Chaque nuit, c’est la fin de quelque chose, pour que demain, ce sera un nouveau jour, ainsi reprendre la journée d’une autre manière
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Changement de jour
Et n’oubliez pas, cette nuit on change de jour : à minuit, il sera demain
Inconnu
Chaque nuit, c’est la fin de quelque chose, pour que demain, ce sera un nouveau jour, ainsi reprendre la journée d’une autre manière
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Et n’oubliez pas, cette nuit on change de jour : à minuit, il sera demain
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La Roumanie est le seul pays à reconnaître officiellement la profession de sorcière en Europe. Faut dire que le fisc s’en est mêlé pour qu’elles puissent payer leurs impôts et taxes. L’Église orthodoxe n’arrive pas a interdire ce genre de pratique et cela va même jusqu’à inclure certaines pratiques pour éviter que les prêtres soient chassé du patelin
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Bucarest, Bratara Buzea (au centre) invoque les forces du mal. Le but? Débarrasser une épouse délaissée de la rivale qui convoite son mari.
GEORGE POPESCU/EST&OST POUR L’EXPRESS
De notre envoyé spécial Charles Haquet, avec Iulia Badea-Guéritée,
Ici, on ne les brûle plus, on les adule. Jeteuses de sorts, désenvoûteuses ou liseuses d’avenir ont pignon sur rue en Roumanie. Quand toute une tradition de croyances populaires se transforme en business florissant.
Et soudain, la vieille sorcière brandit son balai enflammé vers la voûte céleste en invoquant les forces du mal.
« Que cette créature connaisse les tourments éternels et que son âme pourrisse en enfer! » crie-t-elle, tandis que des braises incandescentes retombent en pluie sur elle.
Cette scène n’a pas lieu à Salem ou au pays d’Oz, mais à Bucarest.
Depuis plus de trente ans, Bratara Buzea reçoit dans son coquet pavillon des amoureux transis, des conjoints en quête de vengeance ou des politiciens ambitieux. Elle jette des sorts, prononce des malédictions et libère les âmes ensorcelées. Ce soir, une épouse délaissée est venue lui demander de chasser la rivale qui convoite son mari.
Tout à l’heure, Bratara se rendra à la rivière pour y capturer une libellule, qu’elle placera dans un pot de miel. L’insecte, englué, sera neutralisé… comme l’indésirable. Hier, c’était un vieil homme atteint d’épilepsie. Comme remède, Bratara lui a prescrit neuf grains de poivre, des brins de cerfeuil et un coeur de pigeon « à manger palpitant, un soir de pleine lune ».
Le sujet pourrait prêter à rire, mais ici, en Roumanie, l’affaire est sérieuse. A Bucarest, 4 habitants sur 10 consultent une sorcière « de façon régulière ou occasionnelle », selon une enquête menée l’an dernier par Vintila Mihailescu, directeur du laboratoire de sociologie à l’Ecole nationale d’études politiques et administratives.
« Ce chiffre, très élevé, s’explique par la montée du sentiment d’insécurité lié à la crise économique, analyse cet anthropologue. Même dans les milieux aisés, les Roumains ont peur de l’avenir, alors ils vont voir des sorcières pour se rassurer. »
200000 euros pour briser le sortilège jeté par sa belle-mère
Bien sûr, personne ne l’avoue. On ne peut quand même pas reconnaître que l’on croit à ces fadaises. Rien qu’à Bucarest, pourtant, des centaines de « praticiennes », souvent d’origine gitane, offrent leurs services occultes avec un sens consommé du marketing. Site Internet, page Facebook, tarifs dégressifs: « Sorcières Inc. » se porte bien.
Pays très croyant, la Roumanie compte 18000 églises, soit quatre fois plus que d’écoles. Et pourtant, la sorcellerie y prospère.
GEORGE POPESCU/EST&OST POUR L’EXPRESS
Et si la plupart se contentent, contre quelques euros, de lire l’avenir dans des cartes de tarot, d’autres s’enrichissent en se constituant une clientèle haut de gamme. Oana Zavoranu en sait quelque chose. Cette star roumaine du petit écran aurait versé plus de 200000 euros à une « désenvoûteuse », à la fin de 2011, afin de briser le sort que lui aurait jeté sa belle-mère. Mais que peut la magie contre une belle-mère? Déçue des piètres résultats, Oana Zavoranu a voulu se faire rembourser. En vain. Portée devant les tribunaux, l’histoire a fait les gros titres des journaux à sensation. Elle a aussi attiré l’attention du fisc. Pourquoi les sorcières ne paient-elles pas de taxes? Pour cela, il fallait leur donner un statut. C’est chose faite.
Depuis janvier 2012, les sorcières figurent au Classeur des occupations de Roumanie, rubrique 516 – Services à la personne -, sous l’intitulé « Travailleurs décrivant le passé et prévoyant les événements futurs ». Aujourd’hui, la Roumanie est certainement le seul pays d’Europe à reconnaître officiellement la profession de sorcière.
« Il n’y a pas de quoi être fier, soupire Nicola Filis, professeur de mathématiques dans une petite bourgade, près de Bucarest. Ces croyances ridicules donnent une mauvaise image de notre pays. Dommage que Descartes ne soit pas né chez nous… »
Mama Atena 66 ans, a reçu le don de sa grand-mère.
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Le philosophe aurait eu fort à faire. En Roumanie, on ne badine pas avec les croyances. Pleurer durant la nuit du Nouvel An porte malheur… sauf si l’on a enfilé une culotte rouge. Une montre qui s’arrête après minuit annonce une mort prochaine. Quelques brins de romarin sous l’oreiller et l’on verra, en rêve, à quoi ressemble son futur conjoint. Mieux vaut enfin éviter de laver sa vaisselle à la Saint-Jean, sous peine d’attirer le deochi – le mauvais oeil. La terreur des Roumains. En 2009, le politicien Mircea Geoana, en course pour la présidence, s’était plaint d’avoir reçu des « attaques d’énergie négative » durant le débat télévisé qui l’opposait à son rival, Traian Basescu. Le deochi, forcément.
Pour 35 euros, Rodica Gheorghe l’éloigne définitivement. « Résultat infaillible », assure-t-elle. N’a-t-elle pas fini troisième au Concours international des sorcières, qui s’est tenu à Kiev, à la fin de 2011?
« Et cela, parmi 270 participants, et 12 finalistes venant d’Azerbaïdjan, du Zimbabwe ou de Russie », s’enorgueillit-elle.
Dans son bureau, des bougies allumées, un crâne humain et… un coffre-fort, encastré dans un mur vert amande.
« Voici ma mère, ajoute-t-elle, en montrant une photo en noir et blanc. Elle était la sorcière personnelle d’Elena Ceausescu, la femme du dictateur. »
« Le don ne s’apprend pas dans les livres, il se transmet par les rêves »
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les communistes n’ont pas fait de chasse aux sorcières.
« Je n’ai jamais eu de problèmes avec eux, témoigne Mama Atena. Je recevais souvent des cadres du Parti. »
Vêtue d’une longue jupe festonnée de fils d’or et d’un tee-shirt barré des mots Frightening Nights, cette sorcière de 66 ans officie depuis plus d’un demi-siècle dans la ville de Maracineni, à une centaine de kilomètres au nord-est de Bucarest.
La fille de Mama Bratara, Mihaela, a ouvert une page Facebook
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« Je ne sais ni lire ni écrire, mais je n’en ai jamais eu besoin, dit-elle d’une voix forte. Ce don ne s’apprend pas dans les livres, il se transmet par les rêves. C’est comme ça que je l’ai reçu de ma grand-mère, avant qu’elle meure. »
Pour ramener les maris volages au bercail ou chasser le spleen, Mama Atena fait chauffer du métal à souder, elle le jette dans un bol d’eau, puis elle interprète la forme qu’il prend en se figeant.
Quand on lui demande si elle n’abuse pas de la crédulité de ses clients, elle roule des yeux terribles en dévoilant ses dents en or:
« Le médecin fait payer ses patients avant leur guérison, dit-elle. Moi, je ne demande de l’argent que lorsque le problème est résolu. »
Cette parade fait sourire Laurentiu, l’un de ses voisins.
« Elles tiennent toutes le même discours: elles ne veulent rien, mais il faut sans arrêt leur faire des cadeaux pour conjurer le mauvais sort. »
Et si, vraiment, un client lui demande des comptes? Mama Atena montre le crucifix accroché au-dessus de sa tête:
« Je n’agis qu’avec l’aide de Dieu, c’est lui qui parle par ma bouche. »
Prêtre à l’église Udricani, à Bucarest, Constantin Patuleanu cache mal son agacement:
« Pour attirer les fidèles, les sorcières n’hésitent pas à invoquer Dieu et à s’approprier des objets de culte, dit-il. L’Eglise interdit formellement ces pratiques, mais elle n’a pas les moyens de les empêcher. »
Au-dessus de lui, comme pour appuyer ses dires, un tableau aux reflets cuivrés représente saint Ménas, martyr chrétien qui protège l’honnête homme des voleurs.
Mama Bratara excelle dans la magie noire.
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« Les sorcières parodient Dieu pour faire prospérer leur commerce, ajoute-t-il. Elles arrivent à séduire les croyants qui cherchent des réponses à leurs états d’âme. Ils ont l’illusion qu’ils les obtiendront plus vite auprès de ces divinatrices qu’en se confiant à un prêtre, qui leur parlera de jeûne et de confession. »
Comment la sorcellerie a-t-elle prospéré dans un pays qui compte quatre fois plus d’églises que d’écoles? La foi s’accommoderait donc des boules de cristal?
« L’Eglise orthodoxe n’a jamais vraiment condamné les oracles, affirme l’anthropologue Vintila Mihailescu.
Au coeur des Carpates, des « faiseuses de miracles »
C’est notamment vrai dans les villages, où les prêtres sont confrontés à des pratiques séculaires, qui s’apparentent à de la sorcellerie. S’ils ne les intègrent pas dans leur liturgie, ils risquent de se faire chasser.
» Parmi ces rites préchrétiens, le « passage par la fenêtre ».
Lorsqu’un bébé est malade, on le passe trois fois de suite par une ouverture.
« Durant la cérémonie, on change le prénom de l’enfant pour que la maladie perde sa trace, poursuit-il. Souvent, les parents demandent au prêtre de bénir la fenêtre. S’il refuse, il est privé de sa légitimité. »
Izabela participera au Congrès des sorcières, le 24 juin.
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Dans certaines contrées, les prêtres vont plus loin. Au coeur des Carpates, dans le fief de Dracula, on ne trouve pas de sorcières gitanes, mais des vieilles Roumaines qui se définissent plutôt comme des « enchanteresses ». Discrètes, elles ne se font pas payer, contrairement aux Roms. A Campofeni, petit bourg de 180 âmes, Maria Negut a travaillé toute sa vie dans une coopérative agricole. Le soir, elle devenait sorcière. Agée de 89 ans, elle continue de recevoir les villageois en détresse.
Quelques paroles, un sourire… Elle aurait pu être psy, finalement.
« On vient me voir de très loin, dit-elle. J’aimerais que ma fille m’aide, mais son travail ne lui en laisse pas le temps. Elle ne se souvient même pas des formules magiques que je lui ai apprises. Quand je disparaîtrai, ce savoir partira avec moi. »
Ici, pas de fioritures ou de mises en scène macabres. Dans sa cuisine, où règne une forte odeur de choux, des bombonnes sont entreposées.
« C’est ma réserve d’eau bénite, explique-t-elle.
Le prêtre Constantin Patuleanu, dans son église, à Bucarest, s’indigne de l’influence des sorcières: « Elles parodient Dieu pour faire prospérer leur commerce. »
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Je l’achète au pope, le jour de la Saint-Jean, et je la donne à boire à tous ceux qui ont été envoûtés.
» Le prêtre le sait-il? « Oui, bien sûr, et ça ne lui pose pas de problème », affirme-t-elle.
Difficile de vérifier. Rares sont les prêtres qui acceptent d’évoquer ce sujet. Surnommé
« Petit Père », Ion Ghilencia, 71 ans, a bien voulu nous en dire plus. Installé près d’un poêle en céramique, devant un budinca cu branza,roboratif gâteau de pâtes arrosé de vin maison, ce pope chaleureux déplore les méthodes de ces « faiseuses de miracles »:
« Elles n’ont qu’un seul pouvoir, la parole, mais elles savent bien s’en servir, dit-il. Quand j’étais gamin, je voyais les filles de mon village défiler chez une sorcière. Elles voulaient savoir à quel âge elles se marieraient. Pour cela, elles se baignaient dans une drôle de mixture. Et moi, avec mes copains, on se rinçait l’oeil. »
Le vin maison a un goût de tord-boyaux, mais il aide à la confidence. « Petit Père » finit par évoquer, à demi-mot, les dérives de ses frères.
« Certains prêtres acceptent, contre de l’argent, de prédire l’avenir. Ils demandent aux fidèles de faire le signe de la croix et d’ouvrir le Nouveau Testament au hasard, puis ils interprètent ce qu’ils voient. La lettrine est rouge? Heureux présage. Noire, beaucoup moins. »
Poupées, figurines en chiffon… les accessoires qui permettent à Mama Bratara de jeter des sorts ou de libérer les âmes envoûtées.
GEORGE POPESCU/EST&OST POUR L’EXPRESS
Pourquoi des prêtres se livrent-ils à ces pratiques? Se prennent-ils pour Arsenie Boca, ce maître spirituel du XXe siècle qui, parmi d’autres visions, avait prévu la chute du communisme? Editeur de recueils de magie,
Viorel Garbaciu tient peut-être la réponse: « L’Eglise orthodoxe roumaine est empêtrée dans des scandales financiers. La population a également critiqué le manque de compassion du clergé, après l’incendie d’une boîte de nuit, à Bucarest, en octobre 2015, qui a causé la mort d’une soixantaine de personnes. Enfin, la construction d’une gigantesque cathédrale, au coeur de Bucarest, suscite de nombreuses controverses, en raison de son coût prohibitif – plus de 100 millions d’euros. Résultat, les Roumains prennent leurs distances avec l’Eglise. »
Persécutées pendant des siècles par l’Eglise, condamnées au bûcher par centaines, les sorcières seraient-elles en train de prendre leur revanche?
C’est un trouble du comportement qui est vraiment désastreux pour une personne souffrant du trouble d’accumulation compulsive. L’isolation, l’accumulation d’objets trop souvent inutile. Il y a de l’aide, mais j’imagine que c’est un long processus pour aller vers la guérison
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Francine (nom fictif) est atteinte du TAC. Photo : Radio-Canada
Francine (nom fictif) a tellement d’objets de toutes sortes accumulés devant les plinthes électriques de son appartement qu’elle n’a pas de chauffage en plein hiver. Bienvenue dans l’univers de cette femme de 62 ans atteinte du trouble d’accumulation compulsive (TAC).
Un texte de Pascal Robidas
À nos yeux, l’endroit est bordélique. Mais pour Francine, chaque objet parmi la centaine qui sont empilés chez elle a une valeur. Se départir d’une seule de ces choses serait un supplice.
La sexagénaire n’a plus de vie sociale. Sa maladie mentale l’a isolée au fil du temps.
Ce n’est pas pour rien que je suis habillée [tout en noir] comme ça. Bien sûr qu’on a honte… On n’accepte pas que les gens viennent chez nous. Qui vas-tu laisser entrer, à part une équipe de tournage comme vous? Francine, atteinte du trouble d’accumulation compulsive
Tout son appartement est encombré. C’est le résultat de dizaines d’années à être incapable de se départir de biens matériel n’ayant aucune utilité, la plupart du temps.
J’ouvre un tiroir et il y avait des cuillères pour nettoyer les bols quand on fait un gâteau… Et il y en avait 42. Francine, atteinte du TAC
Cela fait des années qu’elle n’a pas pris un seul repas sur sa table de cuisine. Dans ce fouillis, il ne lui reste donc qu’un seul endroit pour s’asseoir et déposer une assiette : sur le bureau où se trouve son ordinateur, déjà enseveli sous une montagne de paperasse.
Cette table d’ordinateur ensevelie sous une montagne de paperasse est le seul endroit qui reste à Francine pour s’asseoir et manger. Photo : Radio-Canada
Elle dispose à peine de l’espace nécessaire pour dormir dans son lit qui est aussi recouvert de vêtements et d’objets de toute sorte.
« Il y a tellement de choses ici. Tu fais un lavage et tu sais que tu vas devoir forcer pour le rentrer entre deux choses… (elle pointe le garde-robe). La vérité, c’est qu’il n’y en a plus, d’espace. Donc, tu arrêtes de mettre de l’ordre et tu empiles où tu peux le faire », ajoute-t-elle.
1,4 million de Canadiens atteints du trouble d’accumulation compulsive
Au Canada, c’est 4 % de la population, soit 1,4 million de Canadiens, qui est atteinte du TAC.
C’est deux fois plus que le trouble de la bipolarité et quatre fois plus que la schizophrénie.
L’anxiété est très présente dans le portrait clinique. La dépression peut être présente quand la personne est dans une impasse, qu’elle ne sait plus quoi faire… Qu’elle sait que le propriétaire va venir. Natalia Koszegi, psychologue
Le trouble d’accumulation compulsive est diagnostiqué dans toutes les classes sociales, peu importe le niveau d’éducation.
« Une personne atteinte du TAC va souffrir d’acquisition compulsive. C’est-à-dire de l’envie irrésistible d’acheter des choses à rabais, même s’il n’y a pas de besoin particulier », ajoute la psychologue Natalia Koszegi.
Des experts se sont donc réunis à Montréal pour démystifier cette maladie mentale apparentée au trouble obsessif-compulsif. Depuis cinq ans, le TAC est reconnu comme un trouble distinct dans le DSM-5, le manuel des troubles mentaux. Dans la moitié des cas, le TAC est intergénérationnel.
Toujours selon ces experts, cette maladie mentale, pratiquement invisible en société, n’empêche pas forcément une personne qui en souffre de fonctionner normalement à l’extérieur de son domicile. Pour en détecter les symptômes, il faut aller directement dans sa résidence.
On veut outiller les gens qui sont déjà sur le terrain. Les policiers, les pompiers qui découvrent des maisons qui sont encombrées. Dr Pierre Rondeau, médecin en santé mentale
La thérapie
À Montréal, tous les Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) offrent des programmes de groupe pour des personnes malades qui souhaitent reprendre le contrôle de leur vie.
Selon plusieurs psychologues, il est possible de désamorcer les éléments déclencheurs qui mènent à l’obsession. Il faut de la volonté et beaucoup de courage.
Francine fait partie du nombre. Elle est déjà inscrite dans un programme, dans l’est de l’île de Montréal.
Elle en a assez de se sentir prisonnière de sa maladie mentale.
Pourtant, la vie m’intéresse vraiment beaucoup. Mais ça me tient toujours en entre-deux. Francine, atteinte du TAC
L’auteur de ce billet est une femme adulte et autisme. Il y a des autismes qui peuvent parler, interagir alors que d’autres ne peuvent pas évoluer, être autonome. Elle demande de respecter tous les autismes comme ils sont, au lieu de chercher les causes bidons, de chercher a traiter comme une maladie, une épidémie, mais simplement les voir comme des personnes à part entière, mais dans un monde que nous ne comprenons pas
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Plus les autistes prennent la parole, moins leur message est entendu.
Mélanie Ouimet Autiste assumée et humaniste dans l’âme
Il est facile de qualifier l’autisme d’épidémie, de tragédie, d’y trouver plusieurs « causes ». Il est facile de qualifier les autistes de personnes intoxiquées, troublées. Cependant, il est difficile d’être ouvert d’esprit et de laisser les autistes vous amener vers leur monde intérieur.
Plus les autistes prennent la parole, moins leur message est entendu. Plutôt que d’écouter leur voix, on préfère les censurer, les ridiculiser et les « disqualifier ». Oui, les « disqualifier » ! Aujourd’hui, un adulte autiste qui s’exprime est dans une classe à part. Il y a les autistes, les « vrais » et les adultes autistes qui ne « flirtent » qu’avec l’autisme selon certains. Pourtant, ces adultes autistes ne sont pas moins autistes et surtout, ce n’est pas en les écrasant et en les repoussant que la compréhension de l’autisme s’améliorera.
Parallèlement, les causes de l’autisme se multiplient de manière plus exponentielle que « l’épidémie » d’autisme elle-même !
Parallèlement, les causes de l’autisme se multiplient de manière plus exponentielle que « l’épidémie » d’autisme elle-même ! Des causes plus farfelues les unes que les autres : gluten, pesticides, eau embouteillée, écrans. Respirer donnera bientôt l’autisme ! Il semble plus facile de justifier l’autisme par une cause, souvent environnementale, hors de notre contrôle plutôt que d’admettre que les autistes sont des personnes divergentes simplement et qu’on ne comprend pas tout de leur fonctionnement.
L’autisme n’est pas un fléau et je ne parle pas seulement des autistes qui s’expriment. Je parle de ceux qui sont non-verbaux, qui se cognent la tête, qui se mordent jusqu’au sang, qui sont encore aux couches à 16 ans ! Ceux pour qui il n’a pas été permis d’évoluer, parce que c’est de ça qu’il s’agit ! Ceux qui sont demeurés dans « leur monde » perceptif, incapable d’exprimer leurs besoins, leurs préférences, leurs émotions, leur douleur. Ceux dont l’autisme a été si mal compris et les comportements si mal interprétés qu’on les a condamnés à la souffrance.
Comme il est facile de blâmer l’autisme de tous les maux, il serait facile inversement, de blâmer le « neurotypisme » de certains pour toutes les atrocités faites aux autistes depuis des décennies. S’il est permis dans notre société de dire que l’autisme est une catastrophe sans que cela ne choque, il n’est pas permis de parler de la souffrance des autistes. Celle qui est causée, involontairement sans doute, par l’entêtement, l’obstination, l’incompréhension, l’émotivité des non-autistes, de certains spécialistes, de la société. Disons-le, le véritable fléau actuellement, ce sont les œillères que portent certaines personnes face à l’autisme.
Disons-le, le véritable fléau actuellement, ce sont les œillères que portent certaines personnes face à l’autisme.
Cependant, l’objectif ne devrait-il pas plutôt être la reconnaissance de la souffrance mutuelle ? Pouvons-nous un instant faire preuve de respect, tout un chacun ? Pouvons-nous ouvrir les ponts de la communication ? Pouvons-nous essayer de nous comprendre ? Alors, de grâce, arrêtez de considérer l’autisme comme un voleur de vie, comme un fléau, comme une épidémie. De grâce, arrêtez d’inventer des nouvelles « causes » à l’autisme à chaque jour, qui passe de l’intoxication alimentaire, aux pesticides, aux métaux lourds, au temps passé devant les écrans, aux lésions cérébrales. Bordel ! Enlevez vos œillères ! Observez. Écoutez. Soyez ouvert d’esprit.
Le véritable fléau, c’est d’ignorer les autistes qui se tuent littéralement à expliquer le mode de fonctionnement autistique. Le véritable fléau, c’est de continuer aveuglément de faire des thérapies et des régimes à la débandade et d’accentuer ainsi, la souffrance aux autistes et de briser leur vie, comme si cela était normal et comme s’il n’y avait que cela à faire, parce qu’ils « sont malades ».
Ce n’est pas l’autisme qui fait souffrir, mais de n’avoir eu aucune chance d’évoluer.
La clé de la compréhension de l’autisme réside en les autistes, pas dans les pesticides et compagnie !
Un arbre qui a tellement un grand potentiel qui se trouve en Colombie, a failli disparaître pour son bois, pour l’élevage, la culture extensive, les plantations de coca. La déforestation est une des causes des changements climatiques. Il a été décidé de reboiser l’endroit et de rajouter en plus des autres essences d’arbres, le guaimaro, que nous appelons en français le noyer maya. En plus il porte dans ses branches beaucoup de fruits qui a des protéine autant que le lait, autant de fer que les épinards et plus de potassium qu’une banane, ainsi plus de magnésium que le haricot rouge
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Cet arbre aux feuilles persistantes, qui équilibre les sols acides, solidifie dans la terre le CO2, responsable du réchauffement climatique. Il ne le relâche donc pas dans l’atmosphère quand il meurt, contrairement à la plupart des arbres.
PHOTO LUIS ACOSTA, AGENCE FRANCE-PRESSE
FLORENCE PANOUSSIAN
Agence France-Presse
DIBULLA, Colombie
Sur une planète menacée par le réchauffement, le guaimaro, immense arbre tropical vénéré des anciens, renaît peu à peu en Colombie. Doté de propriétés étonnantes, dont sa capacité à solidifier le gaz carbonique dans le sol, ce géant préserve le climat.
«Sans arbres, il n’y a pas d’eau et sans eau, il n’y a pas d’arbre! Les gens coupent, brûlent pour cultiver, pour le bétail. Le bois se raréfie, les rivières s’assèchent», déplore Manuel Duran, 61 ans.
D’une main lasse, ce paysan ôte son chapeau de paille et essuie la sueur de son front, sous le soleil implacable de la forêt tropicale sèche de Dibulla, au pied des montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta.
À plus de 900 km de là, à Medellin, ville très affectée par la pollution, des experts du monde entier sont réunis au chevet de la planète: la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) va rendre les 23 et 26 mars son diagnostic sur l’état de la faune, de la flore et des sols.
Conscient des dégâts causés par une agriculture irraisonnée, Manuel Duran, qui est né dans les marais du fleuve Magdalena, au coeur du pays, mais a été déplacé par la guerre, s’intéresse à un programme de reboisement dont le guaimaro est emblématique.
«Le guaimaro est un arbre magique!», explique à l’AFP Daisy Tarrier, 39 ans, directrice d’Envol Vert, ONG franco-colombienne à l’origine du projet.
Enthousiaste, elle en détaille les qualités et celles de son fruit, sorte de baie orangée riche en nutriments.
Un arbre ancestral
Le Brosimum alicastrum pousse du Mexique au Brésil. Selon les pays, il est appelé guaimaro, ramon, campeche, ojoche, mewu, etc. ou en français noyer maya. Pour cette civilisation pré-colombienne, il était aussi essentiel que le maïs, et le reste pour nombre d’indigènes. Mais beaucoup de paysans en ont oublié les qualités.
Afin de raviver un savoir précieux contre la malnutrition, Envol Vert organise des ateliers de cuisine:
«le fruit contient autant de protéines que le lait, quatre fois plus de potassium que la banane, autant de fer que les épinards, quatre fois plus de magnésium que le haricot rouge», autre aliment de base en Amérique latine.
Cet arbre aux feuilles persistantes, qui équilibre les sols acides, solidifie dans la terre le CO2, responsable du réchauffement climatique. Il ne le relâche donc pas dans l’atmosphère quand il meurt, contrairement à la plupart des arbres.
Il s’élève jusqu’à 50 m et s’enracine aussi profondément dans le sol. Cela le rend résistant aux sécheresses comme aux ouragans. Le guaimaro peut même renaître de ses cendres après un incendie, tel le phénix.
«Cet arbre a une grande capacité de s’adapter à différents climats et peut supporter divers types de sols, d’humidité, d’altitude, de température […] et de nombreux animaux s’alimentent de son fruit, ce qui en fait une espèce importante pour la conservation», souligne dans sa thèse la biologiste colombienne Monica Florez.
Un phénix menacé
Mais la convoitise pour son bois, qui fait des maisons et des meubles solides, les coupes pour l’élevage et les cultures extensives, ont failli en venir à bout. Sans oublier les plantations de coca, base de la cocaïne dont la Colombie est le premier producteur mondial.
«Nous sommes encore confrontés à un énorme défi lié au contrôle de la déforestation», admet le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Luis Gilberto Murillo, bien que le fléau ait diminué, de plus de 282 000 ha en 2010 à 170 000 ha déboisés en 2017.
«J’ai toujours beaucoup aimé le guaimaro parce qu’il donne de l’ombre et quand ses feuilles tombent, le bétail les mange. Ses racines renforcent le sol, conservent l’humidité et ses fruits sont bons», explique Maria Alarcon, 64 ans.
Vivant une centaine d’années, un guaimaro donne 180 kg de fruits en mars-avril. Ils se consomment frais et en jus, en soupe et en purée comme la patate. Mais aussi grillés, puis moulus pour une infusion au goût de café chocolaté. Des indigènes en tirent des remèdes contre l’asthme, l’anémie, les rhumatismes.
«Mais il va falloir planter beaucoup pour remplacer tous les arbres qui ont été perdus», avertit Maria Alarcon, les mains dans la terre.
Les dinosaures tels que le tricératops qui appartiennent au groupe du cératopsiens. Leur collerette et leurs cornes étaient sans doute utilisées pour se défendre, mais il semble que ces ornements eussent aussi une autre utilité, se pavaner pour être l’élu d’une femelle.
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Représentation artistique d’un Centrosaurus, un dinosaure du groupe des cératopsiens. Photo : Elenarts
Les espèces de dinosaures, telles que les tricératops, se servaient de leurs cornes et de leurs collerettes pour attirer leurs partenaires, montre une étude britannique publiée dans les Proceedings of the Royal Society B.
RADIO-CANADA AVEC BBC
Un texte d’Alain Labelle
Les cératopsiens (visages cornus) constituent un groupe de dinosaures herbivores qui a proliféré en Asie et en Amérique du Nord durant le Crétacé, une période qui a débuté il y a 145 millions d’années pour se terminer lors de la grande extinction des espèces survenue il y a environ 66 millions d’années, par la chute dévastatrice d’un météorite au Mexique.
À ce moment, le supercontinent Pangée finissait de se scinder pour former les continents actuels, bien que leurs positions aient alors été substantiellement différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.
Les résultats de précédents travaux laissaient à penser que ces ornementations permettaient à ces animaux de se distinguer entre différentes espèces. Une hypothèse qu’exclut désormais le paléontologue Andrew Knapp et ses collègues de l’Université Queen Mary de Londres.
D’autres recherches ont aussi exclu leur utilisation dans un but premier de défense contre les prédateurs, ou encore pour réguler leur température corporelle.
Le saviez-vous?
Les premiers restes de cératopsiens ont été mis au jour au Wyoming en 1872 par Fielding Bradford Meek.
Comme un paon
Cette armure d’apparence agressive serait en fait le produit de l’évolution, dont l’objectif est de signaler les aptitudes d’un animal comme partenaire potentiel sur le plan génétique, un phénomène connu sous le nom de sélection sociosexuelle.
Les individus annoncent leur qualité ou leur constitution génétique. Andrew Knapp
« C’est le même phénomène que nous observons chez les paons, par exemple, avec les plumes de leurs queues », explique M. Knapp.
Le sens du spectacle
Selon les auteurs de ces travaux, les caractéristiques qui permettent de différencier les espèces sont généralement moins élaborées et plus subtiles que celles qui distinguent les mâles et les femelles.
Quand le but est de repousser, et non d’attirer, il ne vaut pas la peine de mettre trop d’efforts sur [l’]évolution. Andrew Knapp
Pour la paléontologue canadienne Darla Zelenitsky, de l’Université de Calgary, qui n’a pas participé aux travaux, ces résultats sont « excitants », puisqu’ils permettent de mieux comprendre la paléobiologie de ces animaux.
Certains de ces ornements étaient fort probablement utilisés pour se défendre ou pour reconnaître les membres de différentes espèces, mais ces caractéristiques n’étaient apparemment pas le principal moteur de leur évolution. Darla Zelenitsky
D’autres travaux seront effectués pour appuyer l’hypothèse du rôle évolutif de la sélection sociosexuelle dans l’évolution de ces dinosaures.
Égaux dans les fossiles
Ces travaux montrent aussi qu’il est impossible de distinguer les mâles des femelles chez les dinosaures cératopsiens par l’observation de leurs restes fossilisés. Ainsi, s’il y avait des différences physiques entre les sexes, elles auraient pu être très subtiles.
Le fait que les deux sexes aient de grands ornements est très intéressant en soi. Si c’était le résultat de la sélection sexuelle, cela nous en dirait long sur la façon dont ces animaux ont vécu... Andrew Knapp
Les cératopsiens pondaient des œufs, si bien que la femelle ne devait pas mener à terme une grossesse comme le font les mammifères. Cette réalité permet d’envisager que les partenaires entretenaient un rapport différent pour ce qui est de l’élevage de leur progéniture.
Représentation artistique de dinosaures cératopsiens qui surveillent des oeufs. Photo : iStock
« Il est possible qu’ils s’investissent tous les deux dans l’élevage de leurs petits, un peu comme nos oiseaux actuels », explique Andrew Knapp.
Gandhi a dit : « On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux » Je crois qu’on peut aussi l’appliquer à une personne comme elle peut se comporter avec les autres en voyant comment elle traite les animaux.
Nuage
Tout simplement abominable.
C’est en Espagne dans la ville de Villarrubia de los Ojos que s’est déroulée cette terrible histoire qui fait aujourd’hui le tour du monde.
Une punition très cruelle
Tout commence lorsqu’une jeune serveuse aperçoit un chat en train d’essayer de s’accoupler avec sa chatte. Furieuse, elle saisit le pauvre animal et décide de le jeter dans sa machine à laver avant de la mettre en marche. Le tout en se filmant sur Instagram pour se vanter devant tous ses contacts de ce geste pourtant abominable.
Tandis que le pauvre chat miaule de détresse, la femme lance le programme de la machine et poste le tout sur Instagram avec un smiley en train de rire.
Une fois le premier programme terminé, la jeune femme réalise que le chat est toujours en vie. Avec un mélange de froideur et d’ironie, elle explique que visiblement le chat a été mal lavé et ajoute de la lessive avant de relancer un programme. Toujours en se filmant.
« Il semble miauler encore. C’est vrai que les chats ont neuf vies, fils de p***. Nous allons ajouter de la lessive pour mieux le laver. »
Après quelques minutes, la jeune femme indique que le chat est mort.
La colère des Internautes
Evidemment, sur Instagram beaucoup de personnes se sont indignées d’un tel comportement, allant jusqu’à dénoncer la jeune femme et l’insulter. Pas réellement intimidée ni émue par tout cela – ou par la mort du chat – la serveuse a au contraire posté une photo d’elle en train de tenir un chien par le cou avec une légende menaçant de faire du mal à d’autres animaux si elle continuait à recevoir des critiques et autres menaces.
Une pétition en ligne a été lancée et compte déjà plus de 300.000 signatures. De son côté, la police mène déjà l’enquête. Elle risque un an et demi de prison pour son geste.
Source : lematin.ch