Des médecins s’unissent contre les hausses de salaire


Au Québec, les infirmières, infirmiers, préposé(e)s et autres professionnels de la santé sont épuisés par le manque de moyens pour mieux soignés les patients, manque de repos, car les heures supplémentaires sont obligatoires. Le ministre de la Santé prétend que les coupures drastiques sont finies et que le budget est limité, Pourtant les médecins ont eu de grosses hausses de salaires, et beaucoup d’entre eux protestent contre cette augmentation pour que l’argent puisse mieux servir système de santé publique qui va franchement mal dans la province. Je salue ces médecins qui ont le coeur de protester ouvertement .. Au moment que ce billet est fait, il y avait 270 noms inscrits sur la lettre des médecins Québécois pour le régime public
Nuage

 

Des médecins s’unissent contre les hausses de salaire

 

Médecins québécois pour le régime public réclame que le... (PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE)

Médecins québécois pour le régime public réclame que le gouvernement annule les hausses salariales accordées aux médecins.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

 

AUDREY RUEL-MANSEAU
La Presse

«Nous, médecins québécois qui croyons en un système public fort, nous opposons aux récentes hausses de rémunération négociées par nos fédérations médicales.»

Ainsi commence une lettre mise en ligne hier soir par Médecins québécois pour le régime public (MQRP) et qui réclame que le gouvernement annule les hausses salariales accordées aux médecins.

> Consultez la lettre

Dans une nouvelle offensive, le conseil d’administration de MQRP invite ses membres, par l’entremise de Facebook, à partager et à signer la lettre écrite «dans la foulée de [son] opposition aux récentes augmentations de la rémunération médicale».

«Ces augmentations sont d’autant plus choquantes que nos collègues infirmières et infirmiers, préposéEs, commis et autres  professionnelLEs subissent des conditions de travail très difficiles tandis que nos patientEs vivent avec le manque d’accès aux services requis à cause des coupures draconiennes des dernières années et la centralisation du pouvoir au ministère de la Santé. La seule chose qui semble être immune aux coupes est notre rémunération…», peut-on lire dans le document, qui était déjà signé par une soixantaine de médecins, médecins résidents et étudiants en médecine, hier soir.

«Contrairement aux déclarations du premier ministre, nous croyons qu’il y a un moyen de redistribuer les ressources du système de santé québécois pour promouvoir la santé de la population et répondre aux besoins des patientEs sans pousser les travailleuses et travailleurs au bout du rouleau», est-il aussi écrit.

Des propos appuyés par les signataires.

«Nous, médecins québécois, demandons que les hausses salariales octroyées aux médecins soient annulées et que les ressources du système soient mieux distribuées pour le bien des travailleuses et travailleurs de la santé et pour assurer des services en santé dignes à la population du Québec.» 

Samedi, le conseil d’administration du regroupement s’est réuni en assemblée extraordinaire. La présidente, la Dre Isabelle Leblanc, avait fait savoir à La Presse que MQRP avait été contacté par un nombre important de médecins, y compris des non-membres, et que ces derniers voulaient savoir de quelle façon ils pouvaient manifester leur opposition aux hausses salariales et agir en solidarité avec leurs collègues du domaine de la santé. Cette lettre est la première action en ce sens que le regroupement réunissant 500 membres entend faire.

MQRP prévoit également un rassemblement le samedi 24 mars.

«Nous souhaitons une mobilisation générale des travailleurs et travailleuses de la santé ainsi que des citoyennes et citoyens pour la sauvegarde de notre système public, contre l’iniquité de distribution des ressources en santé et pour garder le privilège de soigner les gens selon leurs besoins et non pas selon leurs moyens», a expliqué Mme Leblanc, hier soir.

Des sorties acrimonieuses

Depuis une semaine, MQRP multiplie les sorties publiques en opposition aux hausses négociées par le gouvernement avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Lundi dernier, dans une lettre publiée sur son blogue, le regroupement demandait au premier ministre Philippe Couillard et à la présidente de la FMSQ Diane Francoeur «d’investir cet argent autrement, afin de préserver et améliorer notre système de santé public».

«Dr Couillard, Dre Francoeur, il est faux de prétendre que tous les médecins souhaitent obtenir une hausse salariale. Cela peut être difficile à concevoir du haut d’une tour d’ivoire [celle-ci coûtant cher d’hypothèque], mais peut-être même que la majorité des médecins se prononceraient contre une hausse si faramineuse, s’ils en avaient l’occasion lors d’un processus réellement démocratique. […] Ces médecins ne veulent pas plus d’argent, ils veulent une interdisciplinarité accrue avec des collègues heureux, épanouis et qui ont le sentiment de faire un bon travail. Ils veulent plus de ressources humaines et matérielles pour leurs patients», a notamment affirmé MQRP.

Samedi matin, à l’hôpital Pierre-Le Gardeur, à Terrebonne, 25 infirmières et infirmières auxiliaires ont fait un sit-in pendant une heure pour protester contre le manque de ressources et les heures supplémentaires obligatoires. Ce matin-là, il manquait sept infirmières au département. En après-midi, plus d’un millier de personnes ont marché dans les rues de Montréal pour réclamer la démission du ministre de la Santé Gaétan Barrette. Elles ont marché de la place Émilie-Gamelin jusqu’au bureau du premier ministre Philippe Couillard, au centre-ville, où les députés de Québec solidaire Amir Khadir et Gabriel Nadeau-Dubois ont symboliquement remis une pétition de 54 000 signatures demandant la démission de M. Barrette.

Le gouvernement du Québec concluait récemment une entente avec la FMSQ, représentant des augmentations de rémunération de 11,2% en huit ans, pour la période 2015-2013, et le versement d’un montant non récurrent de 1,5 milliards en dix ans. Le tout, alors que les travailleuses et travailleurs de la santé réclament des mesures pour répondre au manque de personnel, alléger leur tâche et remédier au temps supplémentaire obligatoire. Des demandes auxquelles le ministre de la Santé se dit sensible, mais restreint par un budget limité.

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