L’homme ne veut plus de sélection naturelle du moins dans les élevages, ils veulent jouer à l’apprenti sorcier et créer des races qui peuvent donner des aspect douteux comme un élevage de chevaux purs sangs arabes aux États-Unis, El Rey Magnum est issu de sélection artificielle, il a une allure bizarre. Le vétérinaire du coin prétend qu’il n’a aucun problème pour respirer, ce que doute les vétérinaires britanniques même s’il est difficile de voir des pronostics futurs à partir d’une vidéo. Car d’après eux jouer avec la génétique des cheveux apportera probablement des problèmes de santé tout comme chez les chiens qui ont un museau écrasé
Nuage
Des vétérinaires mettent en garde contre les problèmes de santé liés à la sélection artificielle
Des vétérinaires craignent que El Ray Magnum développe à terme des problèmes de santé.
© INSTAGRAM / ORRIONFARMS
Par Anne-Sophie Tassart
Si Orion Farms est très fier du physique de son dernier poulain, des vétérinaires britanniques ont quand même tenu à rappeler que la sélection artificielle peut engendrer de graves problèmes chez les animaux.
« Le monde entier l’attendait », n’hésite pas à écrire sur son compte Instagram Orrion Farms, un centre d’élevage américains de purs sangs arabes situé dans l’Etat de Washington.
En observant le profil du cheval en question, on peut affirmer sans trop prendre de risques que ce n’est pas vraiment la phrase qui convient. Suite à la sélection artificielle, l’animal nommé El Rey Magnum et qui fait la fierté de l’établissement, présente un chanfrein (partie de la tête qui s’étend des yeux aux naseaux) complètement tordu.
« Cette difformité est plus significative pour un cheval que pour un chien »
C’est une vidéo publiée le 4 octobre 2017 sur Vimeo, qui a attiré l’attention des internautes. On y présente El Rey Magnum – qui est par ailleurs âgé de seulement quelques mois – mais également d’autres chevaux, tous possédant la même forme de tête, totalement aberrante. Dans un article publié dans la revue spécialisée Veterinary Record, plusieurs spécialistes s’insurgent contre cette recherche de l’originalité qui peut conduire à de graves problèmes de santé pour l’animal.
L’expert équin Tim Greet, qui au départ avoue avoir cru à un photo montage, s’inquiète de cette dérive :
« En réalité, cette difformité est plus significative pour un cheval que pour un chien. Les chiens comme les humains peuvent respirer par la bouche, mais les chevaux ne peuvent respirer que grâce à leurs naseaux. Je pense que les efforts physiques seront limités pour cet animal ».
Le spécialiste britannique fait ici référence aux races de chiens dont la truffe est particulièrement écrasée comme chez les bouledogues Français ou Anglais. Ces derniers sont plus enclins à développer des problèmes de santé, notamment le syndrome brachycéphale qui se caractérise par l’obstruction des voies respiratoires en raison d’un surplus de peau au fond de la gorge de l’animal.
« Bien qu’il soit évidemment impossible de conclure sur un animal et sur une photographie, en règle générale, toute tendance qui conduit à la reproduction afin d’obtenir des physiologies extrêmes et qui affecte négativement les besoins normaux d’un animal doit être condamnée, pour des raisons de bien-être, indique Madeleine Campbell, une spécialiste de la reproduction équine et experte dans le domaine du bien-être animal. Cela s’applique aussi à la forme de la tête qui peut compromettre l’habilité à respirer ou à se nourrir normalement ».
Un cheval qui a une allure de personnage de cartoon
Un vétérinaire aurait cependant confirmé à la revue que El Ray Magnum n’a pas de problème respiratoire.
Interrogé par Veterinary Record, Doug Leadley, l’un des principaux conseillers en reproduction d’Orrion Farms, a déclaré que « la perfection n’existe pas mais que ce cheval est probablement à deux doigts de l’approcher ».
Concernant les critiques, Leadley les balaie d’un revers de main arguant que la plupart de ces détracteurs ne baignent pas dans le milieu hippique. Mais Jonathan Pycock, expert en reproduction équine et président de la British Equine Veterinary Association est pourtant opposé à ce genre de caractéristiques extrêmes :
« Je n’aime pas le résultat. Ce n’est vraiment pas attirant ».
Le professionnel a même ajouté que pour lui, l’animal ressemble à un personnage de cartoon.
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