Soyez gentil !
Chaque personne que vous rencontrez, livre une bataille dont vous ne connaissez rien. Soyez gentil !
Robin Williams
Soyez gentil !
Chaque personne que vous rencontrez, livre une bataille dont vous ne connaissez rien. Soyez gentil !
Robin Williams
Généralement, les bateaux ont une sorte de baptême à leur première mise à l’eau. Vous ne serez pas surpris que cela a une origine superstitieuse qui viens de la Grèce antique. Certains superstitieux vont croire que le naufrage du Titanic est dû qu’il n’a pas été baptisé selon la tradition.
Nuage
« Un navire qui n’a pas goûté au vin goûtera au sang« : ce proverbe anglais explique l’origine de cette superstition.
Selon une tradition ancestrale, une bouteille doit être brisée sur la coque d’un bateau lors de sa mise à l’eau. Car sans ce rituel, il pourrait arriver malheur au navire et à ses occupants.
La légende a été renforcée par le naufrage du Titanic qui a coulé en 1912 lors de son voyage d’inauguration. Une catastrophe expliquée par certains en raison du refus de la compagnie White Star Line de jamais baptiser ses bateaux.
La légende trouverait son origine dans la Grèce antique. À cette époque lointaine, les marins répandaient du sang sur la proue de leur bateau le sang de victimes sacrifiées spécialement pour l’occasion. Le but était alors de s’assurer la protection des dieux et calmer les tempêtes pour éviter les naufrages, et autres accidents en mer.
Ce sacrifice a été abandonné au profit de la bouteille de vin puis de champagne, boisson symbole de bonheur et de chance.
Pour éviter que la bouteille refuse de se briser sur la coque, gage de malheur assuré, il convient de la lancer à grande vitesse, afin qu’elle se casse et que la mousse se répande sur la coque. Le choc doit être bruyant pour éloigner les mauvais esprits.
En général, les bouteilles sont légèrement sciées à l’avance et on préfère désormais les frapper contre l’ancre pour ne pas abîmer la coque. Le lancer doit être franc et sonore car le bruit, c’est bien connu, éloigne les mauvais esprits.
Aujourd’hui, lundi le 25 novembre 2019 c’est Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes. Dans un hôpital en Italie, c’est une chirurgienne qui a eu l’idée de faire une exposition de rayons-x des femmes violentées. Les rayons-x sont plus ou moins semblables au point de vue squelettique, donc ce que les gens voient pourraient être n’importe quelle femme, leur voisine, leur fille, leur mère … Un homme qui bat une femme, est un moins que rien. Malheureusement, les victimes n’osent pas toujours dénoncer, par peur, par un sentiment de n’avoir aucun issus, même si des mains sont tendues. Ils ne faut pourtant pas les abandonnées
Nuage
Sur la radiographie en noir et blanc, la lame du poignard se détache nettement sur la cage thoracique… C’est l’une des images fortes de l’exposition qu’un hôpital milanais consacre aux violences faites aux femmes.
Dans le hall de l’hôpital San Carlo, une douzaine de clichés sont présentés: radiographies d’un nez et d’un poignet cassés, d’un doigt déboîté, d’un tibia et d’une côte fracturés…
Organisée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, lundi, l’exposition, à la fois pudique et violente, dénonce les sévices domestiques endurés par des victimes qui ont passé la porte de l’établissement, cherchant de l’aide.
«Juste montrer quelque chose de réel»
C’est la chirurgienne Maria Grazia Vantadori qui a eu l’idée de présenter ainsi une réalité qu’elle a vécue au cours de près de trois décennies de pratique.
Bien que des femmes arrivent aux urgences ensanglantées, parfois coupées ou le visage brûlé à l’acide, la praticienne de 59 ans a opté pour les images plus «stériles» des rayons X, estimant qu’elles sont encore plus fortes.
«Je voulais apporter mon expérience dans ce domaine mais je ne voulais pas que ce soit sanglant, juste montrer quelque chose de vrai, de réel», a déclaré Mme Vantadori à l’AFP.
«L’avantage des rayons X, c’est qu’avec eux nous sommes plus ou moins tous les mêmes. Nos os sont identiques et chacune d’elles peut être n’importe quelle femme», explique-t-elle.
Au cours de sa carrière, le médecin dit avoir vu «des centaines et des centaines» de lésions de tous types sur les femmes, parfois gravissimes.
Elle raconte aussi que, même face à l’évidence, ces martyrs du quotidien refusent souvent d’avouer que leur bourreau n’est autre que leur compagnon, leur fiancé ou leur mari, par honte ou par peur de perdre leurs enfants.
En Italie, 142 femmes ont été tuées par la violence domestique en 2018, un chiffre en hausse de 0,7% par rapport à l’année précédente, selon l’institut de recherche italien Eures.
Ces cinq dernières années, 538 000 femmes ont été victimes d’abus physiques ou sexuels de la part de leur partenaire, selon l’Institut italien de la statistique (Istat).
«43 coups de poing»
L’une d’elles, dont le témoignage est présenté à Milan, a raconté comment son partenaire lui a fracassé le visage contre le mur de la cuisine et l’a frappée à coups de poing à 43 reprises.
«J’ai compté les coups pour essayer d’oublier la douleur, sinon je serais morte», confie-t-elle.
L’une des images les plus fortes montre un couteau de boucher enfoncé dans une cage thoracique, celle d’une femme qui «a miraculeusement vécu», explique Mme Vantadori.
Pour tenter de mettre fin à la spirale de la violence, l’hôpital San Carlo offre une aide complète aux victimes, via un centre qui propose un soutien psychologique et des services sociaux, notamment une aide juridique.
Le plus important «c’est que les femmes sachent que de telles structures existent», explique sa directrice Pavahne Hassebi. Selon
l’Istat, il y avait 253 établissements comme celui-là en 2017 dans la péninsule.
Bien que la prise de conscience ait augmenté au cours des dernières décennies, le phénomène persiste et n’a aucun lien avec la couleur de peau ou le milieu social, explique Maria Grazia Vantadori.
L’indignation contre la violence sur les femmes s’est accrue à la suite du mouvement #MeToo. En Europe, elle a été plus visible en France où le fléau a été déclaré «grande cause nationale» en 2018. L’AFP a estimé à au moins 115 le nombre de féminicides commis en France depuis le début de 2019. Ils étaient 121 en 2018.
Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Rome contre la violence envers les femmes. Beaucoup portaient des pancartes réclamant justice pour Daniela Carrasco, dite «La Mimo», l’artiste de rue chilienne tuée par la police en octobre à Santiago.
L’ONU a estimé qu’en 2017, 87 000 femmes ont été tuées dans le monde, dont plus de la moitié par leur conjoint, leur partenaire ou dans leur propre famille.
J’adhère 100 %. Cela doit nous faire réfléchir sur ce que nous écrivons comme commentaire sur les réseaux sociaux. Quand une personne met une photo peut importe le sujet souvent les gens vont écrire les mêmes mots, tu es belle, tu es magnifique etc .. Nous sommes encore pris par l’aspect physique et non sur les capacités d’une personne. C’est un moyen d’enrichir notre vocabulaire
Nuage
ÉQUILIBRE
Marie-Soleil Dion est porte-parole de l’organisme ÉquiLibre, qui est derrière la semaine «Le poids? Sans commentaire!».
Par Camille Laurin-Desjardins
Se décrivant elle-même comme «un peu bouboule» quand elle était jeune, Marie-Soleil Dion avoue avoir souffert de cette tyrannie de la perfection – amplifiée aujourd’hui par les réseaux sociaux.
«T’es donc ben belle!», «magnifique», «vraiment jolie». Voilà les commentaires qui accompagnent le plus souvent une photo sur les réseaux sociaux. Et même si elles peuvent sembler gentilles ou inoffensives, ce genre de remarques répétées crée une pression de la beauté, de la perfection. Alors qu’en fait, il pourrait y avoir tant d’autres choses à dire à propos d’une photo.
C’est ce qui a inspiré le thème – «Une photo vaut 1000 mots» – de la huitième Semaine «Le poids? Sans commentaire», qui s’ouvre aujourd’hui.
«On invite les gens à faire un effort conscient pour commenter autre chose, parce que c’est vraiment un automatisme», affirme Andrée-Ann Bouchard, cheffe de projets et nutritionniste chez ÉquiLibre, l’organisme derrière cette semaine thématique.
«On le fait par intention bienveillante, bien souvent, c’est un premier réflexe, ajoute-t-elle. On veut changer le réflexe, inviter les gens à se creuser la tête pour commenter d’une autre façon, parce qu’il y a 1000 autres choses qu’on peut dire. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut plus se dire qu’on est beau ou belle… c’est juste d’essayer de diversifier.»
«Est-ce qu’on pourrait se dire: «tu es drôle», «tu es intelligente», «tu es persévérante», plutôt que de se dire «tu es belle», tout le temps?» – MARIE-SOLEIL DION, AMBASSADRICE DE LA CAMPAGNE
Elle donne en exemple l’histoire qu’a racontée à l’organisme une adolescente, récemment.
«Son amie avait publié sa photo de finissante sur Facebook, et 95% des commentaires portaient sur le fait qu’elle était belle… alors qu’elle venait de finir son secondaire!» souligne Andrée-Ann Bouchard.
«Est-ce qu’on pourrait se dire: ″tu es drôle″, ″tu es intelligente″, ″tu es persévérante″, plutôt que de se dire ″tu es belle″, tout le temps?» se demande Marie-Soleil Dion, porte-parole d’ÉquiLibre depuis deux ans.
Cette histoire a même inspiré une des capsules de la campagne, qui seront diffusées sur les réseaux sociaux tout au long de la semaine.
Les réseaux sociaux, des amplificateurs
C’est déjà la huitième année de la Semaine «Le poids? Sans commentaire!». Mais seulement la deuxième dont le thème central porte sur les réseaux sociaux. Parce que ces plateformes ont pris encore plus d’importance dans nos vies, et ont amplifié le phénomène qui consiste à commenter l’apparence physique des autres, croit la cheffe de projets d’ÉquiLibre.
«Quand j’étais jeune, j’étais un peu ″bouboule″, raconte-t-elle. Je n’étais pas à l’image d’Alicia Silverstone dans Clueless, mettons. Mais j’essayais de lui ressembler, de mettre des gilets bedaine… et ça ne marchait pas! Je n’avais pas de modèle qui pouvait me ressembler. Et à l’époque, c’était juste dans les revues et les films!»
Maintenant, les jeunes sont bombardés d’images, à tout moment de la journée, sur leur téléphone, souligne-t-elle.
«Moi, ça me fait de la peine de savoir ça. Parce que même à 35 ans, avec un chum qui me dit que je suis belle tous les jours, ça me fait mal, des fois, quand je vais sur Instagram et que je vois la perfection. Ça me met de la pression.»
Le but de cette semaine est de faire réaliser, dans un premier temps, que l’anonymat ou le fait de se trouver derrière un clavier ne blesse pas moins les personnes qu’on attaque sur leur poids ou leur apparence physique. Mais aussi de sensibiliser les jeunes et les moins jeunes au fait que, parfois, un compliment peut aussi faire mal.
«Si j’ai mis un filtre, si la photo est retouchée, si j’ai pris du poids depuis cette photo-là… Ça met de la pression, j’ai l’impression que je ne pourrai pas atteindre cette image-là», fait remarquer Marie-Soleil Dion.
Insatisfaction corporelle
Une enquête de l’Institut de la statistique du Québec révélait récemment que plus de la moitié des adolescents sont insatisfaits de leur image corporelle, rappelle Andrée-Ann Bouchard.
Et l’insatisfaction peut avoir plusieurs conséquences importantes sur la santé et le bien-être d’un adolescent.
«Ça peut engendrer des comportements malsains pour la santé, comme essayer de contrôler son poids en sautant des repas ou s’entraîner de façon intensive, explique Andrée-Ann Bouchard. Ça peut même avoir des impacts sur la réussite scolaire. Quand l’apparence prend trop de place, c’est tout ça que ça peut donner.»
Et même si on a l’impression que cette obsession pour l’apparence corporelle touche surtout les filles, les garçons ont eu aussi de plus en plus de modèles inaccessibles sous les yeux, précise la nutritionniste, qui invite tous les internautes à partager une photo d’eux, cette semaine, avec le mot-clic #lepoidssanscommentaire.
La Semaine «Le poids? Sans commentaire!» est en cours jusqu’au 29 novembre.
Dommage que les forêts, les animaux ne sont pas une cathédrale comme celle de Notre-Dame de Paris ce ‘n’est pas 1 millions qu’ils auraient ramasser .. Les koalas vont sûrement plus touché les gens que les autres animaux, car ils sont mignons ! Mais être mignon ne sauve pas une espèce. La déforestation est un vrai problème de sécurité autant animal qu’humaine. Il serait temps, d’arrêter de couper la végétation et de réfléchir pour l’avenir.
Nuage
Le koala est désormais considéré comme fonctionnellement éteint, après que les incendies ont dévasté une bonne partie de l’Australie au cours des derniers jours.
Ce terme est utilisé lorsqu’une espèce est trop peu nombreuse pour assurer sa survie à long terme, et ne joue plus un rôle significatif dans l’écosystème. Si quelques individus au sein de la population actuelle de koalas peuvent se reproduire éventuellement, la survie de l’espèce est gravement menacée.
Les feux de forêt en Australie ont effectivement dévasté plus de 80 % de leur habitat. Environ 1000 koalas auraient perdu la vie, et des centaines d’autres auraient été blessés.
Ces animaux sont particulièrement vulnérables aux feux, puisqu’ils se déplacent très lentement. Ils se réfugient aussi très souvent dans les plants d’eucalyptus, un végétal qui s’enflamme rapidement et intensément.
La déforestation et la sécheresse ont grandement affecté l’eucalyptus, et ces plantes étant la première source de nourriture des koalas, cela a aggravé la situation déjà précaire de cette espèce.
Une importante mobilisation s’est mise en branle afin de sauver l’emblème australien des flammes. Plus d’un million de dollars ont été amassés par la population afin de venir en aide à une clinique vétérinaire du pays, qui soigne des dizaines de spécimens chaque jour.
Des feux mortels ravagent l’Australie depuis plusieurs semaines. À cela s’ajoutent des records de températures, la sécheresse, des vents forts, toutes les conditions sont là pour empirer la situation. Aucune région n’est épargnée par ces feux et déjà plus de 1,65 million d’hectares ont brûlé en Nouvelle-Galles du Sud, soit trois fois plus que la saison dernière.
Ces feux mortels peuvent être l’une des conséquences des records de chaleur ayant eu lieu ce mois de novembre, dans le sud de l’Australie. Les températures ont dépassé les 40 °C. La Tasmanie a vu sa deuxième température la plus chaude de l’histoire pour un mois de novembre avec un mercure qui a grimpé jusqu’à 38,3 °C soit à 0,2 °C du record en 1966.
Plusieurs villes dans la région de Victoria ont battu leur record des températures maximales avec jusqu’à 42,2 °C à Mangalore ou encore 40,9 °C à Melbourne.
Il existe toute sortes de phobies, dont beaucoup nous sont inconnu. Le fait d’aller sur le Web et pour trouver d’autres personnes souffrant de la même phobie, a quelque chose probablement de réconfortant et de se sentir moins isolé. Le problème avec Internet, c’est que c’est aussi un moyen de provoquer de »fausses » phobies.
Nuage
La phobie des trous enfin expliquée
La tête de lotus nous évoquerait des maladies comme la variole. | Adam via Flickr CC
Repéré par Robin Tutenges
Repéré sur The Guardian
La trypophobie serait due à une réaction de dégoût instinctive liée à des maladies.
Julia avait environ 11 ans la première fois qu’elle a senti le dégoût l’envahir à la vue de trous, de fissures et de petites crevasses. Persuadée qu’elle était la seule à ressentir une telle réaction incontrôlée face à des orifices, elle a laissé sa peur dicter son quotidien, jusqu’à atteindre la vingtaine, où, en regardant une vidéo sur internet intitulée «Êtes-vous trypophobe?», elle comprit.
En se laissant guider sur le net, Julia en vint à rejoindre un groupe Facebook pour les trypophobes, au sein duquel chacun·e partage ses difficultés à vivre avec ce dégoût pour les trous, qui s’infiltre dans tous les aspects de la vie: nid d’abeilles, tête du lotus avec ses graines, bulles dans la pâte à gâteau –y compris chocolat soufflé.
La trypophobie n’est à ce jour pas reconnue comme une véritable phobie. À la différence de cette dernière, qui se caractérise par la peur vis-à-vis d’une menace précise, réelle ou non, la trypophobie provoque un dégoût qui se traduit par une réaction émotive face à une large gamme d’images, qui ont comme unique point commun leur configuration.
Que sait-on vraiment au sujet de ce rejet des trous? Une récente étude dirigée par Tom Kupfer, chercheur en émotions à la Vrije Universiteit d’Amsterdam, aide à en comprendre l’origine.
Éviter les maladies
L’équipe de recherche suggère que la réaction de dégoût s’est développée chez l’être humain afin d’éviter certains agents pathogènes, qui peuvent causer des maladies. Kupfer estime que les personnes trypophobes assimileraient les trous à une conséquence de ces agents pathogènes et que cette phobie spécifique serait en fait liée à un instinct qui permettrait d’éviter les parasites.
Le dégoût serait d’autant plus grand quand de telles crevasses se donnent à voir sur la chair, à commencer par la peau du visage. Leurs formes géométriques nous évoqueraient les symptômes de maladies infectieuses ou parasitaires telles que la variole, la rougeole, le typhus, la gale voire un état de décomposition.
Propagation via internet
Internet aurait peut-être son rôle à jouer dans la propagation de ces maux, selon un article du Guardian, qui explique que la trypophobie serait surtout une phobie socialement contagieuse, comme d’autres avant elle.
Prenez la maladie des Morgellons, cette affection cutanée restée longtemps inexpliquée, et qui s’est répandue à partir des États-Unis à compter de 2002. Des dizaines de milliers de personnes dans le monde se sont grattées, auscultées et triturées, pensant avoir attrapé cette maladie, qui s’avéra être en définitive une sorte «d’hallucination collective», un syndrome collectif d’origine psychogène.
À l’instar de la maladie des Morgellons, la trypophobie s’est surtout propagée via les réseaux sociaux. Alors, la phobie des trous est-elle, elle aussi, un produit du monde numérique?
Un serpent de 95 millions d’années est un âge très honorable pour un fossile. A l’époque, ils avait des pattes postérieures et ils étaient beaucoup plus massifs.
Nuage
Reconstitution de l’espèce Najash rionegrina qui vivait il y a 95 millions d’années.© Raúl Gómez
Par Emeline Férard –
En Argentine, des paléontologues ont mis au jour un crâne de serpent appartenant à l’espèce Najash rionegrina. Vieux de 95 millions d’années, l’ossement a livré de précieuses informations pour mieux comprendre l’évolution de ces reptiles.
Les serpents n’ont pas toujours eu le corps longiligne, ni la gueule extensible qu’on leur connait aujourd’hui. L’hypothèse la plus répandue avance que ces créatures partagent des ancêtres communs avec les lézards et qu’au fil de l’évolution, ils ont peu à peu perdu leurs membres et modifié le reste de leur anatomie. Mais quand et comment ces changements se sont-ils produits ?
C’est l’énigme que tente de résoudre les spécialistes depuis longtemps. Le problème est que les fossiles de serpents sont assez rares. Pourtant, c’est bien un fossile vieux de 95 millions d’années qui vient d’apporter une nouvelle pièce au puzzle de l’évolution de ce groupe. L’ossement en question a été découvert en 2013 sur le site paléontologique de La Buitrera en Argentine et il n’appartient pas à n’importe quelle espèce.
Long de quelques centimètres seulement, le fossile est un crâne de Najash rionegrina. Cette espèce nommée en référence au serpent biblique Nahash (en hébreu) a été décrite en 2006 à partir d’ossements mis au jour dans la province de Río Negro en Argentine. Vieux de 95 millions d’années, ce serpent avait la particularité d’évoluer sur le milieu terrestre et surtout d’arborer deux membres postérieurs.
Si la découverte de cette espèce a fourni un éclairage précieux, les ossements se sont malheureusement révélés trop fragmentaires pour dresser un portrait complet de l’animal. Un vide que les paléontologues peuvent aujourd’hui combler grâce à la mise au jour du nouveau crâne apparu bien préservé malgré ses 95 millions d’années passées sous terre.
Une grande bouche et des pommettes
Pour révéler les secrets du fossile, les chercheurs ont utilisé une technique appelée tomographie qui a permis d’observer en haute résolution la structure et l’anatomie du crâne de Najash. Décrite dans la revue Science Advances, cette étude a révélé que le serpent possédait une grande bouche avec des dents acérées et certaines des structures mobiles observées chez les représentants actuels du groupe.
En revanche, N. rionegrina présentait des caractéristiques que l’on pensait jusqu’ici absentes chez les serpents, fossiles comme modernes : des pommettes ou plus exactement des os jugaux.
« L’os situé sous l’orbite de Najash possède la même forme, la même position et les mêmes connexions que l’os jugal de la plupart des lézards », relèvent Michael Caldwell et Alessandro Palci, co-auteurs de l’étude.
Le crâne de Najash rionegrina découvert en 2013 en Argentine. – Fernando Garberoglio
« Ceci démontre que la partie inférieure de l’os jugal a été perdu au fil de l’évolution des serpents, pour ne laisser qu’un os jugal en forme de tige chez les serpents modernes. C’est donc l’os post-orbital qui a disparu, non le jugal », poursuivent-ils dans un article paru sur le site The Conversation.
Et le crâne a également livré des informations précieuses sur l’aspect général des reptiles et donc leur origine.
Il suggère en effet que les ancêtres des serpents modernes présentaient une bouche, une tête et un corps massifs tels que des espèces de lézard actuelles comme le dragon de Komodo.
Une conclusion qui bouscule la théorie selon laquelle les serpents ont évolué à partir « d’ancêtres aveugles, petits affichant une petite bouche et un corps semblable à celui d’un ver ».
« Cette étude révèle également que les anciens serpents ont conservé leurs membres postérieurs pendant une période plus longue avant l’apparition des serpents modernes qui sont, pour la plupart, dépourvus de membres », a expliqué dans un communiqué Fernando Garberoglio, paléontologue de la Fundación Azara de l’Universidad Maimónides de Buenos Aires, et principal auteur de l’étude.
L’avantage d’ingurgiter de grosses proies
Si l’évolution de l’anatomie des serpents intéresse autant les spécialistes, c’est que celle-ci joue un rôle crucial dans leur histoire et leur mode de vie. Leur crâne s’est en effet modifié pour acquérir une flexibilité et une adaptation inédites leur permettant d’ingurgiter de grosses proies. Ce dont sont incapables la plupart de leurs cousins, les lézards.
« Contrairement à la plupart des autres organismes de la planète qui se nourrissent régulièrement de petites quantités, les serpents s’alimentent de façon sporadique mais de plus grosses proies », a confirmé pour IFLScience, Alessandro Palci, soulignant qu’une telle capacité peut devenir un avantage dans un environnement où les proies se font rares.
« Cela pourrait même être la raison pour laquelle les serpents ont survécu à l’extinction de masse qui a éliminé les dinosaures à la fin du Crétacé », a-t-il avancé.
Malgré ces avancées, l’énigme de l’évolution des serpents est toutefois loin d’être résolue. De même que celle des lézards d’ailleurs.
« Pourquoi les autres lézards n’ont-ils pas aussi développé une telle capacité, c’est un mystère pour moi », a conclu le spécialiste.