Les changements climatiques font de nouvelles victimes, Une colonie de manchot vivant en Antarctique n’arrive pas à garder leurs petits en vie a cause de la distance qu’ils leur faut pour aller chercher la nourriture et revenir nourrir leur bébé. Cette année seuls deux petits manchots ont survécu
Nuage
Seulement deux poussins de manchots Adélie ont survécu à la dernière saison de reproduction
Les oisillons des manchots Adélie sont tous morts de faim sauf deux.
© MICHAEL S. NOLAN / REX /REX/SIPA
Des chercheurs français ont découvert que de nombreux poussins de manchots Adélie sont morts ces derniers mois.
Explications.
Des chercheurs du CNRS, soutenus par le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui étudient depuis 2010 une colonie de 18.000 couples de manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) dans l’est de Antarctique, ont fait une bien triste constatation : seulement deux poussins ont survécu après la dernière saison de reproduction qui a débuté fin 2016 et s’est terminée début 2017.
Une catastrophe qui devrait se produire de plus en plus souvent
Selon les chercheurs, cette hécatombe serait une conséquence de l’étendue inhabituelle de la banquise à la fin de l’été. Les adultes ont été contraints d’aller plus loin pour chercher la nourriture destinée aux poussins – essentiellement du krill, minuscules crevettes dont ces animaux raffolent – , qui sont morts de faim avant leur retour. D’après Yan Ropert-Coudert, chercheur à la station de recherches Dumont d’Urville, voisine de la colonie, la région a subi les conséquences des changements environnementaux liés à la rupture du glacier Mertz.
« Les conditions sont mûres pour que cela se reproduise plus fréquemment à cause de la rupture du glacier Mertz en 2010, qui a changé la configuration de la mer devant la colonie« , a-t-il dit à l’AFP.
© John SAEKI / AFP
En 2014, 0 survivant
En 2014, la même colonie, qui comptait alors 20.196 couples, n’avait produit aucun poussin. L’hécatombe avait été provoquée par des niveaux de banquise plus importants, la pluie qui avait détrempé des poussins au plumage pas encore imperméable et adapté seulement à la neige, et une rapide baisse des températures. Sur le continent blanc en général, ces oiseaux sont menacés par le changement climatique. La fonte de la banquise et les glaces dérivantes affectent leur habitat et le réchauffement de l’eau influence l’abondance de leur nourriture.
Un sanctuaire géant à l’est de l’Antarctique ?
Les découvertes des chercheurs sont annoncées en amont de l’ouverture à Hobart, dans l’île australienne de Tasmanie, de la réunion annuelle des 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). En 2016, un consensus avait été trouvé pour la création du plus grand sanctuaire marin au monde, en mer de Ross, sur plus de 1,55 million de kilomètres carrés, soit une aire plus vaste que la France, l’Italie, le Benelux, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche réunis. La CCAMLR n’était cependant pas parvenue à trouver un consensus sur un deuxième projet de sanctuaire couvrant un million de km2 dans l’est de l’Antarctique. Cette nouvelle réunion le permettra peut-être.
c’est terrible, les dégâts que l’homme a pu faire…
De toute façon toute notre faune est en mutation et ce n’est que le début.