Les renards, une arme efficace contre la maladie de Lyme ?


Les tiques s’attaquent aux animaux faciles d’accès tel que les rongeurs. Les renards et les fouines sont les prédateurs des rongeurs. Si on se débarrasse des renards, on donne une plus grande chance aux tiques de transmettre des maladies dont ils sont vecteurs comme la maladie de Lyme. On a choisi de changer les choses et nous en payons le prix, alors que la nature a pourtant ses propres armes, beaucoup plus efficace
Nuage

 

Les renards, une arme efficace contre la maladie de Lyme ?

Un renard roux en pleine chasse

En faisant peur aux petits rongeurs, principaux repas des tiques, fouines et renards réduiraient les risques d’infections de la tique à l’homme.

CONNOR STEFANISON / NATURAL HISTORY MUSEUM

Par Valentin Thévenot

Une étude publiée sur le site de The Royal Society établit un lien bénéfique entre l’activité des prédateurs de rongeurs et la densité de nymphes de tiques vectrices d’infections.

Renards et fouines seraient bénéfiques pour lutter contre les infections véhiculées par les tiques telle que la maladie de Lyme, transmise par la bactérie Borrelia. C’est ce que révèle une étude publiée le 19 juillet 2017 sur le site de The Royal Society.

Le postulat de départ était simple : une fois éclos, les acariens présents à l’état larvaire s’attaquent aux organismes les plus faciles d’accès. Il s’agit du plus souvent de rongeurs, lesquels évoluent près du sol. Or ces animaux sont souvent porteurs d’infections transmissibles à la tique, qui contaminera alors d’autres animaux lors de ses futurs repas et ainsi de suite. En réduisant le nombre de rongeurs hôtes des infections, les prédateurs pourraient participer à la diminution du risque de leur transmission à l’homme. Pour vérifier cette théorie, les chercheurs ont donc observé 20 parcelles forestières d’un hectare aux Pays-Bas présentant des densités de prédateurs différentes.

Moins de tiques infectées dans les zones riches en prédateurs

Obtenus grâce à plusieurs centaines de caméras placées dans les forêts, les résultats des scientifiques parlent d’eux-mêmes : plus le nombre de renards (Vulpes Vulpes) et de fouines (Martes foina) était important, plus le nombre de tiques infectées était faible ! Les prélèvements de tiques (Ixodes ricinus) ont été effectués à raison d’un toutes les quatre semaines d’avril à septembre, période où ces bêtes sont de sortie. Les acariens ont ensuite été testés à trois infections, dont notamment la Borrelia.

Les rongeurs deviennent plus casaniers et sont moins mordus

En capturant des rongeurs lors de leur expérimentation, les scientifiques ont également découvert avec étonnement que ceux-ci présentaient un nombre bien moins important de tiques sur leur organisme lorsqu’ils évoluaient dans une zone où les prédateurs étaient nombreux. Renards et fouines feraient-ils peur aux acariens ? La raison se veut plus pragmatique : les rongeurs sortent moins. Un fait confirmé par le dispositif de vidéosurveillance mis en place par l’équipe de chercheurs. Ce qui réduit les possibilités de rencontre avec les tiques. Privées de leur repas préféré, ces dernières se rabattraient alors sur d’autres espèces plus accessibles et non porteuses de maladies infectieuses. Limite de l’étude tout de même : les rongeurs qui bougent davantage et attirent les tiques, ont plus de risque d’être attaqués et sont donc moins observés… Renards et fouines pourraient donc aider les êtres humains, alors épargnés par les infections et le risque de contracter la maladie de Lyme. La joie des écosystèmes ! 

https://www.sciencesetavenir.fr/

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