Pour moi aller chez le dentiste, ce n’est peut-être pas une phobie, mais une peur d’avoir mal, et d’être étouffée avec l’eau pendant le nettoyage ou les réparations, assez pour en avoir mal au ventre avant le rendez-vous, et le stress jusqu’à la fin. Certaines hygiènes dentistes et dentistes sont plus attentives alors que d’autres se montrent impatients
Nuage
Les gens ont tellement peur du dentiste qu’il est très difficile de quantifier le phénomène
Un dentiste et une patiente / U. S. Navy (2011)
Repéré par Robin Panfili
Repéré sur The Washington Post, Quartz
Aller chez le dentiste effraie beaucoup de monde, mais à des degrés variés. Ce qui rend très difficile l’évaluation de l’ampleur du phénomène
Disons-le clairement: personne n’aime aller chez le dentiste. Mais, si cela relève de la simple corvée pour certains, un passage chez le dentiste peut s’apparenter pour d’autres à un véritable cauchemar. En moyenne, on estime à 60% la part de la population qui a peur ou qui éprouve de l’anxiété avant de se rendre chez le dentiste. En France, on l’observe chez près d’un Français sur deux.
En ce qui concerne la «phobie dentaire» –inscrite dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, un ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie–, on estime le nombre de personnes atteintes à 5%, voire 10%, de la population. Ces troubles, qui vont de l’anxiété à une véritable phobie, se distinguent par des manifestations de stress ou de peur; lorsqu’un un azpatient ne se rend pas aux rendez-vous; lorsqu’on a des difficultés à s’endormir la veille ou encore des crises d’angoisse et de panique dans la salle d’attente, énumère Quartz.
Si ces chiffres sont un bon point de départ pour quantifier le phénomène de peur du dentiste, ils demeurent toutefois incomplets. Pour offrir des traitements et des soins adaptés, chercheurs et praticiens ont dû, au fil des années, apprendre à évaluer les différentes peurs des patients. Un exercice indispensable, mais qui a rapidement viré au casse-tête, souligne Quartz. Depuis 1969, on dénombre pas moins de sept questionnaires et échelles pour mesurer l’anxiété des patients vis-à-vis des dentistes.
Le problème auquel se confronte la médecine, encore aujourd’hui, est donc d’évaluer de manière précise l’ampleur du phénomène. Un défi très délicat dans la mesure où la peur peut se manifester de diverses manières et, surtout, pour des raisons très variées. On peut avoir peur de l’imaginaire du dentiste, ou simplement de l’anesthésie. Du bruit des instruments, ou simplement de l’idée de se voir retirer une dent.
Des peurs multiples et variées
La solution, suggérée par Quartz et semble-t-il partagée par la communauté scientifique, serait de tenter d’établir un test qui rassemble et mette en commun les indicateurs les plus utiles des questionnaires déjà existants. Mais personne ne s’est encore mis d’accord sur la façon de procéder. Chaque questionnaire à ses avantages et des atouts propres. En attendant, des centres de soin prennent les choses en main pour venir en aide aux plus anxieux, notamment à l’aide d’une thérapie couplée à une faible sédation destinée à mettre à l’aise les patients ou de psychothérapie cognitivo-comportementale.
Bien qu’il reste encore beaucoup à explorer dans le domaine de la peur du dentiste, la situation reste plutôt encourageante, dit Quartz:
«Les dentistes ont de plus en plus de patients et de plus en plus de patients affichent une meilleure santé bucco-dentaire».
Il faut ajouter ici que la gestion de la douleur a fait d’énormes progrès qui pourraient peu à peu changer l’image de la profession. Une bonne nouvelle pour la médecine, donc, et pour les dentistes qui sont parfois eux-mêmes victimes de certaines formes de phobie dentaire. Une étude de 2012 révélait que près de 28% des étudiants en faculté d’odontologie ou de chirurgie dentaire étaient sujets à l’anxiété dentaire.
c’est ennuyeux d’y aller mais je n’éprouve aucune peur!