Que valent les arguments des défenseurs des animaux?


Je trouve stupide que PETA a ruiné un photographe animalier pour un égoportrait (selfie) d’un singe. Franchement, il y a des causes beaucoup plus urgente qu’une photo. Je suis pour la protection des animaux, de les laisser vivre dans leur environnement, et les animaux domestiques dans un environnement sain, je déteste la chasse sportive, sauf la chasse qui nourrit des gens, et mieux si tout ce qui peut-être utilisé en évitant le gaspillage
Nuage

 

Que valent les arguments des défenseurs des animaux?

 

GETTY IMAGES/GALLO IMAGES

Cette histoire est un exemple des dérives où nous mène l’idée de considérer les animaux comme personnes.

Après six ans de bataille juridique, Dave Slater est ruiné financièrement, en plus d’être victime de harcèlement sur Internet.

Vous avez sans doute déjà vu la photo de singe qui est devenue virale. Saviez-vous que le fameux selfie a ruiné la vie de Dave Slater, le photographe animalier qui a décidé quel objectif utiliser et retouché l’image?

L’organisation pour les droits des animaux PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) lança une action légale au nom du singe, déclarant qu’il devait être le propriétaire de sa propre image. PETA demandait le droit de gérer les fonds financiers du macaque. L’année dernière, un juge américain s’est prononcé contre PETA, déclarant que les animaux n’étaient pas soumis au droit d’auteur. Mais PETA a fait appel. En juillet, un tribunal de San Francisco a repris le dossier.

Après six ans de bataille juridique, Dave Slater est ruiné financièrement, en plus d’être victime de harcèlement sur Internet.

Cette histoire est un exemple des dérives où nous mène l’idée de considérer les animaux comme personnes. Examinons les principaux arguments des défenseurs des animaux.

Peter Singer : une défense utilitariste des animaux

Peter Singer est l’auteur d’un livre populaire, La libération animale (1975). Singer emprunte au philosophe anglais Jeremy Bentham l’idée que la sensibilité est le critère de la dignité morale pour soutenir la thèse selon laquelle tous les êtres capables de souffrir sont dignes de considération morale.

D’après Singer, les animaux qui ressentent de la douleur méritent une considération égale à celle que nous accordons aux humains. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire aucune distinction entre les intérêts d’un animal et ceux d’un humain. Donner une claque ne produit pas le même effet à un cheval qu’à un enfant. Un être humain condamné à mort souffre davantage qu’une vache sur le chemin de l’abattoir, car l’humain sait qu’il va mourir.

Singer appelle spécisme la discrimination morale fondée sur l’espèce. Selon Singer, tous les êtres qui souffrent sont égaux. Ne pas appartenir à l’espèce humaine n’est pas une bonne raison de faire souffrir un animal.

Conformément à la logique utilitariste du calcul du plus grand bien du plus grand nombre, Singer considère que l’utilisation de millions d’animaux dans les laboratoires de recherche et l’élevage industriel sont des problèmes moraux plus importants que le sauvetage des espèces en voie d’extinction ou les chiens errants.

Il n’est pas facile de comparer les intérêts humains à ceux des différentes espèces animales.

Il n’est pas facile de comparer les intérêts humains à ceux des différentes espèces animales. Il n’est déjà pas facile de comparer les plaisirs et les peines entre les êtres humains.

La sensibilité est-elle un bon fondement de la dignité morale? Ce n’est certainement pas la capacité de ressentir de la douleur qui fonde la reconnaissance des droits, car nous reconnaissons aux personnes atteintes d’insensibilité congénitale à la douleur avec anhidrose (une anomalie génétique rare qui fait que la peau du patient ne possède pas de cellules réceptrices de la douleur), les mêmes droits qu’on accorde à tous les membres de l’espèce humaine.

Devrions-nous sauver les gazelles des crocs des lions? Avons-nous le droit de tuer les rats qui infestent une maison ou devons-nous leur donner des pilules anticonceptionnelles et attendre qu’ils meurent de vieillesse?

Tom Regan : l’éthique des droits des animaux

La conception de Singer est contestée par les partisans de l’éthique des droits. Ceux qui défendent les animaux utilisent de plus en plus la notion de doits des animaux.

Tom Regan dans The Case for animal Rights (1983), élabore une justification de la notion de droits des animaux. Regan croit que l’utilitarisme n’est pas le meilleur chemin, d’un point de vue argumentatif, pour fonder rationnellement la défense des animaux.

Supposons que les éleveurs de veaux acceptent de modifier leurs méthodes et qu’ils permettent aux vaux de vivre dans des conditions agréables. Supposons aussi que la demande de viande de veau soit très forte. Dans ces circonstances, le calcul utilitariste pourrait facilement nous amener à conclure que l’élevage et la consommation de viande de veau font le plus grand bonheur du plus grand nombre. Or, Regan est persuadé que la consommation de veau est immorale, et pour défendre sa conviction, il élabore une théorie déontologique.

Pourquoi devrions-nous accorder des droits à des êtres sans raison? Regan fait remarquer que nous reconnaissons des droits fondamentaux aux jeunes enfants, aux malades mentaux, aux comateux, aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, même si ces humains ne sont pas toujours capables de faire des choix rationnels et être moralement tenus responsables de leurs actes. On leur accorde quand même un statut moral et refusons qu’ils soient traités comme des choses qu’on peut utiliser à notre guise.

Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les animaux? Regan pense que le statut moral ne repose pas sur la rationalité ou la liberté, mais sur le fait d’être « sujet-d’une-vie », ce qui implique, notamment, d’avoir une vie émotionnelle, une mémoire et un sens de l’avenir.

Selon Regan, les animaux qui peuvent revendiquer le statut de sujet-d’une-vie sont les mammifères mentalement normaux d’un an ou plus. Ces animaux ont un droit au respect égal aux humains. Nous n’avons pas le droit de prendre leur vie ou de les empêcher de poursuivre leurs buts. Ces droits sont absolus et ne peuvent être sacrifiés pour avantager les humains.

La théorie de Regan pose d’énormes difficultés. Il admet que dans un cas extrême comme celui d’un naufrage où il faudrait choisir entre sauver un chien ou sauver un être humain, nous devrions choisir de sauver l’être humain.

De plus, le critère « mammifère normal d’un an et plus » est arbitraire. Les oiseaux et les plus jeunes animaux méritent-ils d’être privés de droits?

Les défenseurs de droits des animaux ont aujourd’hui tendance à dire qu’il suffit avoir intérêt à ne pas souffrir pour avoir le droit de ne pas souffrir, ce qui permet d’inclure dans la sphère morale presque tous les êtres dotés d’une vie psychologique consciente.

Les défenseurs de droits des animaux ont aujourd’hui tendance à dire qu’il suffit avoir intérêt à ne pas souffrir pour avoir le droit de ne pas souffrir, ce qui permet d’inclure dans la sphère morale presque tous les êtres dotés d’une vie psychologique consciente.

D’après ceux qui croient qu’on devrait reconnaître des droits aux animaux, si on évite de faire souffrir sans nécessité un être humain parce qu’il a intérêt à ne pas souffrir, on devrait, par souci d’équité, éviter de faire souffrir sans nécessité les animaux.

La prémisse de cet argument est fausse : ce n’est pas parce qu’ils ont intérêt à ne pas souffrir qu’on évite de faire souffrir les êtres humains. On ne fait pas souffrir inutilement les êtres humains parce que des siècles de philosophie morale et politique nous ont amenés, pour la bonne marche de la société, à choisir pour tous une égale dignité, quel que soit l’état ou la condition de chacun.

L’interdiction morale d’utiliser les animaux est très difficile à fonder rationnellement. Aucun des arguments que nous avons examinés n’est suffisant pour justifier de détruire la vie d’un photographe.

http://quebec.huffingtonpost.ca

5 réponses à “Que valent les arguments des défenseurs des animaux?

  1. L’histoire n’a pas tout à fait commencer comme cela, elle a démarer avec Wikipedia qui avait mis la photo en ilustration d’un article, et Dave Slater a revendiquer cette photo pour droit d’auteur ce que Wikipedia a refuser de payer sous prétexte que ce n’était pas lui le propriétaire, mais le singe qui avait fait cette image, donc Slater a porter plainte et PETA est intervenue bien aprés en s’engouffrant dans cette histoire.

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