Oh la la ! On joue avec la génétique, est on risque de trouver des obstacles encore plus grand et plus difficile à résoudre. C’est ce qui est arrive avec le manioc qui est au prise avec un virus. Après avoir modifié pour le rendre résistant à ce virus, ils ont plutôt renforcie le virus en question. Alors que les aliments sont déjà sur une corde raide, il ne faudrait surtout pas empirer la situation
Nuage
Des plantes OGM favorisent la propagation de virus mutés
Nathalie Mayer
Journaliste
L’édition génomique est aujourd’hui largement employée dans de nombreux domaines de la science. Grâce à elle, les chercheurs opèrent des modifications génétiques ciblées. Mais une équipe vient de découvrir que, dans certains cas, la technique pouvait avoir des conséquences fâcheuses.
Le manioc est l’aliment principal de plus de 500 millions de personnes. Et il peut être durement touché par une maladie connue sous le nom de virus de la mosaïque. Dans les cas les plus graves, ce virus entraîne une perte de production allant jusqu’à 90 %. Voilà qui explique pourquoi des chercheurs ont souhaité produire, par édition génomique, des plants de manioc capables de recombiner l’ADN du virus de la mosaïque. De quoi les rendre résistants à la maladie.
Pour cela, ils ont fait appel au système CRISPR-Cas9, un système connu depuis 2012 et déjà largement employé dans différents domaines. Dans la nature, les bactéries l’utilisent aussi pour combattre les virus. Mais, dans ce cas, les chercheurs ont obtenu des résultats inattendus.
Globalement, le virus de la mosaïque est responsable de la perte annuelle de 20 % des récoltes de manioc dans le monde. À droite, des plants sains. À gauche, des plants malades. © Hervé Vanderschuren, ETH Zurich
Des précautions à prendre à l’avenir
Les plants de manioc n’ont pas développé de résistance au virus de la mosaïque comme attendu. Pire :
« Notre intervention a créé une pression sur les virus qui les a encouragés à évoluer plus rapidement et leur a fourni aussi les moyens de le faire. Nous avons vu apparaître en laboratoire, un virus mutant résistant à notre procédé », explique Devang Mehta, chercheur à l’université de l’Alberta (Canada).
Les chercheurs estiment que CRISPR-Cas9 ne pose pas ce genre de problème dans la plupart des autres applications agroalimentaires. Mais ils encouragent tout de même ceux qui travaillent avec, à mener à l’avenir des tests en laboratoire afin de détecter d’éventuelles mutations virales avant de lancer des essais de terrain.
Des apprentis sorciers… mauvais en plus!
Plus rien ne va dans ce mondre, ils sont tous fous !