Une étude glauque, mais il semble que cela puisse aider à sauver des fonctions cérébrales lors d’un ACV et une récupération cellulaire après une blessure. L’étude se comportait à rétablir des fonctions du cerveau des têtes de cochon (séparé du corps) quelques heures après la mort de l’animal. Bien que l’activité électrique n’a pas été observée, ils ont quand même réussi une restauration des vaisseaux sanguin, quelques activités cérébrales etc ..
Nuage
Des fonctions du cerveau de porcs restaurées après leur mort
Un cochon Photo: Reuters / Laszlo Balogh
Radio-Canada
Certaines fonctions du cerveau de porcs ont été rétablies dix heures après leur mort, montrent les travaux de scientifiques américains.
Le neuroscientifique Nenad Sestan et ses collègues de l’Université Yale estiment que le résultat de leur recherche remet en question l’idée grandement répandue de la nature irréversible de la cessation de certaines fonctions cérébrales après la mort.
Elle pourrait aussi fournir une nouvelle façon de concevoir l’étude de maladies comme l’Alzheimer.
De l’activité, mais pas électrique
Sur ces images, on voit les neurones en vert, les astrocytes en rouge et les noyaux cellulaires en bleu. À gauche, l’image représente le cerveau du porc 10 heures après sa mort; à droite, le cerveau du porc après avoir été traité. Photo : Yale School of Medecine
Les cerveaux de 32 cochons ont été recueillis dans une usine de transformation de viande quatre heures après leur mort.
Ils ont ensuite été connectés à un système de pompe qui reproduisait leur pouls pendant six heures. Ce système injectait dans les organes un liquide spécialement conçu contenant du sang synthétique transportant de l’oxygène et des médicaments.
Les chercheurs ont constaté, dix heures après la mort des bêtes, que plusieurs fonctions cellulaires de base, que l’on pensait arrêtées quelque temps après l’arrêt du flux sanguin et de l’apport en oxygène, ont été restaurées.
Les chercheurs ont observé :
- une réduction de la mort des cellules cérébrales;
- une restauration des vaisseaux sanguins;
- une certaine activité cérébrale;
- une réponse normale aux médicaments.
Le cerveau intact d’un grand mammifère conserve une capacité auparavant sous-estimée de restauration de la circulation et de certaines activités moléculaires et cellulaires plusieurs heures après l’arrêt circulatoire. Nenad Sestan, chercheur de l’Université Yale
Les auteurs de ces travaux publiés dans le journal Nature(Nouvelle fenêtre)(en anglais) n’ont toutefois pas observé de signaux électriques habituellement associés au fonctionnement normal du cerveau.
À aucun moment nous n’avons observé d’activité électrique associée à la perception ou à la conscience. Cliniquement parlant, ce n’est pas un cerveau vivant, mais un cerveau actif sur le plan cellulaire. Zvonimir Vrselja, chercheur de l’Université Yale
Le saviez-vous?
- Des scientifiques espagnols ont montré en 2018 que des changements génétiques continuent de se produire dans certains tissus du corps au cours des 24 heures qui suivent la mort d’une personne.
- Des chercheurs européens et américains avaient établi en 2017 que certains gènes chez la souris et le poisson-zèbre restaient actifs jusqu’à quatre jours après leur mort.
La mort cérébrale
La mort cellulaire dans le cerveau est généralement considérée comme un processus rapide et irréversible. Coupée de l’oxygène et de l’approvisionnement en sang, l’activité électrique du cerveau et les signes de conscience disparaissent en quelques secondes, tandis que les réserves d’énergie s’épuisent en quelques minutes.
Les connaissances actuelles laissent à penser qu’une cascade d’événements à l’échelle moléculaire est ensuite activée, et qu’elle entraîne une dégénérescence généralisée et irréversible.
Les présents travaux révèlent cependant que les petits échantillons de tissus montrent toujours des signes de viabilité cellulaire, même lorsque le tissu est prélevé plusieurs heures après la mort.
Cette nouvelle connaissance ne présente pas d’intérêt médical immédiat, mais la technique utilisée pourrait un jour permettre d’aider les médecins à sauver les fonctions cérébrales des personnes qui ont subi un AVC ou encore à tester l’efficacité de thérapies ciblant la récupération cellulaire après une blessure.
Glauque et surprenant…
Frankenstein ?
