La plus ancienne empreinte de pas humain des Amériques découverte au Chili


La plus vieille empreinte d’une personne trouvé dans les deux Amériques date de 15 600 ans. Je trouve cela époustouflant qu’une personne a passé et que son empreinte nous parvienne à notre époque
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La plus ancienne empreinte de pas humain des Amériques découverte au Chili

 

Il y a 15.600 ans, un individu adulte de l'espèce humaine Hominipes modernus a foulé de ses pieds nus la terre de Pilauco, au Chili, y laissant l'empreinte de son pied droit. Cette trace de pas est la plus ancienne des Amériques. © Universidad Austral de Chile (UACh)

Il y a 15.600 ans, un individu adulte de l’espèce humaine Hominipes modernus a foulé de ses pieds nus la terre de Pilauco, au Chili, y laissant l’empreinte de son pied droit. Cette trace de pas est la plus ancienne des Amériques. © Universidad Austral de Chile (UACh)

Publié le 29/04/2019 à 14h45

Floriane Boyer
Rédactrice

La plus ancienne empreinte de pas humain des Amériques a été identifiée à Pilauco, dans la ville d’Osorno dans le sud du Chili, ont annoncé des archéologues de l’université australe du Chili.

Son âge a été estimé à 15.600 ans par datation au carbone 14 des restes végétaux (graines et bois) présents dans les sédiments où elle a été conservée. Elle précède de 1.000 ans une autre trace de pas (14.600 ans) décrite quelques années auparavant sur le site archéologique de Monte Verde, à une centaine de kilomètres au sud d’Osorno, et de plus de 2.000 ans la plus ancienne piste humaine d’Amérique du Nord (13.000 ans), découverte au Canada en 2018. La trouvaille fait l’objet d’une publication dans le prestigieux journal Plos One.

 

(A) Empreinte de pas fossilisée découverte sur le site de fouilles de Pilauco au Chili, attribuée à un adulte de l'espèce humaine Hominipes modernus et âgée de 15.600 ans. (B) Modélisation 3D de l'empreinte. (C) Profils de profondeur de l'empreinte. © Karen Moreno et al., Plos One, 2019

(A) Empreinte de pas fossilisée découverte sur le site de fouilles de Pilauco au Chili, attribuée à un adulte de l’espèce humaine Hominipes modernus et âgée de 15.600 ans. (B) Modélisation 3D de l’empreinte. (C) Profils de profondeur de l’empreinte. © Karen Moreno et al., Plos One, 2019

L’empreinte a été découverte dès 2011 près d’une maison de Pilauco, un site de fouilles riche en fossiles de gomphothères et d’autres grands animaux appartenant à la mégafaune du Pléistocène, ainsi qu’en vestiges d’occupation humaine, tels que des outils lithiques. D’après la morphologie du pied, les chercheurs attribuent désormais l’empreinte à Hominipes modernus, une espèce humaine connue uniquement par des traces d’activité, ici de déplacement. Elle a été pratiquée dans un sol saturé en eau (boue ou tourbe) par le pied droit, nu, d’un adulte de 70 kg.

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Un ado lance une tranche de fromage sur un camarade de classe, qui décède


L’adolescent a probablement voulu faire le défi : #cheesechallenge. Un défi stupide qui circule depuis quelques temps sur le web. Je ne sais pas si c’est par niaiserie ou par une grande ignorance, mais il savait que son copain était allergique au produit laitier, mais il ne savait pas que le fromage était aussi un produit laitier. Est-ce possible à 13 ans ne pas savoir cela ? Et pourquoi l’école n’a pas administré immédiatement un traitement contre cette allergie, ou du moins le mettre en observation pour voir les premiers signes ?

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Un ado lance une tranche de fromage sur un camarade de classe, qui décède


© Thinkstock.

Un adolescent britannique, allergique aux produits laitiers, est décédé dix jours après avoir reçu une tranche de fromage dans le cou.

Karanbir Singh Cheema, un Britannique de 13 ans, également surnommé Karan, est décédé le 9 juillet 2017, dix jours après avoir reçu dans le cou, une tranche de fromage lancée par un camarade de classe

L’enquête sur la mort de jeune garçon a débuté cette semaine. Une enquête préliminaire en septembre 2018 a montré que Karanbir, étudiant à l’école William Perkin Church d’Angleterre à Greenford près de Londres, était décédé des suites d’une grave réaction allergique à une tranche de fromage.

De nouveaux éléments dont le témoignage d’un professeur ont été dévoilés. Lucjan Santos, l’un des professeurs du jeune garçon, a déclaré lors de l’enquête judiciaire que Karan lui avait fait part des faits lors d’une pause de midi.

 « Il m’a dit: ‘il a mis du fromage dans mon col sans raison’, puis il a pointé du doigt sa nuque », a déclaré l’enseignant.

L’adolescent aurait alors expliqué avoir une allergie au fromage. Le professeur a ajouté que Karan semblait calme et parlait calmement. 

« Je vais mourir »

Mais au bout de quelques minutes, le cou de l’adolescent est devenu rouge vif. Il n’arrêtait pas de se gratter le cou, saignant et luttant pour respirer. Bonny Campbell, membre du corps professoral, a expliqué que Kara a enlevé son t-shirt et a crié: « Je vais mourir. » L’adolescent a alors reçu un traitement pour ses symptômes allergiques.

Karan avait de multiples allergies alimentaires, notamment au blé, au gluten, aux produits laitiers ainsi qu’aux noix, d’après les dires de ses enseignants. Le garçon de 15 ans qui avait jeté la tranche de fromage « aussi gros qu’un post-it » à Karan Cheema a affirmé qu’il était au courant de certaines allergies de Karan Cheema, mais qu’il ne savait pas qu’il était également allergique au fromage.

Selon les enquêteurs, le camarade qui aurait donné le fromage au lanceur, était, lui, au courant des allergies de Karan aux produits laitiers, mais a assuré qu’il ne savait pas que le fromage était un produit laitier.

L’enquête se poursuit.

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MMS: non, ce traitement à base de chlore n’est pas «miraculeux»


Comment peut-on se faire avoir de la sorte avec des pseudoscientifique. Des traitements qui guérirait des maladies comme la malaria, sida, cancer, et même l’autisme, qui en fait est une solution qui s’apparente à l’eau de Javel.
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MMS: non, ce traitement à base de chlore n’est pas «miraculeux»


CASIMIRO VIA GETTY IMAGES

Il n’y a pas que la substance qui est douteuse.

  • Agence Science-Presse

    Une substance contenant du chlore qui prétend guérir la malaria, le sida, le cancer… et l’autisme. Si cette affirmation à elle seule semble douteuse, le livre qui en fait la promotion n’en est pas moins en vente chez Amazon, où il semble obtenir un certain succès. Après vérification, le Détecteur de rumeursconstate qu’il n’y a pas que la substance qui est douteuse.

    L’origine de la rumeur

    L’Américain Jim Humble, ancien membre de l’église de Scientologie et fondateur de sa propre église — Genesis II Church of Health and Healing — aurait découvert ce traitement « miraculeux » en 1996 (selon son site web). Depuis, le MMS (pour Miracle Mineral Solution) aurait soi-disant guéri 75 000 personnes souffrant de malaria et « d’autres maladies » en Afrique. Jim Humble proclame avoir découvert ce traitement alors qu’il prospectait… de l’or en Amérique du Sud. Il ne possède aucune expertise en médecine et se serait décrit comme un dieu venu de la galaxie d’Andromède.

    Dès les années 2000, il commercialise sur Internet son produit (une mixture à base de chlorite de sodium) et vend des livres qui en font la promotion — le premier, The Miracle Mineral Solution of the 21st Century, est paru en 2009, et en est déjà à sa 4e édition. Le MMS, une fois acheté — la bouteille se vend 27 dollars — doit être « activé » en y ajoutant un liquide acide, comme du jus de citron ou du jus de fruits. Le mélange ainsi obtenu, du dioxyde de chlore, s’apparente aux agents de blanchiment ou désinfectants communément utilisés à la maison.

    Or, Humble ne se contente plus de le vendre contre la malaria. Dans ses livres subséquents et sur son site web, il affirme que le MMS peut aussi servir à éradiquer le sida, le cancer… et l’autisme. Des propos repris par ses disciples et par les promoteurs du produit.

    En vente chez Amazon

    Un reportage du magazine Wired paru le mois dernier critiquait la multinationale Amazon qui contribue à vendre toutes sortes d’ouvrages pseudoscientifiques. Le magazine s’indignait tout particulièrement du fait qu’on suggère aux parents d’enfants autistes « des traitements comprenant la consommation d’une substance similaire à l’eau de Javel ».

    Le journaliste a voulu d’ailleurs tester Amazon en publiant lui-même un faux livre sur l’autisme et le dioxyde de chlore : son collage de textes pris sur Wikipédia a été accepté en moins de deux heures.

    Amazon a retiré de sa boutique certains des livres mentionnés dans le reportage, mais l’ouvrage original de Jim Humble, celui publié en 2009, reste encore disponible.

    Les faits et les dangers réels du chlore

    D’autres reportages avaient, au fil du temps, détaillé cette escroquerie. L’émission The Fifth Estate (CBC) avait par exemple, en 2015, tracé un portrait de l’affaire, particulièrement de la promotion de ce traitement par ses disciples. En 2018, un vendeur de MMS avait été condamné par un tribunal de Colombie-Britannique à 18 mois de prison.

    Cette condamnation, la première du genre au Canada, découlait du fait que Santé Canada avait été alerté sur le MMS et avait publié un premier communiqué dès mai 2010. D’autres avertissements ont suivi en soulignant les dangers de consommer du chlorite de sodium et en spécifiant que sa vente est interdite.

    On peut y lire entre autres que le « MMS contient une substance chimique semblable à l’eau de Javel et est proposé comme traitement pour un large éventail de problèmes de santé, y compris de graves maladies comme le cancer. […] Son ingestion peut notamment entraîner une intoxication, une insuffisance rénale et des dommages aux globules rouges réduisant la capacité du sang de transporter l’oxygène. Elle peut également provoquer des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et la diarrhée. »

    Alertée également, la Food and Drug Administration (FDA), l’agence gouvernementale américaine, a émis un communiqué en juillet 2010 avisant de cesser immédiatement l’utilisation du MMS.

    Malgré ces signalements, des reportages ont fait état au fil des années de cas d’intoxications et d’un décès, celui d’une Américaine suite à l’ingestion de MMS.

    Vous croyez avoir découvert un traitement miracle ? Avant de l’acheter, le Détecteur de rumeurs vous propose ces quelques conseils :

  • S’il y avait un traitement « miracle », celui-ci ferait assurément la manchette des grands médias. Aucun « Big Pharma » ne pourrait l’en empêcher.

  • Avant de l’essayer, discutez-en avec votre médecin ou votre pharmacien.

  • Aucun médicament ou traitement ne peut prétendre à lui seul guérir une panoplie de maladies ou de cancers.

  • Les témoignages sensationnels ne sont jamais un gage d’efficacité… surtout si aucune étude ne permet de savoir combien de gens ont essayé le produit, et chez quel pourcentage d’entre eux il ne s’est rien passé… ou combien ont eu des effets secondaires graves !

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Les chevaux ont radicalement changé en seulement quelques siècles


Il ne reste que deux lignées de chevaux le cheval domestique et le cheval de Przewalski, mais les scientifiques n’ont pas trouver leurs ancêtres. En fait, en 300 ans, la diversité génétique des chevaux s’est effondrée alors qu’elle a pourtant été constante pendant 5 millénaires.
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Les chevaux ont radicalement changé en seulement quelques siècles

Même les chevaux ne sont plus ce qu’ils étaient… Leur course n’est pas semblable à celle de leurs ancêtres, galopant sur Terre, il y a quelques millénaires. C’est ce que rapportaient des chercheurs jeudi dans l’histoire génétique la plus complète de l’animal jamais compilée à ce jour.

Le changement génétique le plus rapide s’est produit seulement dans les 200 à 300 dernières années, avec l’intensification des pratiques modernes d’élevage. C’est la grande surprise de cette étude produite grâce à la collaboration internationale de 121 chercheurs et publiée dans la revue américaine Cell.

Après le chien, la chèvre, le mouton, la vache et le cochon, le cheval est l’un des derniers animaux à avoir été domestiqués, au Néolithique. Il y a environ 5.500 ans, les humains ont commencé à boire du lait de jument, à harnacher les chevaux, à consommer leur viande et à les enfermer dans des enclos.

Le cheval de Przewalski est le descendant sauvage des premiers chevaux jamais domestiqués. © kwadrat70, Fotolia

Le cheval de Przewalski est le descendant sauvage des premiers chevaux jamais domestiqués. © kwadrat70, Fotolia

Et tout a changé à partir de ce moment-là

« Le cheval a radicalement changé l’histoire humaine », dit à l’AFP Ludovic Orlando, directeur de recherche CNRS à l’université de Toulouse, qui a coordonné l’étude.

Grâce au cheval, « on a pu aller très vite, très loin, conquérir de nouveaux territoires. On a fait la guerre très différemment. Grâce au cheval, on a pu labourer les champs et faire de l’agriculture», poursuit-il. Le cheval d’Alexandre le Grand est tellement marquant qu’on connaît son nom : Bucéphale ».

Pourtant, une question centrale demeure et à laquelle les scientifiques ne savent toujours pas répondre : quel est l’ancêtre du cheval domestique actuel ? L’équipe s’est donc attelée à l’analyse des génomes de 278 animaux (surtout des chevaux mais aussi des ânes et des mules découverts par inadvertance) sur plus de 5.000 ans et venant de toute l’Eurasie.

« C’est le plus gros registre de génomes anciens chez une autre espèce que l’homme », dit Ludovic Orlando.

Il ne reste que deux lignées

Depuis 2010, l’analyse des ADN anciens a connu un bond technologique. L’équipe a pu, dans un laboratoire de Toulouse, extraire et analyser les génomes venant d’ossements qu’il n’était pas possible d’exploiter auparavant. Et surprise : les scientifiques ont découvert une lignée de chevaux ibériques qui vivaient il y a quatre à cinq mille ans et qui a complètement disparu.

À l’autre bout du continent eurasiatique, rebelote ! Une autre lignée vivait en Sibérie et a aussi disparu. C’est comme si l’on découvrait que Néandertal vivait à côté de Sapiens il y a 5.000 ans, s’émeut Ludovic Orlando. Aucune de ces lignées n’est l’ancêtre des chevaux actuels. Il reste aujourd’hui deux lignées : le cheval domestique et le massif cheval de Przewalski. Leur origine la plus probable serait l’Asie centrale, mais ce n’est qu’une hypothèse ; aucun aïeul génétique n’a encore été découvert.

Deux chevaux de Przewalski, relâchés dans le sud-ouest de la Mongolie, le 20 juin 2018. © Jan Flemr, AFP

Deux chevaux de Przewalski, relâchés dans le sud-ouest de la Mongolie, le 20 juin 2018. © Jan Flemr, AFP

Les scientifiques se disent frappés par la rapidité avec laquelle la diversité génétique des chevaux s’est effondrée dans les deux à trois derniers siècles, alors qu’elle était restée constante dans les cinq millénaires précédents.

« Le cheval d’aujourd’hui ne ressemble pas à celui d’hier »

Les XVIe et XVIIe siècles correspondent au début des pratiques d’élevage avec la création de races par sélection.

« Toutes les races actuelles, du poney Shetland au pur-sang, ont été fabriquées », dit Ludovic Orlando. La vitesse pourrait avoir été particulièrement sélectionnée.

La question centrale des origines de la domestication

Un autre changement s’est produit entre les VIIe et IXe siècles, pendant l’expansion arabo-musulmane en Europe. Les envahisseurs ont emmené avec eux un cheval oriental, venu de l’empire perse des Sassanides. Un animal plus élégant, à la silhouette plus fine, qui s’est mélangé avec celui d’Europe. Il est devenu si populaire qu’il a donné naissance à la plupart des chevaux actuels.

Parallèlement, le cheval européen, celui que les Romains et les Gaulois montaient, a été transporté par les Vikings en Islande et dans les îles britanniques, les deux seuls endroits où il subsiste aujourd’hui.

« Le cheval d’aujourd’hui ne ressemble pas à celui d’hier », résume l’auteur principal, qui espère, avec son consortium de chercheurs venus d’une trentaine d’universités, découvrir les ossements qui confirmeront quelle culture humaine a commencé la domestication.

« La domestication est centrale dans l’histoire humaine, mais en 2019, on ne comprend toujours pas où elle a commencé. C’est fou ! » conclut-il.


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Des sites archéologiques d’Alaska menacés par le changement climatique


L’Alaska n’est pas épargné par les changements climatiques, cependant, des vestiges du passé du peuple yupik ont émergé du permafrost. Environ 100 000 objets yupik anciens ont pu être récolté allant de masque, panier, statuette et bien d’autres choses. Il reste encore à découvrir mais l’érosion menace le site archéologique qui ne peut être scruté que l’été.
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Des sites archéologiques d’Alaska menacés par le changement climatique


L'archéologue Rick Knecht au site d'excavation baptisé Nunalleq... (PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE)

L’archéologue Rick Knecht au site d’excavation baptisé Nunalleq situé à Quinhagak, en Alaska le long de la mer de Bering

PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Agence France-Presse
Quinhagak

Le premier objet, un masque de bois, a été découvert par hasard en 2007 par un enfant qui jouait sur une plage de Quinhagak, village rural de l’ouest de l’Alaska, le long de la mer de Bering.

Dans les mois suivants, des centaines d’autres artefacts anciens ont émergé du permafrost, cette couche de sol jadis gelée tout au long de l’année qui recouvre une grande partie de cet État américain et qui désormais tend à fondre sous l’effet du changement climatique.

Paniers, manches de harpon sculptés, labrets (ornements de lèvre), statuettes, aiguilles d’ivoire pour les tatouages : ces trésors appartiennent à un ancien lieu de peuplement des Esquimaux yupik et remontent pour certains au XVIIe siècle. Quelque 100 000 objets yupik anciens, la plus grande collection au monde, sont désormais entreposés dans le petit musée créé à Quinhagak.

Rick Knecht montre des artefacts yupik à des enfants habitant Quinhagak.

PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE

« C’est de loin la chose la plus extraordinaire que j’aie jamais trouvée en quarante ans de carrière et j’ai travaillé sur des sites plutôt spectaculaires », affirme Rick Knecht, archéologue à l’Université d’Aberdeen, en Écosse.

Il dirige depuis dix ans l’équipe de fouilles qui tente de sauver les reliques du site découvert à cinq kilomètres de Quinhagak et baptisé Nunalleq, c’est-à-dire « vieux village » en langue yupik.

« Presque tout ce qu’on connaît de la préhistoire yupik provient de ce site », explique l’archéologue en faisant visiter les fouilles à une équipe de l’AFP.

« Les gens d’ici auraient perdu un lien tangible avec leur passé, ce qui aurait été une tragédie incroyable », lâche l’affable scientifique à la barbe grise.

« Comme un pot de crème glacée »

Même si M. Knecht se réjouit de cette manne, il est aussi atterré d’imaginer que d’autres gisements d’objets yupiks sont probablement en train de disparaître dans toute l’Alaska.

Car le permafrost qui a protégé ces objets organiques durant des siècles diminue inexorablement.

« Vous pouvez voir le sol se liquéfier. C’est comme un pot de crème glacée », se désole le scientifique, en désignant la boue gluante des berges de Quinhagak et les blocs de terre prêts à être engloutis.

« Nous avons sauvé ce site mais des dizaines de milliers d’autres semblables sont en train d’être perdus au moment où nous parlons, à cause du changement climatique » et de l’érosion, insiste-t-il. « Dans certaines régions de l’Arctique, le trait de côte a reculé de plus de 1,5 km », souligne Rick Knecht.

« C’est sinistre. Pour chacun de ces masques merveilleusement préservés que nous tirons du sol, il y en a des milliers d’autres qui partent à la mer dans d’autres sites que personne ne verra jamais », lance-t-il.

L’archéologue a été contacté en 2009 par Warren Jones, le responsable du village de 700 habitants, pour tenter de sauver les restes historiques de son peuple.

D’après la datation des objets exhumés, les experts estiment que Nunalleq remonte à la période dite des « Guerres de l’Arc et de la Flèche » qui ont opposé les communautés yupik avant l’arrivée des explorateurs russes en Alaska au début du XIXe siècle.

« C’était notre héritage et on se devait de le préserver », se souvient M. Jones. « Nous ne pouvions pas le laisser se faire avaler par la mer ».

Convaincre les anciens d’intervenir sur un site ancestral n’a pas été une mince affaire.

« Il aura fallu deux ans à Warren Jones pour persuader le village, individu après individu, d’autoriser le projet archéologique », sourit M. Knecht.

« Tragédie culturelle »

Les habitants de Quinhagak fournissent désormais chaque été des bénévoles pour aider l’archéologue et ses étudiants dans leurs campagnes de fouilles.


Des objets yupik anciens entreposés dans le petit musée créé à Quinhagak

PHOTO MARK RALSTON, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Vous avez ce sentiment terrible d’une course contre la montre, et vous vous rendez compte à quel point le changement climatique est aussi une tragédie culturelle », s’attriste Rick Knecht.

Un point positif tout de même : la découverte inattendue des objets anciens et la création du musée ont suscité un regain d’intérêt des populations yupik pour leurs traditions.

À présent, certains villageois sculptent des répliques d’objets trouvés à Nunalleq, des élèves de l’école locale ont monté une troupe de danse traditionnelle et beaucoup ont commencé à apprendre la langue yupik.

« C’est important que la collection demeure à Quinhagak. Ces objets appartiennent à la communauté », estime Warren Jones. « Mais nous avons envie de les partager et de les prêter à d’autres musées, pour que d’autres gens en apprennent sur nous », souligne-t-il.

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