été abandonnés lorsque le royaume s’est développé et que ce dernier n’aurait donc pas entraîné une forte rupture politique contrairement à ce que les spécialistes avaient suggéré auparavant. A l’inverse, Beta Samati serait resté un centre important de l’empire, commercial, administratif et religieux.
Une basilique riche en informations
Parmi les décombres, les fouilles ont mis en évidence les vestiges de maisons ou d’ateliers ainsi que de nombreux artéfacts – poterie et pièces de monnaie notamment – témoignant à la fois d’activités domestiques, artisanales et commerciales. Dans une seconde zone, c’est un bâtiment rectangulaire bien plus vaste qui est sorti de terre.
Selon les archéologues, il s’agirait d’une basilique de style romain, qui pourrait avoir été construite pour servir d’église chrétienne. Une hypothèse qui offre un nouvel éclairage sur l’arrivée du christianisme en Afrique. Le royaume d’Aksoum reposait initialement sur une religion polythéiste, jusqu’à ce que le roi Ezana, ne convertisse la région à la religion chrétienne après avoir été converti lui-même par un missionnaire.
C’est du moins ce que la tradition éthiopienne relate mais les historiens ont émis de nombreux doutes quant à la période et à la façon dont le christianisme est apparu en Ethiopie.
« C’est ce qui rend la découverte de cette basilique si importante », a précisé Michael Harrower cité par le Smithsonian Mag. « C’est une preuve fiable de la présence chrétienne au nord-est d’Aksoum à une période très précoce ».
L’identification de cet édifice s’est révélée d’autant plus importante que contrairement à d’autres mis au jour auparavant, il n’était pas vide. Les archéologues y ont découvert de nombreux artéfacts qui, en plus de témoigner d’activités commerciales administratives et religieuses, ont laissé transparaître un mélange de culture païenne et chrétienne.
Sur l’inventaire, figurent notamment des figurines de bovins ainsi qu’une bague faite d’or et de cornaline arborant une image de tête de taureau. Des témoignages de croyances plutôt païennes, selon les archéologues. A l’inverse, un pendentif en pierre portant une croix et l’ancien mot éthiopien pour « vénérable » ainsi qu’une inscription sur l’un des murs faisant référence au Christ indiquent des croyances chrétiennes.
Cette bague en or et cornaline découverte à Beta Samati et arborant une tête de taureau témoigne d’un mélange d’influences romaine et aksoumite. – Ioana Dumitru
De la même façon, les objets de Beta Samati montrent un mélange d’influences locales et étrangères. Le design de la bague, par exemple, se rapproche des techniques romaines tandis que les symboles qui y figurent seraient plutôt d’influence aksoumite.
« Ils utilisaient certaines des idées venues de la Méditerranée mais les tournaient d’une façon différente, vers un style africain unique », a détaillé Michael Harrower.
Un aperçu précieux sur une société complexe
Autant de découvertes archéologiques qui semblent confirmer que Beta Samati jouait un rôle crucial dans le royaume d’Aksoum, apportant ainsi un aperçu précieux sur cette société complexe dont le déclin, à partir du IXe siècle, reste mystérieux.
« Les fouilles à Beta Samati ont fourni de nouvelles informations importantes sur les société pré-aksoumites et aksoumites », écrivent les auteurs dans leur rapport.
Cependant, « de plus amples recherches sont nécessaires pour révéler l’histoire et les interconnexions complexes du site », poursuivent les archéologues qui prévoient de retourner d’ici peu mener des fouilles à Beta Samati.
Ils espèrent également que leurs recherches aideront à faire connaitre la région et encourageront à venir découvrir ses paysages magnifiques et son histoire.