Dans ma ville, l’eau se retire tranquillement, on voit qu’il aura un grand ménage à faire et la ville à assuré que l’eau du robinet n’était pas contaminée. Ce qui n’est probablement pas le cas pour les puits. D’autres régions au Québec craignent le pire et il est important pour la santé publique de savoir les risques avec l’eau contaminée pendant ces inondations
Nuage
Quels sont les risques sanitaires liés aux inondations?
L’eau se retire, les déchets apparaissent. Photo : Radio-Canada/Simon-Marc Charron
Même si les eaux commencent lentement à se retirer, tout danger n’est pas pour autant écarté. Les inondations posent inévitablement la question du risque sanitaire lié à une possible contamination.
Un texte de Ximena Sampson
D’abord, en ce qui concerne l’eau pour la consommation, la Direction de la santé publique de Montréal recommande aux personnes ayant subi des inondations de :
- suivre les directives de la municipalité, si l’eau provient d’un aqueduc. La municipalité dira si l’eau est potable ou non;
- la considérer comme non potable, si elle provient d’un puits. Il faut la faire bouillir à gros bouillons au moins une minute ou, si elle est trouble ou dégage une odeur, ne pas la consommer et utiliser plutôt de l’eau embouteillée.
Ensuite, il y a des risques réels de contamination par le contact avec l’eau, qui a possiblement été souillée par les déchets humains et industriels rejetés par les égouts. Elle peut contenir des micro-organismes, tels que des bactéries, des virus et des parasites, pouvant occasionner des dermatites et des infections.
« Il risque d‘y avoir des diarrhées, des otites… toutes les infections qu’on peut avoir si on se baigne dans des eaux contaminées », explique Sébastien Sauvé, professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal, en entrevue à l’émission Gravel le matin.
Les infections gastro-intestinales sont les maladies les plus courantes liées aux inondations, rappelle la Direction de la santé publique.
C’est pourquoi on recommande aux gens d’éviter tout contact non nécessaire avec les eaux provenant de la crue.
Ce n’est pas l’idéal d’aller se promener dans les zones inondées. Il faut limiter l’exposition quand ce n’est pas absolument nécessaire. Sébastien Sauvé, professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal
Les gens qui doivent y travailler et les bénévoles devraient mettre des gants de caoutchouc dès qu’ils s’approchent de l’eau, notamment pour construire des murs de sable, ainsi que lorsqu’ils manipulent des objets souillés. Il faut également porter des vêtements de protection et des bottes. Lors du nettoyage, il faudrait utiliser un masque protecteur et des verres de sécurité.
On recommande également de se laver les mains fréquemment, de laver le linge souillé à part et de prendre une douche savonneuse après avoir terminé la corvée.
« Pour les gens qui ne sont pas des professionnels habitués à ce genre de situation, il faut avoir un souci supplémentaire », précise Sébastien Sauvé.
Du côté de la Direction de la santé publique, on recommande aux parents d’éloigner les enfants des régions contaminées, de ne pas les laisser jouer dans l’eau ni sur les terrains qui ont été inondés, et ce, jusqu’à ce que les sols soient asséchés.
La contamination des sols et des eaux souterraines
À moyen et à long terme, il faut aussi garder en tête que les sols peuvent avoir été contaminés, soutient Philippe Gachon, titulaire de la Chaire de recherche stratégique sur les risques hydrométéorologiques liés aux changements climatiques du Canada à l’Université du Québec à Montréal, en entrevue avec Yanick Villedieu. Ça a notamment été le cas lors de l’inondation dans la vallée du Richelieu, rappelle-t-il.
Quand il y a une inondation, toutes sortes de matériaux se retrouvent dans l’eau […] des métaux, mais aussi des pesticides et des engrais, dans certains endroits. Philippe Gachon, titulaire de la Chaire de recherche stratégique sur les risques hydrométéorologiques liés aux changements climatiques du Canada à l’Université du Québec à Montréal
Cette eau contaminée sera absorbée par le sol et pourrait ensuite toucher les réservoirs aquifères.
« Les nitrates et les phosphates se retrouveront non seulement dans les cours d’eau, mais aussi dans les nappes phréatiques », précise Philippe Gachon.
Si les eaux souterraines sont contaminées, tous les puits qu’elles alimentent pourraient être pollués. Cela représente un risque important pour la santé des personnes qui s’y approvisionnent. Elles pourraient devoir entreprendre des travaux majeurs pour améliorer la qualité de l’eau de leurs puits.
tout cela est terrible!