Les droits de l’homme


La paix serait simple si on respectait les droits que l’homme à lui-même établi pour que tout le monde puisse avoir sa place dans sur cette Terre. Pourtant, on aime mieux compliquer les choses et prendre l’injustice par exemple
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Les droits de l’homme

 

 

Il n’y aura pas de paix sur cette planète tant que les droits de l’homme seront violés en quelque partie du monde que ce soit

René Cassin

Le Saviez-Vous ► L’histoire oubliée de ces femmes qui, en 1905, ont gagné contre leur harceleur


En fait c’est une réflexion en rapport des dénonciation du harcèlement sexuel que l’on a été témoin à peu près partout en Amérique et en Europe. La première manifestation publique des dénonciations des abus sexuels a été faite en France en 1905 face à un contremaître qui abusait des ouvrières dans une usine de porcelaine. La bourgeoisie a mis plus de temps pour dénoncer ce genre de comportement. Aujourd’hui encore, les femmes doivent se battre pour être dans un milieu sans être harcelé
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L’histoire oubliée de ces femmes qui, en 1905, ont gagné contre leur harceleur

 

 

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Grève à Limoges en 1905. | Via Wikipédia.

 

Titiou Lecoq


Ce sont les femmes des classes populaires qui ont refusé les premières d’accepter d’être traitées comme des objets sexuels. Quelque part, elles sont nos modèles.

À la fin du XIXe siècle, en France, se sont déroulées des grèves pour la dignité. Des ouvrières se mettaient en grève pour dénoncer le harcèlement sexuel de certains chefs d’atelier. Vous en avez entendu parler?

Un des contre-maîtres était réputé pour «faire passer les femmes par un petit couloir, et puis…»

Ce mouvement a connu son apogée en 1905 à Limoges. La plus importante usine de porcelaine appartenait à un certain Haviland. Elle employait 5.740 hommes, 2.400 femmes et 1.528 enfants (et oui, parce que sans le travail des enfants, l’économie s’effondrerait, disait-on…). Penaud, un des contre-maîtres, était réputé pour «faire passer les femmes par un petit couloir, et puis…» Celles qui refusaient de coucher étaient virées.

Quand on voit comment sont traitées actuellement les femmes qui portent plainte pour viol contre un homme plus puissant qu’elles, on imagine bien qu’en 1905, ça devait être coton.

La chambre syndicale de la céramique est saisie de plusieurs plaintes. Il ne se passe rien. Pour Haviland, on remet en cause sa liberté de patron de choisir ses collaborateurs.

Une bombe explose

Parmi les ouvriers et les ouvrières, la pression monte. Une grève est lancée avec le soutien financier du syndicat. La revendication: soit le départ de Penaud, soit sa rétrogradation au statut de simple ouvrier.

Mais Penaud, en accord avec Haviland, explique que vu de la nature des faits qui lui sont reprochés, il en va de son honneur de ne pas démissionner. Les politiques minimisent cette grève sans revendication sérieuse (c’est-à-dire salariale). Pour eux, ce sont de simples problèmes de mœurs et de susceptibilité. D’autres usines rejoignent le mouvement, on occupe, on manifeste. L’armée est envoyée sur place (toujours un grand signe d’apaisement ça!). Il y a des affrontements, une bombe explose.

Des «émeutiers» sont arrêtés, leurs collègues défoncent l’entrée de la prison pour les libérer. La cavalerie intervient et tire sur la foule. Un ouvrier de 19 ans est tué. Le 24 avril, Haviland finit par céder et Penaud est viré.

La dénonciation des violences n’est pas l’apanage d’une classe sociale qui serait plus «éclairée»

Pourquoi je vous parle de ça? D’abord parce que je suis sans cesse étonnée par notre/ma méconnaissance de notre histoire. Comme pour les femmes artistes invisibilités, on pouvait penser que la condition de ces ouvrières les empêcherait de parler de ces problèmes. Eh bien pas du tout: elles ont fait grève, elles ont manifesté contre ces agressions sexuelles.

Mais ce qui m’intéresse encore plus, c’est que cela nous montre clairement que la dénonciation des violences n’est pas l’apanage d’une classe sociale qui serait plus «éclairée» ou en avance. Pas du tout, mais alors vraiment pas. En matière de lutte concrète contre les violences faites aux femmes, les ouvrières ont été en avance sur les femmes bourgeoises. Et puis, je reste songeuse devant l’élan de la grève. Est-ce qu’on imaginerait de nos jours une grève lancée pour ces sujets?

Évidemment, l’ampleur de la mobilisation de 1905 s’explique parce qu’elle touchait la dignité d’une classe sociale qui se sentait déjà exploitée. Ce sont donc les ouvriers qui sont descendus dans la rue avec les ouvrières, pas les épouses des patrons. La conscience de classe l’emportait sur la conscience de genre, et cette conscience de classe était extrêmement forte. Simone de Beauvoir s’est d’ailleurs longtemps demandé comment le féminisme pouvait dépasser les clivages sociaux, comment faire pour que les femmes se sentent dans une situation commune malgré toutes leurs différences.

Les violences contre les femmes concernent tous les milieux

C’est également une femme qui travaillait comme agent de ménage qui a porté plainte contre Dominique Strauss-Kahn. Alors bien sûr, on peut se dire que c’est parce qu’elles sont perçues comme plus faibles qu’elles seraient davantage harcelées. Mais on peut aussi penser que dans les classes sociales «élevées», on s’est plus longtemps accommodés de ce harcèlement, précisément parce que l’appartenance de classe était plus forte et/ou qu’on avait davantage à perdre.

Il faut donc s’abstenir d’adopter un ton… maternaliste (au sens de paternaliste). Et c’est pourtant ce que j’entends souvent. Par exemple, Emmanuelle Devos interrogée sur France Inter avait affirmé qu’elle n’avait jamais entendu parler de harcèlement parmi les actrices françaises, oulala, pas du tout, mais qu’elle était là pour soutenir les plus faibles, les maquilleuses et les coiffeuses. La solidarité, c’est bien, mais il y avait quelque chose dans le ton qui me dérangeait, qui laissait entendre que c’était le problème de ces pauvres femmes sans défense.

Les violences contre les femmes concernent tous les milieux. Et les femmes des milieux populaires sont celles qui nous ont ouvert la voie.

Ce texte est paru dans la newsletter hebdomadaire de Titiou Lecoq. Pour vous abonner c’est ici. Pour la lire en entier:

http://www.slate.fr/story/

Ce que nos ancêtres ont aperçu dans le ciel il y a 70 000 ans


Vous imaginez ce que l’on voit dans le ciel aujourd’hui n’est pas tout à fait pareil il y a 70 000 ans ? Et dans un lointain futur, le ciel aura encore changé !! Par exemple, les astronomes sont quasiment sûr, que l’étoile de Scholz aurait été visible par les hommes de la préhistoire alors qu’elle était a moins de 1 année lumière du soleil, alors qu’aujourd’hui elle est a 20 années-lumière de notre soleil
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Ce que nos ancêtres ont aperçu dans le ciel il y a 70 000 ans

 

Il est fort probable que les humains aient observé la faible lumière rougeâtre de l’étoile de Scholz dans la nuit préhistorique.

Il est fort probable que les humains aient observé la faible lumière rougeâtre de l’étoile de Scholz dans la nuit préhistorique.  Photo : José A. Peñas/SINC

Alors que les humains modernes commençaient à quitter l’Afrique et que les Néandertaliens peuplaient encore la Terre, l’étoile de Scholz – du nom de l’astronome allemand qui l’a découverte en 2013 – s’est approchée à moins d’une année-lumière du Soleil. Une visite dont les effets sont toujours palpables aujourd’hui.

Explications.

Un texte d’Alain Labelle

L’étoile de Scholz est un système stellaire binaire formé par une petite naine rouge, qui a environ 9 % de la masse du Soleil, autour de laquelle gravite une naine brune beaucoup moins brillante et plus petite.

L’étoile de Scholz est un système stellaire binaire formé par une petite naine rouge autour de laquelle gravite une naine brune beaucoup moins brillante et encore plus petite.

L’étoile de Scholz est un système stellaire binaire formé par une petite naine rouge autour de laquelle gravite une naine brune beaucoup moins brillante et encore plus petite.  Photo : Université de Rochester/Michael Osadciw

Elle s’est retrouvée à environ 0,82 année-lumière du Soleil il y a 70 000 ans, à la limite du nuage d’Oort, une région située bien au-delà de l’orbite des planètes et de la ceinture de Kuiper de notre système.

Cette distance est considérée comme très proche en termes astronomiques. Il est fort probable que les premiers humains ont vu sa faible lumière rougeâtre dans la nuit préhistorique.

C’est une équipe internationale de scientifiques qui avait documenté la présence de l’étoile dans notre voisinage cosmique dans des travaux publiés en 2015.

Le nuage d’Oort est composé de milliards de comètes de tailles variables. La partie externe de ce nuage forme la frontière gravitationnelle du système solaire. Il est situé à plus de 1000 fois la distance entre le Soleil et Pluton.

Le nuage d'Oort entoure notre système solaire.

Le nuage d’Oort entoure notre système solaire.  Photo : Calvin Hamilton

Or, selon une étude européenne publiée cette semaine, des chercheurs affirment que le mouvement de certains objets qui le composent est encore marqué par le passage de l’étoile.

Le saviez-vous?

À ce jour, les astronomes ne connaissent pas d’autre étoile qui se soit approchée autant de notre système, à savoir cinq fois plus près que l’étoile la plus proche du Soleil, Proxima du Centaure (4,2 années-lumière).

Pour en arriver à établir l’effet à long terme du passage du duo stellaire, les chercheurs ont étudié 340 objets qui possèdent des orbites hyperboliques, c’est-à-dire en forme de V et non conforme aux orbites elliptiques, comme celles des planètes.

C’est à partir de cette analyse qu’ils ont établi que la trajectoire de ces objets est toujours influencée par le passage de l’étoile de Scholz.

À l’aide de simulations numériques, nous avons calculé les radiants ou les positions dans le ciel d’où semblent provenir ces objets hyperboliques. Carlos de la Fuente Marcos, université Complutense de Madrid

Selon les chercheurs, la présence de cette étoile n’a pas perturbé tous les objets hyperboliques du système solaire, seulement ceux qui étaient le plus proche d’elle à l’époque.

Par exemple, le rayonnement du célèbre astéroïde interstellaire Oumuamua se trouve dans la constellation de Lyre, très loin de celle des Gémeaux. Donc, il ne fait pas partie de la surdensité détectée. Carlos de la Fuente Marcos

De nos jours, l’étoile de Scholz se trouve à environ 20 années-lumière du Soleil.

Le détail de ces travaux est publié dans les Royal Astronomical Society Letters (en anglais).

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Des Bulgares offrent le gîte à des cigognes frigorifiées


En Europe comme au Québec, le printemps hésite à faire monter les thermomètres. En Bulgarie, il y a un élan de solidarité envers les cigognes qui sont en danger à cause de se froid. Il les récupère pour les amener chez eux, le temps que la température s’améliore.
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Des Bulgares offrent le gîte à des cigognes frigorifiées

Des Bulgares offrent le gîte à des cigognes frigorifiées

Des Bulgares offrent le gîte à des cigognes frigorifiées © AFP/ Dimitar DILKOFF

Des cigognes transies par le début de printemps glacial ont pu compter sur la solidarité inédite de Bulgares qui ont tout simplement permis aux volatiles de faire étape… dans leur salon.

« Avant-hier, j’ai trouvé cinq cigognes gelées près de la route qui mène au village. Je les ai emmenées chez moi, j’ai allumé le poêle et je leur ai acheté du poisson », explique Safet Halil, un habitant de Zaritsa, au nord-est de la Bulgarie.

Mercredi, les cigognes ragaillardies profitaient toujours du lit et de la modeste demeure de Safet, ne manquant pas de le taquiner, a constaté un photographe de l’AFP:

« J’ai reçu deux ou trois coups de bec sur les bras », sourit ce quinquagénaire qui s’exprime grâce à une prothèse vocale.

Safet Halil a recueilli chez lui cinq cigognes frigorifiées dans son village de Zaritza. "J'ai allumé le poêle et je leur ai acheté du poisson". Le 21 mars 2018. © Dimitar DILKOFF AFP

Safet Halil a recueilli chez lui cinq cigognes frigorifiées dans son village de Zaritza. « J’ai allumé le poêle et je leur ai acheté du poisson ». Le 21 mars 2018. © Dimitar DILKOFF AFP

L’exemple de cet employé de voirie a enclenché une chaîne de solidarité inédite chez les habitants du nord du pays, affecté, comme une partie de l’Europe, par des températures glaciales pour un début de printemps.

Une quarantaine de cigognes aux ailes souvent congelées auraient ainsi été mises à l’abri chez des particuliers, dans des garages ou des bâtiments agricoles, les hôtes partageant leur expérience sur les réseaux sociaux.

L’ONG Green Balkans a appelé mercredi à « ne pas prendre n’importe quelle cigogne », mais seulement « celles qui se trouvent dans un état de détresse: blessées et avec des plumes mouillées ».

« C’est la première fois qu’on observe tant de cigognes en détresse en Bulgarie », a déclaré Hristina Klisourova du centre de sauvetage de Green Balkans.

« J’ai 53 ans et je n’ai jamais vu de cigognes gelées, j’en avais entendu parler par ma grand-mère », confirme Safet qui estime que cette année « les cigognes sont arrivées trop tôt ».

Il compte garder les oiseaux encore quelques jours car « il fait moins trois degrés aujourd’hui et le temps va se détériorer ».

Une alerte neige a été déclenchée pour jeudi et vendredi dans le nord-est du pays.

Située au sud-est de l’Europe, la Bulgarie a décompté en 2016 près de six mille nids de cigogne habités, en hausse d’un millier depuis le dernier recensement en 2005.

En Roumanie voisine, plus de 200 oiseaux de petite taille, des grives musiciennes pour la plupart, ont été trouvés morts ou gelés cette semaine, a déclaré à l’AFP Ovidiu Bufnila, de la Société ornithologique roumaine.

Safet Halil, 53 ans, dans sa cour, dans le village de Zaritza, dans le nord-est de la Bulgarie, une cigogne dans les bras. Le 21 mars 2018. © Dimitar DILKOFF AFP

Safet Halil, 53 ans, dans sa cour, dans le village de Zaritza, dans le nord-est de la Bulgarie, une cigogne dans les bras. Le 21 mars 2018. © Dimitar DILKOFF AFP

L’ONG a publié mercredi des conseils pour leur venir en aide, mettant aussi en garde les bonnes volontés envers les cigognes: aller à leur rencontre pour les sauver risque de les faire fuir et de leur faire perdre de l’énergie. Seuls les volatiles qui se rapprochent des humains ont besoin d’aide.

         Zaritsa (Bulgarie) (AFP) –

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En avion, un passager contagieux contamine surtout ses voisins immédiats


Voyager en avion permet d’aller partout dans le monde, mais quand une personne est malade et contagieuse, il y a risque de contamination a bord, mais heureusement pas tout les passagers sont à risques, il y a seulement à environ un espace de 3 sièges
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En avion, un passager contagieux contamine surtout ses voisins immédiats

 

La probabilité d'être contaminé par un passager malade en avion est très élevée... (ARCHIVES REUTERS)

 

Agence France-Presse
Miami

La probabilité d’être contaminé par un passager malade en avion est très élevée uniquement pour les personnes assises devant, derrière ou à côté de l’individu contagieux, ont rapporté lundi des chercheurs américains.

«Les passagers assis à moins d’une rangée et à moins de deux sièges latéralement du passager contagieux ont eu une probabilité d’au moins 80% d’être infectés», explique l’étude.

«Pour tous les autres passagers, la probabilité de la contamination était de moins de trois pourcent».

Publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), cette étude menée par des chercheurs de l’université Emory et du Georgia Institute of Technology est la première à quantifier les chances de tomber malade basées sur la proximité avec un passager contagieux.

Traditionnellement, les consignes de santé publique exigent que les passagers installés jusqu’à deux rangées de la personne infectée soient surveillés pour certains maladies contagieuses. Des consignes qui vont donc plus loin que les conclusions des chercheurs.

Cette étude «va à l’encontre de la croyance populaire que si une personne tousse ou éternue n’importe où en cabille contaminera l’ensemble de l’avion», a estimé Robert Glatter, médecin urgentiste au Lenox Hill Hospital de New York, qui n’était pas impliqué dans les recherches.

Les chercheurs sont montés à bord de dix vols aux États-Unis et repéré scrupuleusement les mouvements des passagers pour déterminer la probabilité d’infections comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou la grippe, qui se transmettent par de minuscules gouttelettes dans l’air et sur les surfaces.

Les prélèvements de virus respiratoires sur les tablettes des sièges et les ceintures n’ont montré aucune trace de virus, suggérant que la plupart des maladies sont transmises par l’éternuement ou la toux.

«L’attention méticuleuse au lavage de mains ou l’utilisation du désinfectant pour les mains sont des moyens importants pour réduire le risque de tomber malade pendant un voyage en avion», a souligné M. Glatter.

Les chercheurs ont aussi averti que les membres d’équipage contagieux pouvaient infecter en moyenne 4,6 passagers par vol.

«Il est ainsi impératif que les personnels de bord ne volent pas quand ils sont malades», a alerté l’étude.

«La mauvaise nouvelle c’est que les sites internet de voyage n’ont pas d’option qui dit « Cliquez ici pour trouver un siège à au moins trois (sièges) de distance d’une victime de la grippe »», a enfin mis en avant Michael Grosso, directeur du département pédiatrie de l’hôpital Northwell Health de Huntington dans l’État de New York.

http://www.lapresse.ca/

L’empathie est aussi une affaire de gènes


Il y a plusieurs facteurs qu’une personne peut éprouver de l’empathie, d’abord les femmes sont plus susceptible que les hommes à être empathique, il y a aussi des facteur biologie, de socialisation, et autres. La génétique, il semble qu’expliquerait le dixième de la variation du degré de l’empathie. Cela pourrait aider a mieux comprendre ceux qui ont du mal à imaginer les sentiments tels que certains autismes
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L’empathie est aussi une affaire de gènes

 

Deux femmes se prennent dans les bras.

L’empathie joue un rôle central dans les relations humaines. Photo : iStock

Il n’y a pas que l’éducation et les expériences personnelles qui influencent la capacité d’empathie d’une personne : une équipe internationale de scientifiques a établi que certaines variations génétiques sont également mises à contribution.

Un texte d’Alain Labelle


L’empathie joue un rôle central dans les relations humaines. Elle se définit par notre capacité à nous mettre dans la peau d’une autre personne, de reconnaître ses pensées et ses sentiments, et d’y apporter une réponse émotionnelle adaptée.

Notre capacité à comprendre les émotions de l’autre est décrite comme l’« empathie cognitive », alors que notre capacité à ressentir ses états affectifs est associée à l’« empathie affective ».

Une équipe de scientifiques de l’Université de Cambridge a mis au point, il y a 15 ans, un quotient d’empathie (EQ), qui permet de mesurer le degré d’empathie d’une personne. Grâce à ce test, qui mesure les deux types d’empathie, les chercheurs avaient montré que certains d’entre nous sont plus empathiques que d’autres.

Ils avaient notamment découvert que les femmes, en moyenne, sont légèrement plus empathiques que les hommes, et que les personnes autistes, quant à elles, ont généralement des difficultés avec l’empathie cognitive, même lorsque leur empathie affective reste intacte.

L’aspect génétique de l’empathie

La même équipe, associée à des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Université Paris Diderot, et de l’entreprise américaine 23andMe, a voulu cerner la part de la génétique dans l’empathie.

Dans ce qu’ils décrivent comme la plus importante étude menée sur la génétique de l’empathie, les scientifiques ont analysé les dossiers de plus de 46 000 clients de 23andMe qui ont répondu en ligne au questionnaire EQ et qui ont fourni un échantillon de salive pour analyse génétique.

Leurs résultats montrent que :

  • des facteurs génétiques expliquent un dixième de la variation du degré d’empathie entre les individus;
  • les femmes sont en moyenne plus empathiques que les hommes, mais cette différence n’est pas inscrite dans l’ADN.

En effet, les analyses n’ont montré aucune différence dans les gènes associés à l’empathie, ni chez les hommes ni chez les femmes.

Le chercheur Varun Warrier, de l’Université de Cambridge, et ses collègues estiment que la différence entre les sexes est le résultat d’autres facteurs, qui peuvent inclure la socialisation, ou de facteurs biologiques non génétiques, tels que les influences hormonales prénatales, qui diffèrent également entre les sexes.

En outre, ils ont observé que les variations génétiques associées à une plus faible empathie sont également associées à un risque plus élevé d’autisme.

Nous franchissons une étape majeure dans la compréhension du rôle joué par la génétique dans l’empathie. Varun Warrier

Des gènes difficiles à identifier

Le Pr Thomas Bourgeron, de l’Université Paris-Diderot, explique que « ces résultats offrent un éclairage neuf et passionnant sur les influences génétiques sous-tendant l’empathie ».

Individuellement, chaque gène joue un petit rôle et il est donc difficile de les identifier. Thomas Bourgeron

La prochaine étape consistera donc à étudier un nombre encore plus grand de personnes afin de confirmer ces découvertes et d’« identifier les voies biologiques associées aux différences individuelles en matière d’empathie ».

Pour le Pr Simon Baron-Cohen, de l’Université de Cambridge, le fait de « découvrir qu’une fraction de nos différences en termes d’empathie relève de facteurs génétiques nous aide à comprendre les individus comme les autistes, qui ont du mal à imaginer les sentiments et les émotions des autres ».

Le détail de cette étude est publié dans la revue Translational Psychiatry.

http://ici.radio-canada.ca/

Vaut-il mieux avoir un gros ou un petit cerveau ?


Avoir un plus gros cerveau pour les animaux en rapport avec la taille, n’est pas nécessairement une bonne chose, surtout si l’animal est petit. Il aura plus de chance de disparaître que les autres
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Vaut-il mieux avoir un gros ou un petit cerveau ?

 

 

Marie-Céline Ray
Journaliste

S’il y a des millions d’années, le fait d’avoir un gros cerveau pouvait conférer un avantage évolutif, aujourd’hui c’est la tendance inverse qui est observée : les mammifères à gros cerveau sont plus souvent menacés d’extinction. Une tendance qui concernerait surtout les petits mammifères.

Longtemps la taille du cerveau apparaissait comme un avantage évolutif car elle était associée à de meilleures capacités cognitives et donc une faculté à s’adapter à des conditions difficiles en faisant travailler ses neurones. Mais une nouvelle recherche d’un chercheur de Stanford suggère que les mammifères ayant de gros cerveaux ont plus de risque de disparaître.

Dans cette étude parue dans Proceedings of the Royal Society B, Eric Abelson a calculé la taille relative du cerveau chez des centaines de mammifères actuels, en comparant la taille du cerveau à celle de l’animal. Il a ensuite regardé dans la liste de l’UICN si ces mammifères étaient en danger. Il a alors trouvé que ceux qui avaient une taille relative de leur cerveau plus élevée avaient plus de risques d’être menacés d’extinction. La pire situation était rencontrée par les mammifères de petite taille : le rapport bénéfice/coût n’était pas le même chez les petits et grands mammifères.

Cette découverte est tout de même surprenante. La recherche a souvent montré qu’un cerveau plus grand permet un avantage cognitif et donc une capacité à trouver des solutions dans un nouvel environnement, comme l’explique le chercheur dans un communiqué de Stanford :

« Si le paysage devient plus froid, un animal pourrait ne pas être en mesure de faire pousser une fourrure dense, mais ces animaux peuvent résoudre des problèmes. Ils peuvent utiliser leurs connaissances pour surmonter un environnement plus froid en construisant un nid chaud, ou en choisissant de passer plus de temps au soleil. »

Mais il y a un prix à payer pour cet avantage : le tissu nerveux est très coûteux en énergie ; les animaux doivent donc manger plus pour l’alimenter ou passer moins de calories dans d’autres tâches (qui peut-être seraient plus utiles à la survie…).

 

Ce renard gris insulaire a un cerveau plutôt gros pour sa taille. C’est une espèce menacée. © National Park Service

Ce renard gris insulaire a un cerveau plutôt gros pour sa taille. C’est une espèce menacée. © National Park Service

Les petits mammifères à gros cerveau sont particulièrement menacés

 

Cette découverte arrive à un moment où la faune semble connaître une sixième crise d’extinctionde masse, à cause des activités humaines. D’après le chercheur, son résultat pourrait aider à mieux définir quelles espèces sont en danger d’extinction et quelles sont celles qui tireraient le plus de bénéfices de mesures de conservation. Les stratégies de conservation devraient donc cibler en particulier les espèces de petite taille à risque.

En 2012, Nature se faisait l’écho d’une autre étude du même chercheur dans laquelle il avait comparé des mammifères préhistoriques et des mammifères modernes : 229 espèces de carnivores anciens vivant au cours des 40 derniers millions d’années, dont la moitié déjà éteintes, et un groupe de mammifères modernes comprenant 147 espèces d’Amérique du Nord, de six ordres.

Il avait alors trouvé que les espèces de moins de 10 kg qui avaient un gros cerveau étaient moins souvent éteintes ou en danger. Revenant sur ces résultats, le chercheur a déclaré à Discovery News :

« Au cours des 40 derniers millions d’années, les espèces carnivores avec une plus grande taille relative du cerveau étaient moins susceptibles de disparaître, mais chez des espèces de mammifères vivant aujourd’hui, nous constatons une tendance inverse ».

https://www.futura-sciences.com/