Le temps


On apprend beaucoup par les livres, mais rien ne vaut l’expérience que l’on acquiert au court de la vie. Dans les livres, ils n’enseignent pas les sentiments, les inattendues et les circonstances
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Le temps

 

 

Le temps est un bon professeur. Beaucoup de choses ne s’apprennent pas dans les livres, ni par les gens, mais le temps te les enseignera

Alia Aslam

Le Saviez-Vous ► Pourquoi nous imaginons les aliens comme des petits hommes verts


Je me souviens dans mon enfance, mon petit frère et moi, nous parlions des Martiens, on disait que c’était des bonhommes verts. Ou nous avons pris ces faits, aucune idée. Nous n’étions pas les seuls de toute manière pour croire qu’ils étaient verts. Aujourd’hui, on sait qu’ils pourraient avoir d’autres formes qu’humaine, autres couleurs. C’est probablement pour cette raison que les films de science-fiction prennent de plus en plus des modèles dans la nature.
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Pourquoi nous imaginons les aliens comme des petits hommes verts

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Capture d’écran de la bande-annonce du film Paul | via Youtube License by

Repéré par Aurélie Rodrigues

C’est la faute de la science-fiction

Selon vous, à quoi ressemble un alien? Plutôt à un petit homme vert ou à une méchante créature aux dents acérées? En réalité, personne ne le sait. Alors pourquoi ces êtres nous semblent-ils si familiers?

D’E.T, à Mars Attacks en passant par la saga Alien, la science-fiction a façonné notre imaginaire. La culture populaire a construit notre façon d’appréhender les formes de vies extraterrestres. En fait, quand nous pensons aux aliens, nous pensons à des produits sortis tout droit de l’imagination de quelqu’un d’autre.

Le premier film avec des aliens, A Trip to the Moon de Georges Méliès sorti en 1902, montrait des extraterrestres avec une apparences humanoïde. Il en va de même pour les films de science-fiction de ces dernières décennies. Par exemple, dans la saga Alien, les Xénomorphe ont une tête, des bras et des jambes. Pourquoi? Selon Charley Henley, superviseur effets visuels et spéciaux –qui a notamment travaillé sur la saga alien, ce choix est dû à notre volonté de les faire à notre image. Ainsi, via l’anthropomorphisme nous pouvons nous identifier à eux. Même s’il est vrai que le contact humain/alien peut s’avérer plus difficile que prévu dans certains cas…

Du côté des scientifiques, la question de l’apparence physique des extraterrestres n’appelle pas du tout la même réponse:

«Notre apparence est le résultat de milliards d’années d’évolution sur Terre. Il n’y pas de raison de penser que le développement d’une autre forme de vie serait le même que le nôtre. Il faudrait faire partie de la même planète», a déclaré Andrew Siemion, directeur de l’institut SETI –pour la recherche d’une intelligence extraterrestre– dans un entretien à Vox.

Quand la fiction s’inspire de la réalité

La première mention d’extraterrestres dans une oeuvre de fiction remonte au Xe siècle. Au Japon, le Conte du coupeur de bambou ou Taketori monogatari raconte l’histoire de la princesse Kaguya-hime envoyée sur Terre depuis la Lune afin d’être protégée de la guerre.

Cependant, il faudra attendre 1946 avec la sortie de The Green Man: A Visitor From Space écrit par Harold Sherman pour voir apparaître le premier extraterrestre vert.

Par ailleurs, le mythe de l’alien vert n’a fait que s’intensifier après le récit du capitaine Edward J. Ruppelt. Le chef du Projet Blue Book de l’US Air Force racontait que l’armée américaine conservait des soucoupes volantes et des «petits hommes verts». Toujours aux États-Unis, un autre témoignage avait relancé la question alien. En 1955, la famille Sutton déclare avoir été attaquée par des petits hommes gris dans sa ferme du Kentucky.

La science-fiction fait partie du paysage cinématographique hollywoodien depuis les années 1950. Ces dernières années, les avancées technologiques ont permi aux réalisateurs d’expérimenter avec le design des aliens. Cependant, il est difficile de se défaire d’années de culture populaire ancrée dans notre imaginaire.

«Plus on s’éloigne de l’imaginaire collectif plus il est difficile d’arriver à faire croire que c’est réaliste», explique Charley Henley.

De fait, les réalisateurs cherchent souvent de l’inspiration dans la nature. Par exemple, le Néomorphe dans Alien: Covenant s’inspire du requin-lutin. Parfois appelé requin golebin, ce squale vit en eaux profondes. Son long museau aplati et sa mâchoire recouverte de dents capable de se décrocher pour mordre ses proies en font un spécimen parfait pour la science-fiction.

Toutefois, une question subsiste: sommes-nous vraiment seuls dans l’univers?

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Découverte des plus vieilles traces d’humains en Amérique du Nord


Au Canada, il y a eu des personnes qui ont foulé le territoire il y a plus ou moins 13 000 avant la fin de l’ère glacière. Ces personnes seraient arriver par le Pacifique donc a l’ouest du Canada soit la Colombie-Britannique
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Découverte des plus vieilles traces d’humains en Amérique du Nord

 

La découverte a été faite sur une plage... (PHOTO WIKICOMMONS)

La découverte a été faite sur une plage de l’île Calvert, au nord-est de l’île de Vancouver.

PHOTO WIKICOMMONS

Agence France-Presse
Montréal

Des traces de pas d’humains mises au jour sur une île le long de la côte de la Colombie-Britannique dateraient d’environ 13 000 ans, ce qui en feraient les plus vieilles découvertes en Amérique du Nord, selon une étude publiée mercredi.

Ces traces sont vraisemblablement celles de deux adultes et d’un enfant, qui marchaient pieds nus sur un sol argileux, sur ce qui est aujourd’hui une plage de l’île Calvert, au nord-est de l’île de Vancouver, indiquent les auteurs de l’étude publiée dans la revue PLOS ONE.

Les plus vieilles traces d'humains ont été découvertes en Amérique du Nord

Des fouilles ont permis la découverte de nouvelles preuves de l’existence humaine à l’ère glaciaire, il y a 13 000 ans, sur une île du Canada.

En tout, 29 empreintes de pied ont été découvertes dans des sédiments lors de travaux d’excavation menés de 2014 à 2016, a précisé l’auteur principal de l’étude, Duncan McLaren, professeur d’anthropologie au Hakai Institute et à l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.

L’étude tend à démontrer que les humains étaient présents sur la côte du Pacifique en Colombie-Britannique il y a environ 13 000 ans et que la région était déjà libre de glace bien avant la fin de la dernière période glaciaire sur le continent, qui date de 11 700 ans.

Cette découverte accrédite un peu plus l’hypothèse soutenue par un nombre de plus en plus grand de chercheurs selon laquelle les premiers hommes arrivés en Amérique du Nord ont migré d’Asie en empruntant un corridor terrestre le long de la côte, libre de glace, pour finalement arriver en Colombie-Britannique.

Soutenir cette hypothèse n’a pas été facile pour les chercheurs, car cette région du Canada, très accidentée et couverte de forêts denses, n’est accessible que par bateau, ont-ils expliqué.

Pour y parvenir, les chercheurs ont concentré leurs fouilles dans une zone de marées sur l’île Calvert, où le niveau de l’eau était de deux à trois mètres plus bas qu’aujourd’hui à la fin de l’ère glaciaire.

Les auteurs croient que d’autres travaux d’excavation avec des méthodes plus élaborées permettraient de découvrir davantage de traces de pas, contribuant à reconstituer peu à peu l’histoire des premiers peuplements humains le long de la côte ouest de l’Amérique du Nord.

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DECOUVERTE. L’interstitium, le potentiel 80e organe du corps humain… Et le plus grand


Présentement, nous avons officiellement 79 organes dans le corps humain. Cela pourrait changer si le nouvel organe trouvé par hasard est validé par l’ensemble de la communauté scientifique. En plus, la peau qui est considérée le plus grand organe serait délogée par l’interstitium. Cet organe ne pouvait pas être vu par les microscopes utilisés auparavant. Il pourrait expliquer la propagation du cancer ainsi que certaines maladies dues à l’âge
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DECOUVERTE. L’interstitium, le potentiel 80e organe du corps humain… Et le plus grand

 

Organes du corps humain

Le corps humain contient actuellement 79 organes reconnus comme tels, auquel pourrait bientôt s’ajouter l’interstitium.

SKE / SCIENCE PHOTO LIBRARY

Par Camille Gaubert

Imaginez une couche de tissus aux interstices remplis de fluide et qui courrait dans l’ensemble de notre corps : c’est ce que des chercheurs ont réellement observé, considérant qu’elle pourrait bien constituer le 80e organe connu du corps humain, d’après des travaux publiés le 27 mars 2018 dans la revue Scientific Reports.

Ce nouvel organe, qui devra d’abord être validé comme tel par la communauté scientifique, pourrait apporter un éclairage nouveau sur « la fonction de tous les organes, de la plupart des tissus et des mécanismes de la plupart des maladies majeures », d’après un communiqué de la NYU School of Medicine, une des universités ayant co-dirigé les travaux.

L’INTERSTITIUM. Cette nouvelle étude révèle que la couche de tissus que l’on croyait compacte – et qui sont retrouvés sous la surface de la peau et le long du système digestif, des poumons et des voies urinaires, autour des artères et des veines, et entre les muscles – sont en réalité des compartiments interconnectés, remplis de fluide, soutenus par un réseau de protéines fortes (collagène) et flexibles (élastine). Un organe appelé « interstitium » par les scientifiques.

L’interstitium est un réseau à l’échelle du corps de compartiments interconnectés, remplis de liquide, soutenus par un réseau de protéines fortes et flexibles. Mucosa = muqueuse, collagen bundles = faisceaux de collagène, CD34 positive lining cells : cellules de type CD34, fluid filled space = espace rempli de fluide. Crédits : Jill Gregory / Scientific Reports

Un organe qui demeurait invisible avec les techniques de microscopie classiques

Comme souvent, la découverte a été faite par hasard : à l’automne 2015 au Mount Sinai Beth Israel, David Carr-Locke et Petros Benias, co-auteurs de l’article, sondaient la voie biliaire d’un patient pour évaluer la propagation d’un cancer avec une technique récente, nommée endomicroscopie confocale, qui permet d’observer les tissus vivants grâce à une sonde laser. Ils ont alors observé une série de cavités interconnectées qui ne correspondaient à aucune anatomie connue. Devant ce mystère, les endoscopistes ont envoyé les images à un pathologiste partenaire, le Dr Neil D. Theise, professeur au Département de pathologie à NYU Langone Health. Lorsque ce dernier tente de fixer les mêmes tissus sur des lames pour les observer au microscope, l’étrange structure disparait.

Cette première difficulté rencontrée explique la raison pour laquelle l’interstitium, potentiellement le plus gros organe du corps humain, n’avait jamais été vu auparavant : tout simplement à cause des techniques de microscopie utilisées par les chercheurs, qui supposent de « fixer » les tissus à examiner sur des lames de microscope. Pour cela, il faut traiter l’échantillon coupé en tranches minces avec des produits chimiques et des colorants. Malheureusement, si le processus de fixation met en avant les détails des cellules et des structures solides, elle évacue tout le fluide présent. Les chercheurs à l’origine de ces nouveaux travaux ont ainsi constaté que cette méthode entrainait l’effondrement réseau de protéines maintenant l’espace ouvert pour la circulation du fluide, « comme les sols d’un bâtiment effondré », est-il illustré dans le communiqué.

« Cet artefact de fixation de l’effondrement a fait paraitre solide un tissu rempli de liquide sur les lames de biopsie pendant des décennies », explique Neil D. Theise. L’usage de l’endomicroscopie confocale a permis de résoudre ce problème.

Un « amortisseur » pour les organes en mouvement, et la source de la lymphe

Pour réaliser étude, l’équipe a recueilli des échantillons de tissus des voies biliaires au cours de 12 chirurgies du cancer qui visaient à ôter le pancréas et le cholédoque, qui relie la vésicule biliaire à l’intestin. L’endomicroscopie confocale a été utilisée tant que le tissu était toujours irrigué, quelques minutes avant de bloquer le flux sanguin, afin de les observer vivants.

« Une fois que l’équipe a reconnu ce nouvel espace dans les images des voies biliaires, elle les a rapidement repérées dans tout le corps », d’après le communiqué, et en particulier « partout où les tissus se déplaçaient ou étaient comprimés de force ». Les cellules tapissant l’interstitium ont été jugées « inhabituelles » par les chercheurs, qui supposent qu’elles sont responsables « de la création et du maintien des faisceaux de collagène de soutien » de l’espace où circule le fluide.

Dans la mesure où l’interstitium entoure des organes qui pressent, pompent et pulsent quotidiennement, ce nouvel organe potentiel pourrait « agir comme des amortisseurs qui empêchent les tissus de se déchirer », selon le communiqué de la NYU School of Medicine. Mais l’interstitium n’aurait pas qu’un rôle purement mécanique. « L’espace interstitiel est la principale source de lymphe » du corps, expliquent les chercheurs dans la publication, c’est-à-dire le fluide vital au fonctionnement des cellules immunitaires qui génèrent l’inflammation, et dont la circulation est parallèle au système sanguin.

Un rôle potentiel dans la propagation du cancer

« Cette couche est une autoroute de fluide en mouvement », explique le communiqué, ce qui pourrait aider le cancer qui l’envahit à se propager dans tout le corps.

L’interstitium étant un espace ouvert, rempli de liquide, et non une paroi de tissu conjonctif dense, il peut « être facilement parcouru par des cellules tumorales invasives », ce qui pourrait expliquer « la forte augmentation de la probabilité de métastases » par les tumeurs invasives « une fois qu’elles atteignent la sous-muqueuse », écrivent les auteurs.

De plus, la pression mécanique exercée sur l’interstitium au fil des contractions et mouvements des organes qu’il entoure pourrait également favoriser la propagation

« Cette découverte a le potentiel de conduire des progrès spectaculaires en médecine, y compris la possibilité que l’échantillonnage direct du liquide interstitiel peut devenir un outil de diagnostic puissant » explique Neil D. Theise.

MALADIES ET ACUPUNCTURE.

Les cellules résidant dans l’interstitium et les faisceaux de collagène qui le tapissent « changent avec l’âge », ce qui pourrait contribuer « au froissement de la peau, au raidissement des membres et à la progression des maladies fibrotiques, sclérotiques et inflammatoires », d’après le communiqué.

Les chercheurs voient également dans ce nouvel organe un potentiel rapport avec l’acupuncture, grâce à des « courants électriques » potentiellement générés par les faisceaux de protéines de l’interstitium lorsqu’elles se courbent dans l’espace sous la pression des organes en mouvement.

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La Malaisie veut instaurer une peine de prison contre les fake news


Cette loi que le gouvernement de Malaisie veut instaurer avant les élections sur les fausses nouvelles (fakes news) est peut-être un signe qu’il y a anguille sous roche. Quoiqu’il en soit, les fausses nouvelles devraient peut-être condamnées pas aussi sévèrement que ce gouvernement, mais sachant tout ces mensonges qui circulent sur le web, faudra bien un moment donné sévir. Est-ce qu’au nom de la liberté d’expression tout est permis de dire aux risques d’occasionnée des situations parfois désastreuses ?
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La Malaisie veut instaurer une peine de prison contre les fake news

 

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Le Sin Chew Daily | Charlotte90T via Flickr CC License by

Repéré sur Time

Repéré par Aurélie Rodrigues

Le gouvernement malaisien lance un nouveau projet de loi pour combattre les fake news.

Ce lundi, le gouvernement malaisien a proposé un projet de loi pour rendre les fake news illégales. Les personnes qui créent, diffusent, impriment ou publient ces «fausses informations» seront passibles d’une amende maximale de 128.000 dollars (103.000 euros) et d’un emprisonnement maximal de dix ans.

Ce projet de loi définit les fake news comme «une information en partie ou entièrement fausse qui peut apparaître sous diverses formes: écrite, audio ou visuelle».

Le magazine Time précise que cette loi s’étend en dehors des frontières de la Malaisie –si un citoyen malaisien ou le pays est concerné. Les étrangers pourraient donc aussi être condamnés.

Selon les représentants du gouvernement, cette loi vise à protéger l’harmonie publique et la sécurité nationale.

Un moyen d’étouffer l’opposition?

Pour la coalition des partis de l’opposition, cette loi est un moyen de réprimer les contestations en prévision des élections générales dans quelques semaines:

«On a l’impression qu’ils essaient de faire passer la loi rapidement… juste avant les élections. C’est presque sûr que ça va passer», a confié Eric Paulsen, co-fondateur du groupe Lawyers for Liberty pour les droits de l’homme en Malaisie, dans une interview pour la BBC. Ong Kian Ming, un député de l’opposition renchérit: «C’est une attaque contre la presse. Ils essaient d’instaurer de la peur chez les gens».

Les défenseurs de la liberté d’expression craignent aussi que cette loi soit un stratagème pour dissimuler la corruption et les autres affaires de mauvaises conduites du gouvernement.

En 2016, le Premier ministre malaisien Najib Razak a été accusé d’avoir pris part à un scandale de corruption avoisinant le milliard de dollars en détournant de l’argent du Malaysia Development Berhad, un «fonds de placements financiers qui gère l’épargne nationale et l’investissement dans des placements variés (actions, obligations, immobilier)». Selon l’agence de presse mondiale The Associated Press, le gouvernement a muselé les médias à propos de cette affaire. Le Premier ministre, lui, a tout bonnement nié les accusations.

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Les écrans modifient notre perception de la réalité


 

Le syndrome de vision informatique, vous connaissez ? Enfin, l’auteur l’explique avec une certaine philosophie comment nous sommes rendus à ne plus voir grand vers l’horizon à cause des écrans numérique qui cause des symptôme tel que sécheresse oculaire, yeux irrité, maux de dos, cou et tête
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Les écrans modifient notre perception de la réalité

 

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Zoomer sur nos écrans pour mieux les voir | Lazurite via Flickr CC License by

Repéré sur Wired

Repéré par Léa Polverini

Le «syndrome de vision informatique» désigne les maux oculaires liés aux écrans numériques, mais il ne dit rien de la façon dont les écrans transforment notre façon d’appréhender les objets qui nous entourent.

«Les yeux ne vont pas bien. Leur souplesse d’enfance est perdue. Les lentilles, à mesure que nous passons des heures sur cette terre, s’épaississent, se raidissent, se calcifient même. Les yeux ne sont plus les fenêtres de l’âme. Ils sont plus proche des dents», écrit Virginia Heffernan, journaliste à Wired.

L’image, surréaliste à souhait, se veut frappante car elle évoque notre soustraction croissante au réel, à mesure que nous plongeons notre regard sur nos écrans, «renonçant à la troisième dimension de la vie et aux teintes naturelles.»

S’adapter aux écrans plutôt qu’adapter les écrans

Heffernan pointe la nouvelle gestuelle que nous sommes amenés à développer pour palier le flou qui nous entoure progressivement: étirer un peu plus le bras qui tient le téléphone, se rapprocher de l’écran d’ordinateur, plisser les yeux, augmenter la luminosité des écrans, zoomer ce qui s’y affiche: cercle vicieux, dans lequel nous adaptons notre vue au principal objet qui la corrompt.

Cette condition des yeux de l’homme moderne a été appelée le «syndrome de vision informatique», qui désigne les problèmes oculaires liés à une attention «prolongée» sur des écrans: sécheresse oculaire, yeux irrités, maux de tête, vision troublée, mais aussi douleurs au dos et au cou…

«Le nom n’est pas satisfaisant car, comme beaucoup de syndromes, il décrit un ensemble de phénomènes sans les situer dans un récit cohérent, médical ou autre», écrit Heffernan.

Des yeux qui ne savent plus voir

Toute pratique sur le long terme peut avoir des conséquences sur la vue: les pêcheurs sur glace peuvent être atteints de cécité des neiges à cause de leur exposition aux rayons ultraviolets, les vigies avoir des hallucinations, les universitaires devenir myopes quand les nomades mongols développeront une vision grand angle, le regard toujours porté vers l’horizon…

Mais pour les victimes du numérique, on désignera moins la lumière bleue et les sollicitations intempestives qui essaiment sur nos écrans que la nécessité de faire des pauses régulières, de rompre cette attention «prolongée» sur les écrans: le remède prend bientôt la place des causes.

«Nommer un syndrome nous libère des dernières angoisses à propos des écrans, qui ont toujours été source de soupçon social. Les gens qui sont collés aux écrans jusqu’à en exclure les autres sont considérés avec dédain, écrit Heffernan. Si le syndrome de vision informatique a été inventé comme un fourre-tout pour exprimer toute une série de peurs, ces peurs pourraient ne pas se limiter à ce que la lumière bleue ou trop de textos écrits les yeux collés à l’écran font à la vue. Peut-être que le syndrome est un aveuglement plus large –celui d’yeux qui ne savent pas voir et d’esprits qui savent de moins en moins reconnaître des objets non numériques, en particulier ceux de la nature.»

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