Quand on qualifie de la vie virtuelle est plus satisfaisante que la vie réelle, c’est qu’il y a vraiment un problème, une isolation de la famille, amis et entourage. C’est un signe très clair qu’il faut chercher de l’aide
Nuage
De l’aide pour les accros aux jeux vidéo
Accro aux jeux vidéo Photo : Radio-Canada
Francis n’avait que 13 ans quand il est devenu accro aux jeux vidéo. Mais grâce à un programme d’aide plutôt méconnu, il est aujourd’hui un jeune homme fier d’avoir repris contact avec le monde réel.
Un texte de Katherine Tremblay de Remue-ménage
Lorsque Francis découvre League of legends, un jeu de bataille en ligne multijoueurs, sa vie bascule. Malgré les limites imposées par ses parents, Francis devient littéralement accro.
Francis, devenu accro aux jeux vidéo Photo : Radio-Canada
C’était vraiment au même titre qu’une drogue. C’était une nécessité. Francis
Prêt à tout pour combattre dans la peau de son personnage, Francis se cache la nuit, fait semblant d’aller à l’école et ment constamment à ses parents. Il va même jusqu’à leur voler de l’argent pour acheter des armes et des pouvoirs à son avatar.
Hélène Bastien, mère de Francis Photo : Radio-Canada
On avait perdu le contrôle. C’était clair qu’on avait un problème. Hélène Bastien, mère de Francis
Forcer le coffre-fort
Il est si difficile de contrôler Francis, surtout la nuit, que l’achat d’un coffre-fort pour ranger son iPod, les manettes et les fils semble être la meilleure solution. Mais à l’époque, la volonté de jouer de Francis n’a pas de limites. Il parvient même à forcer le coffre-fort.
Quand le jeu n’est plus un jeu
Graduellement, ce sont toutes les sphères de la vie de Francis qui sont affectées. Les relations familiales sont très tendues, il s’isole de plus en plus et ses résultats scolaires sont en chute libre.
Il faut que tu manges, que tu ailles te laver, que tu t’habilles. Il faut que tu dormes la nuit. Quand le jeu vidéo vient nuire à ça, on a un sérieux problème. Sébastien Labbé, père de Francis
La cyberdépendance n’est pas reconnue
Au fil des ans, bien des chercheurs ont souligné les risques de dépendance associés aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux et à l’utilisation générale d’Internet.
Or, la cyberdépendance n’est toujours pas un diagnostic reconnu dans le DSM-5, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, la bible de la psychiatrie.
Ce que les spécialistes appellent « trouble du jeu vidéo sur Internet » requiert donc plus de recherches. Le terme cyberdépendant doit être utilisé avec prudence.
De nombreuses études démontrent que les personnes ayant des troubles mentaux tels que la dépression, l’anxiété ou même le TDA avec ou sans hyperactivité sont plus à risque de développer une dépendance.
Interventions familiales
Malgré tout, de plus en plus de personnes se disent cyberdépendantes. Pour répondre à leurs appels à l’aide, 16 centres de réadaptation en dépendance (un par région du Québec) ont décidé d’offrir leurs services.
On y propose gratuitement des séances d’interventions familiales : des rencontres en présence d’intervenants spécialisés en dépendance. On y préconise une approche qui permet aux parents et au jeune de reprendre le dialogue, souvent rompu par des mois de tension.
Pour certaines familles, on va établir avec eux à quel moment il va y avoir des espaces de jeu. On va être moins dans l’interdit, plutôt dans créer un espace, mais dans un cadre. Que le jeu prenne sa juste place finalement. Doris Gravel, psychoéducatrice, CISSS de la Montérégie-Ouest
Un parcours difficile
Francis a réussi à s’en sortir grâce à une quinzaine d’heures d’interventions familiales échelonnées sur deux ans et demi. Un long cheminement entrecoupé de rechutes, qui témoignent de l’emprise du jeu vidéo.
Une étude publiée en 2014 dans la revue Santé mentale au Québec nous apprend que ce sont majoritairement des hommes, dans une proportion de 88 %, qui ont recours aux services d’un Centre de réadaptation en dépendance. Selon l’étude, 54 % des participants indiquent que leur vie virtuelle est plus satisfaisante que leur vie réelle.
Je ne voulais rien savoir du monde réel. Tout ce que je faisais était devenu pénible. C’était devenu un fardeau. Je me disais : « j’ai juste hâte de retourner chez nous et pouvoir aller prendre ma manette ». Francis
Francis a trouvé dans la musique une nouvelle passion. Photo : Radio-Canada
La réadaptation vise à amener le jeune à diversifier ses jeux vidéo et à varier ses activités. Pour Francis, c’est la musique qui a été sa porte de sortie. Il chante maintenant dans un groupe avec des copains et s’est désintéressé des jeux vidéo. Pas complètement, mais comme il le dit si bien :
« un jeu devrait rester un jeu. »
Il en faudrait aussi pour les accros aux téléphone portable.
oui ! moi je vois mes filles l’ont toujours en main ! c est pénible meme a table, et le nombre de fois que le portable tombe, resultat je suis bonne a noel d’en acheter encore !!! le mien cela fait un bail que je l’ai
Une fois, une de mes belles soeurs avait interdit d’utiliser le téléphone pour la soirée