Depuis que Donald Trump est au pouvoir aux États-Unis, on a l’impression qu’il veut tout effacer du passage de Barack Obama de l’histoire présidentielle, enfin, c’est ce que je ressent. C’est ce qu’il arrive encore présentement avec le fait de relancer l’industrie minière et conserver le titre du 2 e plus grand émetteur de gaz à effets de serre en annulant les efforts de l’ancien Président Obama
Nuage
L’administration Trump va abroger la mesure phare d’Obama sur le climat
Une centrale thermique.
PHOTO ARCHIVES AP
CYRIL JULIEN
Agence France-Presse
Washington
L’administration Trump va abroger une mesure phare de l’ex-président Barack Obama sur le climat, mettant en oeuvre une promesse de campagne du candidat républicain pour la relance de l’industrie minière américaine qui est dénoncée par les écologistes.
Cette décision intervient alors que Donald Trump a déjà annoncé début juin sa décision de quitter l’accord de Paris sur le climat, estimant qu’il était défavorable aux États-Unis. Cet accord avait été signé en décembre 2015 par 195 pays, dont les États-Unis de Barack Obama, pour limiter la hausse du réchauffement climatique.
Le président républicain va cette fois revenir sur le «Clean Power Plan» (plan pour une énergie propre) signé par son prédécesseur démocrate en août 2015. Cette mesure avait pour but d’accélérer la transition énergétique et d’imposer aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 32% d’ici 2030 par rapport à 2005.
Le Plan entraînerait la fermeture de nombreuses centrales à charbon, les plus anciennes et les plus polluantes. Il est cependant bloqué depuis février 2016 par la Cour suprême, saisie par une trentaine d’États majoritairement républicains.
Conflit d’intérêts
«La guerre contre le charbon est finie», a lancé lundi le chef de l’Agence américaine de protection de l’Environnement (EPA), Scott Pruitt, lors d’un discours dans le Kentucky, une terre minière de l’est du pays.
«Demain (mardi) à Washington, je signerai un projet de décision pour abroger le soi-disant Clean Power Plan de la précédente administration», a dit M. Pruitt, un climato-sceptique qui a combattu les initiatives environnementales de M. Obama.
Ce plan, a-t-il affirmé, «était fait pour désigner les vainqueurs et les perdants (…) La précédente administration utilisait tout son pouvoir et son autorité pour faire que l’EPA désigne les vainqueurs et les perdants et la façon dont on fabrique de l’énergie dans ce pays. C’est mal».
En 2015, alors procureur général de l’Oklahoma, il avait estimé que ce plan était «une tentative illégale d’accroître le pouvoir des bureaucrates fédéraux sur la politique énergétique des Etats».
Cette décision est «l’une des plus grosses attaques contre la santé publique, notre climat et la sécurité de chaque communauté aux États-Unis», a dénoncé Michael Brune du Sierra Club, l’une des plus importantes ONG environnementale américaine.
Selon lui, le Clean Power Plan «empêcherait des milliers de morts prématurées et des dizaines de crises d’asthme chez les enfants chaque année».
Ken Kimmell, le président du Union of Concerned Scientists, a estimé que l’annonce du chef de l’EPA était «entachée par un conflit d’intérêts».
«M. Pruitt a participé à cette affaire en tant qu’avocat pour l’une des parties, puis comme juge et juré à l’EPA et désormais comme bourreau» du plan Obama, a-t-il expliqué.
L’association rappelle qu’avant la signature du plan climat, «aucune règle n’existait pour limiter» les émissions de dioxyde de carbone des centrales thermiques, qui sont «la première cause du réchauffement climatique».
Réglementations «inutiles»
Donald Trump avait signé en mars le «décret sur l’indépendance énergétique», qui ordonnait un réexamen du plan climat de son prédécesseur.
Il estimait que beaucoup de réglementations environnementales étaient «inutiles et destructrices d’emplois» et que l’EPA avait outrepassé ses prérogatives en limitant les émissions polluantes.
Il a plusieurs fois mis en doute la réalité du réchauffement de la planète et le rôle des activités humaines dans ce dernier, et promis de relancer l’industrie du charbon pour redonner du travail aux mineurs. Selon l’Association nationale des mines, l’abrogation du Plan sauverait 27 700 emplois de mineurs et près de 100 000 sur l’ensemble de la chaîne d’utilisation du charbon.
Le charbon reste une composante importante du paysage énergétique américain mais ce minerai ne représentait plus en 2015 que 21% de la génération d’énergie aux États-Unis, contre 32% pour le gaz naturel, 28% pour le pétrole et dérivés, 11% pour les énergies renouvelables et 9% pour le nucléaire, selon les chiffres de l’agence américaine pour l’énergie (EIA).
Sur la seule année 2015, la production de charbon américaine a diminué de plus de 10%, tombant à ses plus bas niveaux depuis 1986, et le nombre d’emplois dans ce secteur est passé de 88 000 en 2008 à 66 000 en 2015, selon l’EIA.
Les États-Unis sont toutefois le deuxième plus gros émetteur de gaz à effets de serre derrière la Chine.
Encore une catastrophe provenant de l’Amérique…